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- BaldredSage
Pour les élèves comme pour les profs, je ne suis pas sûr que les catégories "bon", "mauvais"/"nul" aident beaucoup à comprendre vraiment ce qui est en jeu. Ces étiquettes attribuées ou revendiquées sont au choix des tombeaux ou des boucliers.
Sauf à dire que "mauvais" signifie : joue mal son rôle de prof ou d'élève, comme un constat qui appelle un diagnostique, le terme est en général beaucoup plus moral et ne concerne plus le rôle mais l'identité réduite à ce " mauvais".
Comme élève, parent d'élève et prof, j'ai rencontré pas mal de profs qui jouaient mal leurs rôles ( Ils sont assez facile à reconnaitre, ils ne doutent jamais ) j'en ai heureusement peu connu de mauvais au sens où ils étaient sciemment destructeurs, mais c'était déjà trop. Le syndrome de l'imposteur est le signe du prof qui essaie de jouer au mieux ses rôles, et dont il faudrait sans doute aussi arriver à se débarrasser pour être enfin des profs sereins.
Mais le système nous empêche de devenir sereins. Dans ma matière, le doute sur la "bonne méthode" a touché tous les domaines, au point qu'en formation les stagiaires ( professeurs aguerris) arrivent en avouant qu'ils ne savent plus enseigner la grammaire, l'orthographe et expliquer un texte selon le dogme à la mode, ce n'est plus un sentiment d'imposture mais un auto-dénigrement. Le même que celui de l'élève qui se déclare "nul" pour que surtout on lui foute la paix.
je suggère donc à nouveau de laisser tomber le "bon" et le "mauvais", pour voir ce que ça cache.
Sauf à dire que "mauvais" signifie : joue mal son rôle de prof ou d'élève, comme un constat qui appelle un diagnostique, le terme est en général beaucoup plus moral et ne concerne plus le rôle mais l'identité réduite à ce " mauvais".
Comme élève, parent d'élève et prof, j'ai rencontré pas mal de profs qui jouaient mal leurs rôles ( Ils sont assez facile à reconnaitre, ils ne doutent jamais ) j'en ai heureusement peu connu de mauvais au sens où ils étaient sciemment destructeurs, mais c'était déjà trop. Le syndrome de l'imposteur est le signe du prof qui essaie de jouer au mieux ses rôles, et dont il faudrait sans doute aussi arriver à se débarrasser pour être enfin des profs sereins.
Mais le système nous empêche de devenir sereins. Dans ma matière, le doute sur la "bonne méthode" a touché tous les domaines, au point qu'en formation les stagiaires ( professeurs aguerris) arrivent en avouant qu'ils ne savent plus enseigner la grammaire, l'orthographe et expliquer un texte selon le dogme à la mode, ce n'est plus un sentiment d'imposture mais un auto-dénigrement. Le même que celui de l'élève qui se déclare "nul" pour que surtout on lui foute la paix.
je suggère donc à nouveau de laisser tomber le "bon" et le "mauvais", pour voir ce que ça cache.
- scot69Modérateur
J'ai souvent le syndrome de l'imposteur quand je me dis que j'ai eu le CAPES car j'ai eu de la chance de tomber sur un sujet qui m'inspirait, que si j'étais tombé sur autre chose, sur un autre jury... mais le facteur chance n'est pas négligeable dans un concours!
- AscagneGrand sage
Moui, enfin, il faut bien vivre et ce n'est pas comme si un autre poste surgit par magie si on se découvre "mauvais" dans le métier.Sandylully a écrit:Penser être un mauvais prof et continuer à enseigner, c'est super malhonnête
C'est simplifier un peu trop la situation. En premier lieu, enseignant ou professeur, ça recouvre des métiers différents, du primaire au degré le plus élevé du supérieur. Ils ont en commun certains aspects, mais mon expérience me pousse à penser qu'une qualité à tel niveau peut constituer un défaut à tel autre. Je me dis qu'"enseignant-du-secondaire", c'est déjà une catégorie plus simple à utiliser qu'enseignant tout court dans ce type de débat.
En deuxième lieu, le métier varie d'un établissement à l'autre, d'une classe à l'autre, et nous travaillons avec des publics qui s'ingénient à laisser de côté le type de situation idéale auquel on rêve pour enseigner. Il y a des collègues qui ont à la fois la maîtrise de l'autorité, de la gestion de classe, de la didactique et de la pédagogie. Est-ce être mauvais enseignant que de ne pas maîtriser la gestion de classe et l'autorité, face à des classes surchargées, trop hétérogènes, ou indisciplinées ? Va-t-on vraiment trouver beaucoup de monde qui corresponde à cette définition du bon prof alors que ce sont majoritairement les élèves et leurs manières qui posent problème, quand même, quand il y a de l'indiscipline ?
- KrilinXV3Neoprof expérimenté
Avant tout Striga
Comme l'a dit Reine Margot, avant tout, le problème est de savoir si le métier te plaît ou non.
