Re: Pacte: l'intersyndicale quitte la réunion

Enaeco a écrit:

GaliNéo a écrit:

e-Wanderer a écrit:Le sujet est complètement éclipsé par celui des retraites, en tout cas pour l'instant.

Pas pour l'instant, pour TOUJOURS ! Le sujet du pacte est clôt pour le gouvernement, nous n'aurons RIEN !

Je pense que tu as mal compris le message. Il est question du sujet du pacte dans la discussion publique (comme le sujet de la pénurie d'enseignants a eu les premiers rôles il y a quelques mois) et indépendamment de ce qu'on peut en espérer.

Nous n'auront pas RIEN, nous aurons un pacte dont les contours se dessinent petit à petit et n'augurent pas grand chose de bien

Effectivement, à ce stade, ne RIEN avoir serait pour nous l'issue la plus favorable.

Al9 a écrit:Et même 20% pour les agrégés hors-classe...

Et alors? On a déjà les heures sup moins payées que les heures normales, pourquoi se gêner?

Jenny a écrit:Je croyais que pour négocier, il fallait écouter autrui et faire des concessions.

Bon, le moment est venu, je crois, d'expliquer comment ça c'est passé pour les désormais profs de Si avec étiquette de dominante EE, ITEC, SiN ou AC : il y avait une gentille lettre avec une proposition d'étiquette parmis les 4 qui était jugée la plus proche ( par des gens qui manifestement n'y connaissent rien) de nos disciplines de recrutement...ceux qui n'ont pas signé on reçu, plus tard, une seconde lettre leurs indiquant quelle était leur nouvelle discipline, on les a mis devant les élèves pour enseigner ces nouvelles disciplines, point/barre. C'est pourquoi je comprend tous ceux qui écrivent " je ne signerai rien" mais d'expérience je ne peux que leurs dire de commencer à s'y faire ou de se préparer pour le plus gros blocage de la machine par des grèves déterminées et acharnées de TOUS les profs: c'est peut être là l'erreur mageure, la " gourmandise" de trop. Cette fois ça concerne tous les profs...

Graisse-Boulons a écrit:

Jenny a écrit:Je croyais que pour négocier, il fallait écouter autrui et faire des concessions.

Bon, le moment est venu, je crois, d'expliquer comment ça c'est passé pour les désormais profs de Si avec étiquette de dominante EE, ITEC, SiN ou AC : il y avait une gentille lettre avec une proposition d'étiquette parmis les 4 qui était jugée la plus proche ( par des gens qui manifestement n'y connaissent rien) de nos disciplines de recrutement...ceux qui n'ont pas signé on reçu, plus tard, une seconde lettre leurs indiquant quelle était leur nouvelle discipline, on les a mis devant les élèves pour enseigner ces nouvelles disciplines, point/barre. C'est pourquoi je comprend tous ceux qui écrivent " je ne signerai rien" mais d'expérience je ne peux que leurs dire de commencer à s'y faire ou de se préparer pour le plus gros blocage de la machine par des grèves déterminées et acharnées de TOUS les profs: c'est peut être là l'erreur mageure, la " gourmandise" de trop. Cette fois ça concerne tous les profs...

Et pour aller dans le sens de Graisse-Boulons, puisque ça, c'était il y a déjà 10 ans, qu'en 2023, on supprime désormais un bout la filière (technologie 6ème) avant sans doute de remonter à l'avenir dans les cycles et de tout raser...
Employé à fonction à peu près éducative d'un EPLE, c'est ce qui s'est passé en L1400, et ce qui arrivera pour tous.

Metaphore a écrit:Aucun syndicat ne le demande en effet. Par contre, pour demander des postes et l augmentation du "point d'indice" de tous les fonctionnaires, le "bien-être" des élèves, (en écriture inclusive of course), ils sont unanimes.

Merci de te présenter dans la section ad hoc du forum : "Vie du forum > Votre présentation" comme le veut l'usage sur ce forum.

Moonchild a écrit:

Enaeco a écrit:

GaliNéo a écrit:

e-Wanderer a écrit:Le sujet est complètement éclipsé par celui des retraites, en tout cas pour l'instant.

Pas pour l'instant, pour TOUJOURS ! Le sujet du pacte est clôt pour le gouvernement, nous n'aurons RIEN !

Je pense que tu as mal compris le message. Il est question du sujet du pacte dans la discussion publique (comme le sujet de la pénurie d'enseignants a eu les premiers rôles il y a quelques mois) et indépendamment de ce qu'on peut en espérer.

Nous n'auront pas RIEN, nous aurons un pacte dont les contours se dessinent petit à petit et n'augurent pas grand chose de bien

Effectivement, à ce stade, ne RIEN avoir serait pour nous l'issue la plus favorable.

