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- Clecle78Bon génie
Certains devraient lire (ou relire, qui sait) Germinal.
- valleExpert spécialisé
Si j'ai bien compris, le fait qu'il y ait trop de grèves ("quotidiennes") dans d'autred secteurs (transports...) est un argument pour que les enseignants (qui ne font presque jamais grève, et qui prennent soin que leurs grèves n'aient pas trop d'effets sur des tiers) n'en fassent pas ? L'argument me paraît absurde.
De plus, si on parle bien des enseignants, dire que les syndicats "claquent la porte quand le gouvernement ne se rend pas inconditionnellement avant le debut des négociations" me paraît presque une blague.
De plus, si on parle bien des enseignants, dire que les syndicats "claquent la porte quand le gouvernement ne se rend pas inconditionnellement avant le debut des négociations" me paraît presque une blague.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
uneodyssée a écrit:À la décharge de Mafalda et tant d’autres, il s’agit d’arbitrages et de priorités que peu de personnes font jouer dans le sens du collectif. Et j’ai fini par comprendre et accepter que ce ne soit pas si facile.
Ce défaut de collectif dans l'EN, c'est à mon avis le cœur du problème. Solidaires et bien organisés au niveau national, nous aurions des caisses de grève bien remplies et de quoi faire trembler. Mais nous sommes atomisés.
- Fesseur ProGuide spirituel
Nous avions les éternels problèmes d'individualisme, financiers et d'intérêt des enfants.
Je crois malheureusement que la grève contre le recul de la retraite massivement suivie au début et s'effilochant au fur à mesure a définitivement découragé la majorité des collègues.
Je crois malheureusement que la grève contre le recul de la retraite massivement suivie au début et s'effilochant au fur à mesure a définitivement découragé la majorité des collègues.
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Pourvu que ça dure...
- arcturus38Niveau 5
Marcelle Duchamp a écrit:Je me pose aussi la question depuis un moment.
Quand j'en parle à ma sœur, aussi prof, je constate que nos opinions divergent radicalement. Pour elle, faire grève n'a plus d'impact, elle n'a pas d'argent à perdre, c'est abandonner les élèves etc...
Il y a aussi le syndrome du bon élève qui rentre en jeu.
Je me souviens qu'en 1995, j'étais en CM2, la maitresse de ma sœur a fait grève quasiment tous les jours du mouvement. Elle revenait de manière sporadique un ou deux jours puis repartait en grève pendant des jours. Moi, j'avais classe normalement et ma sœur restait à la maison. On ne se posait pas la question des parents qui travaillent, qui ne peuvent pas faire garder leurs enfants etc. Mes parents n'ont jamais évoqué la moindre contrariété face à cette situation, c'était un droit indiscutable donc il fallait composer avec. Cette maitresse a eu des c*** de tenir bon pendant si longtemps, je n'ose même pas imaginer la perte financière subie.
Pour avoir (largement) participé au mouvement de 95, je peux te dire que l'époque était différent : Les grèvistes (de mon lycée tout au moins) n'ont été prélevé que de 4 jours de grève en tout et pour tout !
- Spoiler:
- Les plus dégoutés des collègues étaient ceux qui n'avaient fait que 4 jours de grève
Les choses ont été fort différentes pour les grèves de 2003 ...
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http://cgt-educ-action-26.ouvaton.org
- CochonouNiveau 9
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- CochonouNiveau 9
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- KimberliteExpert
Des collègues qui reprennent l'expression "preneur d'otages" qui a été abondamment utilisée dernièrement pour discréditer les collègues en grève contre la réforme du bac (dont on a bien vu les effets...). Y a un peu de quoi s'énerver, non?Cochonou a écrit:
Je me sens souvent proche de mes collègues enseignants, mais je déteste cette avalanche de mots durs et de critiques dont sont trop souvent victimes les enseignants qui ne partagent pas la même culture politique ou syndicale que ceux qui s'expriment ici.
Désolée mais ce serait bien s'interroger un peu sur les causes de l'agacement de ceux qui en ont marre des "les syndicats servent à rien/les grèves servent à rien/les grèves sont des prises d'otage"...
