- JennyMédiateur
Mektoub a écrit:Jenny a écrit:On peut éviter de dénigrer le travail des uns et des autres, merci.
Merci pour ce rappel Jenny. Le précédent message m’a énormément choquée et attristée. J’ai enseigné en cm avant d’exploser en plein vol à cause du rythme de boulot et cette attaque du second degré m’atteint à chaque fois. Cela me parait incompréhensible et peu bienveillant de se dénigrer entre collègues.
Je pense qu'on est aussi nombreux à se rendre compte de votre travail. Bon courage.
Dénigrer un autre niveau d'enseignement, c'est se tirer une balle dans le pied effectivement.
- MathadorEmpereur
Ce n'est pas faux en soi (le Conseil d'État a refusé à ce titre de reporter un congé maternité qui tombait pendant les grandes vacances) mais on peut légitimement attendre d'un vrai syndicat qu'il défende les personnels.Mektoub a écrit:Je me rappelle avoir évoqué mes craintes (sur la santé entre autres) sur les formations à un moment envisagé pendant les vacances scolaires, un syndicat m’avait répondu que « nous n’étions pas en vacances, mais « en vacance de classes » »… notez la nuance qui m’a perso choqué, c’était il y a 2 ans…
Elle peut baisser, par blocage de carrière, pour des certifiés qui passent en B ou pour des agrégés qui passent en « A type » (ce qui peut être une opération très rentable sur le moment).Jenny a écrit:Sauf si on gagne plus en partant par exemple dans une autre administration. Je ne vois pas pourquoi la retraite baisserait dans ce cas de figure...
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- JennyMédiateur
Est-ce qu'il y a vraiment beaucoup de certifiés qui passent en B durablement ?
Pour les agrégés, je comprends. Je n'y avais pas pensé.
Pour les agrégés, je comprends. Je n'y avais pas pensé.
- LeclochardEmpereur
Jenny a écrit:Il y a un contexte plutôt favorable pour partir, beaucoup de secteurs cherchent à recruter. Il est possible que ça joue aussi.
Dans mon académie, les départs me semblent nombreux, les prix de l’immobilier et le coût de la vie jouent très certainement. Ce n’est pas non plus une région où le taux de chômage est élevé.
Leclochard : deux jeunes collègues, un en fin de carrière. Il me semble que les collègues qui partent en détachement ou par concours ne sont pas comptabilisés, de même que les dispos. Or, pas mal de collègues restent dans la FP.
On parlait des collègues de milieu de carrière, qui seraient pénalisés par la réforme des retraites et ne bénéficieraient pas d’une revalorisation. Ce ne sont pas les collègues qui auront le plus de mal à repasser un concours ou à trouver du travail ailleurs.
Repasser un concours, c'est possible. Simplement, il faut accepter d'aller se former parfois loin de chez soi et... une mutation. Souvent en milieu de carrière, on a une famille; on s'est installé... En début de carrière, on est plus enclin à bouger et on a moins à perdre financièrement car la reconversion vers le privé quand tu commences à gagner convenablement ta vie, c'est bien risqué. A moins de passer un diplôme, je ne vois quel employeur accepterait de me filer 2500 euros (routier ? agent immobilier ?).
_________________
Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- LeclochardEmpereur
Jenny a écrit:Est-ce qu'il y a vraiment beaucoup de certifiés qui passent en B durablement ?
Pour les agrégés, je comprends. Je n'y avais pas pensé.
Si un certifié devient contrôleur des impôts et qu'il le reste jusqu'à la retraite par exemple.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- A TuinVénérable
Mektoub a écrit:Jenny a écrit:On peut éviter de dénigrer le travail des uns et des autres, merci.
Merci pour ce rappel Jenny. Le précédent message m’a énormément choquée et attristée. J’ai enseigné en cm avant d’exploser en plein vol à cause du rythme de boulot et cette attaque du second degré m’atteint à chaque fois. Cela me parait incompréhensible et peu bienveillant de se dénigrer entre collègues.
Édit: je vous que le message susvisé et concerné a disparu, me semble-t-il. Peut-être la collègue a pris conscience de ses propos un peu « rapides ».
Je viens de t'adresser un message. L'idée n'était pas celle que tu as retenue, je suis désolée.