Sur tes compétences pédagogiques, je pense qu'il est bien trop tôt (fin septembre de ta première année "stable") pour tirer des conclusions aussi définitives. Faire le tour d'une année scolaire dans des conditions de titulaire est un préalable déterminant pour la plupart d'entre nous, sur la route de l'efficacité pédagogique (il y a des exceptions bien sûr, des gens qui "dégagent" quelque chose qui fait qu'ils imposent leur autorité ou leur personnalité directement aux élèves). C'est évidemment un tabou dans notre institution, cela reviendrait à reconnaître que tous les profs ne peuvent pas être efficaces tout de suite et les associations de parents d'élèves gueuleraient. Cela reviendrait également à poser la question de la vacuité pédagogique de la formation initiale des enseignants du secondaire.
Je te conseille d'être indulgente envers toi même pour commencer, ça t'aidera à l'être également envers tes élèves, l'administration de ton établissement et l'institution dont tu dépends.
Ensuite je te conseille d'aller voir ce qui se fait ailleurs (ça peut être des formations, mais aussi les cours de tes collègues -toutes matières confondues- ou encore des échanges en lignes, MOOC, etc...). Et ensuite tu expérimentes, tu testes et tu gardes ce qui marche.
Comme l'a dit Reine Margot, avant tout, le problème est de savoir si le métier te plaît ou non.
Sur tes compétences pédagogiques, je pense qu'il est bien trop tôt (fin septembre de ta première année "stable") pour tirer des conclusions aussi définitives. Faire le tour d'une année scolaire dans des conditions de titulaire est un préalable déterminant pour la plupart d'entre nous, sur la route de l'efficacité pédagogique (il y a des exceptions bien sûr, des gens qui "dégagent" quelque chose qui fait qu'ils imposent leur autorité ou leur personnalité directement aux élèves). C'est évidemment un tabou dans notre institution, cela reviendrait à reconnaître que tous les profs ne peuvent pas être efficaces tout de suite et les associations de parents d'élèves gueuleraient. Cela reviendrait également à poser la question de la vacuité pédagogique de la formation initiale des enseignants du secondaire.
Je te conseille d'être indulgente envers toi même pour commencer, ça t'aidera à l'être également envers tes élèves, l'administration de ton établissement et l'institution dont tu dépends.
Ensuite je te conseille d'aller voir ce qui se fait ailleurs (ça peut être des formations, mais aussi les cours de tes collègues -toutes matières confondues- ou encore des échanges en lignes, MOOC, etc...). Et ensuite tu expérimentes, tu testes et tu gardes ce qui marche.
- Spoiler:
- J'ai "poussé" en éducation prioritaire et c'était une chance. J'étais dans un univers (et peut-être aussi à une époque) où il était admis qu'un.e jeune néo puissent être en difficulté sans préjuger de sa valeur professionnelle (au moins au niveau de l'établissement). J'ai beaucoup échangé avec des collègues (les jeunes qui connaissaient les mêmes difficultés que moi, les moins jeunes qui les avaient connus aussi) et c'est ce qui a été déterminant (ainsi que les formations de haute qualité dans mon académie et dans ma matière).
Apparemment, j'étais un très mauvais prof moi aussi (selon les mots de ma "visite-conseil") lors de mon année néo. J'étais même cruellement comparé à un collègue néo de la même matière que moi -qui était également mon meilleur ami- et bien plus en réussite (l'un de ces fameux "directement efficace"); le fait qu'il ait fait son stage en collège et moi en lycée avait un peu échappé à tout le monde.
Apparemment, je suis rapidement devenu un bon prof, avec les années, enchaînant les promotions au grand choix et encore récemment "élu" dans les 30% suite à mon RDV de carrière (ça n'a aucune espèce de valeur pour moi, ça ne vaut pas l'épanouissement que j'ai dans mes classes depuis mes années). Tout ça pour dire que c'est le regard de l'institution qui a changé, mais pas moi. Je n'ai pas changé, j'ai juste "maturé".
Aujourd'hui je suis toujours en éducation prioritaire et chaque année je partage un peu mon expérience à des néos en mal être dont on exige trop.
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Asinus asinum fricat
- SphinxProphète
Pour moi, un mauvais prof c'est
- quelqu'un qui ne maîtrise pas la matière qu'il enseigne : il arrive avec des photocopies à distribuer et il est incapable de répondre aux questions parce qu'il n'y comprend rien
- quelqu'un qui ne maîtrise pas la discipline : il regarde les chaises voler et les élèves se barrer de sa classe sans tenter de rien y faire parce que hein, oh, pfff, bah
- quelqu'un qui ne se soucie pas de ses élèves : il fait des remarques méprisantes / blessantes, il se fiche de savoir s'ils arrivent à suivre ou pas (zont qu'à faire un effort pour s'adapter à mon cours niveau licence, ces nuls de 6e)
- quelqu'un qui traite son travail par-dessous la jambe : il passe son cours à organiser des goûters où à raconter les vacances de son chien plutôt que de se préoccuper du programme.
