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- EoleNiveau 9
Dans le genre d'un post similaire sur les anecdotes liées à des auteurs, je propose de rassembler les petites anecdotes concernant les mots, histoire d'enrichir un peu le savoir de nos bambins sur l'origine de notre langue...
A l'époque où les femmes portaient des corsets assez serrés, quand elles se mettaient à rire, leur vessie avait tendance à être comprimée, et du coup, elles en venaient parfois (et je demande de me comprendre à demi mot) à s'oublier : ça ressemblait à une petite rigole, ce qui a donné le verbe "rigoler". Parfois ça faisait même carrément une mare, d'où "se marrer"....
Navrer : utilisé au départ au Moyen Age dans le sens de "blesser mortellement". On disait d'un chevalier tombé au combat qu'il avait été "navré". Le mot prend une acception plus psychologique avec la période de l'amour courtois, puis perd de sa virulence pour donner le sens moderne. (souvenir de mes cours d'histoire de la langue, mais que je ressors parfois aux élèves...).
A l'époque où les femmes portaient des corsets assez serrés, quand elles se mettaient à rire, leur vessie avait tendance à être comprimée, et du coup, elles en venaient parfois (et je demande de me comprendre à demi mot) à s'oublier : ça ressemblait à une petite rigole, ce qui a donné le verbe "rigoler". Parfois ça faisait même carrément une mare, d'où "se marrer"....
Navrer : utilisé au départ au Moyen Age dans le sens de "blesser mortellement". On disait d'un chevalier tombé au combat qu'il avait été "navré". Le mot prend une acception plus psychologique avec la période de l'amour courtois, puis perd de sa virulence pour donner le sens moderne. (souvenir de mes cours d'histoire de la langue, mais que je ressors parfois aux élèves...).
- SteredDoyen
baragouiner : quand les Bretons ont migré à Paris pour y trouver du travail, ils demandaient dans les bars "bara ha gwin" : "du pain et du vin". Les cabaretiers parisiens, n'y entendant goutte, ont créé le verbe "baragouiner", lors d'une élégante réflexion du type : "qu'est-ce qu'il a avec son baragouin, çui-là".
- Hervé HervéFidèle du forum
Si tu cherches des histoires vraies, ton étymologie de rigoler n'est pas attestée par le petit Robert. Ni par les dictionnaires en ligne.
- Hervé HervéFidèle du forum
Pareil pour se marrer!!!
Par contre l'étymologie de navrer que tu donnes est la bonne.
Par contre l'étymologie de navrer que tu donnes est la bonne.
- EoleNiveau 9
Ah... crotte... c'était pourtant bien marrant (c'est le cas de le dire...)
- superheterodyneNiveau 9
Loufoque vient du loucherbem, ancien jargon des bouchers. La première consonne était remplacée par un L et renvoyée à la fin du mot, et un suffixe était ajouté afin de rendre le tout prononçable.
Fou -> Louf -> Loufoque.
On dit souvent que bistrot vient du russe быстро, qui se prononce /bɨstrə/ et qui signifie « vite », car les cosaques qui ont temporairement envahi Paris en 1815 étaient impatients de boire dans les cafés ... Mais aucun élément tangible n'atteste cette étymologie folklorique.
Ordinateur est une spécificité française et un bel exemple linguistique. C'est IBM France qui a mandé un professeur de lettres afin de trouver un mot plus élégant que « calculateur » : ce dernier a repêché un ancien mot religieux tombé en désuétude.
Fou -> Louf -> Loufoque.
On dit souvent que bistrot vient du russe быстро, qui se prononce /bɨstrə/ et qui signifie « vite », car les cosaques qui ont temporairement envahi Paris en 1815 étaient impatients de boire dans les cafés ... Mais aucun élément tangible n'atteste cette étymologie folklorique.
Ordinateur est une spécificité française et un bel exemple linguistique. C'est IBM France qui a mandé un professeur de lettres afin de trouver un mot plus élégant que « calculateur » : ce dernier a repêché un ancien mot religieux tombé en désuétude.