Mes craintes pour la suite sont un alourdissement de tout ce que nous devons déjà faire. Au bout d'un moment, le temps pris par la part administrative prend une place de plus en plus importante, elle n'est pas gratifiante ni utile par rapport aux enseignements que nous menons auprès des élèves... qui devraient pouvoir rester la priorité.
- BaldredEsprit éclairé
Concernant cette question des départs, une partie de la nouvelle génération diplômée ne fonctionne plus exactement sur le même modèle et fuit par exemple les CDI pour préférer des débuts de carrière plus souples.
Je ne pense pas que cela concerne la majorité, mais ils constituent une minorité qui diffuse et communique assez largement ce modèle qui n'a plus peur de changer de voie, et qui le vit comme un confort, assurés sans doute d'être diplômés dans des secteurs qui recrutent, ou pour certains prêts à des prises de risques. Peut-être ceux-là seront moins captifs que nous le sommes d'une "carrière" ?
Je ne pense pas que cela concerne la majorité, mais ils constituent une minorité qui diffuse et communique assez largement ce modèle qui n'a plus peur de changer de voie, et qui le vit comme un confort, assurés sans doute d'être diplômés dans des secteurs qui recrutent, ou pour certains prêts à des prises de risques. Peut-être ceux-là seront moins captifs que nous le sommes d'une "carrière" ?
- JennyMédiateur
Leclochard a écrit:Repasser un concours, c'est possible. Simplement, il faut accepter d'aller se former parfois loin de chez soi et... une mutation. Souvent en milieu de carrière, on a une famille; on s'est installé... En début de carrière, on est plus enclin à bouger et on a moins à perdre financièrement car la reconversion vers le privé quand tu commences à gagner convenablement ta vie, c'est bien risqué. A moins de passer un diplôme, je ne vois quel employeur accepterait de me filer 2500 euros (routier ? agent immobilier ?).
Ca dépend des envies de chacun. Globalement, une main d'oeuvre qui sait écrire, analyser et comprendre rapidement des documents, rédiger, c'est parfois recherché. Une entreprise paiera éventuellement une formation, d'autant plus dans un contexte où le recrutement est difficile. La formation en entreprise recrute par exemple...
Pour rejoindre ce que dit Baldred, j'ai l'impression que les profils des jeunes enseignants sont plus variés. Quand j'étais stagiaire, on était nombreux à être relativement âgés pour des stagiaires et avoir travaillé ailleurs avant. C'est peut être l'académie, peu accessible dans ma matière, qui fait ça aussi.
- valleExpert spécialisé
Baldred a écrit:Concernant cette question des départs, une partie de la nouvelle génération diplômée ne fonctionne plus exactement sur le même modèle et fuit par exemple les CDI pour préférer des débuts de carrière plus souples.
Je ne pense pas que cela concerne la majorité, mais ils constituent une minorité qui diffuse et communique assez largement ce modèle qui n'a plus peur de changer de voie, et qui le vit comme un confort, assurés sans doute d'être diplômés dans des secteurs qui recrutent, ou pour certains prêts à des prises de risques. Peut-être ceux-là seront moins captifs que nous le sommes d'une "carrière" ?
Il y a peut-être un autre rapport à la carrière : il suffit de recenser combien d'enseignants "jeunes" disent avoir un "profil atypique" pour se rendre compte qu'il est parfois "typique" d'avoir un tel profil. Les parcours, les passerelles aussi, se sont multipliés, mais en quoi un CDI est-il moins souple (pour le salarié) qu'un autre contrat ? On entendait déjà ce discours par rapport à ma génération. Je l'ai toujours trouvé assez hypocrite. C'est plutôt une génération qui peut en effet ne pas avoir forcément comme objectif une carrière complète chez le même employeur, mais surtout qui n'a pas ce que d'autres générations ont pu avoir (la possibilité --non l'obligation-- de se stabiliser, avoir une famille, etc.) et qui s'entend dire qu'ils n'ont qu'à bouger, qu'à aller faire des études ou travailler à l'étranger, qu'à se former "tout au long de la vie", etc.
Il suffit de voir les post-doctorands qui à 35 ans n'ont pas de poste. Ils ne "fuient" pas les CDI - ils n'en ont pas et doivent trouver d'autres solutions.