Et, oui, j'ai croisé tous ces spécimens...
Un bon prof, c'est :
- quelqu'un qui travaille ses cours : ça ne veut pas dire passer trois heures de préparation pour une heure de cours (enfin, ça peut arriver, mais il faut que ça soit un maximum exceptionnel, pas une moyenne), ça veut dire ne pas arriver en cours sans s'être demandé "est-ce que je maîtrise cette notion" (la plupart du temps oui, mais il arrive qu'il faille s'instruire ou se mettre à jour) et "de quelle manière est-ce que je vais la faire passer"
- quelqu'un qui est carré en matière de discipline : ça ne veut pas dire être un Superman qui n'a jamais de problèmes (on en a presque tous), mais avoir des règles et s'y tenir, faire des efforts pour maintenir une ambiance de travail et de politesse, même si ce n'est pas toujours parfait
- quelqu'un qui est conscient qu'il est là pour les élèves, sans tomber dans le travers inverse (le papa ou la maman) : on les traite avec équité, on vérifie qu'ils font des efforts et qu'ils progressent
- quelqu'un qui se tient à jour sur les programmes, les épreuves, etc.
Je pense effectivement qu'il est très utile de discuter avec les collègues. Pas forcément pour aller dire "je suis nulle et je n'y arrive pas", mais plutôt "les élèves ont des difficultés, non ?" ou "ils ont du mal à se concentrer dans cette classe, tu ne trouves pas ?" S'il faut de la remédiation parce qu'un niveau est particulièrement faible, c'est au niveau de l'établissement que ça se discute. Tu pourrais apprendre des choses intéressantes sur les habitudes locales sans pour autant commencer par battre ta coulpe.
J'ai commencé à être réellement contente de mes cours ma 7e année, et encore ça ne veut pas dire que tout est parfait et qu'on ne va pas revoir et refaire des trucs. Mais ça ne veut pas dire que j'étais un mauvais prof les 6 premières. C'était moins bien pédagogiquement, c'est sûr, mais je faisais quand même mon travail avec conscience professionnelle et j'aime à penser que les élèves en ont quand même retiré quelque chose. De toutes façons, prof, c'est un artisanat : il y en a qui trouvent leur façon de faire plus vite que d'autres, il y en a qui tiennent leurs classes mieux que d'autres, mais personne ne peut apprendre ce métier par la théorie, il faut tester un cours sur une classe avant de voir s'il fonctionne ou pas et de se perfectionner. L'important étant de trouver le juste équilibre entre faire de son mieux et crever à la tâche. Courage
- quelqu'un qui ne maîtrise pas la matière qu'il enseigne : il arrive avec des photocopies à distribuer et il est incapable de répondre aux questions parce qu'il n'y comprend rien
- quelqu'un qui ne maîtrise pas la discipline : il regarde les chaises voler et les élèves se barrer de sa classe sans tenter de rien y faire parce que hein, oh, pfff, bah
- quelqu'un qui ne se soucie pas de ses élèves : il fait des remarques méprisantes / blessantes, il se fiche de savoir s'ils arrivent à suivre ou pas (zont qu'à faire un effort pour s'adapter à mon cours niveau licence, ces nuls de 6e)
- quelqu'un qui traite son travail par-dessous la jambe : il passe son cours à organiser des goûters où à raconter les vacances de son chien plutôt que de se préoccuper du programme.
Et, oui, j'ai croisé tous ces spécimens...
Un bon prof, c'est :
- quelqu'un qui travaille ses cours : ça ne veut pas dire passer trois heures de préparation pour une heure de cours (enfin, ça peut arriver, mais il faut que ça soit un maximum exceptionnel, pas une moyenne), ça veut dire ne pas arriver en cours sans s'être demandé "est-ce que je maîtrise cette notion" (la plupart du temps oui, mais il arrive qu'il faille s'instruire ou se mettre à jour) et "de quelle manière est-ce que je vais la faire passer"
- quelqu'un qui est carré en matière de discipline : ça ne veut pas dire être un Superman qui n'a jamais de problèmes (on en a presque tous), mais avoir des règles et s'y tenir, faire des efforts pour maintenir une ambiance de travail et de politesse, même si ce n'est pas toujours parfait
- quelqu'un qui est conscient qu'il est là pour les élèves, sans tomber dans le travers inverse (le papa ou la maman) : on les traite avec équité, on vérifie qu'ils font des efforts et qu'ils progressent
- quelqu'un qui se tient à jour sur les programmes, les épreuves, etc.
Je pense effectivement qu'il est très utile de discuter avec les collègues. Pas forcément pour aller dire "je suis nulle et je n'y arrive pas", mais plutôt "les élèves ont des difficultés, non ?" ou "ils ont du mal à se concentrer dans cette classe, tu ne trouves pas ?" S'il faut de la remédiation parce qu'un niveau est particulièrement faible, c'est au niveau de l'établissement que ça se discute. Tu pourrais apprendre des choses intéressantes sur les habitudes locales sans pour autant commencer par battre ta coulpe.