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« Tout agent, quelle que soit sa fonction, doit obéissance passive et immédiate aux signaux le concernant. »
- miss teriousDoyen
Zut, superH m'a grillée pour "bistro"...
Par contre, il m'arrive de raconter aux élèves (je ne devrais peut-être pas) les origines des mots pute/putain, cas sujet et cas régime en AF, ne désignant pas du tout, à la base, une femme de mauvaise vie, mais une femme issue du peuple (un peu comme le "vilain" désigne le paysan, rattaché à la villa romaine, si mes souvenirs sont bons...).
Ah, au fait, je mets le topic en post-it.
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"Ni ange, ni démon, juste sans nom." (Barbey d'AUREVILLY, in. Une histoire sans nom)
"Bien des choses ne sont impossibles que parce qu'on s'est accoutumé à les regarder comme telles." DUCLOS
- IsiaSage
Je te conseille un super bouquin : Le français dans tous les sens et même un deuxième : Le français d'ici et de la-bas d'Henriette Walter !
Une mine d'or...
Une mine d'or...
- EoleNiveau 9
Sympa, ces exemples !
Marmottine, tu es décidément une mine de références bibliographiques !
Un autre qui m'est revenu :
Le mot mégot a donné par suffixation le verbe "mégoter" qui signifie d'abord assembler des mégots pour faire une nouvelle cigarette, puis par extension "trafiquer, faire des choses illégales". On appelait la personne qui mégotait un "meg", qui devint très vite par confort de prononciation, un "mec".
Marmottine, tu es décidément une mine de références bibliographiques !
Un autre qui m'est revenu :
Le mot mégot a donné par suffixation le verbe "mégoter" qui signifie d'abord assembler des mégots pour faire une nouvelle cigarette, puis par extension "trafiquer, faire des choses illégales". On appelait la personne qui mégotait un "meg", qui devint très vite par confort de prononciation, un "mec".
- ysabelDevin
Tiens, qqch que je viens de sortir à mes élèves :
à l'origine, garce était tout simplement le féminin de gars, aucune connotation négative. De même compère et commère : masculin et féminin du même mot.
Je m'en sers toujours pour montrer comment des mots féminins ont pris un sens négatif, reflétant la mysogynie de la société française.
à l'origine, garce était tout simplement le féminin de gars, aucune connotation négative. De même compère et commère : masculin et féminin du même mot.
Je m'en sers toujours pour montrer comment des mots féminins ont pris un sens négatif, reflétant la mysogynie de la société française.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- PasseroseNeoprof expérimenté
Hervé Hervé a écrit:Si tu cherches des histoires vraies, ton étymologie de rigoler n'est pas attestée par le petit Robert. Ni par les dictionnaires en ligne.
Dans le Littré, je trouve (se) rigoler : se divertir, faire une petite débauche.
Pour marrer, c'est une définition complètement à côté : labourer la terre avec une marre (pelle large et courbée).
Je ne t'aide pas beaucoup, Eole...
- PasseroseNeoprof expérimenté
Pour compléter miss Terious et Ysabel, je me souviens du cours d'ancien français à la fac : la prof nous expliquait que le mot "bordel" venait du mot "borde" signifiant la ferme. Les puristes pourront me reprendre, je précise tout de suite qu'il s'agit d'un TRES ancien souvenir.
J'ai trouvé une anecdote l'autre jour avec Mme de Sévigné (lettre sur l'exécution de la Brinvilliers) : j'ai cherché "cornette" dans le Littré pour savoir exactement ce que c'était, et j'ai trouvé "sorte de coiffure de femme en déshabillé". Passe... Un peu plus loin, le dico précise que "laver la cornette" à une femme c'était la gronder. On peut dire aussi qu'une femme "est cornette" lorsque son époux lui est infidèle.
J'ai trouvé une anecdote l'autre jour avec Mme de Sévigné (lettre sur l'exécution de la Brinvilliers) : j'ai cherché "cornette" dans le Littré pour savoir exactement ce que c'était, et j'ai trouvé "sorte de coiffure de femme en déshabillé". Passe... Un peu plus loin, le dico précise que "laver la cornette" à une femme c'était la gronder. On peut dire aussi qu'une femme "est cornette" lorsque son époux lui est infidèle.