- EnaecoVénérable
Pontorson50 a écrit:Tangleding a écrit:J'ai souvent entendu ce discours et, plus grave, parfois jusque dans les rangs militants. Pour expliquer que telle collègue ne fait jamais grève. Ce discours sexiste existe malheureusement.
C'est sexiste de définir un métier comme un appoint féminin au boulot de Jules, le vrai. Mais des militants qui disent que quelqu'un qui a un petit ou moyen salaire, mais en couple avec un meilleur salaire, est moins porté à accorder de l'importance à son propre revenu, c'est un raisonnement possible qu'il est normal qu'un militant signale tel, surtout si la personne le lui a dit. Je peux dire que j'ai vécu dans ce cas 30 ans, et il est vrai que j'ai longtemps accordé égoïstement un peu plus d'importance à mes conditions de travail qu'à mon revenu pour cette raison.
Le constat est cependant réversible, en ce sens que la personne ayant un conjoint mieux payé, lorsqu'elle trouve ce combat salarial dans sa profession légitime, a les reins financiers pour une grève dure. C'était mon cas au bout de vingt ans quand j'ai commencé à comprendre que mes collègues pouvaient vraiment manquer d'argent, et de plus en plus avec l'inflation non rattrapée, s'ils étaient le seul revenu du ménage et qu'il fallait me décentrer.
Je ne sais pas sociologiquement chez nous ce qui l'emporte comme attitude, mais la remarque de militants que tu rapportes ne me choque pas, car nous étions peu d'hommes dont la conjointe gagnait plus.
C'est ce genre de raisonnement qui me fait fortement douter quand je lis des "pas de rentrée en septembre", "tous unis autour d'un mot d'ordre : de l'argent".
Individuellement, des gens qui vivent correctement dans l'EN et qui n'éprouve pas le besoin de toucher plus, il y en a (agrégé, pas d enfants, immobilier peu cher, héritage, conjoint bien payé, le tout potentiellement cumulable).
Avec parfois même la possibilité de tenir avec un 80%
Ça n'aide pas à se sentir concerné ou encore moins à réaliser le quotidien des collègues moins aisés.
Tout le monde est pour un petit coup de pouce financier. Mais avec une baguette magique qui permettrait de changer une seule chose à la profession, le salaire ne serait pas choisi devant les conditions de travail (taille de classes notamment) par tout le monde.
- Clecle78Esprit sacré
Fuir les CDI ? Non, c'est bien pratique pour se loger et avoir un crédit. Par contre les enchaîner, no problème. Ma fille a changé au bout de quelques mois sans aucun état d'âme. Ce n'est pas un souci le CDI , je rejoins ce qui est dit plus haut.Baldred a écrit:Concernant cette question des départs, une partie de la nouvelle génération diplômée ne fonctionne plus exactement sur le même modèle et fuit par exemple les CDI pour préférer des débuts de carrière plus souples.
Je ne pense pas que cela concerne la majorité, mais ils constituent une minorité qui diffuse et communique assez largement ce modèle qui n'a plus peur de changer de voie, et qui le vit comme un confort, assurés sans doute d'être diplômés dans des secteurs qui recrutent, ou pour certains prêts à des prises de risques. Peut-être ceux-là seront moins captifs que nous le sommes d'une "carrière" ?
- EnnaNiveau 10
Le problème dans le métier d'enseignant c'est qu'ON nous a ajouté énormément de tâches, surtout depuis quelques années, tâches non reconnues et donc non rémunérées.
Lesquelles?
Lesquelles?
- IlonaHabitué du forum
L'une des raisons pour laquelle nous devons être payés correctement est la nécessité de construire sa retraite soi-même.
Parce que si vous croyez qu'un état endetté à hauteur de 3000 milliards d'euros, et dont la dette ne cesse d'augmenter ainsi que les intérêts à payer sur cette dernière, sera en mesure de vous verser une retraite autre que symbolique, vous croyez au pére Noel.
Quelle naiveté !
Je suis désolée de vous écraser de mon pessimisme, mais dans moins de 10 ans, ce pays sera administré par le FMI (ou bien avant au train où vont les choses).