J'ai commencé à être réellement contente de mes cours ma 7e année, et encore ça ne veut pas dire que tout est parfait et qu'on ne va pas revoir et refaire des trucs. Mais ça ne veut pas dire que j'étais un mauvais prof les 6 premières. C'était moins bien pédagogiquement, c'est sûr, mais je faisais quand même mon travail avec conscience professionnelle et j'aime à penser que les élèves en ont quand même retiré quelque chose. De toutes façons, prof, c'est un artisanat : il y en a qui trouvent leur façon de faire plus vite que d'autres, il y en a qui tiennent leurs classes mieux que d'autres, mais personne ne peut apprendre ce métier par la théorie, il faut tester un cours sur une classe avant de voir s'il fonctionne ou pas et de se perfectionner. L'important étant de trouver le juste équilibre entre faire de son mieux et crever à la tâche. Courage
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- JennyMédiateur
Entièrement d’accord avec Sphinx.
- zigmag17Empereur
Je suis d'accord avec tout sauf le point 2: maîtriser la discipline dans le sens "gestion de classe" s'avère parfois impossible. Bien sûr le laisser- faire n'est pas une bonne solution mais dans certains cas, la maîtrise d'une classe peut très vite échapper à l'adulte. Certains publics sont retors, combattifs, et pas du tout "captifs"!
- SphinxProphète
Ah mais j'ai eu mon lot de classes pénibles. Si tu me lis bien je ne dis pas qu'un prof qui ne s'en sort pas avec certaines classes impossibles et un mauvais prof. Je dis que celui n'essaie même pas est un mauvais prof. Le tout est de tendre vers une amélioration.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- zigmag17Empereur
Sphinx a écrit:Ah mais j'ai eu mon lot de classes pénibles. Si tu me lis bien je ne dis pas qu'un prof qui ne s'en sort pas avec certaines classes impossibles et un mauvais prof. Je dis que celui n'essaie même pas est un mauvais prof. Le tout est de tendre vers une amélioration.
Ah eh bien je suis un mauvais prof( mais je le savais déjà) . Il y a deux ans ( 28 ans de carrière) j'ai tourné les talons et refusé de faire classe avec des élèves qui me pourrissaient la vie depuis la rentrée. On peut dire que j'avais tout essayé avant, et que depuis le debut de ma carrière j'avais tout essayé aussi( la tentative de strangulation d'un élève sur un autre en début de cours alors que je débutais s'est imprimée au fer rouge dans ma mémoire, et j'étais allée desserrer les doigts de l'assassin en puissance, en toute ingénuité, sans peur, complètement inconsciente).
Cette fois, j'en ai eu assez. Avec cette classe qui me prenait pour un paillasson je n'ai plus eu envie d'essayer.
Les élèves ont si peu l'habitude de ce genre de désertion qu'après ca( et 15 jours avec application d'une méthode de prof, la mienne, bonne ou mauvaise ), ils m'ont fichu une paix royale et l'année suivante fut sereine.
On parle d'élèves très compliqués.
J'ai beaucoup souffert en début de carrière des assertions des formateurs, du genre "Si UN SEUL élève n'écoute pas, c'est que VOTRE cours n'est pas intéressant et que VOUS devez vous remettre en question". Cette théorie est inapplicable, encore plus si l'on travaille avec des élèves difficiles.
Donc je me méfie beaucoup de ce critère qu'est la tenue de classe, on ne peut plus aléatoire car on ne peut plus indépendant des le départ de notre capacité à "essayer".
- Clecle78Bon génie
Je me souviens de cette assertion d'une principale qui se baladait en robe de chambre et pantoufles dans notre collège zep nordiste où Zola aurait pu trouver son inspiration. Des gamins en roue libre malgré des collègues admirables, trois surveillants dont deux en arrêt maladie et un faisant fonction de cpe qui a fini en prison pour pédophilie :" Vous avez les élèves que vous méritez !" Et repartait finir sa sieste pendant qu'un collègue par récré finissait en pleurs. C'était il y a trente ans et je repense encore avec effroi à cet établissement qui a fini par être démoli d'ailleurs.
- Philomène87Grand sage
Il y a des fois aussi où on peut laisser passer des choses qui ne devraient pas passer.
Par exemple, dernièrement une élève m'a parlé sur un ton qui ne m'a pas fait sortir de mes gonds, je suis restée calme et c'est tout. Pas de carnet, rien. L'AESH qui était là, par contre, m'a dit avoir été choquée du ton sur lequel l'élève m'avait répondu. Après coup, je me suis donc dit que je devais être laxiste.
@zigmag17 Dans ton cas, ça doit être spécial quand même, comme établissement. J'ai plusieurs fois lu tes déboires par rapport à tes classes, qui m'ont l'air proprement insupportables.
@Clecle78 Collector, cette principale.