Le truc incroyable, c'est que ça vient souvent de ceux qui s'en fichent que le pouvoir d'achat des enseignants se soit cassé la gueule, parce qu'ils ont un conjoint qui gagne bien, un bon héritage, pas d'enfant, etc... ceux qui s'empressent de signer des pactes, qui sont prêts à toutes les compromissions souvent.
Gardez-moi de mes collègues...
K.
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- Spoiler:
- nonoHabitué du forum
Certains sont comme cela, oui, mais je note que ce n'est pas la majorité. Une sorte de désabusement surtout chez les jeunes contractuel(les). Le politique, le syndicalisme ne les intéressent pas du tout.Kimberlite a écrit:Des collègues qui reprennent l'expression "preneur d'otages" qui a été abondamment utilisée dernièrement pour discréditer les collègues en grève contre la réforme du bac (dont on a bien vu les effets...). Y a un peu de quoi s'énerver, non?Cochonou a écrit:
Je me sens souvent proche de mes collègues enseignants, mais je déteste cette avalanche de mots durs et de critiques dont sont trop souvent victimes les enseignants qui ne partagent pas la même culture politique ou syndicale que ceux qui s'expriment ici.
Désolée mais ce serait bien s'interroger un peu sur les causes de l'agacement de ceux qui en ont marre des "les syndicats servent à rien/les grèves servent à rien/les grèves sont des prises d'otage"...
Le truc incroyable, c'est que ça vient souvent de ceux qui s'en fichent que le pouvoir d'achat des enseignants se soit cassé la gueule, parce qu'ils ont un conjoint qui gagne bien, un bon héritage, pas d'enfant, etc... ceux qui s'empressent de signer des pactes, qui sont prêts à toutes les compromissions souvent.
Gardez-moi de mes collègues...
K.
J'ajouterai que chez certains enseignants pro en LP, c'est d'un autre ordre. Ils peuvent avoir un travail à côté et se fichent pas mal de l'EN. Attention, j'ai des collègues pro qui adorent enseigner et le retour des élèves est très bon mais toute forme d'investissement syndical ou de culture de lutte ne les intéresse pas du tout.
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Prof en LP
- DesolationRowEmpereur
Cochonou a écrit:Kimberlite a écrit:Donc tu étais de ceux qui parlait de prise d'otage pour les collègues qui avaient fait rétention des notes du bac aussi?kazamasogetsu a écrit:uneodyssée a écrit:Par respect pour les vrais otages, j’aimerais que nous ne reprenions pas à notre compte cette expression.
Comment qualifie tu le fait de s'en prendre à un tiers (la population qui ne participe pas quelle que soit son opinion) pour faire céder l'autre partie ? Si tu as un terme plus adéquat je suis preneur.
J'ajoute qu'au jeu du "c'est nous les gentils" auquel jouent énormément les grévistes, ça ne leur fait pas marquer des points, contrairement au gouvernement / patronat.
C'est génial, en fait, d'avoir des collègues qui nous tirent des balles dans le dos (croisé il y a peu aussi un enseignant à la retraite qui disait que, bon, 18h/semaine ce n'est pas fatigant).
L'expression me choque.
Une opinion n'a rien à avoir avec un tir de balle !
L'expression est aussi stupide et inadmissible que les histoires de "prise d'otages".
- ChomskyNiveau 4
Ce ne sont pas des expressions, ce sont des figures de style.
- uneodysséeÉrudit
Ce fil va m’énerver, je le sens .
Je suis d’accord avec Kimberlite pour dire que certains propos semblent tout droit sortis d’une idéologie qui malheureusement a gagné trop de terrain depuis des années.
2003 a semble-t-il laminé beaucoup de monde, il est à craindre que 2023 aussi.
Moi ce qui me désole c’est le manque d’intérêt pour l’information. Je lis les messages syndicaux (et le forum) pour m’informer.
Exemple récent :
Un collègue est affolé de découvrir, parce que cela a été dit par la direction en conseil pédagogique, que peut-être il n’y aurait plus d’IMP/HSE l’année prochaine, remplacées par le pacte.