Parce que si vous croyez qu'un état endetté à hauteur de 3000 milliards d'euros, et dont la dette ne cesse d'augmenter ainsi que les intérêts à payer sur cette dernière, sera en mesure de vous verser une retraite autre que symbolique, vous croyez au pére Noel.
Quelle naiveté !
Je suis désolée de vous écraser de mon pessimisme, mais dans moins de 10 ans, ce pays sera administré par le FMI (ou bien avant au train où vont les choses).
- somacNiveau 7
Enaeco a écrit:
C'est ce genre de raisonnement qui me fait fortement douter quand je lis des "pas de rentrée en septembre", "tous unis autour d'un mot d'ordre : de l'argent".
Individuellement, des gens qui vivent correctement dans l'EN et qui n'éprouve pas le besoin de toucher plus, il y en a (agrégé, pas d enfants, immobilier peu cher, héritage, conjoint bien payé, le tout potentiellement cumulable).
On peut être dans une ou plusieurs de ces situations, ne pas avoir besoin de plus d'argent, et revendiquer un meilleur salaire . Parce que c'est plus juste, pour son ego...
Inversement, on peut manquer d'argent, souhaiter un meilleur salaire mais ne pas faire grève...
L'engagement, à mon sens, est plus lié à la personnalité qu'à la situation financière personnelle, même si cette dernière joue un rôle.
- BaldredEsprit éclairé
Clecle78 a écrit:Fuir les CDI ? Non, c'est bien pratique pour se loger et avoir un crédit. Par contre les enchaîner, no problème. Ma fille a changé au bout de quelques mois sans aucun état d'âme. Ce n'est pas un souci le CDI , je rejoins ce qui est dit plus haut.Baldred a écrit:Concernant cette question des départs, une partie de la nouvelle génération diplômée ne fonctionne plus exactement sur le même modèle et fuit par exemple les CDI pour préférer des débuts de carrière plus souples.
Je ne pense pas que cela concerne la majorité, mais ils constituent une minorité qui diffuse et communique assez largement ce modèle qui n'a plus peur de changer de voie, et qui le vit comme un confort, assurés sans doute d'être diplômés dans des secteurs qui recrutent, ou pour certains prêts à des prises de risques. Peut-être ceux-là seront moins captifs que nous le sommes d'une "carrière" ?
C'est donc une autre conception du CDI et confirme plutôt ce que je disais sur des "nouvelles" manières des jeunes diplômés qui se sentent moins liés et l'utilisent sans s'engager.
- JennyMédiateur
@Enna : Je trouve que le travail en lycée s'est alourdi : Parcoursup et le contrôle continu avec les contraintes du PLE, plus de conseils de classe avec la disparition de véritables groupes-classes, un travail de préparation lourd (mais passionnant) en spécialité notamment. Les corrections en cours d'année scolaire alourdissent aussi la barque. Je ne sais pas si les demi-journées libérées seront reconduites les années suivantes.
Beaucoup d'élèves qui évitent les évaluations, il faut passer beaucoup de temps pour les coincer et pouvoir mettre une moyenne. Une sévérité sur ces profils aiderait sans doute, mais nous sommes contraints de mettre une note pour le CC et de proposer des rattrapages.
Beaucoup d'élèves qui évitent les évaluations, il faut passer beaucoup de temps pour les coincer et pouvoir mettre une moyenne. Une sévérité sur ces profils aiderait sans doute, mais nous sommes contraints de mettre une note pour le CC et de proposer des rattrapages.
- Not a PandaHabitué du forum
Alors que j'écrivais sur ce forum que je pouvais rester 40 ans dans le même établissement tellement on s'y sent globalement bien, cette année 2021-2022 sera la dernière pour moi. Néotit en 2016, j'aurais donc tenu 7 ans. Épuisé par les luttes successives contre la réforme du lycée et celle des retraites, maltraité par une nouvelle direction, une gestion du covid ainsi que d'autres enjeux de sécurité dans l'établissement calamiteuse, j'ai fait un calcul à long terme : même si je peux peut-être continuer encore 5 ou même 10 ans, comment envisager de vieillir dans cette institution (j'ai 31 ans) ? Quand je vois l'état dans lequel les collègues partent à la retraite et tout ce qui s'annonce comme dégradation, ça ne donne pas envie et j'ai lu Lefteris très attentivement.