@Sphinx
"- quelqu'un qui ne maîtrise pas la matière qu'il enseigne : il arrive avec des photocopies à distribuer et il est incapable de répondre aux questions parce qu'il n'y comprend rien
- quelqu'un qui ne maîtrise pas la discipline : il regarde les chaises voler et les élèves se barrer de sa classe sans tenter de rien y faire parce que hein, oh, pfff, bah"
Il ne doit pas y en avoir des masses, quand même ? Enfin même un par académie, c'est un de trop.
Le collègue qui passe ses cours à raconter sa vie ou à passer des vidéos de ses vacances, ça j'ai eu. L'année suivante, merci pour le chanceux qui récupérait ses élèves (qui ne savaient pas travailler, ni prendre un 8/20 à un devoir de leur niveau).
Par exemple, dernièrement une élève m'a parlé sur un ton qui ne m'a pas fait sortir de mes gonds, je suis restée calme et c'est tout. Pas de carnet, rien. L'AESH qui était là, par contre, m'a dit avoir été choquée du ton sur lequel l'élève m'avait répondu. Après coup, je me suis donc dit que je devais être laxiste.
- Spoiler:
- Idem pour ce que j'ai écrit dans le topic "moquerie d'élève", je me suis remise en question après avoir lu les réponses suivantes.
@zigmag17 Dans ton cas, ça doit être spécial quand même, comme établissement. J'ai plusieurs fois lu tes déboires par rapport à tes classes, qui m'ont l'air proprement insupportables.
@Clecle78 Collector, cette principale.
@Sphinx
"- quelqu'un qui ne maîtrise pas la matière qu'il enseigne : il arrive avec des photocopies à distribuer et il est incapable de répondre aux questions parce qu'il n'y comprend rien
- quelqu'un qui ne maîtrise pas la discipline : il regarde les chaises voler et les élèves se barrer de sa classe sans tenter de rien y faire parce que hein, oh, pfff, bah"
Il ne doit pas y en avoir des masses, quand même ? Enfin même un par académie, c'est un de trop.
Le collègue qui passe ses cours à raconter sa vie ou à passer des vidéos de ses vacances, ça j'ai eu. L'année suivante, merci pour le chanceux qui récupérait ses élèves (qui ne savaient pas travailler, ni prendre un 8/20 à un devoir de leur niveau).
- zigmag17Empereur
Mon adage préféré : les conseilleurs ne sont pas les payeurs. Et bien souvent, ceux qui ont quitté le noble métier de professeur pour d'inavouables raisons ( entre autres, leur tenue de classe, lol) nous assènent des vérités qu'eux-mêmes n'ont pas su mettre à l'épreuve du temps. Quel dommage. En tous cas ce que tu racontes Clecle est incroyable. Édifiant!!!
- Philomène87Grand sage
scot69 a écrit:J'ai souvent le syndrome de l'imposteur quand je me dis que j'ai eu le CAPES car j'ai eu de la chance de tomber sur un sujet qui m'inspirait, que si j'étais tombé sur autre chose, sur un autre jury... mais le facteur chance n'est pas négligeable dans un concours!
Je me dis souvent la même chose : si j'ai eu le Cafep, c'est parce que j'ai eu un jury sympa (ce qui n'est pas faux, par rapport à d'autres jurys sur lesquels j'ai entendu des témoignages).
- Philomène87Grand sage
scot69 a écrit:Philomène87 a écrit:Tous les élèves ont bon fond. Forcément. Donc si un élève sabote ton cours, c'est parce que le problème vient du prof (ne sait pas intéresser l'élève).
Entendu en formation.
Ah c'était toi la blonde juste devant moi????
Ah non moi je suis brune
Je devais être derrière.
- zigmag17Empereur
Philomene: je parle de plusieurs établissements différents ! Donc c'est encore pire que ce que tu crois! Je travaille en LP et j'ai débuté en LP industriel, qui était quand j'ai commencé, effarant de misogynie,d'incivilités et de violence. J'ai failli démissionner, mais j'ai pu avoir une mutation en LP tertiaire, qui n'a rien à voir et correspond mieux à ce que je suis capable de faire. On s'habitue aussi...
J'ai coutume de dire que si dans une classe de LG , il y a 5 élèves perturbateurs alors que les autres veulent bosser, en LP le ratio est pile le contraire. Mais il ne faut pas généraliser non plus, c'est plus subtil que cela. Cette année encore apporte son lot de situations démentielles, si je racontais tout ce que l'on peut vivre au quotidien peu de gens me croiraient, c'est ZE rentrée. Cela tient aussi beaucoup à l'encadrement, et quand c'est open-bar et qu'il n'y a ni sanction ni conseil de discipline, c'est vite la fête du slip pour les élèves.
C'est pour cela que le concept de "tenue de classe" est particulier chez nous, mais bien sûr on demande aux élèves la même chose que partout ailleurs: écoute,respect, travail etc. L'attitude face au travail est à revoir pour certains de A à Z, et parfois je n'en crois pas mes yeux( ni mes oreilles) quand j'ai une classe qui arrive en silence, s'asseoit en silence, sort son matériel et attend le début du cours en silence( je savoure un petto mais ne dis rien); c'est rarissime! Pour obtenir ça avec nos classes lambda c'est un travail de longue haleine...
