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Marie Laetitia
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par Marie Laetitia Mer 4 Jan - 14:56
Elyas a écrit:
Sincèrement, je pense que balancer qu'enseigner les pratiques langagières qui permettent d'aller au-delà du sens littéral serait une bonne chose et permettrait justement d'avoir une culture littéraire plus riche. Enfin bon, on ne sera pas d'accord dessus. Des tas d'élèves n'en peuvent plus des questionnaires simplistes balancés dans des tas de disciplines et d'autres façons d'aborder des textes et des dossiers documentaires feraient monter le niveau tout en donnant une culture solide aux gamins.

Qu'est-ce que tu veux dire avec cette expression? Ce n'est pas la première fois que je la voie, mais... j'aimerais bien comprendre. Tribune : "Si le collège doit mieux faire, il n’est pas dans un aussi mauvais état qu’on le dit" - Page 5 3795679266
Tangleding
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par Tangleding Mer 4 Jan - 15:04
Mais quelle forme prend la sensibilité ? Comment s'évalue--elle ? Et est-ce enseignable ?

Pour ce que je vois les élèves sont assez sensibles aux enjeux des textes. Mais certains sont quasi incapables de verbaliser ce qu'ils ressentent. Ce n'est pas tant un problème de sensibilité que de capacité d'expression.

Je ne vois pas trop comment développer cela sinon en entraînant les élèves, et pour cela l'entrée techniciste, tant qu'elle reste une entrée, a l'avantage d'être enseignable.

Il y a quelques années en lycée je me suis retrouvé en réunion parents profs dans la même salle qu'une collègue de lettres, que je ne connaissais pas bien. Elle a passé son temps d'entretien à expliquer à l'élève et sa mère que l'analyse c'est compliqué, soit on est littéraire soit on ne l'est pas. Littéralement donc à leur expliquer qu'en tant qu'enseignante de lettres, elle ne servait à rien.

C'était une question de sensibilité littéraire, soit on avait, soit on n'avait pas.

Ben non.

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par Iphigénie Mer 4 Jan - 15:16
Tangleding a écrit:Mais quelle forme prend la sensibilité ? Comment s'évalue--elle ? Et est-ce enseignable ?

Pour ce que je vois les élèves sont assez sensibles aux enjeux des textes. Mais certains sont quasi incapables de verbaliser ce qu'ils ressentent. Ce n'est pas tant un problème de sensibilité que de capacité d'expression.

Je ne vois pas trop comment développer cela sinon en entraînant les élèves, et pour cela l'entrée techniciste, tant qu'elle reste une entrée, a l'avantage d'être enseignable.

Il y a quelques années en lycée je me suis retrouvé en réunion parents profs dans la même salle qu'une collègue de lettres, que je ne connaissais pas bien. Elle a passé son temps d'entretien à expliquer à l'élève et sa mère que l'analyse c'est compliqué, soit on est littéraire soit on ne l'est pas. Littéralement donc à leur expliquer qu'en tant qu'enseignante de lettres, elle ne servait à rien.

C'était une question de sensibilité littéraire, soit on avait, soit on n'avait pas.

Ben non.
Alors, peut-être (vite dit)  simplement déjà en faisant parler les élèves du texte plus que l'analyser techniquement (l'un n'empêchant pas l'autre, cela dit mais pas forcément en même temps, au même niveau, etc): par exemple en leur demandant quel est le sujet de ce poème? question apparemment simpliste, mais en fait très compliquée. Ou en leur demandant comment Ronsard décrit la vieillesse dans les vers 11/12, par quels termes (quelle sonorités, quelles images), avec quel effet,et  pourquoi il le met en parallèle  avec l'image de sa propre mort etc :enfin tu vois quoi: rien n'empêche de parler de périphrases ou d'euphémisme, d'hyperbole, mais aller au-delaà vers ce qui finalement rend leur emploi intéressant et suggestif,...
Pour le reste je suis d'accord avec toi pour dire que ce que disait cette collègue est la négation de son utilité. La littérature telle qu'au collège et encore au lycée n'est pas faite pour former des profs de lettres elle est faite pour développer la sensibilité (les sentiments, les émotions, le sens de la beauté, du juste, de l'humain), chez tous et je dirais même surtout chez ceux qui ne sont pas des littéraires; un futur médecin, un futur juge, un futur drh sans saucune culture humaniste sont de nature à faire peur, à mon avis, c'est  un grand déficit aujourd'hui.
Il fut un temps où pour décrocher un bac C (je parle d'un vieux temps) il fallait aussi avoir un bon niveau de culture littéraire et philosophique : on a décidé que cela était élitiste et bourgeois (id est inaccessible aux enfants du peuple, quel mépris!). Exit  les LA, +/-la philo, +/-la littérature,. Aujourd'hui c'est la culture scintifique qui devient élitiste: une solution, exit aussi.  Tribune : "Si le collège doit mieux faire, il n’est pas dans un aussi mauvais état qu’on le dit" - Page 5 682370931

le temps que je tape, +1 Mehitabel!