J'ai été tenté de rester pour lutter tout en me préservant, mais comment faire sans que cela se répercute sur la qualité de mon travail ? C'est ce qui est parfois arrivé cette année et je l'ai vraiment mal vécu. Il y a surement un compromis à trouver, mais je ne sais pas si j'en suis capable. Envoyer bouler la direction qui me demande d'être PP, aucun soucis. En revanche devant les élèves qui demandent pourquoi il n'y a pas davantage de notes ce trimestre, c'est plus difficile. Il n'y sont pour rien après tout.
D'abords sur un coup de tête, je me suis inscrit au concours pour devenir contrôleur des finances publiques. Juste pour voir si je pouvais partir si je le voulais. Cette année a été très difficile pour plein de raisons, surtout en lien avec le boulot, au point de me rendre les révisions difficiles alors que j'ai un profil censé faciliter les choses (des maths niveau terminale pour l'une des épreuve écrite, ça va). J'en tire comme leçon de ne pas sous-estimer ce qui reste finalement un concours : il faut faire mieux que les autres. Au bout du compte je suis admis et vais tenter l'aventure.
J'ai une situation perso qui aide : jeune et sans enfant. Mais ça reste un crève-cœur de quitter le métier et les collègues. Je me rassure en pensant à mes futures conditions de travail (surtout les horaires fixes et l'absence de boulot à la maison), aux perspectives d'évolution (inspecteur) et à la reconnaissance pour mon travail (j'espère). Et puis je reste dans la fonction publique (c'est important pour moi), on se reverra dans les manifs interpro !
J'ai été tenté de rester pour lutter tout en me préservant, mais comment faire sans que cela se répercute sur la qualité de mon travail ? C'est ce qui est parfois arrivé cette année et je l'ai vraiment mal vécu. Il y a surement un compromis à trouver, mais je ne sais pas si j'en suis capable. Envoyer bouler la direction qui me demande d'être PP, aucun soucis. En revanche devant les élèves qui demandent pourquoi il n'y a pas davantage de notes ce trimestre, c'est plus difficile. Il n'y sont pour rien après tout.
D'abords sur un coup de tête, je me suis inscrit au concours pour devenir contrôleur des finances publiques. Juste pour voir si je pouvais partir si je le voulais. Cette année a été très difficile pour plein de raisons, surtout en lien avec le boulot, au point de me rendre les révisions difficiles alors que j'ai un profil censé faciliter les choses (des maths niveau terminale pour l'une des épreuve écrite, ça va). J'en tire comme leçon de ne pas sous-estimer ce qui reste finalement un concours : il faut faire mieux que les autres. Au bout du compte je suis admis et vais tenter l'aventure.
J'ai une situation perso qui aide : jeune et sans enfant. Mais ça reste un crève-cœur de quitter le métier et les collègues. Je me rassure en pensant à mes futures conditions de travail (surtout les horaires fixes et l'absence de boulot à la maison), aux perspectives d'évolution (inspecteur) et à la reconnaissance pour mon travail (j'espère). Et puis je reste dans la fonction publique (c'est important pour moi), on se reverra dans les manifs interpro !
- JennyMédiateur
Bonne reconversion, Not A Panda. J'espère que ton nouveau métier te plaira.
Ton témoignage est assez proche de mon ressenti de cette année, j'ai 9 ans d'ancienneté et j'hésite à continuer à exercer un métier qui me plait ou à bouger parce que je suis littéralement épuisée et que j'ai l'impression que la situation va encore se dégrader.
Ton témoignage est assez proche de mon ressenti de cette année, j'ai 9 ans d'ancienneté et j'hésite à continuer à exercer un métier qui me plait ou à bouger parce que je suis littéralement épuisée et que j'ai l'impression que la situation va encore se dégrader.
- Clecle78Esprit sacré
Tant mieux pour toi et tant pis pour l'institution. Quand je parle de la situation dramatique des profs je vois bien les moues dubitatives autour de moi. Ça n'intéresse personne, vraiment personne. On est des glandeurs geignards et basta ! C'est absolument désespérant mais je crois bien que le combat est perdu.