J'ai coutume de dire que si dans une classe de LG , il y a 5 élèves perturbateurs alors que les autres veulent bosser, en LP le ratio est pile le contraire. Mais il ne faut pas généraliser non plus, c'est plus subtil que cela. Cette année encore apporte son lot de situations démentielles, si je racontais tout ce que l'on peut vivre au quotidien peu de gens me croiraient, c'est ZE rentrée. Cela tient aussi beaucoup à l'encadrement, et quand c'est open-bar et qu'il n'y a ni sanction ni conseil de discipline, c'est vite la fête du slip pour les élèves.
C'est pour cela que le concept de "tenue de classe" est particulier chez nous, mais bien sûr on demande aux élèves la même chose que partout ailleurs: écoute,respect, travail etc. L'attitude face au travail est à revoir pour certains de A à Z, et parfois je n'en crois pas mes yeux( ni mes oreilles) quand j'ai une classe qui arrive en silence, s'asseoit en silence, sort son matériel et attend le début du cours en silence( je savoure un petto mais ne dis rien); c'est rarissime! Pour obtenir ça avec nos classes lambda c'est un travail de longue haleine...
- Reine MargotDemi-dieu
zigmag17 a écrit:Mon adage préféré : les conseilleurs ne sont pas les payeurs. Et bien souvent, ceux qui ont quitté le noble métier de professeur pour d'inavouables raisons ( entre autres, leur tenue de classe, lol) nous assènent des vérités qu'eux-mêmes n'ont pas su mettre à l'épreuve du temps.
Oui, il est amusant de voir ce que sont devenus, des années après, certains qui te prenaient de haut et te jugeaient "mauvais prof", quand tu apprends qu'ils avaient plein de difficultés et qu'ils ont démissionné depuis .
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- zigmag17Empereur
J'ai eu l'heur de subir un IPR qui avait suivi ce parcours, ça fait très très mal!!! ( il continuait de prendre les gens de haut et là pour le coup je n'avais pas trouvé ça amusant!!)
- Philomène87Grand sage
@zigmag17 Oui j'imagine bien. Je ne serais pas capable de bosser en lycée pro (même en lycée tout court, d'ailleurs, car ce n'est pas mon public de prédilection).
Une fois mon cde, alors que j'avais viré un élève insupportable un vendredi en dernière heure (et qui empêchait les autres de travailler, surtout), m'avait dit à demi mot que ça me ferait bien les pieds, d'aller travailler en lycée pro.
Quand j'ai dit aux collègues que j'avais viré cet élève, ils m'ont dit "ah très bien on attendait que quelqu'un le fasse d'abord", en gros personne ne voulait être le premier à le faire et passer pour le mauvais prof de service qui vire les élèves insupportables.
Une fois mon cde, alors que j'avais viré un élève insupportable un vendredi en dernière heure (et qui empêchait les autres de travailler, surtout), m'avait dit à demi mot que ça me ferait bien les pieds, d'aller travailler en lycée pro.
Quand j'ai dit aux collègues que j'avais viré cet élève, ils m'ont dit "ah très bien on attendait que quelqu'un le fasse d'abord", en gros personne ne voulait être le premier à le faire et passer pour le mauvais prof de service qui vire les élèves insupportables.
- zigmag17Empereur
Ah mais je ne suis pas capable de bosser en lycée pro non plus!!!! Je fais semblant!!!! Non en fait j'ai eu le concours du 1er coup, contrairement au CAPES et à l'agreg, puis la paresse et le temps ont fait le reste, je n'ai pas repassé les concours et finalement je me suis "habituée à mon public" comme on dit. J'y trouve forcément mon compte car je serais partie depuis longtemps sinon, mais ce n'est pas facile tous les jours!
Par rapport à ce que tu dis: réactions et sanctions se mesurent à l'aune de comportements généraux. Je ne tolère aucun manquement dans des classes calmes et travailleuses( j'en ai une cette année!), alors que dans une classe formée d'élèves à profils( très) particuliers je serai plus tolérante à la marge. A chacun de placer le curseur selon ce qu'il estime être le plus juste pour tous dans sa classe.
Par rapport à ce que tu dis: réactions et sanctions se mesurent à l'aune de comportements généraux. Je ne tolère aucun manquement dans des classes calmes et travailleuses( j'en ai une cette année!), alors que dans une classe formée d'élèves à profils( très) particuliers je serai plus tolérante à la marge. A chacun de placer le curseur selon ce qu'il estime être le plus juste pour tous dans sa classe.
