Feriez-vous grève la semaine de la rentrée ?
- *Ombre*Grand sage
Nous disons la même chose, @Agirou :: si au départ nous avions des conditions de travail et des salaires corrects, nous ferions face à la crise bien plus sereinement.
Je ne nous compare pas à n'importe quel autre corps de métier. Je nous compare aux autres corps de la fonction publique qui ont subi les mêmes politiques que nous avec les mêmes conséquences. Eux savent tirer parti de la crise pour le faire entendre. Si nous ne sommes pas capables de faire comprendre que c'est exactement la même chose pour nous, il va se psser la chose suivante :
- les soignants vont obtenir certaines choses (sûrement pas autant que nécessaires, mais certaines) dans un contexte où ils passent pour des héros et où chacun vit plus ou moins directement les conséquences des carences de la santé ;
- les magistrats vont obtenir quelque chose parce qu'ils bougent rarement, que les conséquences des carences de la justice sont de plus en plus visibles et que nous sommes en période électorale ;
- nous n'obtiendrons rien parce qu'après tout cela, il ne restera rien pour nous, que nous sommes les faignants de profs toujours en vacances, toujours à vouloir rien foutre donc fermer les écoles, que chacun sait que nous ne bossons que 18 heures par semaine et que, du moment que chéri passe dans la classe supérieure, personne ne s'inquiète de savoir avec quel niveau et quelles compétences réels : la dégradation de notre service public reste invisible. Blanquer peut, dans la même phrase ou presque, constater les 50% d'élèves non lecteurs en 6e et se féliciter de son bilan.
Je ne nous compare pas à n'importe quel autre corps de métier. Je nous compare aux autres corps de la fonction publique qui ont subi les mêmes politiques que nous avec les mêmes conséquences. Eux savent tirer parti de la crise pour le faire entendre. Si nous ne sommes pas capables de faire comprendre que c'est exactement la même chose pour nous, il va se psser la chose suivante :
- les soignants vont obtenir certaines choses (sûrement pas autant que nécessaires, mais certaines) dans un contexte où ils passent pour des héros et où chacun vit plus ou moins directement les conséquences des carences de la santé ;
- les magistrats vont obtenir quelque chose parce qu'ils bougent rarement, que les conséquences des carences de la justice sont de plus en plus visibles et que nous sommes en période électorale ;
- nous n'obtiendrons rien parce qu'après tout cela, il ne restera rien pour nous, que nous sommes les faignants de profs toujours en vacances, toujours à vouloir rien foutre donc fermer les écoles, que chacun sait que nous ne bossons que 18 heures par semaine et que, du moment que chéri passe dans la classe supérieure, personne ne s'inquiète de savoir avec quel niveau et quelles compétences réels : la dégradation de notre service public reste invisible. Blanquer peut, dans la même phrase ou presque, constater les 50% d'élèves non lecteurs en 6e et se féliciter de son bilan.
- Dame JouanneÉrudit
Cela se voit moins. Et c'est là une partie de notre problème.*Ombre* a écrit:[...]
Cela ne vous rappelle rien ? L'hôpital, la justice, et même la police... Nous sommes tous dans la même galère.
L'hôpital profite du contexte sanitaire et de la campagne électorale pour se faire entendre. La justice a publié une tribune qui a obtenu un large écho. Et nous, nous sommes en train de manquer le coche alors que nous sommes victimes exactement des mêmes politiques. Mais cela se voit moins. Les enfants ne meurent pas de la médiocrité des contenus qui leur sont délivrés, on ne place pas des cours à 3 heures du matin pour pallier les carences du système. Il serait plutôt temps d'expliquer ce que cela signifie concrètement, des services publics dégradés, et en particulier une école dégradée, une illusion de formation qui donne 50% d'élèves non lecteurs en 6e, et une masse stupéfiante de bacheliers incapables d'écrire autre chose que du charabia.
Je pense qu'il faut profiter de la campagne pour s'unir aux autres acteurs et interpeller sur la nécessité de défendre la fonction publique, et d'en améliorer le fonctionnement. Arrêtons de dire le contraire : c'est une question de moyens. C'est devenu, principalement, une question de moyens.
Sur ces sujets, je suis prête à donner du temps, de l'énergie, des textes, je veux bien aiguiser à nouveau ma plume qui s'endort depuis 2016 et réactiver mes réseaux.
Il n'y a pas de problème vital immédiat pour les enfants et les taux de réussite stratosphériques aux examens cachent et repoussent la réalisation du problème pour beaucoup de parents. Les enjeux paraissent moins vitaux et donc moins graves. Et c'est pourquoi les médias font si peu écho à nos problèmes. On peut rajouter la campagne de dénigrement qui s'est amorcée avec Allègre et qui a largement rabaissé le métier aux yeux des gens, ce qui n'a pas été le cas pour le personnel hospitalier, la justice ou la police : c'est un métier de feignant qui ne demande pas beaucoup de qualification. Et on voit aussi avec quelle facilité tout problème est évacué et ramené à une seule cause : nous ne sommes pas assez et bien formés. Comme si une formation béton et miraculeuse pouvait pallier à toutes les faiblesses de l'école. Même nos syndicats tiennent parfois ce discours du manque de formation. Pour moi, ce n'est qu'une façon de nous délégitimer pour annuler toute revendication et justifier les mauvais résultats à l’international alors qu'une majeure partie du problème est structurelle.
Le covid ne fait que rajouter une couche. Le ministère enchaîne les préconisations sanitaires sans s'attaquer à la racine du problème : les classes surchargées. En fait sans prendre la moindre mesure qui pourrait coûter de l'argent et remettre en cause sa propre organisation.
