[SONDAGE] grève du jeudi 13 janvier

Balthamos a écrit:

Enaeco a écrit:On peut se payer combien de FFP2 avec 1/30 de salaire ?

C'est beau ce genre de réflexion... Totalement contre productive.

Donc si tu veux faire le calcul, je te donne quelques éléments :
est ce que le trentième de 38,5% de grévistes selon le ministère va pouvoir financer :
- 5 millions de masques FFP2
- 3 300 contractuels
- 1 500 AED ?
- etc.

Est ce que sans cette mobilisation historique nous aurions obtenus ces mesures ?

Puis les questions qui fâchent : est ce que ça suffit, et si non (bien sûr que c'est non) que faisons nous pour maintenir la pression et entretenir la mobilisation ?

Sans cette mobilisation historique, nous n'aurions rien obtenu du tout. C'est une quasi-certitude.
J'ai simplement l'impression que cette victoire, c'est finalement un joli leurre (ce n'est pas rien déjà) qui va contenter et apaiser une part non-négligeable des grévistes du jour (et j'espère sincèrement me tromper) qui ne renouvèleront pas l'expérience dès janvier.

Et oui, la question qui fâche.

On en reparle dans les jours qui viennent en espérant que vous conserviez votre enthousiasme suite à cette victoire historique.
Là, il était question de lâcher un stock de masques et puis c'est tout. Quand il sera question de sortie le chéquier sans contre-parties, on verra si les discussions sont aussi constructives.

On est bien d'accord que "victoire historique" et ton propos et non le mien ...
Les mesures ne sont en rien une victoire et encore moins historique mais une étape non négligeable et pas anecdotique.

Je n'ai pas compris ce qui avait été concrètement obtenu.

Evidemment que ca va compliquer la mobilisation à venir. Mais ceux qui se sont mis en mouvement n'étaient pas forcément prêts à en découdre dans la durée en cas de mur. on l'a vu contre la réforme du collège en 2015, le mur décourage et décourage durablement.
Cela étant les raisons profondes de la mobilisation demeurent, et donc cela peut éclater demain sur autre chose comme cela a éclaté sur ces histoires de protocole.

Le temps est encore long jusqu'au 1er tour.

Je pense que la question salariale va revenir au premier plan, au sein de nos professions. Je ne sais pas si cela va prendre le 27, mais c'est un sujet de fond pour tous les collègues. Et je pense aussi que la mobilisation a montré qu'il vaudrait mieux se calmer avant de demander des "compensations"...

Mais les masques FFP2 ne vont concerner qu'une frange des enseignants et encore reste à voir quand ils les auront...(je dis "ils" car au-delà de la maternelle, pas de masques)

Faisant partie des pessimistes, je suis agréablement surpris par cette journée : victoire médiatique et victoire symbolique (effacement de Blanquer, réception par le premier ministre). Ce qui est obtenu concrètement est ridicule et m'intéresse personnellement assez peu, mais pour une journée de grève décidée presque aussi à l'arrache que les derniers protocoles, c'est pas mal.

En revanche, je crains que les syndicats aient fait une erreur en n'appelant pas, à l'issue de la discussion, à la prolongation de la grève. Le vent soufflait en notre faveur : médias, inspecteurs, chefs d'établissement, enthousiasme, fragilité de Blanquer. L'histoire dira, sans doute dès le 27, si le kairos était là et n'a pas été saisi.

Ne soyons pas trop sévères avec nos syndicats et avec nous-mêmes. Ce qui a été demandé a été obtenu. Des masques et des remplaçants, que l on ne trouvera pas, à moins de titulariser les refusés au concours, dont le niveau de recrutement est déjà inquiétant.
La seule revendication de fond est les rémunérations. Leur niveau indigent est le cœur du problème, mais aucune voix ne l a seulement formulé hier sur les ondes. C est d ailleurs ce qui était sans doute à entendre dans la boutade de Blanquer "on ne fait pas grève contre un virus". Il a raison. On aurait dû descendre dans la rue après la conférence de presse d 'Amelie de Monchanin osant bloquer les salaires dans un contexte d' inflation inédit. Mais nous sommes incapables de nous révolter contre la maltrraitance économique que nous subissons. Sans quoi, nous aurions bloqué les lycées et écoles dès la fin du déplorable Grenelle...
Victoire donc !

Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Faisant partie des pessimistes, je suis agréablement surpris par cette journée : victoire médiatique et victoire symbolique (effacement de Blanquer, réception par le premier ministre). Ce qui est obtenu concrètement est ridicule et m'intéresse personnellement assez peu, mais pour une journée de grève décidée presque aussi à l'arrache que les derniers protocoles, c'est pas mal.