- miss teriousDoyen
D'ailleurs, Bordeaux s'appelle ainsi en raison des bordels de son port (dixit un de mes profs de Fac).Passerose a écrit:Pour compléter miss Terious et Ysabel, je me souviens du cours d'ancien français à la fac : la prof nous expliquait que le mot "bordel" venait du mot "borde" signifiant la ferme. Les puristes pourront me reprendre, je précise tout de suite qu'il s'agit d'un TRES ancien souvenir.
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"Ni ange, ni démon, juste sans nom." (Barbey d'AUREVILLY, in. Une histoire sans nom)
"Bien des choses ne sont impossibles que parce qu'on s'est accoutumé à les regarder comme telles." DUCLOS
- DwarfVénérable
CH'TIMI : appellation traditionnelle du Nord dérivée de "chétif mi" , "pauvre de moi". Appellation popularisée fin XIX ème lors d'un accident de mine particulièrement meurtrier largement couvert par les journaux de l'époque.
- DwarfVénérable
miss terious a écrit:D'ailleurs, Bordeaux s'appelle ainsi en raison des bordels de son port (dixit un de mes profs de Fac).Passerose a écrit:Pour compléter miss Terious et Ysabel, je me souviens du cours d'ancien français à la fac : la prof nous expliquait que le mot "bordel" venait du mot "borde" signifiant la ferme. Les puristes pourront me reprendre, je précise tout de suite qu'il s'agit d'un TRES ancien souvenir.
Exact. Et pour borde, du francique borda, "planche de bois" puis "maison de bois".
- AudreyOracle
Dwarf a écrit:CH'TIMI : appellation traditionnelle du Nord dérivée de "chétif mi" , "pauvre de moi". Appellation popularisée fin XIX ème lors d'un accident de mine particulièrement meurtrier largement couvert par les journaux de l'époque.
Dont on a fait un téléfilm passé il y a peu sur France3....dans lequel les mineurs prisonniers de la mine mangeaient un cheval.....
- ysabelDevin
Passerose a écrit:Pour compléter miss Terious et Ysabel, je me souviens du cours d'ancien français à la fac : la prof nous expliquait que le mot "bordel" venait du mot "borde" signifiant la ferme. Les puristes pourront me reprendre, je précise tout de suite qu'il s'agit d'un TRES ancien souvenir.
J'ai trouvé une anecdote l'autre jour avec Mme de Sévigné (lettre sur l'exécution de la Brinvilliers) : j'ai cherché "cornette" dans le Littré pour savoir exactement ce que c'était, et j'ai trouvé "sorte de coiffure de femme en déshabillé". Passe... Un peu plus loin, le dico précise que "laver la cornette" à une femme c'était la gronder. On peut dire aussi qu'une femme "est cornette" lorsque son époux lui est infidèle.
Et d'un homme qu'il est cornu... d'où le "porter des cornes", qui n'a rien à voir avec celles des bovins.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- DwarfVénérable
Audrey a écrit:Dwarf a écrit:CH'TIMI : appellation traditionnelle du Nord dérivée de "chétif mi" , "pauvre de moi". Appellation popularisée fin XIX ème lors d'un accident de mine particulièrement meurtrier largement couvert par les journaux de l'époque.
Dont on a fait un téléfilm passé il y a peu sur France3....dans lequel les mineurs prisonniers de la mine mangeaient un cheval.....
Ah... Comme je ne regarde que rarement la télé. Quel en était le titre?
- PasseroseNeoprof expérimenté
Dwarf a écrit:miss terious a écrit:D'ailleurs, Bordeaux s'appelle ainsi en raison des bordels de son port (dixit un de mes profs de Fac).Passerose a écrit:Pour compléter miss Terious et Ysabel, je me souviens du cours d'ancien français à la fac : la prof nous expliquait que le mot "bordel" venait du mot "borde" signifiant la ferme. Les puristes pourront me reprendre, je précise tout de suite qu'il s'agit d'un TRES ancien souvenir.