- Philomène87Grand sage
Sandylully a écrit:Penser être un mauvais prof et continuer à enseigner, c'est super malhonnêtecit6 a écrit:Sandylully a écrit:J'ai jamais entendu quelqu'un dire "je suis un mauvais prof"
Ben moi, je l'ai déjà dit (comme l'auteur de ce post d'ailleurs), et pire encore, je l'ai pensé pendant longtemps , ce qui m'a valu pas mal de déboires lors d'inspection. Et ça ne fait que 3 ou 4 ans, après de nombreuses années d'enseignement, que je suis arrivée à peu près à me défaire de ce genre de "complexe de l'imposteur". Comme quoi, tout le monde n'est pas pareil .
Cit6.
En général, quand on pense être un mauvais prof, on cherche à s'améliorer.
Et ça peut prendre du temps.
Après, si on est vraiment mauvais, c'est aussi à la hiérarchie de prendre des mesures.
Sur le caractère malhonnête de rester dans l'institution alors qu'on se sent nul, je suis réservée : on a tous besoin d'un boulot, ce n'est pas le plein emploi, et je ne connais personne qui va partir de lui-même quitte à se plonger dans la mouise, par souci d'honnêteté. C'est humain.
- SphinxProphète
Euh, mais on parle de quelque chose de complètement différent là. La violence, c'est une autre question, bien sûr que non on ne peut pas y faire quelque chose (nous, prof, seul dans la classe), et bien sûr que tu as eu raison de t'en aller. Sauf que pour moi on est en dehors de ce que c'est que la gestion de classe et on est même en dehors de notre métier, on est dans l'inacceptable. D'ailleurs tu dis toi-même que dans des classes normales tu la gères, la discipline, donc c'est bien que quand il y a violence on n'est pas dans la normalité.
Philomène : je n'ai pas de stats, je dis juste que ce sont tous des cas que j'ai croisés, dans un seul collège (450 à 500 élèves), en huit ans de présence, donc ça existe probablement ailleurs aussi ! (La plupart étaient des contractuels qui n'ont pas tenu, mais pas tous...)
C'est pour ça que pour moi un "bon prof" n'est pas quelqu'un de parfait (ça n'existe pas) mais quelqu'un qui essaie de faire son job avec sincérité, souci des élèves et un peu de conscience pro. Si certains le prennent mal, je leur présente mes excuses, mais j'avoue que je ne comprends pas bien.
Philomène : je n'ai pas de stats, je dis juste que ce sont tous des cas que j'ai croisés, dans un seul collège (450 à 500 élèves), en huit ans de présence, donc ça existe probablement ailleurs aussi ! (La plupart étaient des contractuels qui n'ont pas tenu, mais pas tous...)
C'est pour ça que pour moi un "bon prof" n'est pas quelqu'un de parfait (ça n'existe pas) mais quelqu'un qui essaie de faire son job avec sincérité, souci des élèves et un peu de conscience pro. Si certains le prennent mal, je leur présente mes excuses, mais j'avoue que je ne comprends pas bien.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- zigmag17Empereur
Oui mais pour en terminer avec cet aspect de la discussion, s'il est admis que la violence n'est pas acceptable, elle fait partie du quotidien de nos élèves et dans certaines de mes classes c'est bien cela qu'il faut gérer ( violence verbale, parfois physique). C'est donc bien de gestion de classe qu'il s'agit, et l'on nous demande ( CdE, inspection etc) de composer avec cette violence en tenant la classe et en transmettant des connaissances, en faisant " comme si": comme s'il allait de soi que nos élèves viennent au lycée pour apprendre, comme si leur comportement et leur langage étaient adaptés à priori aux situations d'apprentissage. Ce n'est pas le cas. C'est pour cela qu'en effet selon le contexte, on ne parle pas de la même chose.
(Pour finir, juste pour donner un exemple: une élève qui arrive un matin à 8h, j'ai ouvert la porte de la salle, la sonnerie n'a pas encore retenti, j'allume l'ordi, elle entre en furie en jetant un coup de pied dans la porte, en hurlant :" P....n ce matin faut pas me faire c...r je suis pas d'humeur!". Je lui ai dit calmement "Très bien, tu peux repartir directement, en plus le cours n'a pas commencé ". Voilà les élèves avec lesquels je travaille. Tous ne sont pas du même acabit, évidemment. Mais une bonne partie... Donc...)
Edit: évidemment je suis d'accord avec ton dernier paragraphe!
(Pour finir, juste pour donner un exemple: une élève qui arrive un matin à 8h, j'ai ouvert la porte de la salle, la sonnerie n'a pas encore retenti, j'allume l'ordi, elle entre en furie en jetant un coup de pied dans la porte, en hurlant :" P....n ce matin faut pas me faire c...r je suis pas d'humeur!". Je lui ai dit calmement "Très bien, tu peux repartir directement, en plus le cours n'a pas commencé ". Voilà les élèves avec lesquels je travaille. Tous ne sont pas du même acabit, évidemment. Mais une bonne partie... Donc...)
Edit: évidemment je suis d'accord avec ton dernier paragraphe!