On se bat sur présentiel ou hybride. Mais est-ce normal d'avoir des classe de primaire et de collège à 29-30? de lycée à 35-36? Et-ce normal d'avoir maintenu cette surpopulation scolaire même en temps de covid? Que les rectorats n'est pas en conséquent modifiés leurs barèmes de calcul? Qu'aucune mesure n'est été seulement envisagée pour alléger des groupes classes déjà en temps normal parmi les plus chargés d'Europe?
Oui, il serait bien de revendiquer actuellement. Les conditions dans lesquelles on nous fait travailler en pleine épidémie pourrait être un moyen de mettre en lumière toutes les défaillances du système. Le fait que l'on nous met en danger sciemment en maintenant des écoles ouvertes qui ne répondent à aucune norme réelle de précaution sanitaire (sauf celles élaborées avec les moyens du bord en local), que nous avons du improviser notre enseignement pendant les confinement sans aide ni moyen et cela sans réelle prime ou hausse de salaire sont aussi un moyen.
Mais quand on voit que des secteurs plus "prestigieux" et visibles comme l'hôpital et la justice ont beaucoup de mal à avoir gain de cause, c'est loin d'être gagné.
- valérieRNiveau 1
Bouboule a écrit:Kilmeny a écrit:As-tu un article à ce sujet ?valérieR a écrit:D'après ce que j'ai compris, seuls les masques FFP2 protègent du variant omicron. Il faudrait tous envoyer la facture de ces masques à nos rectorats et exiger leur remboursement sous peine d'attaque en justice pour mise en danger de la vie d'autrui!
Il y a eu plusieurs articles grand public ces dernières heures mais pas forcément tranchés car le principal problème c'est la façon dont le masque est (mal) porté.
https://www.nouvelobs.com/coronavirus-de-wuhan/20211227.OBS52611/face-a-omicron-faut-il-privilegier-le-masque-ffp2.html
(Un public d'élèves silencieux, c'est mieux.)
J'ai peut-être été trop catégorique. C'est plutôt " Les masques ffp2 seraient plus protecteurs vis à vis du variant omicron"'. Ils sont recommandés pour les enseignants par les épidémiologistes.
https://www.liberation.fr/societe/sante/covid-19-face-a-omicron-les-masques-ffp2-en-odeur-de-sante-20211228_W6Z4FXILDNGIDHFIECEOT3P2IE/
- Dame JouanneÉrudit
Mais parler toute la journée avec un FFP2...valérieR a écrit:Bouboule a écrit:Kilmeny a écrit:As-tu un article à ce sujet ?valérieR a écrit:D'après ce que j'ai compris, seuls les masques FFP2 protègent du variant omicron. Il faudrait tous envoyer la facture de ces masques à nos rectorats et exiger leur remboursement sous peine d'attaque en justice pour mise en danger de la vie d'autrui!
Il y a eu plusieurs articles grand public ces dernières heures mais pas forcément tranchés car le principal problème c'est la façon dont le masque est (mal) porté.
https://www.nouvelobs.com/coronavirus-de-wuhan/20211227.OBS52611/face-a-omicron-faut-il-privilegier-le-masque-ffp2.html
(Un public d'élèves silencieux, c'est mieux.)
J'ai peut-être été trop catégorique. C'est plutôt " Les masques ffp2 seraient plus protecteurs vis à vis du variant omicron"'. Ils sont recommandés pour les enseignants par les épidémiologistes.
https://www.liberation.fr/societe/sante/covid-19-face-a-omicron-les-masques-ffp2-en-odeur-de-sante-20211228_W6Z4FXILDNGIDHFIECEOT3P2IE/
- trompettemarineMonarque
*Ombre* a écrit:En fait, il faudrait modifier le sondage pour qu'il ait un sens.
On ne fait pas grève dans le vide. On fait grève avec des revendications, dans un but précis.
À la question : êtes-vous prêt à faire grève pour revendiquer de meilleures conditions sanitaires, je réponds non.
S'il s'agit de défendre nos conditions de travail via des moyens substantiels, y compris assignés à nos traitements, je suis prête à m'investir, et sur la durée.
Je viens seulement de lire vos posts.
Je ne peux techniquement modifier le sondage.
Mais les explications que vous mettez permettent de bien comprendre les raisons de tel ou tel choix.
Même s'il n'est nullement représentatif et non scientifique je préfère vous lire que lire un sondage dans un journal en ligne sur les professeurs avec les commentaires abominables qui nous insultent.
Je ne savais pas que l'arrêt Omont ne s'appliquait pas pour le lundi. Merci pour l'information : je vais changer mon vote.
Merci Tangleding pour les informations syndicales et à vous tous pour vos arguments.
A vrai dire, ce qui nous manque, C'est une caisse de solidarité nationale pour pouvoir faire en sorte que de longues grèves soient possibles. Les 10 euros qu'on nous demande pour Préau pourraient être versés à une caisse de solidarité intersyndicale nationale. Je sais que c'est impossible en l'état malheureusement.
- *Ombre*Grand sage
Baldred a écrit:*Ombre* a écrit:En fait, il faudrait modifier le sondage pour qu'il ait un sens.
On ne fait pas grève dans le vide. On fait grève avec des revendications, dans un but précis.
À la question : êtes-vous prêt à faire grève pour revendiquer de meilleures conditions sanitaires, je réponds non.
S'il s'agit de défendre nos conditions de travail via des moyens substantiels, y compris assignés à nos traitements, je suis prête à m'investir, et sur la durée.
Je suis très partagé sur cette analyse. Les arguments que tu développes dans tes interventions sont très justes, mais je me demande que viendraient faire nos revendications catégorielles en ce moment ? Je vois la chose comme un château de cartes : la question de savoir quelle carte il faut enlever pour que le château s'écroule me paraît conduire surtout à ne rien décider.