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par Tangleding Mer 4 Jan - 15:25
Je vois. Je pense que c'est plus discriminant socialement, paradoxalement. Ce sont des questions très intéressantes, mais si je les pose c'est encore plus un carnage pour les faibles.

Ça me fait penser au sujet de rédaction : ma compagne vomit mes sujets avec nombreuses contraintes explicites. Quand elle était collégienne ou lycéenne c'était plutôt : "Comme Chateaubriand vous avez entendu la voix des ruines. Racontez." Elle s'est éclatée, certainement.

Mais si je donne un sujet de ce type, c'est l'hécatombe. Les littéraires continueront de cartonner. Sauf qu'à part eux ce sera Waterloo.

Avec les horaires dont on dispose, on essaie de développer ce qui permet aux élèves de s'en sortir, pour le plus d'élèves possible.

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par Mehitabel Mer 4 Jan - 15:26
Iphigénie a écrit:
Tangleding a écrit:Mais quelle forme prend la sensibilité ? Comment s'évalue--elle ? Et est-ce enseignable ?

Pour ce que je vois les élèves sont assez sensibles aux enjeux des textes. Mais certains sont quasi incapables de verbaliser ce qu'ils ressentent. Ce n'est pas tant un problème de sensibilité que de capacité d'expression.

Je ne vois pas trop comment développer cela sinon en entraînant les élèves, et pour cela l'entrée techniciste, tant qu'elle reste une entrée, a l'avantage d'être enseignable.

Il y a quelques années en lycée je me suis retrouvé en réunion parents profs dans la même salle qu'une collègue de lettres, que je ne connaissais pas bien. Elle a passé son temps d'entretien à expliquer à l'élève et sa mère que l'analyse c'est compliqué, soit on est littéraire soit on ne l'est pas. Littéralement donc à leur expliquer qu'en tant qu'enseignante de lettres, elle ne servait à rien.

C'était une question de sensibilité littéraire, soit on avait, soit on n'avait pas.

Ben non.
Alors, peut-être (vite dit)  simplement déjà en faisant parler les élèves du texte plus que l'analyser techniquement (l'un n'empêchant pas l'autre, cela dit mais pas forcément en même temps, au même niveau, etc): par exemple en leur demandant quel est le sujet de ce poème? question apparemment simpliste, mais en fait très compliquée. Ou en leur demandant comment Ronsard décrit la vieillesse dans les vers 11/12, par quels termes (quelle sonorités, quelles images), avec quel effet,et  pourquoi il le met en parallèle  avec l'image de sa propre mort etc :enfin tu vois quoi: rien n'empêche de parler de périphrases ou d'euphémisme, d'hyperbole, mais aller au-delaà vers ce qui finalement rend leur emploi intéressant et suggestif,...

Je suis aussi d'accord avec les propos d'Iphigénie dans lesquels je me retrouve.
Est-ce que le problème ne vient pas précisément des mots : les élèves n'ont pas les mots, le vocabulaire pour parler d'un texte comme souvent ils n'ont pas les mots pour parler d'eux-mêmes, d'une situation, de leurs émotions ou autres. Leur pensée est vidée, leurs émotions aussi, ils sont incapables de SE dire. (paradoxe d'une société auto-centrée où l'individu passe son temps à poser son bien-être/apparence au centre de tout et où dans le même temps nos élèves sont souvent incapables de distinguer la tristesse de la colère)
N'est-ce pas là ce qui devrait être notre priorité ? Sans parler de "fonction utile" de la littérature mais quand les élèves apprennent à parler (réellement) d'un texte, n'apprennent-ils pas à parler, plus tard, d'eux-mêmes, de ce qu'ils pensent, de ce qu'ils ressentent et que cette capacité-là restera, quand la définition d'un alexandrin ou d'un sizain sera tombée dans les oubliettes depuis longtemps ?
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par Iphigénie Mer 4 Jan - 15:39
Tangleding a écrit:Je vois. Je pense que c'est plus discriminant socialement, paradoxalement. Ce sont des questions très intéressantes, mais si je les pose c'est encore plus un carnage pour les faibles.

Ça me fait penser au sujet de rédaction : ma compagne vomit mes sujets avec nombreuses contraintes explicites. Quand elle était collégienne ou lycéenne c'était plutôt : "Comme Chateaubriand vous avez entendu la voix des ruines. Racontez." Elle s'est éclatée, certainement.