Ah mais non: ça marche pas comme ça! Pour compléter mon message précédent, je témoigne d'évènements vécus! Le registre lexical de la négociation, de la " signature" , du " pact", c'est de la com. Et d'ailleurs cette com ne nous est pas destiné e: elle est destinée à l'opinion pour affaiblir nos positions en cas de réaction importante de notre part. C'est pas a nous qu'on parle là, il faut bien comprendre qu'unilateralement on peu décider de changer nos obligations de service, contents ou pas! Vous avez signé un contrat de travail vous? Vous avez un tel documents signé par votre employeur ? Il n'y a pas de contrat de travail , c'est ça le truc...

La réunion de synthèse devait avoir lieu demain mais elle est reportée...sans date précise d'après les syndicats.

Voilà une première bataille de gagnée. Toute petite, mais une victoire tout de même.

beaverforever a écrit:Voilà une première bataille de gagnée. Toute petite, mais une victoire tout de même.

La victoire ? Tu appelles cela une victoire ? Non beaverforever ce n'est pas un victoire.
De se déchirer le voile du côté obscur vient juste.
De débuter viennent les enseignants qui baisseront la tête pendant encore 4 ans...

C’est une énorme défaite.
Avec une sortie le 13 de l’an version définitive il y aurait eu moyen d’avoir un moyen de pression avec le Bac dans une semaine. Là il ne reste rien

Drulak a écrit:C’est une énorme défaite.
Avec une sortie le 13 de l’an version définitive il y aurait eu moyen d’avoir un moyen de pression avec le Bac dans une semaine. Là il ne reste rien

Absolument ! Mais, bon, le décalage était surement prévu d'avance... ils sont pas c...n au MEN.

Le MEN avait sûrement un calendrier en tête, mais la porte claquée par les syndicats et les "60%" de grévistes a pu changer un peu la donne. Ce n'est pas à proprement parler une victoire qui supposerait que nous ayons, nous, un calendrier en tête, mais la fiction de la négociation éventée il leur faut un nouveau scénario. S'il ne faut pas sous estimer l'adversaire, ne tombons pas dans l'excès inverse : la réforme des retraites le montre avec les manipulations sur le temps parlementaire, le timing est important, et se dérègle facilement. Notre problème est que l'impulsion ne venant ni des profs ni donc de leurs syndicats, nous risquons de devoir subir un nouveau calendrier.

Je pense que les cadres de l'EN ont dit comme d'habitude que tout allait bien et le gouvernement a cru ses propres mensonges. Dans le monde de lundi dernier il y avait la réunion pacte dans la liste des "carottes" données par le gouvernement pour faire passer la réforme des retraites. Le reste de l'administration et du gouvernement étant moins bête que le MEN le machin a du être débranché temporairement quand on s'est rendu compte que c'était un beau mytho.

Le MEN a reculé. Ce n'est pas le genre d'institution à reculer par plaisir. Surtout que s'il veut que le pacte soit mis en place en septembre 2023, le calendrier est serré.

Bien sûr, ce serait plus encourageant si nous étions tous prêt à faire grève reconductible pour la suppression du SNU et l'augmentation par grille et point sans compensation (2,8 + 3,6 = 600 euros d'augmentation pas mois pour tous les enseignants, à budget constant, déjà engagé par le MEN). Mais, cela n'arrivera pas, car trop de collègues sont satisfaits de leur situation.

beaverforever a écrit:Le MEN a reculé. Ce n'est pas le genre d'institution à reculer par plaisir. Surtout que s'il veut que le pacte soit mis en place en septembre 2023, le calendrier est serré.

Bien sûr, ce serait plus encourageant si nous étions tous prêt à faire grève reconductible pour la suppression du SNU et l'augmentation par grille et point sans compensation (2,8 + 3,6 = 600 euros d'augmentation pas mois pour tous les enseignants, à budget constant, déjà engagé par le MEN). Mais, cela n'arrivera pas, car trop de collègues sont satisfaits de leur situation.

Ou n'ont pas les moyens de faire une grève parce qu'ils sont déjà ric-rac...

Certes mais il y a aussi des collègues qui pourraient faire grève et qui ne font jamais grève en donnant toute sortes de raison. Ces collègues sont donc assez satisfaits de leur situation actuelle.

Je suis assez d'accord avec ça. Dans mon lycée certains collègues ne font jamais grève par principe et estiment haut et fort que tout va bien pour les excellents profs (qu'ils sont, et qui cumulent heures sups honneur et gloire). D'autres râlent mais ne font jamais grève ni manif, y compris quand c'est un jour où ils n'ont pas cours. Je pense donc qu'une bonne partie des enseignants a intériorisé qu'elle est assez payée.

Ou alors iels souhaitent se sentir supérieur•es à ces syndicalistes ou sympathisant•es qui sentent un peu trop la merguez ?

Je l'ai parfois ressenti en lycée.

Clecle78 a écrit:Je suis assez d'accord avec ça. Dans mon lycée certains collègues ne font jamais grève par principe et estiment haut et fort que tout va bien pour les excellents profs (qu'ils sont, et qui cumulent heures sups honneur et gloire). D'autres râlent mais ne font jamais grève ni manif, y compris quand c'est un jour où ils n'ont pas cours.

Même observation. Et je crois en effet que le syndrome merguez qu'évoque Tangleding joue.
L'Hermine et la Merguez, fable nouvelle.