Tu as  raison.
Le piège a parfaitement fonctionné si j'en crois les médias ce matin.
Les syndicats de profs ont été entendus et sont contents, ils font même l'éloge de Castex et Véran,
Le gouvernement va donner des masques, qq postes pour combler des trous et quelques capteurs, brefs de gadgets, il va écouter les syndicats désormais. Après une réunion de 4 heures, c'est vous dire la bonne volonté !
Les profs ont le sentiment d'avoir été entendus et la fierté d'une grève qui a réussi... Ils vont pouvoir bomber le torse... quelques minutes et retrouver leur misère quotidienne avec le sourire.
En fait des clopinettes et rien d'important. Des concessions faciles (payées en grande partie par la grève) et un message réussi pour le gouvernement : nous sommes à l'écoute, nous sommes gentils et nous prenons en compte les profs.
Du coup, la grève du 27 et les revendications sur l'essentiel sont plombées dans l'opinion publique. Certains ne voudront pas faire grève deux fois, dans les médias on va incendier ces profs qui font encore grève et quand on va aborder l'essentiel (les salaires, les effectifs, les réformes, la dégradation des conditions et du pouvoir d'achat, la multiplication des tâches annexes etc...), les syndicats n'obtiendront rien de sérieux.
Cette grève était un cadeau pour le gouvernement.
C'est grâce à ce genre de stratégie que nous sommes incapables d'obtenir quoi que ce soit au niveau salarial depuis 20 ans et plus...

Mutis a écrit:Tu as raison.

Tu seras gentil de ne pas détourner mon message pour appuyer une énième répétition de ton opinion.

Je suis lasse et écœurée. J'ai fait cette grève, pensant que c'était comme une lame de fond qui allait tout emporter, et ça fait pschitt.  Des conditions de travail lamentables , notre droit à la santé bafouée , depuis des mois une immense colère due à un mépris constant du ministère,  et voilà.  A peine 1/10e de grévistes dans mon lycée, et, je suis d'accord, au niveau national des clopinettes à l'arrivée. J'ai presque l'impression d'entendre Macron nous dire "Alors on s'est bien amusés ? On a cru qu'on allait faire peur au gouvernement ? Tsss.... Petits garnements. Retournez travailler maintenant. " Et penser "Avec des naïfs pareils on aurait tort de se priver".
Verte je suis.

Pour moi en lycée le renvoi des épreuves en juin ou le contrôle continu et moucher Blanquer constituaient mes deux principales motivations de faire grève. J’ai un espoir pour la première et suis satisfaite sur la seconde.

Moi je suis hyper déçue. On verra le 27...

En ce qui me concerne, je n'espérais pas une réaction aussi rapide.
Sans crier victoire,je remarque  quand même qu'il faut  tordre le bras à ce ministre pour qu'il accepte le dialogue,  et ça fait du bien de le voir avaler quelques couleuvres!
Je considère pour ma part comme une avancée significative le fait qu'il évoque la possibilité de repousser les épreuves du mois de mars au mois de juin. Jusqu'à maintenant c'était surdité totale    sur ce point.
Et c'était à peu près la seule chose sur laquelle je pensais qu'on pouvait le faire bouger, pour le reste...

Le principal danger d’une campagne présidentielle, c’est l’imprévu. Cet adage, que garde en tête la majorité présidentielle pour se préserver de tout excès de confiance, s’est confirmé jeudi 13 janvier. Personne, au sommet de l’Etat, n’avait anticipé une grève nationale des professeurs et des personnels de l’éducation. Personne n’avait imaginé que le mouvement serait suivi par 31 % des enseignants, selon le décompte du ministère de l’éducation nationale, et par plus de 60 % d’entre eux, selon les syndicats, mettant près 80 000 manifestants dans la rue, selon le ministère de l’intérieur. Plus gênant encore, à moins de cent jours du premier tour de l’élection présidentielle, personne n’avait prédit que les représentants de parents d’élèves seraient associés à l’exaspération des professeurs face à un protocole sanitaire jugé trop lourd, trop complexe et trop mouvant.
Désormais, l’exécutif redoute que le mouvement, pour l’heure lié à la crise sanitaire, ne dégénère et ne relaie la colère plus profonde qui couve au sein de l’éducation nationale. Un sujet propice à s’enflammer sous l’effet de la campagne présidentielle.

https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/01/14/sur-l-ecole-emmanuel-macron-joue-l-apaisement_6109411_823448.html

Ecusette: Je ne suis pas en LGT mais tu ne crois pas plutôt qu'il va aboutir à ce qu'il voulait: un bac en contrôle continu? Il mène sa politique et s'il donne l'impression de plier ce n'est à mon avis qu'une impression...

Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:

Mutis a écrit:Tu as raison.

Tu seras gentil de ne pas détourner mon message pour appuyer une énième répétition de ton opinion.

Tu progresses tout de même sur la voie de la lucidité, c'est déjà pas mal à ton âge
Mais je comprends que ce que je dis n'est pas très consensuel et peut choquer les fiers à bras et les syndicalistes fanatiques.

Ça ne choquera pas les défaitistes fanatiques, assurément...

Ce que je trouve positif, c’est le nombre et la teneur des articles de presse d’une part et le fait que le sujet émerge parmi les candidats à la présidentielle.
Je pense sinon qu’il faudrait poursuivre le mouvement. Blanquer est clairement fragilisé, c’est le moment et ce qu’on a obtenu hier est assez dérisoire.