Mais si je donne un sujet de ce type, c'est l'hécatombe. Les littéraires continueront de cartonner. Sauf qu'à part eux ce sera Waterloo.

Avec les horaires dont on dispose, on essaie de développer ce qui permet aux élèves de s'en sortir, pour le plus d'élèves possible.

C'est aussi une question de formation générale: LouisBarthas rappelle des choses très justes il me semble sur ce fil plus haut et sur le fait que l'école primaire formait "avant" une majorité d'élèves qui savaient lire et écrire correctement en sortant: ce "carnage pour les faibles" pose question.
Je ne sais pas trop ce que veut dire "les littéraires" en sixième (ou "les scientifiques" d'ailleurs): si pour ne pas etre élitiste le collège doit s'épuiser pour que les plus faibles (soit la majorté) suivent, que le lycée doit s'épuiser pour que les plus faibles suivent, que l'université doit s'épuiser pour que les plus faibles suivent, on peut se demander si on ne se fourvoie pas quelque part. Ce qui ne renvoie pas la faute sur les PR évidement mais sur ce que le système fait du primaire, de l'exigence d'apprendre, de l'école (du système scolaire, dont l'élite, je veux dire l'élite sociale, financière, s'extrait d'ailleurs) tout simplement.


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par Tangleding Mer 4 Jan - 15:41
Mais l'élève dont j'ai mis la copie a à elle seule plus de vocabulaire qu'un tiers de la classe. Et nous avons 5h de cours par semaine. On ne peut pas combler cet écart au collège, c'est avant qu'il fallait s'en préoccuper.

Quant à étudier un sonnet sans s'intéresser à sa composition, ça me semble voué à l'échec.

De même savoir compter les syllabes d'un vers c'est indispensable pour lire de la poésie versifiée. Ça doit être enseigné, ça doit d'apprendre. Sinon on fout à la benne la poésie versifiée. Je ne vois pas d'alternative.

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par Iphigénie Mer 4 Jan - 15:45
Tangleding a écrit:Mais l'élève dont j'ai mis la copie a à elle seule plus de vocabulaire qu'un tiers de la classe. Et nous avons 5h de cours par semaine. On ne peut pas combler cet écart au collège, c'est avant qu'il fallait s'en préoccuper.

Quant à étudier un sonnet sans s'intéresser à sa composition, ça me semble voué à l'échec.

De même savoir compter les syllabes d'un vers c'est indispensable pour lire de la poésie versifiée. Ça doit être enseigné, ça doit d'apprendre. Sinon on fout à la benne la poésie versifiée. Je ne vois pas d'alternative.

pas en sixième, du moins pas nécessairement en sixième, pas plus que de lire alors Ronsard sans connaître Pétrarque, même si sur ce sonnet la composition est très visible.
La poésie versifiée ça  peut s'apprendre, tout aussi bien en faisant des leçons de récitation: on peut chanter sans connaitre le solfège.
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par Tangleding Mer 4 Jan - 15:57
Dès la 6e j'identifie les plus littéraires. Je dirais qu'au bout d'un mois c'est ceux qui ne demandent pas ma tête.

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En vrai, il y a des profils d'élèves qui comprennent le texte mais sont au départ incapables de développer plus de 2 lignes pour répondre aux questions d'interprétation...

Pour le reste oui, on aimerait que les élèves arrivent avec un certain bagage. Dans les faits on fait avec ce qu'on a.

Moi ça me creve déjà le cœur de voir que je vais laisser sur le bord du chemin 20 à 30% d'élèves. Avec le temps que j'ai j'essaie de sauver les autres, qu'ils progressent et trouvent dans mes cours de quoi nourrir leur intelligence.

Pour la versification, c'est en 5e là mais j'en fais aussi en 6e. Je suis traumatisé d'avoir entendu des admissibles à l'agrég interne infoutus de lire des vers correctement.

Normalement ça leur donne 6 points faciles. Mais comme certains ne savent toujours pas distinguer une consonne d'une voyelle.

Tu auras remarqué que je prends deux vers qui se suivent pour coller des taloches à ceux qui vont poursuivre 12- 13 -14...

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PS : je leur ai parlé de Pétrarque. Wink

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par adumbrate Mer 4 Jan - 16:01
Elyas a écrit:
adumbrate a écrit:
Tangleding a écrit:Et je maintiens que je pourrais sans peine mener ces élèves au commentaire littéraire avant la fin de la 6e.

Vraie question de ma part : quel en serait l'intérêt ?
Il y a d'autres façon d'appréhender un texte que l'analyse littéraire telle quelle se pratique au lycée. A 11 ans, il ne me semble vraiment pas que la priorité soit là, surtout que pour les élèves en difficulté (qui peuvent représenter la moitié des élèves, dans mes classes), c'est totalement inaccessible.