Tangleding a écrit:Ou alors iels souhaitent se sentir supérieur•es à ces syndicalistes ou sympathisant•es qui sentent un peu trop la merguez ?

Je l'ai parfois ressenti en lycée.

Un collègue a carrément dit que le syndicalisme ne représentait pas ses valeurs ...

beaverforever a écrit:Certes mais il y a aussi des collègues qui pourraient faire grève et qui ne font jamais grève en donnant toute sortes de raison. Ces collègues sont donc assez satisfaits de leur situation actuelle.

Certains ne font pas grève parce qu'ils refusent de faire l'économie d'un jour de traitement (pour une décharge de travail quasi nulle) pour un mode d'action qui ne fonctionne pas.

Je ne suis pas sur que ça les classe pour autant dans la catégorie des collègues satisfaits de la situation actuelle.

Enaeco a écrit:

beaverforever a écrit:Certes mais il y a aussi des collègues qui pourraient faire grève et qui ne font jamais grève en donnant toute sortes de raison. Ces collègues sont donc assez satisfaits de leur situation actuelle.

Certains ne font pas grève parce qu'ils refusent de faire l'économie d'un jour de traitement (pour une décharge de travail quasi nulle) pour un mode d'action qui ne fonctionne pas.

Je ne suis pas sur que ça les classe pour autant dans la catégorie des collègues satisfaits de la situation actuelle.

Certes, mais que font-ils de concret pour améliorer la situation actuelle collective ?

Je vois beaucoup de collègues qui râlent un peu, mais parfois pas du tout et qui ne font rien (syndicalement, personnellement, intellectuellement) pour pousser à une amélioration du système éducatif. Pour moi, ils sont de facto satisfaits de leur situation, car s'ils étaient si malheureux de leur sort et de celui de l'école, ils feraient au moins un tout petit quelque chose.

Je tiens à préciser que je ne blâme pas ces collègues, même si je dois en donner l'impression. Je constate juste que l'existence de tels collègues et dans une proportion significative limite forcément tout mouvement social pour les enseignants. Cela est une de nos faiblesses.

Astolphe33 a écrit:

Clecle78 a écrit:Je suis assez d'accord avec ça. Dans mon lycée certains collègues ne font jamais grève par principe et estiment haut et fort que tout va bien pour les excellents profs (qu'ils sont, et qui cumulent heures sups honneur et gloire). D'autres râlent mais ne font jamais grève ni manif, y compris quand c'est un jour où ils n'ont pas cours.

Même observation. Et je crois en effet que le syndrome merguez qu'évoque Tangleding joue.
L'Hermine et la Merguez, fable nouvelle.

Plût aux classes laborieuses que nous sentions réellement la merguez d'ailleurs, quand je vois la force de frappe de la CGT dans les cortèges et la nôtre...

Il doit y avoir ces mêmes collègues dans toute institution,le problème vient plutôt du refus ostensible des gouvernants de tout poil, d'entendre les justes revendications des organes représentatifs, afin de pauperiser sciemment le corps des professeurs. Les autres catégories de fonctionnaires ne se mobilisent pas davantage, les employés du privé non plus, et ils obtiennent des progressions régulières, des primes, dont nous sommes exclus. Et ce, même quand de nombreux outils de mesure, rapports, et des faits, viennent étayer nos revendications. Pourquoi ? Profession féminisée, fantasme entretenu de la pseudo vocation jalousie du corps électoral aigri par des souvenirs scolaires cuisants ? Ce sont ces représentations qu'il faut s'attacher à deconstruire avant de nous flageller mutuellement.

beaverforever a écrit:

Enaeco a écrit:

beaverforever a écrit:Certes mais il y a aussi des collègues qui pourraient faire grève et qui ne font jamais grève en donnant toute sortes de raison. Ces collègues sont donc assez satisfaits de leur situation actuelle.

Certains ne font pas grève parce qu'ils refusent de faire l'économie d'un jour de traitement (pour une décharge de travail quasi nulle) pour un mode d'action qui ne fonctionne pas.

Je ne suis pas sur que ça les classe pour autant dans la catégorie des collègues satisfaits de la situation actuelle.

Certes, mais que font-ils de concret pour améliorer la situation actuelle collective ?

Je vois beaucoup de collègues qui râlent un peu, mais parfois pas du tout et qui ne font rien (syndicalement, personnellement, intellectuellement) pour pousser à une amélioration du système éducatif. Pour moi, ils sont de facto satisfaits de leur situation, car s'ils étaient si malheureux de leur sort et de celui de l'école, ils feraient au moins un tout petit quelque chose.

Je tiens à préciser que je ne blâme pas ces collègues, même si je dois en donner l'impression. Je constate juste que l'existence de tels collègues et dans une proportion significative limite forcément tout mouvement social pour les enseignants. Cela est une de nos faiblesses.

Rien, ils sont résignés et pensent à eux, s'investissent moins.

Je crois hélas que nous n' avons qu' à nous en prendre à nous-mêmes. Nous avons choisi d'enseigner: voilà.