Les professions de santé manifestent, mais au fait pourquoi ? Conditions de travail ? salaires ? Organisation générale du système de santé, politiques publiques des 30 dernières années ? Elles manifestent sans doute pour un peu de tout, et chacune avec ses propres objectifs dont j'ignore le détail mais que j'approuve. Le MEN gère mal la crise sanitaire comme il gère "mal" l'éducation et ses personnels. peut-on construire une conetstation à partir de cela ?
Ce ne sont justement pas des revendications catégorielles, c'est ce que j'essaie de dire.
Les infirmiers, les médecins hospitaliers, les magistrats, les greffiers et nous rencontrons le même problème : salaire indigne par rapport à notre qualification et notre travail, manque de moyens rendant nos conditions de travail très difficiles, cela résultant de choix politiques concernant toute la FP.
Evidemment que "plus de moyens" ne va pas se traduire de la même façon dans l'EN et dans les écoles. A l'hôpital, cela veut dire moins de patients par médecin ou infirmier, à l'école, moins d'élèves par classe. A l'hôpital, c'est arrêter les fermetures de lits et les concentrations de services, à l'école, c'est moins de classes par enseignant. Les soignants disent : Nous voulons plus de temps par patient pour pouvoir être dans une vraie relations humaine, pas seulement la juxtaposition d'actes techniques. Les enseignants disent (ou devraient dire) : Nous voulons plus de temps par élève pour un accompagnement réel, une aide au plus près des besoins, pas un nivellement médiocre pour tous.
A l'hôpital, les médecins titulaires démissionnent, et on recrute des médecins étrangers sous un statut qui permet de moins bien les payer. Dans l'EN, les fonctionnaires démissionnent ou bien on peine à les recruter, et on recourt de plus en plus à des contractuels peu ou pas formés. Les premiers réclament une rémunération plus attractive, plus en relation avec leurs qualifications et leur travail réel, et des conditions de travail moins décourageantes. Nous aussi.
Qu'est-ce qui est catégoriel, là-dedans ?
- Lisak40Expert spécialisé
Tout ce que vous dites me semble parfaitement juste.
- agirouNiveau 6
Le corollaire: "Nous n'avions jamais rien obtenu de concret. Comment obtiendr(i)ons quoique ce soit?" me dérange. Nous avons courbé l'échine et tu proposes qu'on continue de la sorte? Ou bien faire part de nos demandes en faisant table rase de ce que le Covid rend transparent?*Ombre* a écrit:Nous disons la même chose, @Agirou :: si au départ nous avions des conditions de travail et des salaires corrects, nous ferions face à la crise bien plus sereinement.
Je ne nous compare pas à n'importe quel autre corps de métier. Je nous compare aux autres corps de la fonction publique qui ont subi les mêmes politiques que nous avec les mêmes conséquences. Eux savent tirer parti de la crise pour le faire entendre. Si nous ne sommes pas capables de faire comprendre que c'est exactement la même chose pour nous, il va se psser la chose suivante :
- les soignants vont obtenir certaines choses (sûrement pas autant que nécessaires, mais certaines) dans un contexte où ils passent pour des héros et où chacun vit plus ou moins directement les conséquences des carences de la santé ;
- les magistrats vont obtenir quelque chose parce qu'ils bougent rarement, que les conséquences des carences de la justice sont de plus en plus visibles et que nous sommes en période électorale ;
- nous n'obtiendrons rien parce qu'après tout cela, il ne restera rien pour nous, que nous sommes les faignants de profs toujours en vacances, toujours à vouloir rien foutre donc fermer les écoles, que chacun sait que nous ne bossons que 18 heures par semaine et que, du moment que chéri passe dans la classe supérieure, personne ne s'inquiète de savoir avec quel niveau et quelles compétences réels : la dégradation de notre service public reste invisible. Blanquer peut, dans la même phrase ou presque, constater les 50% d'élèves non lecteurs en 6e et se féliciter de son bilan.
- *Ombre*Grand sage
Dame Jouanne a écrit:Cela se voit moins. Et c'est là une partie de notre problème.*Ombre* a écrit:[...]
Cela ne vous rappelle rien ? L'hôpital, la justice, et même la police... Nous sommes tous dans la même galère.
L'hôpital profite du contexte sanitaire et de la campagne électorale pour se faire entendre. La justice a publié une tribune qui a obtenu un large écho. Et nous, nous sommes en train de manquer le coche alors que nous sommes victimes exactement des mêmes politiques. Mais cela se voit moins. Les enfants ne meurent pas de la médiocrité des contenus qui leur sont délivrés, on ne place pas des cours à 3 heures du matin pour pallier les carences du système. Il serait plutôt temps d'expliquer ce que cela signifie concrètement, des services publics dégradés, et en particulier une école dégradée, une illusion de formation qui donne 50% d'élèves non lecteurs en 6e, et une masse stupéfiante de bacheliers incapables d'écrire autre chose que du charabia.
Je pense qu'il faut profiter de la campagne pour s'unir aux autres acteurs et interpeller sur la nécessité de défendre la fonction publique, et d'en améliorer le fonctionnement. Arrêtons de dire le contraire : c'est une question de moyens. C'est devenu, principalement, une question de moyens.
Sur ces sujets, je suis prête à donner du temps, de l'énergie, des textes, je veux bien aiguiser à nouveau ma plume qui s'endort depuis 2016 et réactiver mes réseaux.
Il n'y a pas de problème vital immédiat pour les enfants et les taux de réussite stratosphériques aux examens cachent et repoussent la réalisation du problème pour beaucoup de parents. Les enjeux paraissent moins vitaux et donc moins graves. Et c'est pourquoi les médias font si peu écho à nos problèmes. On peut rajouter la campagne de dénigrement qui s'est amorcée avec Allègre et qui a largement rabaissé le métier aux yeux des gens, ce qui n'a pas été le cas pour le personnel hospitalier, la justice ou la police : c'est un métier de feignant qui ne demande pas beaucoup de qualification. Et on voit aussi avec quelle facilité tout problème est évacué et ramené à une seule cause : nous ne sommes pas assez et bien formés. Comme si une formation béton et miraculeuse pouvait pallier à toutes les faiblesses de l'école. Même nos syndicats tiennent parfois ce discours du manque de formation. Pour moi, ce n'est qu'une façon de nous délégitimer pour annuler toute revendication et justifier les mauvais résultats à l’international alors qu'une majeure partie du problème est structurelle.