Ah bon ? Il y a un réel intérêt. Celui de les former intellectuellement et de leur donner de l'expérience. Une grande partie de mes élèves fait dans ma discipline des travaux de grande qualité. A un moment, il faut aussi se demander si on donne du niveau ou pas. J'ai déjà raconté l'anecdote de mes élèves de 6e qui apprenaient à leurs grands frères ou grandes soeurs en Tle à faire l'épreuve de cartographie. On a trop nivelé par le bas et on leur apprend les choses trop tard. On prend nos élèves pour des idiots alors qu'ils ne le sont pas et cet abrutissement trouve son apothéose à 16 ans.


Je ne vois pas en quoi attendre quelques années avant de sortir la panoplie complète des figures de style aux élèves, par exemple, c'est les tirer vers le bas. On peut être exigeant sans ça, en veillant à ce que la compréhension fine du texte soit établie, que les enjeux en soient saisis, en travaillant la précision du vocabulaire, etc.
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par Tangleding Mer 4 Jan - 16:07
Je n'ai jamais parlé de panoplie des figures de style, leur liste est la dernière chose qui m'intéresse. Ce qui m'intéresse c'est ce qu'ils en font quand ils tombent dessus. Mais je pense qu'il n'est pas pertinent d'exclure a priori telle ou telle figure de style. Les textes les offrent, nous nous contentons de les cueillir.

Pour te dire en 6e je leur demande d'être capables de repérer et analyser une comparaison ou métaphore, une anaphore, une hyperbole et une énumération ou gradation.

C'est à peu près tout. Ça suffit largement.

Par contre les entraîner à la démarche d'analyse de ces figures de style de façon régulière, c'est bien utile de mon point de vue. Utile et apprécié.

Un de mes objectifs est qu'ils comprennent que la figure de style n'a pas d'effet indépendamment du texte. Et que cet effet est spécifique à cette figure de style dans ce texte et uniquement dans ce texte.

En gros éviter la personnification qui rend plus vivant le comparé.

Ce qui m'intéresse c'est qu'ils développent la faculté d'analyse.

Mais surtout je n'ai pas dit que nous devrions apprendre le commentaire littéraire aux élèves en 6e. Par contre commencer à les initier en 3e serait utile. Un jour peut-être que l'on introduira au dnb un "paragraphe d'analyse littéraire" sur le modèle du paragraphe argumenté qui existait en HG avant que le ministère le supprime.

Mais pour la 6e j'ai juste Illustré avec ce constat paroxystique que le niveau des meilleurs n'a pas baissé contrairement à l'antienne deciliniste.

Évidemment je ne propose pas de commentaire à mes 6e. Mais je leur en parle déjà et j'en parle à leurs parents. Et ça c'est utile.


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par Matteo Mer 4 Jan - 16:20
Tangleding a écrit:Je vois. Je pense que c'est plus discriminant socialement, paradoxalement. Ce sont des questions très intéressantes, mais si je les pose c'est encore plus un carnage pour les faibles.

Ça me fait penser au sujet de rédaction : ma compagne vomit mes sujets avec nombreuses contraintes explicites. Quand elle était collégienne ou lycéenne c'était plutôt : "Comme Chateaubriand vous avez entendu la voix des ruines. Racontez." Elle s'est éclatée, certainement.

Mais si je donne un sujet de ce type, c'est l'hécatombe. Les littéraires continueront de cartonner. Sauf qu'à part eux ce sera Waterloo.

Avec les horaires dont on dispose, on essaie de développer ce qui permet aux élèves de s'en sortir, pour le plus d'élèves possible.
Les Progymnasmata ça redevient à la mode. C'est un beau mélange de littérature et de littératie.
Zybulka
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par Zybulka Mer 4 Jan - 16:23
Zybulka a écrit:
angelxxx a écrit:
Zybulka a écrit:
angelxxx a écrit:Pourtant, en rep+, on met des moyens importants pour les plus faibles, pour un bénéfice assez limité.
L'EN dépense plus d'argent pour les élèves en réussite déjà favorisé·es que pour les plus faibles issus de milieux populaires.

Si tu comptes les classes prépa, évidemment.
Pour le reste, je veux bien une source, je suis vraiment curieux ! Quand je vois la DHG de mon REP+ avec la DHG d'un établissement classique, et les différents dispositifs à plusieurs milliers d'euros chacun, voire plus... J'ai des doutes !
En comptant à l'échelle de la scolarité entière, avec les classes prépa effectivement, mais aussi plus largement les études.
Mais aussi à l'échelle d'une année de scolarité, le budget réellement dévolu à un·e élève csp+ est supérieur à celui pour un·e élève de rep+, parce que les profs y sont mieux payé·es (par exemple agrégé·es de fin de carrière vs contractuel·les) et aussi, tristement, qu'il y a moins d'absences... Je n'ai pas réussi à retrouver rapidement une référence sur ce point, mais je chercherai demain et je reviendrai poster si je retrouve !