Je tombe des nues : il était écrit en toutes lettres dans la communication ministérielle que c’était «maintenu pour la rentrée 2023», et tous les syndicats avaient relevé que ce n’était donc pas garanti pour la suite. Il y a eu des heures d’information syndicale, des messages sur l’ENT, des analyses distribuées dans les casiers…
Je sais que la population et notamment une partie de la jeunesse se désintéresse de la politique, et je comprends même qu’on s’en détourne pour préserver sa santé mentale. Mais je pense que certain·es devraient méditer l’adage : Si tu ne t’occupes pas de politique, c’est la politique qui s’occupera de toi.
Je suis d’accord avec Kimberlite pour dire que certains propos semblent tout droit sortis d’une idéologie qui malheureusement a gagné trop de terrain depuis des années.
2003 a semble-t-il laminé beaucoup de monde, il est à craindre que 2023 aussi.
Moi ce qui me désole c’est le manque d’intérêt pour l’information. Je lis les messages syndicaux (et le forum) pour m’informer.
Exemple récent :
Un collègue est affolé de découvrir, parce que cela a été dit par la direction en conseil pédagogique, que peut-être il n’y aurait plus d’IMP/HSE l’année prochaine, remplacées par le pacte.
Je tombe des nues : il était écrit en toutes lettres dans la communication ministérielle que c’était «maintenu pour la rentrée 2023», et tous les syndicats avaient relevé que ce n’était donc pas garanti pour la suite. Il y a eu des heures d’information syndicale, des messages sur l’ENT, des analyses distribuées dans les casiers…
Je sais que la population et notamment une partie de la jeunesse se désintéresse de la politique, et je comprends même qu’on s’en détourne pour préserver sa santé mentale. Mais je pense que certain·es devraient méditer l’adage : Si tu ne t’occupes pas de politique, c’est la politique qui s’occupera de toi.
- nonoHabitué du forum
Entièrement d'accord.uneodyssée a écrit:Ce fil va m’énerver, je le sens .
Je suis d’accord avec Kimberlite pour dire que certains propos semblent tout droit sortis d’une idéologie qui malheureusement a gagné trop de terrain depuis des années.
2003 a semble-t-il laminé beaucoup de monde, il est à craindre que 2023 aussi.
Moi ce qui me désole c’est le manque d’intérêt pour l’information. Je lis les messages syndicaux (et le forum) pour m’informer.
Exemple récent :
Un collègue est affolé de découvrir, parce que cela a été dit par la direction en conseil pédagogique, que peut-être il n’y aurait plus d’IMP/HSE l’année prochaine, remplacées par le pacte.
Je tombe des nues : il était écrit en toutes lettres dans la communication ministérielle que c’était «maintenu pour la rentrée 2023», et tous les syndicats avaient relevé que ce n’était donc pas garanti pour la suite. Il y a eu des heures d’information syndicale, des messages sur l’ENT, des analyses distribuées dans les casiers…
Je sais que la population et notamment une partie de la jeunesse se désintéresse de la politique, et je comprends même qu’on s’en détourne pour préserver sa santé mentale. Mais je pense que certain·es devraient méditer l’adage : Si tu ne t’occupes pas de politique, c’est la politique qui s’occupera de toi.
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Prof en LP
- Clecle78Bon génie
+1
- CochonouNiveau 9
-
- M.@Niveau 6
J'ai quand même l'impression que ce n'est pas le désaccord qui est pointé du doigt mais la non prise en compte des informations jusqu'à ce qu'il soit trop tard. On retrouve une part importante des enseignants qui vont protester contre des réformes juste après la mise en place dans les établissements et qui ne se sont pas mobilisés (d'une manière ou d'une autre) avant.
Il y a aussi les enseignants qui ne font plus les grèves; ne sont pas syndiqué mais qui sont contre une partie des réformes et/ou se sont renseignés. Pour ces derniers les questions sont (d'après moi):
A quel moment le préjudice des réformes deviendra plus insupportable que perte de salaire temporaire d'une grève?