Le covid ne fait que rajouter une couche. Le ministère enchaîne les préconisations sanitaires sans s'attaquer à la racine du problème : les classes surchargées. En fait sans prendre la moindre mesure qui pourrait coûter de l'argent et remettre en cause sa propre organisation.
On se bat sur présentiel ou hybride. Mais est-ce normal d'avoir des classe de primaire et de collège à 29-30? de lycée à 35-36? Et-ce normal d'avoir maintenu cette surpopulation scolaire même en temps de covid? Que les rectorats n'est pas en conséquent modifiés leurs barèmes de calcul? Qu'aucune mesure n'est été seulement envisagée pour alléger des groupes classes déjà en temps normal parmi les plus chargés d'Europe?
Oui, il serait bien de revendiquer actuellement. Les conditions dans lesquelles on nous fait travailler en pleine épidémie pourrait être un moyen de mettre en lumière toutes les défaillances du système. Le fait que l'on nous met en danger sciemment en maintenant des écoles ouvertes qui ne répondent à aucune norme réelle de précaution sanitaire (sauf celles élaborées avec les moyens du bord en local), que nous avons du improviser notre enseignement pendant les confinement sans aide ni moyen et cela sans réelle prime ou hausse de salaire sont aussi un moyen.
Mais quand on voit que des secteurs plus "prestigieux" et visibles comme l'hôpital et la justice ont beaucoup de mal à avoir gain de cause, c'est loin d'être gagné.
Je suis entièrement d'accord, en particulier avec ce que j'ai mis en gras.
C'est pourquoi je suis convaincue que si nous agissons seuls, nous ne serons pas entendus : parce que le problème de l'EN paraît moins grave et moins urgent.
C'est pourquoi aussi j'ai dit et je répète qu'une des premières chose à faire est de la pédagogie sur les conséquences réelles de la dégradation du service public d'enseignement.
- *Ombre*Grand sage
Je ne propose absolument pas de ne rien faire et de "continuer de la sorte", @agirou. Tu m'as bien mal lue si c'est ce que tu comprends.
- trompettemarineMonarque
J'avoue que pour cette fois, je suis prête à sacrifier quatre jours de salaire.
On mangera des nouilles à la maison.
On mangera des nouilles à la maison.
- Vieux_MongolNeoprof expérimenté
valérieR a écrit:Bouboule a écrit:Kilmeny a écrit:As-tu un article à ce sujet ?valérieR a écrit:D'après ce que j'ai compris, seuls les masques FFP2 protègent du variant omicron. Il faudrait tous envoyer la facture de ces masques à nos rectorats et exiger leur remboursement sous peine d'attaque en justice pour mise en danger de la vie d'autrui!
Il y a eu plusieurs articles grand public ces dernières heures mais pas forcément tranchés car le principal problème c'est la façon dont le masque est (mal) porté.
https://www.nouvelobs.com/coronavirus-de-wuhan/20211227.OBS52611/face-a-omicron-faut-il-privilegier-le-masque-ffp2.html
(Un public d'élèves silencieux, c'est mieux.)
J'ai peut-être été trop catégorique. C'est plutôt " Les masques ffp2 seraient plus protecteurs vis à vis du variant omicron"'. Ils sont recommandés pour les enseignants par les épidémiologistes.
https://www.liberation.fr/societe/sante/covid-19-face-a-omicron-les-masques-ffp2-en-odeur-de-sante-20211228_W6Z4FXILDNGIDHFIECEOT3P2IE/
Les FFP2 ne sont plus efficaces contre Omicron que contre un autre variant ou virus. Mais ils ont deux qualités que n'ont pas les chirurgicaux classiques:
- ils filtrent aussi dans le sens entrant
- et collent beaucoup plus fort au visage (d'où une pénibilité souvent plus forte).
Le variant Omicron étant beaucoup plus contagieux que les autres il ne laisse pas le droit à l'erreur. Or nous savons tous (à l'exception du ministre) que dans les établissements le masque descend parfois sur le nez dans les classes et plus bas encore dans les couloirs. Le seule protection vraiment sûre est dons le FFP2.
- CathEnchanteur
Je suis prête à faire grève de façon illimitée pour nos salaires.
Et moi aussi j'ai des frais, et pas un conjoint dont le salaire suffirait à nous faire vivre !
Et moi aussi j'ai des frais, et pas un conjoint dont le salaire suffirait à nous faire vivre !
- Stel6584Niveau 7
Dame Jouanne a écrit:Cela se voit moins. Et c'est là une partie de notre problème.*Ombre* a écrit:[...]
Cela ne vous rappelle rien ? L'hôpital, la justice, et même la police... Nous sommes tous dans la même galère.
L'hôpital profite du contexte sanitaire et de la campagne électorale pour se faire entendre. La justice a publié une tribune qui a obtenu un large écho. Et nous, nous sommes en train de manquer le coche alors que nous sommes victimes exactement des mêmes politiques. Mais cela se voit moins. Les enfants ne meurent pas de la médiocrité des contenus qui leur sont délivrés, on ne place pas des cours à 3 heures du matin pour pallier les carences du système. Il serait plutôt temps d'expliquer ce que cela signifie concrètement, des services publics dégradés, et en particulier une école dégradée, une illusion de formation qui donne 50% d'élèves non lecteurs en 6e, et une masse stupéfiante de bacheliers incapables d'écrire autre chose que du charabia.