Désolée je reviens un peu en arrière par rapport à la tournure qu'a prise la discussion, pour compléter ce point avec les sources promises.

J'ai retrouvé cet article du Monde, qui s'appuie sur un article de la Cour des Comptes (que je n'ai pas réussi à trouver, mais c'était quand même explosif donc j'imagine qu'il a opportunément disparu dans les limbes - même si naturellement, les conclusions tirées n'étaient pas les mêmes que celles qui nous viendraient spontanément à l'esprit : on sait que la suppression de l'éducation prioritaire est un serpent de mer pour la cour des comptes qui porte si bien son nom) :

https://www.lemonde.fr/ecole-primaire-et-secondaire/article/2012/04/12/ecole-les-moyens-attribues-renforcent-les-inegalites_1684433_1473688.html

Le Monde a écrit:L'éducation n'est plus nationale. Un rapport d'observations provisoires de la Cour des comptes que Le Monde s'est procuré montre pour la première fois l'injustice de la répartition des moyens d'enseignement sur le territoire. Quelque 93 pages d'un travail inédit dévoilent ligne après ligne comment l'Etat donne plus à ceux qui ont déjà plus et moins à ceux qui cumulent tous les risques de réussir moins bien. Un favoritisme qui s'est aggravé ces dernières années. [...]

Même si la situation est ancienne, le gouvernement n'a aucun intérêt à laisser sortir ces comparaisons, qui montrent qu'en 2010 l'Etat a dépensé 47 % de plus pour former un élève parisien que pour former un banlieusard de Créteil ou de Versailles. Il est décrit, noir sur blanc, comment sous couvert d'une éducation censée offrir à tous la même chose, voire donner plus à ceux qui ont moins, l'école française entérine des situations acquises qui sont profondément injustes. Paris a des enseignants expérimentés, une offre de formation bien plus large que d'autres académies et, même si son taux d'encadrement n'est pas plus élevé, cela privilégie le Parisien. [...]

La différence de traitement commence dès qu'un enfant met un pied dans l'école. Pour un élève de primaire de l'académie la plus défavorisée de France métropolitaine, le pays dépense 2861euros par an. Pour un Parisien, il en dépense 3 134. De la maternelle au CM2, cela fait un différentiel d'une année d'enseignement… Et la scolarité des enfants de 2 ans, qui doit être un accélérateur de réussite pour ceux qui sont les plus éloignés des apprentissages? Les "pauvres" sont les premiers à en être écartés. Le rapport révèle qu'en Seine-Saint-Denis, seuls 0,9 % des moins de 3 ans ont une place à l'école contre un peu plus de 4 % dans l'académie de Créteil tout entière et 13,4 % en moyenne nationale (jusqu'à 49 % en Lozère). [...]

Le ministère se donne bonne conscience en calculant l'argent qu'il distribue, en primes et autres crédits pédagogiques, aux zones d'éducation prioritaires (ZEP). Il estime que ces zones bénéficient d'une manne annuelle de 922 millions d'euros. Mais il oublie de prendre en compte le fait qu'on affecte dans les zones défavorisées les profs qui coûtent le moins chers. A Créteil, 21,6 % des enseignants ont moins de 30 ans (pour une moyenne nationale à 9,2 %) et 8,6 % sont non titulaires (contre 4,9% en moyenne). A contrario, à Paris, 24,2 % des profs sont agrégés pour une moyenne nationale deux fois moins élevée. Un établissement de ZEP de Créteil coûte moins cher à l'Etat qu'un établissement classique à Paris!

Par ailleurs, il y a cette synthèse du CNESCO un peu plus récente (mais 2016 seulement), sur la façon dont l'école amplifie les inégalités, dont voilà le résumé (qui est nécessairement schématique, mais le développement des différents aspects dans le rapport est vraiment intéressant, je trouve) :
https://pmb.cereq.fr/doc_num.php?explnum_id=3317
Le CNESCO a écrit:Une analyse fine des conditions d’enseignement dans l’éducation prioritaire montre que, sur des dimensions centrales dans les apprentissages, les élèves n’y bénéficient pas d’une qualité d’enseignement identique à celles des élèves scolarisés en établissements ordinaires. Certes, dans le cadre des politiques d’éducation prioritaire, les classes et les structures scolaires y sont moins chargées que dans les autres établissements mais le différentiel (environ 2 élèves par classe ou structure) ne peut avoir d’impact significatif sur leur réussite scolaire.  