Si c'est déjà insupportable, mais que vous ne voulez pas faire la grève, que proposez-vous?
Il y a aussi les enseignants qui ne font plus les grèves; ne sont pas syndiqué mais qui sont contre une partie des réformes et/ou se sont renseignés. Pour ces derniers les questions sont (d'après moi):
A quel moment le préjudice des réformes deviendra plus insupportable que perte de salaire temporaire d'une grève?
Si c'est déjà insupportable, mais que vous ne voulez pas faire la grève, que proposez-vous?
- uneodysséeÉrudit
voire le refus idéologique de se renseigner parce que «les vilains syndicats y font que râler»…M.@ a écrit:J'ai quand même l'impression que ce n'est pas le désaccord qui est pointé du doigt mais la non prise en compte des informations jusqu'à ce qu'il soit trop tard. On retrouve une part importante des enseignants qui vont protester contre des réformes juste après la mise en place dans les établissements et qui ne se sont pas mobilisés (d'une manière ou d'une autre) avant.
Il y a aussi les enseignants qui ne font plus les grèves; ne sont pas syndiqué mais qui sont contre une partie des réformes et/ou se sont renseignés. Pour ces derniers les questions sont (d'après moi):
A quel moment le préjudice des réformes deviendra plus insupportable que perte de salaire temporaire d'une grève?
Si c'est déjà insupportable, mais que vous ne voulez pas faire la grève, que proposez-vous?
Je lis aussi la prose des syndicats avec lesquels je ne suis a priori pas d’accord… pour confronter les analyses, et quand tous sont d’accord je me dis que l’heure est grave !
- lilith888Grand sage
Ce que je retiens de la lecture de ce fil, c'est qu'il y a toujours "une bonne raison de ne pas...". Soit. Je me prépare de plus en plus (sans plaisanter) à une société du chacun pour sa pomme, avec toutes les dérives et abominations que cela comportera. Et je parie mes deux mains que les premiers qui viendront s'en plaindre ou s'en offusquer seront ceux qui sont mentionnés dans ma première phrase.
- pseudo-intelloSage
lilith888 a écrit:Ce que je retiens de la lecture de ce fil, c'est qu'il y a toujours "une bonne raison de ne pas...". Soit. Je me prépare de plus en plus (sans plaisanter) à une société du chacun pour sa pomme, avec toutes les dérives et abominations que cela comportera. Et je parie mes deux mains que les premiers qui viendront s'en plaindre ou s'en offusquer seront ceux qui sont mentionnés dans ma première phrase.
Oui, parce que nous effectuons un métier de "bons élèves". Attention, je ne généralise pas à l'ensemble de la profession. Cependant, certains collègues, tel de bons élèves bien scolaires et confiants dans l'institution, ne se rebiffent jamais (alors que la grève telle qu'elle est pratiquée de nos jours, c'est quand même pas bien méchant...), pare qu’ils sont convaincus qu'il faut faire son devoir, et que si on le fait bien, tout ira bien pour nous. D'où le fait que quand le couperet tombe, ils sont encore plus surpris et mécontents : eux, ils ont tout bien fait, c'est croméchant de leur ôter une classe / des moyens / ajouter des tâches non rémunérées. En général, ils râlent en salle des prof puis rentrent dans les clous, mais parfois, une goutte fait déborder le vase, et, indignés par le sentiment d'injustice ils rejoignent les rangs des "frondeurs". Ça s'est vu.
Ceci étant, je pense que la dévalorisation du métier y est pour quelque chose. Les générations au-dessus de la nôtre était moins moutonnières, parce que les concours étant plus sélectifs et les traitements plus élevés, il était plus facile de garder en tête, face à des réformes pourries, de se dire que "moi,je vaux quand même mieux que ça, punaise, je vais pas me laisser faire" en ayant conscience d'avoir réussi un concours difficile et obtenu un niveau de vie confortable, qu'en se disant qu'on est rentré facile après des épreuves mal réussies dans un concours vide (à vaincre sans péril, hein...) ou sur un job dating, à faire un job tellement pourri que plus personne n'en veut. Et que si on est à peine mieux payé qu'un hôte de caisse qui n'a pas fait d'études, peut-être, en fin de compte, c'est que notre valeur professionnelle n'est pas tellement plus élevée non plus.