Exact. Et pour borde, du francique borda, "planche de bois" puis "maison de bois".
Ah, Dwarf, tu es Celui-qui-sait ! C'est exactement ce que ma bien aimée prof d'Ancien-français (Mme Wolf, si certain(e)s viennent de Poitiers...?) nous expliquer, et je suis contente, grâce à toi, de ne pas trahir sa mémoire.
- PasseroseNeoprof expérimenté
ysabel a écrit:Passerose a écrit:Pour compléter miss Terious et Ysabel, je me souviens du cours d'ancien français à la fac : la prof nous expliquait que le mot "bordel" venait du mot "borde" signifiant la ferme. Les puristes pourront me reprendre, je précise tout de suite qu'il s'agit d'un TRES ancien souvenir.
J'ai trouvé une anecdote l'autre jour avec Mme de Sévigné (lettre sur l'exécution de la Brinvilliers) : j'ai cherché "cornette" dans le Littré pour savoir exactement ce que c'était, et j'ai trouvé "sorte de coiffure de femme en déshabillé". Passe... Un peu plus loin, le dico précise que "laver la cornette" à une femme c'était la gronder. On peut dire aussi qu'une femme "est cornette" lorsque son époux lui est infidèle.
Et d'un homme qu'il est cornu... d'où le "porter des cornes", qui n'a rien à voir avec celles des bovins.
Ou cornard...
- ysabelDevin
Ah, les variations sur un même thème
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- superheterodyneNiveau 9
L'adjectif fiable et le nom fiabilité étaient considérés comme des archaïsmes avant la seconde moitié du XXe siècle et le développement de la cybernétique, à tel point qu'ils ne figurent pas dans la 8e édition du Dictionnaire de l'Académie...
Voilà ce qu'en dit Littré :
Voilà ce qu'en dit Littré :
FIABLE (fi-a-ble) adj.
Archaïsme. Digne de foi, à qui l'on peut se fier.
Prenez bien garde ! il y a un nommé Saint-Laurent qui part y [en France] faire des offres, c'est un homme peu fiable, Journ. offic. 30 juill. 1872, p. 5218, 3e col.
Cet archaïsme survit en Normandie, où il est très employé : Ne comptez pas sur cet homme, il n'est pas fiable, DELBOULLE, Gloss. de la vallée d'Yères, p. 153. XVe s. Hestor de Saveuse, luy accompaigné de aucuns de ses prouchains parens et avecques ce de aucunes de ses gens les plus fiables, P. DE FENIN, 1417.
Fier 1. On avait l'adv. fiablement, qui suppose fiable : XIIIe s.
Por ce es tu mere Dieu que de nous pitié aies ; Dont plus fiablement te pri que tu nous oies, J. DE MEUNG, Test. 2138.
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« Tout agent, quelle que soit sa fonction, doit obéissance passive et immédiate aux signaux le concernant. »
- VioletEmpereur
Hervé hervé a raison pour "rigoler."
J'ai la flemme (pardon...) de vous taper l'article mais Le Robert Dico historique (la mine d'or d'Alain Rey !) a d'autres explications beaucoup moins amusantes.
J'ai la flemme (pardon...) de vous taper l'article mais Le Robert Dico historique (la mine d'or d'Alain Rey !) a d'autres explications beaucoup moins amusantes.
- PasseroseNeoprof expérimenté
violet a écrit:Hervé hervé a raison pour "rigoler."
J'ai la flemme (pardon...) de vous taper l'article mais Le Robert Dico historique (la mine d'or d'Alain Rey !) a d'autres explications beaucoup moins amusantes.
Tu parles du dico d'Alain Rey : est-ce que tu l'as en version papier ou est-ce qu'on peut le consulter sur internet ? J'ai hérité du Littré, et j'aime énormément chercher des mots, j'ai souvent des surprises.
- VioletEmpereur
Je l'ai en version papier. Trois gros volumes d'un peu plus de 4000 pages chacun. Sur internet, je ne sais pas s'il existe.
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