En revanche, le croisement de données nationales (sur l’éducation prioritaire) et internationales (sur les élèves défavorisés socialement en France, dans l’enquête PISA) montre que, sur trois dimensions centrales dans la réussite scolaire (le temps d’apprentissage, les pratiques pédagogiques et
l’expérience professionnelle des enseignants), les élèves défavorisés en France ne bénéficient pas d’une égalité de traitement dans leurs conditions d’apprentissage avec leurs pairs favorisés. Le temps des apprentissages scolaires dont ils bénéficient y est notablement raccourci (problème de discipline,
exclusions et absentéismes des élèves, absentéisme des enseignants), les pratiques pédagogiques de leurs enseignants sont souvent moins porteuses pédagogiquement et le recours à des non-titulaires et des enseignants peu expérimentés plus développé et accru sur la dernière décennie.

dandelion a écrit:Mais s’il y a davantage d’absences, l’Etat paye davantage au contraire, puisqu’il doit payer et le prof en maladie et le remplaçant, non? Sans compter les coûts de gestion administrative supplémentaires.
Ce n'est pas l'EN qui paie les personnels en arrêt maladie, c'est la sécu, et même si au final c'est des caisses de l'état que vient le pognon, c'est quand même différent. Par ailleurs, on sait bien que les taux de remplacement ne sont pas tout à fait les mêmes (<= litote) à Trappes ou à Paris intramuros, donc financièrement, l'éducation prioritaire c'est plutôt une manne pour l'EN...

angelxxx a écrit:Hum, effectivement, je comprend l'idée.
Je ne suis pas sûr que c'est vraiment mettre plus d'argent par élève que d'avoir un agrégé de fin de carrière contre un certifié en début de carrière, mais pourquoi pas.
Le niveau de qualification est en partie corrélé à la qualité de l'enseignement : pardon pour le pavé dans la mare, mais un concours garantit un haut niveau disciplinaire qui est un prérequis pour un enseignement efficace (ce qui ne garantit bien sûr pas que n'importe quel·le agrégé·e soit un·e bon·ne prof ni qu'un·e vacataire fasse forcément des cours minables). Par ailleurs, l'expérience joue aussi un rôle : en début de carrière, on est beaucoup à avoir tatonné pendant plusieurs années avant de trouver une certaine efficacité dans notre enseignement. Et enfin, la stabilité est importante : on est souvent moins performant·e quand on vient d'arriver dans un nouvel endroit, or c'est dans les établissements les plus durs qu'il y a généralement le plus de turnover.

Not a Panda a écrit:C'est pas Piketty qui a écrit là-dessus précisément ?
Je n'ai rien trouvé de spécifique de sa part : même si effectivement il a beaucoup travaillé sur les inégalités dans l'éducation, je ne connais rien qui porte spécifiquement sur les différences de budget selon l'origine sociale des élèves. Mais en tout cas ses travaux sont passionnants !
Iphigénie
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par Iphigénie Mer 4 Jan - 16:23
@ Tangleding
Je n’arrive pas à saisir comment tu peux à la fois développer la capacité d’analyse et l’initiation au commentaire du texte( à Petrarque Wink  )avec une classe pour qui « c’est Waterloo » pour 80%  si on leur demande juste  de quoi parle le texte m, parce qu’ils n’ont pas le vocabulaire pour. Mais y’a des trucs qui m’échapperont toujours dans la pédagogie  . Wink
Tangleding
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par Tangleding Mer 4 Jan - 16:30
A l'écrit. Mais on fait en cours énormément d'analyse à l'oral. Les élèves ont des difficultés abyssales en expression écrite. Le vocabulaire de l'analyse est restreint et spécifique, nouveau pour tous les élèves en outre. Donc oui ça nivelle, paradoxalement. Ça donne un cadre, et c'est plus nécessaire pour ceux qui n'ont aucun cadre de pensée, parce que c'est parfois le cas. Il n'y a pas que l'élève citée.

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Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
Elyas
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par Elyas Mer 4 Jan - 16:35
Zybulka a écrit:Je n'ai rien trouvé de spécifique de sa part : même si effectivement il a beaucoup travaillé sur les inégalités dans l'éducation, je ne connais rien qui porte spécifiquement sur les différences de budget selon l'origine sociale des élèves. Mais en tout cas ses travaux sont passionnants !

Enfances de classe sous la direction de Bernard Lahire présente cela.
tAoK
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par tAoK Mer 4 Jan - 16:37
Proton a écrit:Je suis dubitatif. Mais aujourd'hui les notes au collège ne veulent plus rien dire. Quand tu vois des bulletins avec des 16 de moyenne de classe, ça laisse songeur.