Je pense qu'il faut profiter de la campagne pour s'unir aux autres acteurs et interpeller sur la nécessité de défendre la fonction publique, et d'en améliorer le fonctionnement. Arrêtons de dire le contraire : c'est une question de moyens. C'est devenu, principalement, une question de moyens.
Sur ces sujets, je suis prête à donner du temps, de l'énergie, des textes, je veux bien aiguiser à nouveau ma plume qui s'endort depuis 2016 et réactiver mes réseaux.
Il n'y a pas de problème vital immédiat pour les enfants et les taux de réussite stratosphériques aux examens cachent et repoussent la réalisation du problème pour beaucoup de parents. Les enjeux paraissent moins vitaux et donc moins graves. Et c'est pourquoi les médias font si peu écho à nos problèmes. On peut rajouter la campagne de dénigrement qui s'est amorcée avec Allègre et qui a largement rabaissé le métier aux yeux des gens, ce qui n'a pas été le cas pour le personnel hospitalier, la justice ou la police : c'est un métier de feignant qui ne demande pas beaucoup de qualification. Et on voit aussi avec quelle facilité tout problème est évacué et ramené à une seule cause : nous ne sommes pas assez et bien formés. Comme si une formation béton et miraculeuse pouvait pallier à toutes les faiblesses de l'école. Même nos syndicats tiennent parfois ce discours du manque de formation. Pour moi, ce n'est qu'une façon de nous délégitimer pour annuler toute revendication et justifier les mauvais résultats à l’international alors qu'une majeure partie du problème est structurelle.
Le covid ne fait que rajouter une couche. Le ministère enchaîne les préconisations sanitaires sans s'attaquer à la racine du problème : les classes surchargées. En fait sans prendre la moindre mesure qui pourrait coûter de l'argent et remettre en cause sa propre organisation.
On se bat sur présentiel ou hybride. Mais est-ce normal d'avoir des classe de primaire et de collège à 29-30? de lycée à 35-36? Et-ce normal d'avoir maintenu cette surpopulation scolaire même en temps de covid? Que les rectorats n'est pas en conséquent modifiés leurs barèmes de calcul? Qu'aucune mesure n'est été seulement envisagée pour alléger des groupes classes déjà en temps normal parmi les plus chargés d'Europe?
Oui, il serait bien de revendiquer actuellement. Les conditions dans lesquelles on nous fait travailler en pleine épidémie pourrait être un moyen de mettre en lumière toutes les défaillances du système. Le fait que l'on nous met en danger sciemment en maintenant des écoles ouvertes qui ne répondent à aucune norme réelle de précaution sanitaire (sauf celles élaborées avec les moyens du bord en local), que nous avons du improviser notre enseignement pendant les confinement sans aide ni moyen sans réelle prime ou hausse de salaire décente sont aussi un moyen.
Mais quand on voit que des secteurs plus "prestigieux" et visibles comme l'hôpital et la justice ont beaucoup de mal à avoir gain de cause, c'est loin d'être gagné.
+++ Dame Jouane et Ombre
Si les soignants ont obtenu des résultats suite à leur mobilisation, c'est aussi parce que cette mobilisation était plutôt unitaire et pour qu'elle ait été unitaire, c'est qu'elle avait commencé bien avant le covid (comités de lutte inter-urgence, inter-hôpitaux, démissions des chefs de service, etc...). Le ministère a été obligé de céder un peu d'argent parce qu'il n'avait pas le choix, il fallait calmer la grogne avant d'affronter la 2e vague. De plus, les soignants n'ont pas obtenu gain de cause à l'ensemble de leurs revendications et certaines revalorisations obtenues ne sont que des chiffres ou des effets d'annonce, et ne tomberont pas dans les bourses (comme la revalorisation des salaires des infirmières en fin de carrière à l'hôpital : la plupart terminent leur carrière en libéral ou dans d'autres structures). Le combat des soignants continue pour demander de vrais moyens pour l'hôpital public (manifestation nationale des soignants et des usagers du 4 décembre à Paris notamment (6000 personnes un samedi venues un peu partout...), mais pas assez relayée dans les médias...) comme les magistrats le font pour la justice (grève du mois de décembre). Pour le moment, qu'ont-ils obtenu ce mois-ci après ces journées de mobilisation ? On ne peut pas se contenter uniquement d'exiger de meilleures protections en espérant obtenir plus par la suite (même si notre pays, 6e puissance mondiale devrait pouvoir bien nous protéger). Il faut exiger des moyens pour nos salaires et nos conditions de travail (les masques, les effectifs en font partie mais pas que) comme le demandent les autres corporations. Il est certain également qu'on n'obtiendra pas grand chose si nous luttons que de notre côté. C'est l'ensemble du service public qui est mis à mal. Je rejoins Ombre sur sa proposition, il va falloir profiter de la campagne pour faire du service public l'enjeu de la campagne.
- BoubouleDoyen
"Réclamer ce qui est dû ; ne pas faire ce qui n'est pas dû."
- Isis39Enchanteur
Vieux_Mongol a écrit:valérieR a écrit:Bouboule a écrit:Kilmeny a écrit:
As-tu un article à ce sujet ?
Il y a eu plusieurs articles grand public ces dernières heures mais pas forcément tranchés car le principal problème c'est la façon dont le masque est (mal) porté.
https://www.nouvelobs.com/coronavirus-de-wuhan/20211227.OBS52611/face-a-omicron-faut-il-privilegier-le-masque-ffp2.html
(Un public d'élèves silencieux, c'est mieux.)
J'ai peut-être été trop catégorique. C'est plutôt " Les masques ffp2 seraient plus protecteurs vis à vis du variant omicron"'. Ils sont recommandés pour les enseignants par les épidémiologistes.
https://www.liberation.fr/societe/sante/covid-19-face-a-omicron-les-masques-ffp2-en-odeur-de-sante-20211228_W6Z4FXILDNGIDHFIECEOT3P2IE/
Les FFP2 ne sont plus efficaces contre Omicron que contre un autre variant ou virus. Mais ils ont deux qualités que n'ont pas les chirurgicaux classiques:
- ils filtrent aussi dans le sens entrant
- et collent beaucoup plus fort au visage (d'où une pénibilité souvent plus forte).