Personnellement, je suis de presque toute les grèves.
Je parviens, par ailleurs, à ne pas m'attarder sur la facilité avec laquelle je suis entrée en fonction après des prestations moyennes, dans un concours pas sélectif déjà il y a 15 ans. J'avais pas préparé du tout, c'était mon année de maîtrise, soutenue d'ailleurs la veille des oraux, donc je n'avais pas que ça à faire. Ça avait suffi.
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- nonoHabitué du forum
Je partage totalement ton analyse.pseudo-intello a écrit:lilith888 a écrit:Ce que je retiens de la lecture de ce fil, c'est qu'il y a toujours "une bonne raison de ne pas...". Soit. Je me prépare de plus en plus (sans plaisanter) à une société du chacun pour sa pomme, avec toutes les dérives et abominations que cela comportera. Et je parie mes deux mains que les premiers qui viendront s'en plaindre ou s'en offusquer seront ceux qui sont mentionnés dans ma première phrase.
Oui, parce que nous effectuons un métier de "bons élèves". Attention, je ne généralise pas à l'ensemble de la profession. Cependant, certains collègues, tel de bons élèves bien scolaires et confiants dans l'institution, ne se rebiffent jamais (alors que la grève telle qu'elle est pratiquée de nos jours, c'est quand même pas bien méchant...), pare qu’ils sont convaincus qu'il faut faire son devoir, et que si on le fait bien, tout ira bien pour nous. D'où le fait que quand le couperet tombe, ils sont encore plus surpris et mécontents : eux, ils ont tout bien fait, c'est croméchant de leur ôter une classe / des moyens / ajouter des tâches non rémunérées. En général, ils râlent en salle des prof puis rentrent dans les clous, mais parfois, une goutte fait déborder le vase, et, indignés par le sentiment d'injustice ils rejoignent les rangs des "frondeurs". Ça s'est vu.
Ceci étant, je pense que la dévalorisation du métier y est pour quelque chose. Les générations au-dessus de la nôtre était moins moutonnières, parce que les concours étant plus sélectifs et les traitements plus élevés, il était plus facile de garder en tête, face à des réformes pourries, de se dire que "moi,je vaux quand même mieux que ça, punaise, je vais pas me laisser faire" en ayant conscience d'avoir réussi un concours difficile et obtenu un niveau de vie confortable, qu'en se disant qu'on est rentré facile après des épreuves mal réussies dans un concours vide (à vaincre sans péril, hein...) ou sur un job dating, à faire un job tellement pourri que plus personne n'en veut. Et que si on est à peine mieux payé qu'un hôte de caisse qui n'a pas fait d'études, peut-être, en fin de compte, c'est que notre valeur professionnelle n'est pas tellement plus élevée non plus.
Personnellement, je suis de presque toute les grèves.
Je parviens, par ailleurs, à ne pas m'attarder sur la facilité avec laquelle je suis entrée en fonction après des prestations moyennes, dans un concours pas sélectif déjà il y a 15 ans. J'avais pas préparé du tout, c'était mon année de maîtrise, soutenue d'ailleurs la veille des oraux, donc je n'avais pas que ça à faire. Ça avait suffi.
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nono a écrit:Je partage totalement ton analyse.pseudo-intello a écrit:lilith888 a écrit:Ce que je retiens de la lecture de ce fil, c'est qu'il y a toujours "une bonne raison de ne pas...". Soit. Je me prépare de plus en plus (sans plaisanter) à une société du chacun pour sa pomme, avec toutes les dérives et abominations que cela comportera. Et je parie mes deux mains que les premiers qui viendront s'en plaindre ou s'en offusquer seront ceux qui sont mentionnés dans ma première phrase.