Dans la classe de ma fille (6ème), une élève a de très grandes difficultés en lecture (moins de 70 en fluence, et elle ne comprend pas vraiment ce qu'elle lit) , on lui a donc proposé une orientation SEGPA...
Mais à côté de ça, elle arrive tout de même à 16/20 de moyenne. Tribune : "Si le collège doit mieux faire, il n’est pas dans un aussi mauvais état qu’on le dit" - Page 5 1665347707
Zybulka
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par Zybulka Mer 4 Jan - 16:42
Elyas a écrit:
Zybulka a écrit:Je n'ai rien trouvé de spécifique de sa part : même si effectivement il a beaucoup travaillé sur les inégalités dans l'éducation, je ne connais rien qui porte spécifiquement sur les différences de budget selon l'origine sociale des élèves. Mais en tout cas ses travaux sont passionnants !

Enfances de classe sous la direction de Bernard Lahire présente cela.
Avec un chiffrage des dépenses d'éducation différencié selon la csp des élèves ? Je n'ai pas le souvenir de ça ! (même si bien sûr l'ouvrage reste une référence sur la thématique du renforcement institutionnalisé des inégalités)
Elyas
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par Elyas Mer 4 Jan - 16:45
Zybulka a écrit:
Elyas a écrit:
Zybulka a écrit:Je n'ai rien trouvé de spécifique de sa part : même si effectivement il a beaucoup travaillé sur les inégalités dans l'éducation, je ne connais rien qui porte spécifiquement sur les différences de budget selon l'origine sociale des élèves. Mais en tout cas ses travaux sont passionnants !

Enfances de classe sous la direction de Bernard Lahire présente cela.
Avec un chiffrage des dépenses d'éducation différencié selon la csp des élèves ? Je n'ai pas le souvenir de ça ! (même si bien sûr l'ouvrage reste une référence sur la thématique du renforcement institutionnalisé des inégalités)

Ah non. Je ne suis pas certain qu'on puisse trouver cela puisque le Ministère cadenasse tout cela et qu'il faut lui faire des procès pour avoir les données normalement libres d'accès (voire la polémique sur l'accès à l'IPS des écoles et collèges).
lagoulue
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par lagoulue Mer 4 Jan - 16:56
Tangleding a écrit:Je n'ai jamais parlé de panoplie des figures de style, leur liste est la dernière chose qui m'intéresse. Ce qui m'intéresse c'est ce qu'ils en font quand ils tombent dessus. Mais je pense qu'il n'est pas pertinent d'exclure a priori telle ou telle figure de style. Les textes les offrent, nous nous contentons de les cueillir.

Pour te dire en 6e je leur demande d'être capables de repérer et analyser une comparaison ou métaphore, une anaphore, une hyperbole et une énumération ou gradation.

C'est à peu près tout. Ça suffit largement.

Par contre les entraîner à la démarche d'analyse de ces figures de style de façon régulière, c'est bien utile de mon point de vue. Utile et apprécié.

Un de mes objectifs est qu'ils comprennent que la figure de style n'a pas d'effet indépendamment du texte. Et que cet effet est spécifique à cette figure de style dans ce texte et uniquement dans ce texte.

En gros éviter la personnification qui rend plus vivant le comparé.

Ce qui m'intéresse c'est qu'ils développent la faculté d'analyse.

Mais surtout je n'ai pas dit que nous devrions apprendre le commentaire littéraire aux élèves en 6e. Par contre commencer à les initier en 3e serait utile. Un jour peut-être que l'on introduira au dnb un "paragraphe d'analyse littéraire" sur le modèle du paragraphe argumenté qui existait en HG avant que le ministère le supprime.

Mais pour la 6e j'ai juste Illustré avec ce constat paroxystique que le niveau des meilleurs n'a pas baissé contrairement à l'antienne deciliniste.

Évidemment je ne propose pas de commentaire à mes 6e. Mais je leur en parle déjà et j'en parle à leurs parents. Et ça c'est utile.