- Pontorson50Fidèle du forum
Enaeco a écrit:Pontorson50 a écrit:Tangleding a écrit:J'ai souvent entendu ce discours et, plus grave, parfois jusque dans les rangs militants. Pour expliquer que telle collègue ne fait jamais grève. Ce discours sexiste existe malheureusement.
C'est sexiste de définir un métier comme un appoint féminin au boulot de Jules, le vrai. Mais des militants qui disent que quelqu'un qui a un petit ou moyen salaire, mais en couple avec un meilleur salaire, est moins porté à accorder de l'importance à son propre revenu, c'est un raisonnement possible qu'il est normal qu'un militant signale tel, surtout si la personne le lui a dit. Je peux dire que j'ai vécu dans ce cas 30 ans, et il est vrai que j'ai longtemps accordé égoïstement un peu plus d'importance à mes conditions de travail qu'à mon revenu pour cette raison.
Le constat est cependant réversible, en ce sens que la personne ayant un conjoint mieux payé, lorsqu'elle trouve ce combat salarial dans sa profession légitime, a les reins financiers pour une grève dure. C'était mon cas au bout de vingt ans quand j'ai commencé à comprendre que mes collègues pouvaient vraiment manquer d'argent, et de plus en plus avec l'inflation non rattrapée, s'ils étaient le seul revenu du ménage et qu'il fallait me décentrer.
Je ne sais pas sociologiquement chez nous ce qui l'emporte comme attitude, mais la remarque de militants que tu rapportes ne me choque pas, car nous étions peu d'hommes dont la conjointe gagnait plus.
C'est ce genre de raisonnement qui me fait fortement douter quand je lis des "pas de rentrée en septembre", "tous unis autour d'un mot d'ordre : de l'argent".
Individuellement, des gens qui vivent correctement dans l'EN et qui n'éprouve pas le besoin de toucher plus, il y en a (agrégé, pas d enfants, immobilier peu cher, héritage, conjoint bien payé, le tout potentiellement cumulable).
Avec parfois même la possibilité de tenir avec un 80%
Ça n'aide pas à se sentir concerné ou encore moins à réaliser le quotidien des collègues moins aisés.
Tout le monde est pour un petit coup de pouce financier. Mais avec une baguette magique qui permettrait de changer une seule chose à la profession, le salaire ne serait pas choisi devant les conditions de travail (taille de classes notamment) par tout le monde.
Oui c'était un des sens de mon intervention, les motifs de ne pas aller en grève doivent être connus et faire l'objet d'une recherche sérieuse pour y parer, sans prêter aux Cassandre de mauvaises intentions, sinon, en effet, le salaire ne sera pas aisément un mot d'ordre unitaire. Mais je pense qu'il pourrait néanmoins l'être plus que le reste en raison de l'énormité du retard de paiement que nous subissons sur l'inflation, et dont encore très peu de collègues ont conscience, en particulier ceux qui sont dans une des situations "de confort" que tu décris, et qui au total font du monde. Et tu as raison, même s'ils sont au courant, ils peuvent se débrouiller, donc...sans un argumentaire précis à leur intention, tout mouvement se voulant "de masse" ne sera comme souvent que le fait au mieux d'une grosse minorité, voire d'une courte majorité. Du symbole.
Mais la participation de ces collègues est d'autant plus cruciale que leur aisance matérielle fait, je l'ai aussi dit, que s'ils sont motivés, alors ils peuvent, pour le coup, partir pour une grève longue, bien plus que ceux pour lesquels l'argent est une urgence, c'est un paradoxe qu'il faut également affronter.
Quant aux conditions de travail, elles sont d'une telle variation d'un cycle à l'autre, d'un établissement à l'autre, dans un établissement parfois d'une matière à l'autre, et enfin souvent d'une année à l'autre, qu'un mot d'ordre fédératif serait encore moins suivi sur ce thème, à mon sens.
- TangledingGrand Maître
La raison c'est qu'il est plus pénalisant de devoir remplacer des collègues qui tournent que des collègues débutants le plus souvent interchangeables. Or ce sont des collègues performants et très investis qui se barrent au top de leur efficience.Leclochard a écrit:Tangleding a écrit:Je n'ai pas le profil de ceux qui partent, j'ai très peu d'ambition pour moi-même (tout en ayant une haute idée de moi). Mais les reconversions augmentent et le cas de @jenny me semble intéressant.