- SphinxProphète
Ah mais je sais bien que ça existe. Je dis juste que ça ne saurait faire partie des critères d'évaluation du prof, pas plus qu'un piéton n'est là pour arrêter les braqueurs qui sortent de la banque. Ce n'est pas parce qu'on nous l'impose que c'est légitime (et je sais aussi bien sûr que ce n'est pas parce qu'on est convaincu qu'on en persuadera facilement la hiérarchie, là je parle juste de conscience professionnelle entre soi et soi). Je sais bien qu'un des ces 4 on va nous baisser notre évaluation PPCR parce qu'on n'aura pas éteint l'incendie le jour où il y en aura un... Mais bref, là je parle juste pour clarifier mon message, quand je dis "gestion de classe" j'entends une situation normale, quand je dis "mauvaise gestion de classe" je pense à la personne dont les 6e, pas méchants par ailleurs, entrent et sortent à loisir de la classe, parlent plus fort qu'elle et sortent des jeux de cartes pendant qu'elle ne les regarde même pas (situation observée personnellement) ou certaines personnes qui s'inscrivent sur le forum pour dire "mes élèves bavardent, je leur ai dit que j'allais prendre leur carnet mais ça ne les dissuade pas, que faire ?" et quand on répond qu'il faudrait commencer par y écrire quelque chose, dans le carnet, six mois plus tard on en est toujours au même point. Des objectifs raisonnables, quoi (Et je le dis avec d'autant plus de confiance que j'ai moi-même énormément de mal avec la gestion de classe... mais j'y ai longtemps travaillé !)
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- Manu7Expert spécialisé
Flo44 a écrit:Et justement, tu as mis quoi en place pour remplacer? J'ai aussi dans une classe ce problème de pénibles (nombreux en proportion) qui poussent à la faute les sérieux...Manu7 a écrit:Quand j'ai annoncé aux élèves que sur les conseils de l'inspecteur je cessais tout mon système conseillé par mon CDE pour obtenir le respect des règles et bien les plus terribles étaient presque déçus car ils avaient mis en place un contre-système. Je donnais une punition après 3 croix, et les meneurs poussaient les élèves respectueux à avoir une ou deux croix...
Bof, je n'ai rien fait d'exceptionnel, je n'avais plus de système avec des petites fiches de comportement que je vérifiais tous les soirs car il n'y avait pas que les croix... Donc j'ai fait de mon mieux, quand il y avait trop de bruit, j'arrêtais le cours et j'attendais assis à mon bureau que le silence s'installe bien pour reprendre. Le problème venait surtout du fait que dès que j'avais le dos tourné c'était le bazar. Assis au bureau face à eux, cela ne bougeait plus... J'évitais au maximum les retenues et les exclusions de cours car cela ne servait à rien. Mais c'était très dur jusqu'à la fin de l'année, sauf qu'avec ma validation et les encouragements de mon IPR, j'ai compris que le problème initial ne venait pas que de moi, et c'était vraiment plus facile à vivre.
Donc je suis désolé, je n'ai pas de recette miracle. Mais parfois c'est réconfortant de savoir que les autres ne sont pas meilleurs que nous.
- Reine MargotDemi-dieu
Sandylully a écrit:
Je pense surtout que cette personne veut être rassurée. Ce que vous pensez de vous-même est loin d'être la majorité, je dirais même que vous constituez une minorité. Je m'interroge quand même.. Penser être un mauvais prof et continuer à enseigner, c'est super malhonnête
Je crois qu'il faut prendre la mesure de ce qui se passe lorsqu'un enseignant est en difficulté (et donc peut arriver à se juger "mauvais prof" puisque c'est le regard que lui renvoient l'administration, les élèves, les parents, etc...): l'institution n'aide que très peu à se reconvertir (voir les témoignages ici ou sur d'autres fora comme "quitter l'enseignement"). Pour avoir passé des concours en tant que prof, j'ai pu constater qu'on vous attend au tournant: pourquoi avoir quitté un job avec des vacances et un traitement à vie? Vous devez avoir eu un problème... Bref le sentiment d'être "mauvais prof" est extrêmement destructeur pour l'estime de soi, et peut perdurer des années, même après la reconversion.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- cit6Niveau 7
Reine Margot a écrit:
(et donc peut arriver à se juger "mauvais prof" puisque c'est le regard que lui renvoient l'administration, les élèves, les parents, etc...:
En ce qui me concerne, même pas! Pas de remarques particulières des élèves ou des parents, et quant à l'administration, ça ne m'est arrivé qu'après 16 ans de carrière, la première fois où j'ai eu un inspecteur dans ma classe, ce qui m'a complètement démolie, bien sûr. C'est pour cela que je parlais de "syndrome de l'imposteur", que j'avais déjà dans mon métier précédent et tout le long de mes études d'ailleurs (j'ai toujours considérée que je réussissais "par chance", sans faire beaucoup d'efforts, que ce soit le bac, le doctorat, le capes ou l'agrégation ). Par chance aussi, ma dernière inspection pour le PPCR s'est bien passée, ce qui a contribué grandement à me rendre plus sereine (il serait temps, à quelques années de la retraite ).
Cit6.
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