  C'est amusant cet exemple de la personnification ou des figures de style (amusant car ça recoupe des questions que je me suis souvent posées). J'avoue les travailler (même si ce n'est pas mon premier degré de questionnement ; je commence avec des choses très simples, le thème par exemple effectivement, les sentiments, les idées, …). Et si je les travaille, de manière un peu technique peut-être, c'est, encore et toujours, dans les petites classes, dans un souci de compréhension pure (plus que par enjeu littéraire). Je me suis en effet aperçue que beaucoup d'élèves, par exemple, prenaient ce qui était dit dans une comparaison comme quelque chose qui était véritablement dans l'histoire (si des « bougies » sont comparées à des « étoiles », certains pensent qu'il y a des étoiles dans la pièce, ou le ciel dans la maison... ça ne les choque pas vraiment ! ). Et j'ai l'impression qu'en travaillant assez méthodiquement le repérage et l'analyse des comparaisons (par exemple), eh bien petit à petit j'ai un peu moins d'erreurs dans leur manière de se représenter la scène.
Thalie
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par Thalie Mer 4 Jan - 16:59
Iphigénie a écrit:Au moins un follower ça réconforte Wink
abi Itou
Mathador
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par Mathador Mer 4 Jan - 17:06
Zybulka a écrit:
dandelion a écrit:Mais s’il y a davantage d’absences, l’Etat paye davantage au contraire, puisqu’il doit payer et le prof en maladie et le remplaçant, non? Sans compter les coûts de gestion administrative supplémentaires.
Ce n'est pas l'EN qui paie les personnels en arrêt maladie, c'est la sécu, et même si au final c'est des caisses de l'état que vient le pognon, c'est quand même différent. Par ailleurs, on sait bien que les taux de remplacement ne sont pas tout à fait les mêmes (<= litote) à Trappes ou à Paris intramuros, donc financièrement, l'éducation prioritaire c'est plutôt une manne pour l'EN...
Euh… pour les contractuels c'est effectivement la Sécu, mais pour les titulaires il me semble que l'EN paye elle-même les congés maladie (cf. Code de la sécu).
Article L712-3

Modifié par LOI n°2012-1404 du 17 décembre 2012 - art. 94

Les indemnités, allocations et pensions attribuées aux fonctionnaires en cas d'arrêt de travail résultant de maladie, maternité, paternité et accueil de l'enfant et invalidité et les allocations attribuées aux ayants droit de fonctionnaires décédés, sont déterminées sans préjudice de l'application de la législation générale sur les pensions. Elles sont liquidées et payées par les administrations ou établissements auxquels appartiennent les intéressés.

Elyas a écrit:
Zybulka a écrit:
Elyas a écrit:
Zybulka a écrit:Je n'ai rien trouvé de spécifique de sa part : même si effectivement il a beaucoup travaillé sur les inégalités dans l'éducation, je ne connais rien qui porte spécifiquement sur les différences de budget selon l'origine sociale des élèves. Mais en tout cas ses travaux sont passionnants !

Enfances de classe sous la direction de Bernard Lahire présente cela.
Avec un chiffrage des dépenses d'éducation différencié selon la csp des élèves ? Je n'ai pas le souvenir de ça ! (même si bien sûr l'ouvrage reste une référence sur la thématique du renforcement institutionnalisé des inégalités)

Ah non. Je ne suis pas certain qu'on puisse trouver cela puisque le Ministère cadenasse tout cela et qu'il faut lui faire des procès pour avoir les données normalement libres d'accès (voire la polémique sur l'accès à l'IPS des écoles et collèges).
C'est bien pratique pour le ministère d'avoir l'autorité hiérarchique sur son propre service statistique…

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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
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par Zybulka Mer 4 Jan - 17:53
Mathador a écrit:pour les titulaires il me semble que l'EN paye elle-même les congés maladie (cf. Code de la sécu).
Les indemnités, allocations et pensions attribuées aux fonctionnaires en cas d'arrêt de travail résultant de maladie, maternité, paternité et accueil de l'enfant et invalidité et les allocations attribuées aux ayants droit de fonctionnaires décédés, sont déterminées sans préjudice de l'application de la législation générale sur les pensions. Elles sont liquidées et payées par les administrations ou établissements auxquels appartiennent les intéressés.
Je réagis juste sur ce détail, mais il me semble que c'est parce qu'il y a subrogation, et que donc l'employeur avance les frais mais se fait rembourser ensuite par la sécu (cela dit je n'en suis pas certaine).
beaverforever
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par beaverforever Mer 4 Jan - 18:33
C'est Asma Benhenda qui a calculé que les dépenses éducatives au collège et au lycée variaient en fonction de la catégorie sociale des élèves. La rémunération moyenne des enseignants est d'autant plus élevée que le pourcentage d'élèves issus de classes sociales favorisées inscrits dans l'établissement est élevé.
Dans les 10% des collèges avec le plus faible pourcentage d'élèves en situation favorisée, la rémunération moyenne des enseignants et chefs d'établissement est de 2 400 € par mois, et de 2 800 € dans les 10% avec le pourcentage le plus fort. Pours les lycées, les mêmes extrêmes sont respectivement à 2 700 € et 3 200 €.
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wilfried12
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par wilfried12 Mer 4 Jan - 18:37
Même en tenant compte du privé?
beaverforever
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par beaverforever Mer 4 Jan - 18:44
Le statut public/privé sous-contrat n'est pas mentionné dans son article.
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