Le variant Omicron étant beaucoup plus contagieux que les autres il ne laisse pas le droit à l'erreur. Or nous savons tous (à l'exception du ministre) que dans les établissements le masque descend parfois sur le nez dans les classes et plus bas encore dans les couloirs. Le seule protection vraiment sûre est dons le FFP2.
Quelques réponses dans ce thread :
1/ Questions en DM.
— Pr. Logos (@Pr_Logos) December 28, 2021
Combien gagne-t-on comme facteur de risque comme en passant du masque chirurgical au FFP2?
Comment savoir si son masque est bien mis?https://t.co/g7erIasmuu
- zigmag17Empereur
Bouboule a écrit:"Réclamer ce qui est dû ; ne pas faire ce qui n'est pas dû."
Cette devise devrait être gravée en lettres de feu sur nos casiers
- Lisak40Expert spécialisé
zigmag17 a écrit:Bouboule a écrit:"Réclamer ce qui est dû ; ne pas faire ce qui n'est pas dû."
Cette devise devrait être gravée en lettres de feu sur nos casiers
+1000
- PointàlaligneExpert
*Ombre* a écrit:Baldred a écrit:*Ombre* a écrit:En fait, il faudrait modifier le sondage pour qu'il ait un sens.
On ne fait pas grève dans le vide. On fait grève avec des revendications, dans un but précis.
À la question : êtes-vous prêt à faire grève pour revendiquer de meilleures conditions sanitaires, je réponds non.
S'il s'agit de défendre nos conditions de travail via des moyens substantiels, y compris assignés à nos traitements, je suis prête à m'investir, et sur la durée.
Je suis très partagé sur cette analyse. Les arguments que tu développes dans tes interventions sont très justes, mais je me demande que viendraient faire nos revendications catégorielles en ce moment ? Je vois la chose comme un château de cartes : la question de savoir quelle carte il faut enlever pour que le château s'écroule me paraît conduire surtout à ne rien décider.
Les professions de santé manifestent, mais au fait pourquoi ? Conditions de travail ? salaires ? Organisation générale du système de santé, politiques publiques des 30 dernières années ? Elles manifestent sans doute pour un peu de tout, et chacune avec ses propres objectifs dont j'ignore le détail mais que j'approuve. Le MEN gère mal la crise sanitaire comme il gère "mal" l'éducation et ses personnels. peut-on construire une conetstation à partir de cela ?
Ce ne sont justement pas des revendications catégorielles, c'est ce que j'essaie de dire.
Les infirmiers, les médecins hospitaliers, les magistrats, les greffiers et nous rencontrons le même problème : salaire indigne par rapport à notre qualification et notre travail, manque de moyens rendant nos conditions de travail très difficiles, cela résultant de choix politiques concernant toute la FP.
Evidemment que "plus de moyens" ne va pas se traduire de la même façon dans l'EN et dans les écoles. A l'hôpital, cela veut dire moins de patients par médecin ou infirmier, à l'école, moins d'élèves par classe. A l'hôpital, c'est arrêter les fermetures de lits et les concentrations de services, à l'école, c'est moins de classes par enseignant. Les soignants disent : Nous voulons plus de temps par patient pour pouvoir être dans une vraie relations humaine, pas seulement la juxtaposition d'actes techniques. Les enseignants disent (ou devraient dire) : Nous voulons plus de temps par élève pour un accompagnement réel, une aide au plus près des besoins, pas un nivellement médiocre pour tous.
A l'hôpital, les médecins titulaires démissionnent, et on recrute des médecins étrangers sous un statut qui permet de moins bien les payer. Dans l'EN, les fonctionnaires démissionnent ou bien on peine à les recruter, et on recourt de plus en plus à des contractuels peu ou pas formés. Les premiers réclament une rémunération plus attractive, plus en relation avec leurs qualifications et leur travail réel, et des conditions de travail moins décourageantes. Nous aussi.
Qu'est-ce qui est catégoriel, là-dedans ?
Je suis d'accord. Ombre depuis le début du fil a cadré de façon salutaire ce qui nous pèse vraiment. La situation sanitaire en est un révélateur possible pour le grand public, comme cela l'a été pour l'hôpital.
En ce qui me concerne, j'avais prévu de faire la grève interprofessionnelle du 27 janvier (appel de CGT, FO, FSU, Sud ; pour les autres je ne sais pas). J'irai plus loin si possible.
- Dame JouanneÉrudit
Tout à fait d'accord avec ce qui a été écrit.Stel6584 a écrit:Dame Jouanne a écrit:Cela se voit moins. Et c'est là une partie de notre problème.*Ombre* a écrit:[...]
Cela ne vous rappelle rien ? L'hôpital, la justice, et même la police... Nous sommes tous dans la même galère.
L'hôpital profite du contexte sanitaire et de la campagne électorale pour se faire entendre. La justice a publié une tribune qui a obtenu un large écho. Et nous, nous sommes en train de manquer le coche alors que nous sommes victimes exactement des mêmes politiques. Mais cela se voit moins. Les enfants ne meurent pas de la médiocrité des contenus qui leur sont délivrés, on ne place pas des cours à 3 heures du matin pour pallier les carences du système. Il serait plutôt temps d'expliquer ce que cela signifie concrètement, des services publics dégradés, et en particulier une école dégradée, une illusion de formation qui donne 50% d'élèves non lecteurs en 6e, et une masse stupéfiante de bacheliers incapables d'écrire autre chose que du charabia.