De toute façon il y a un rapport de force à instaurer. Et pas en partant. En restant et en se mobilisant.
C'est un avis intéressant, je suis d'accord mais est-il si représentatif ? Partir, ce n'est pas si facile. Il est plus simple de ne pas entrer dans la profession.
En dehors de la question de l'ambition, c'est notre attachement désiré ou forcé qui nous rend vulnérable. Si pendant les dix prochaines années, le point d'indice ne bouge pas ou à peine, toi et moi serons encore enseignants. C'est une certitude dont va profiter le ministère. Je ne vois pas de raison impérieuse pour qu'ils nous augmentent autant que des débutants.
C'est comme laisser partir des ingénieurs que la boîte a fait monter en compétence pendant 10 ans. La concurrence les récupère sans avoir investi un centime dans leur formation. Tout bénef.
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"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
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- poutouNiveau 10
Bonne continuation Not a panda. Cette année j'ai vu partir en reconversion une collègue de 34 ans, très investie auparavant dans son métier de professeure mais totalement épuisée par celui-ci depuis 2 ans. Ça m'a fait bizarre. Une collègue de 54 ans est partie à la retraite (3 enfants donc possible ) mais va se lancer dans une petite activité de yoga. Une autre collègue de 46 ans prépare sa reconversion. Et pourtant je travaille dans un collège plutôt "tranquille", à la campagne. C'est vraiment déprimant...
- EnaecoVénérable
Ces exemples isolés de reconversion ne semblent pas avoir pour motivation première le salaire, tels que tu les décris (c'était le sujet initial).
Une reconversion ça n'a rien d'exceptionnel dans la vie d'un salarié. Il serait intéressant d'avoir des stats comparatives entre métiers et même sur la dynamique de l'évolution
Une reconversion ça n'a rien d'exceptionnel dans la vie d'un salarié. Il serait intéressant d'avoir des stats comparatives entre métiers et même sur la dynamique de l'évolution
- HORAHabitué du forum
Clecle78 a écrit:Tant mieux pour toi et tant pis pour l'institution. Quand je parle de la situation dramatique des profs je vois bien les moues dubitatives autour de moi. Ça n'intéresse personne, vraiment personne. On est des glandeurs geignards et basta ! C'est absolument désespérant mais je crois bien que le combat est perdu.
Je suis de ton avis. D'ailleurs le pays va finir par le payer vraiment très cher. Si le système de santé s'est effondré, c'est par acharnement politique, avec des conséquences maintenant incontrôlables : les soignants se barrent, vers le privé ou en libéral, ou se reconvertissent vers des emplois supportables jusqu'à la retraite et mieux payés. Dans l'éducation nationale tout tient aussi par la bonne volonté et la conscience pro des gens sur le terrain, dans les classes. Nous avons seulement beaucoup moins d'opportunités de nous barrer.
- EnnaNiveau 10
il y en a qui bossent et largement chez eux et d'autres moins, voire beaucoup moins.
C'est compréhensible,vu tout ce qui a été souligné et puis, les jeunes n'ont plus du tout le même rapport au travail , etcestvrai dans tousles secteurs. Peut- on les en blâmer? L'état de la planète joue sûrement un rôle, la médiocrité des politiques et décideurs aussi. Il y a un sentiment d'urgence à vivre tout simplement tant qu il est encore temps qui me frappe chez les 20/30 notamment. Comme un réflexe de survie viscéral et tragique .
C'est compréhensible,vu tout ce qui a été souligné et puis, les jeunes n'ont plus du tout le même rapport au travail , etcestvrai dans tousles secteurs. Peut- on les en blâmer? L'état de la planète joue sûrement un rôle, la médiocrité des politiques et décideurs aussi. Il y a un sentiment d'urgence à vivre tout simplement tant qu il est encore temps qui me frappe chez les 20/30 notamment. Comme un réflexe de survie viscéral et tragique .
- somacNiveau 7
Enaeco a écrit:Ces exemples isolés de reconversion ne semblent pas avoir pour motivation première le salaire, tels que tu les décris (c'était le sujet initial).
Oui mais être mieux payé, c'est être mieux considéré. Salaire et conditions de travail sont liés je pense.
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