Voila. Si on en reste là ce sera un flop. Si l'on continue,il y a une petite chance d'être écoutés.

Jenny a écrit:Ce que je trouve positif, c’est le nombre et la teneur des articles de presse d’une part et le fait que le sujet émerge parmi les candidats à la présidentielle.
Je pense sinon qu’il faudrait poursuivre le mouvement. Blanquer est clairement fragilisé, c’est le moment et ce qu’on a obtenu hier est assez dérisoire.

+1 ne pas attendre le 27, cela ne ressemblera plus à rien, nous aurons repris le joug quotidien depuis 15 jours, et combien seront prêts à se motiver à nouveau ? Là, entre espoir et déception, il y a encore de l'envie. J'espère que les syndicats en sont conscients.

Une date est prévue pour les salaires et les postes.

Mais la leçon du 13 est que la mobilisation des acteurs de l'EN peut prendre des chemins imprévisibles. Il ne faut pas faire du 27 un totem, c'est une option intéressante.

Je me demande si la première bi mensuelle aura lieu avant ou après le 27 par exemple.

Les parents sont assez à cran sur la question des collègues non remplacés, et je ne parle pas des absences courtes. Leurs élus au CA nous ont contactés sur ce sujet, pour évoquer les suites d'une motion votée en ca en novembre dernier.

Si ce genre de choses se répète ailleurs, vu que la situation est catastrophique sur ce sujet, va peut prendre une tournure très compliquée pour le gouvernement et le candidat de l'Élysée. Car on parle de parents élus lambda, pas de responsables policés de fédération.

Et les collègues ne pourraient pas forcément rester en retrait si ça bouge dans ces conditions.

fanette a écrit:

Jenny a écrit:Ce que je trouve positif, c’est le nombre et la teneur des articles de presse d’une part et le fait que le sujet émerge parmi les candidats à la présidentielle.
Je pense sinon qu’il faudrait poursuivre le mouvement. Blanquer est clairement fragilisé, c’est le moment et ce qu’on a obtenu hier est assez dérisoire.

+1 ne pas attendre le 27, cela ne ressemblera plus à rien, nous aurons repris le joug quotidien depuis 15 jours, et combien seront prêts à se motiver à nouveau ? Là, entre espoir et déception, il y a encore de l'envie. J'espère que les syndicats en sont conscients.

Les syndicats sont conscients qu'ils ne peuvent rien faire sans la mobilisation des collègues. A nous de nous d'amplifier la mobilisation, les syndicats'attentnde que ca

MUTIS a écrit:
Mais je comprends que ce que je dis n'est pas très consensuel et peut choquer les fiers à bras et les syndicalistes fanatiques.

Non, choquer n'est pas le terme sur je choisirais...
En revanche, peut-être la modération pourrait avoir quelque chose à dire sur tes derniers mots. Ceux employés à ton égard étaient beaucoup plus mignons.

@Baldred :
Pssst :

Spoiler:

Balthamos a écrit:

fanette a écrit:

Jenny a écrit:Ce que je trouve positif, c’est le nombre et la teneur des articles de presse d’une part et le fait que le sujet émerge parmi les candidats à la présidentielle.
Je pense sinon qu’il faudrait poursuivre le mouvement. Blanquer est clairement fragilisé, c’est le moment et ce qu’on a obtenu hier est assez dérisoire.

+1 ne pas attendre le 27, cela ne ressemblera plus à rien, nous aurons repris le joug quotidien depuis 15 jours, et combien seront prêts à se motiver à nouveau ? Là, entre espoir et déception, il y a encore de l'envie. J'espère que les syndicats en sont conscients.

Les syndicats sont conscients qu'ils ne peuvent rien faire sans la mobilisation des collègues. A nous de nous d'amplifier la mobilisation, les syndicats'attentnde que ca

Ils pourraient alors être plus critiques dans les médias et auraient pu appeler à la grève des le lendemain. Aucune raison d'attendre de semaines, on risque juste de perdre l'élan.

L'avantage est que la grande majorité des stylos rouges est encore plus remontées qu'avant, mais c'est à la fois contre le gouvernement et contre les syndicats. A voir...

MUTIS a écrit:

Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:

Mutis a écrit:Tu as raison.

Tu seras gentil de ne pas détourner mon message pour appuyer une énième répétition de ton opinion.

Tu progresses tout de même sur la voie de la lucidité, c'est déjà pas mal à ton âge
Mais je comprends que ce que je dis n'est pas très consensuel et peut choquer les fiers à bras et les syndicalistes fanatiques.

Je répète ma demande : merci de ne pas détourner mon propos. Je ne partage en rien ton point de vue. Le "ridicule" de ce qui a été obtenu, dans mon message, est clairement relativisé par la mention d'un certain nombre de choses selon moi tout à fait positives. Et je reste prudent.
De grâce, ignore-moi.