Je pense qu'il faut profiter de la campagne pour s'unir aux autres acteurs et interpeller sur la nécessité de défendre la fonction publique, et d'en améliorer le fonctionnement. Arrêtons de dire le contraire : c'est une question de moyens. C'est devenu, principalement, une question de moyens.
Sur ces sujets, je suis prête à donner du temps, de l'énergie, des textes, je veux bien aiguiser à nouveau ma plume qui s'endort depuis 2016 et réactiver mes réseaux.
Il n'y a pas de problème vital immédiat pour les enfants et les taux de réussite stratosphériques aux examens cachent et repoussent la réalisation du problème pour beaucoup de parents. Les enjeux paraissent moins vitaux et donc moins graves. Et c'est pourquoi les médias font si peu écho à nos problèmes. On peut rajouter la campagne de dénigrement qui s'est amorcée avec Allègre et qui a largement rabaissé le métier aux yeux des gens, ce qui n'a pas été le cas pour le personnel hospitalier, la justice ou la police : c'est un métier de feignant qui ne demande pas beaucoup de qualification. Et on voit aussi avec quelle facilité tout problème est évacué et ramené à une seule cause : nous ne sommes pas assez et bien formés. Comme si une formation béton et miraculeuse pouvait pallier à toutes les faiblesses de l'école. Même nos syndicats tiennent parfois ce discours du manque de formation. Pour moi, ce n'est qu'une façon de nous délégitimer pour annuler toute revendication et justifier les mauvais résultats à l’international alors qu'une majeure partie du problème est structurelle.
Le covid ne fait que rajouter une couche. Le ministère enchaîne les préconisations sanitaires sans s'attaquer à la racine du problème : les classes surchargées. En fait sans prendre la moindre mesure qui pourrait coûter de l'argent et remettre en cause sa propre organisation.
On se bat sur présentiel ou hybride. Mais est-ce normal d'avoir des classe de primaire et de collège à 29-30? de lycée à 35-36? Et-ce normal d'avoir maintenu cette surpopulation scolaire même en temps de covid? Que les rectorats n'est pas en conséquent modifiés leurs barèmes de calcul? Qu'aucune mesure n'est été seulement envisagée pour alléger des groupes classes déjà en temps normal parmi les plus chargés d'Europe?
Oui, il serait bien de revendiquer actuellement. Les conditions dans lesquelles on nous fait travailler en pleine épidémie pourrait être un moyen de mettre en lumière toutes les défaillances du système. Le fait que l'on nous met en danger sciemment en maintenant des écoles ouvertes qui ne répondent à aucune norme réelle de précaution sanitaire (sauf celles élaborées avec les moyens du bord en local), que nous avons du improviser notre enseignement pendant les confinement sans aide ni moyen sans réelle prime ou hausse de salaire décente sont aussi un moyen.
Mais quand on voit que des secteurs plus "prestigieux" et visibles comme l'hôpital et la justice ont beaucoup de mal à avoir gain de cause, c'est loin d'être gagné.
+++ Dame Jouane et Ombre
Si les soignants ont obtenu des résultats suite à leur mobilisation, c'est aussi parce que cette mobilisation était plutôt unitaire et pour qu'elle ait été unitaire, c'est qu'elle avait commencé bien avant le covid (comités de lutte inter-urgence, inter-hôpitaux, démissions des chefs de service, etc...). Le ministère a été obligé de céder un peu d'argent parce qu'il n'avait pas le choix, il fallait calmer la grogne avant d'affronter la 2e vague. De plus, les soignants n'ont pas obtenu gain de cause à l'ensemble de leurs revendications et certaines revalorisations obtenues ne sont que des chiffres ou des effets d'annonce, et ne tomberont pas dans les bourses (comme la revalorisation des salaires des infirmières en fin de carrière à l'hôpital : la plupart terminent leur carrière en libéral ou dans d'autres structures). Le combat des soignants continue pour demander de vrais moyens pour l'hôpital public (manifestation nationale des soignants et des usagers du 4 décembre à Paris notamment (6000 personnes un samedi venues un peu partout...), mais pas assez relayée dans les médias...) comme les magistrats le font pour la justice (grève du mois de décembre). Pour le moment, qu'ont-ils obtenu ce mois-ci après ces journées de mobilisation ? On ne peut pas se contenter uniquement d'exiger de meilleures protections en espérant obtenir plus par la suite (même si notre pays, 6e puissance mondiale devrait pouvoir bien nous protéger). Il faut exiger des moyens pour nos salaires et nos conditions de travail (les masques, les effectifs en font partie mais pas que) comme le demandent les autres corporations. Il est certain également qu'on n'obtiendra pas grand chose si nous luttons que de notre côté. C'est l'ensemble du service public qui est mis à mal. Je rejoins Ombre sur sa proposition, il va falloir profiter de la campagne pour faire du service public l'enjeu de la campagne.
Je mets cependant un bémol sur l'union des revendications et les grèves interprofessionnelles. J'ai participé à des grèves et manifs de ce genre et j'ai rarement vu des bénéfices pour les enseignants. Nos revendications finissent souvent noyées dans la masse même si elles sont très proches. Et bizarrement, à l'heure des comptes, nous repartons sans rien à part notre perte de salaire.
- MUTISExpert
On pouvait espérer (naïvement, j'en conviens) qu'avec la crise sanitaire, on (les responsables politiques) comprendrait que la fonction publique était essentielle et qu'elle avait continué globalement à assumer ses fonctions tout au long de la crise. On pouvait espérer un geste de reconnaissance. Avec une inflation à 2,7% et une augmentation à nouveau de 00 % pour les fonctionnaires, on peut constater que le mépris est toujours le même et que rien n'a changé. Selon le rapport du Sénat la perte de pouvoir d'achat est de 25% en 20 ans. Je ne crois pas qu'une autre profession ait eu à subir la même dévalorisation. La logique libérale a encore de beaux jours. La gauche s'est suicidé sous nos yeux avec Hollande, Belkacem et d'autres. Les recours politiques sont absents.
Maintenant, la grève, je pense que c'est un mode d'action dépassé qui nous pénalise plus qu'autre chose. Et cela permet à l'État de faire des économies sur notre dos. C'est désormais le règne du chacun pour soi et sauve qui peut. Et, je l'ai mesuré à plusieurs reprises , l'engagement solidaire n'existe plus. L'engagement individuel persiste, c'est vrai, mais il manque l'effet de masse. Je ne crois plus beaucoup dans l'action collective chez les profs. Les cheminots vilipendés par les médias ont obtenu une prime de 600 à 300 euros en quelques jours. Notre pouvoir de nuisance est faible. Aucun espoir dans une grève qui ne sera pas suivie.
Maintenant, la grève, je pense que c'est un mode d'action dépassé qui nous pénalise plus qu'autre chose. Et cela permet à l'État de faire des économies sur notre dos. C'est désormais le règne du chacun pour soi et sauve qui peut. Et, je l'ai mesuré à plusieurs reprises , l'engagement solidaire n'existe plus. L'engagement individuel persiste, c'est vrai, mais il manque l'effet de masse. Je ne crois plus beaucoup dans l'action collective chez les profs. Les cheminots vilipendés par les médias ont obtenu une prime de 600 à 300 euros en quelques jours. Notre pouvoir de nuisance est faible. Aucun espoir dans une grève qui ne sera pas suivie.
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"Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière" (Audiard)
"Ce n'est pas l'excès d'autorité qui est dangereux, c'est l'excès d'obéissance" (Primo Levi)
"La littérature, quelque passion que nous mettions à le nier, permet de sauver de l'oubli tout ce sur quoi le regard contemporain, de plus en plus immoral, prétend glisser dans l'indifférence absolue" (Enrique Vila-Matas)
" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou" (Pascal).
- trompettemarineMonarque
Pensez-vous que les gels successifs du point d'indice puissent être contestés en justice ?
- BaldredSage
MUTIS a écrit:On pouvait espérer (naïvement, j'en conviens) qu'avec la crise sanitaire, on (les responsables politiques) comprendrait que la fonction publique était essentielle et qu'elle avait continué globalement à assumer ses fonctions tout au long de la crise. On pouvait espérer un geste de reconnaissance. Avec une inflation à 2,7% et une augmentation à nouveau de 00 % pour les fonctionnaires, on peut constater que le mépris est toujours le même et que rien n'a changé. Selon le rapport du Sénat la perte de pouvoir d'achat est de 25% en 20 ans. Je ne crois pas qu'une autre profession ait eu à subir la même dévalorisation. La logique libérale a encore de beaux jours. La gauche s'est suicidé sous nos yeux avec Hollande, Belkacem et d'autres. Les recours politiques sont absents.
Maintenant, la grève, je pense que c'est un mode d'action dépassé qui nous pénalise plus qu'autre chose. Et cela permet à l'État de faire des économies sur notre dos. C'est désormais le règne du chacun pour soi et sauve qui peut. Et, je l'ai mesuré à plusieurs reprises , l'engagement solidaire n'existe plus. L'engagement individuel persiste, c'est vrai, mais il manque l'effet de masse. Je ne crois plus beaucoup dans l'action collective chez les profs. Les cheminots vilipendés par les médias ont obtenu une prime de 600 à 300 euros en quelques jours. Notre pouvoir de nuisance est faible. Aucun espoir dans une grève qui ne sera pas suivie.
Bonjour, il n'y a jamais rien à "espérer", tout a toujours été à conquérir mais si " la grève est un moyen d'action dépassé" pourquoi les cheminots ont obtenu leur prime ? Notre "pouvoir de nuisance" est immense même si je n'aurais pas choisi ce terme. Quant à ta dernière phrase, comment dire....
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Les cheminots savent se mettre en grève massivement. Et ils ont des caisses de grève.
- Lisak40Expert spécialisé
Et ça ne vous est jamais venu à l'esprit qu'une partie de la population (nos élites en gros) se fiche totalement du service public ? Du bien-être des gens ? Des élèves / malades / travailleurs pauvres dont nous nous occupons tous les jours ?? Qu'il y ait parmi nos "élites" des gens qui pensent vraiment que les pauvres (ceux qui gagnent genre moins de 8000 euros par mois -chiffre choisi au pif total je précise-) ne comptent pas, n'ont aucun droit d'existence et doivent souffrir parce que bon ils sont "pauvres" ? Cela a des relents d'esclavagisme, oui je sais, mais parfois je me pose vraiment la question (je vois ce qui se passe au RU et ailleurs ça n'aide pas)...
- zigmag17Empereur
Lisak40 a écrit:Et ça ne vous est jamais venu à l'esprit qu'une partie de la population (nos élites en gros) s'en fichent totalement du service public ? Des élèves / malades / travailleurs pauvres dont nous nous occupons tous les jours ?? Qu'il y ait parmi nos "élites" des gens qui pensent vraiment que les pauvres (ceux qui gagnent genre moins de 8000 euros par mois -chiffre choisi au pif total je précise- ne comptent pas, n'ont aucon droit d'existence et doivent souffrir parce que bon ils sont "pauvres" ? Cela a des relents d'esclavagisme, oui je sais mais parfois je me pose vraiment la question...
Entièrement d'accord. Et j'irais même plus loin dans le raisonnement: non seulement ils se fichent du service public mais ils souhaitent sa disparition et mettent tout en oeuvre pour que cette destruction aboutisse.
Je crois réellement que si action collective -nationale je veux dire, de grande envergure- dans notre profession il y avait dû y avoir, elle aurait déjà eu lieu, avec toute ces infâmies que nous subissons au quotidien depuis si longtemps. Las...
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