Oui, parce que nous effectuons un métier de "bons élèves". Attention, je ne généralise pas à l'ensemble de la profession. Cependant, certains collègues, tel de bons élèves bien scolaires et confiants dans l'institution, ne se rebiffent jamais (alors que la grève telle qu'elle est pratiquée de nos jours, c'est quand même pas bien méchant...), pare qu’ils sont convaincus qu'il faut faire son devoir, et que si on le fait bien, tout ira bien pour nous. D'où le fait que quand le couperet tombe, ils sont encore plus surpris et mécontents : eux, ils ont tout bien fait, c'est croméchant de leur ôter une classe / des moyens / ajouter des tâches non rémunérées. En général, ils râlent en salle des prof puis rentrent dans les clous, mais parfois, une goutte fait déborder le vase, et, indignés par le sentiment d'injustice ils rejoignent les rangs des "frondeurs". Ça s'est vu.
Ceci étant, je pense que la dévalorisation du métier y est pour quelque chose. Les générations au-dessus de la nôtre était moins moutonnières, parce que les concours étant plus sélectifs et les traitements plus élevés, il était plus facile de garder en tête, face à des réformes pourries, de se dire que "moi,je vaux quand même mieux que ça, punaise, je vais pas me laisser faire" en ayant conscience d'avoir réussi un concours difficile et obtenu un niveau de vie confortable, qu'en se disant qu'on est rentré facile après des épreuves mal réussies dans un concours vide (à vaincre sans péril, hein...) ou sur un job dating, à faire un job tellement pourri que plus personne n'en veut. Et que si on est à peine mieux payé qu'un hôte de caisse qui n'a pas fait d'études, peut-être, en fin de compte, c'est que notre valeur professionnelle n'est pas tellement plus élevée non plus.
Personnellement, je suis de presque toute les grèves.
Je parviens, par ailleurs, à ne pas m'attarder sur la facilité avec laquelle je suis entrée en fonction après des prestations moyennes, dans un concours pas sélectif déjà il y a 15 ans. J'avais pas préparé du tout, c'était mon année de maîtrise, soutenue d'ailleurs la veille des oraux, donc je n'avais pas que ça à faire. Ça avait suffi.
Bof, les générations précédentes étaient probablement aussi moutonnières mais le troupeau était sans doute plus homogène et collectivement plus rétif aux réformes (enfin sauf celles qui ont été présentées comme "progressistes" vers lesquelles le troupeau a foncé tête baissée tant que le Ministère faisait semblant de donner des moyens, et même lorsque ces réformes étaient de toute évidence nuisibles à long terme) et, surtout, dans les générations précédentes, il y avait encore des bergers qui avaient de véritables relais politiques...
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Je ne crois absolument pas au syndrome du bon élève, n'ayant jamais vu que que les bons élèves étaient les moins pourvus d'esprit critique, ni que les collègues les moins frondeurs étaient les plus brillants. Il est vrai toutefois que je refuse a priori cette idée, puisque je ne supporterais pas mon métier s'il consistait à produire des moutons, et vomirais la culture si je ne la croyais pas émancipatrice.
- Dame JouanneÉrudit
Je n'y crois pas vraiment non plus. Je crois surtout qu'on nous a projeté trop longtemps l'image du professeur dévoué à la cause, une sorte saint laïque qui ne doit surtout pas s'abaisser regarder sa feuille de paye alors qu'il fait un métier passion. Et en parallèle on nous a rabâché que nos faibles salaires étaient la conséquence de nos nombreuses vacances. Et inconsciemment cela nous donne mauvaise conscience de réclamer pour notre salaire alors que nous avons plus de congés que la plupart. J'ai vu passer des tas de mots d'ordre de grève et ce n'est que très récemment que la question des salaires en fait parti. Pour revenir sur ce qui a été évoqué dans un autre fil, nous avons quand même l'immense privilège d'avoir les seuls syndicats qui ont milité pour la fin d'une prime et donc la baisse de notre salaire. Quelles que soient les motivations de l'époque, je crois bien que c'est unique au monde.Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Je ne crois absolument pas au syndrome du bon élève, n'ayant jamais vu que que les bons élèves étaient les moins pourvus d'esprit critique, ni que les collègues les moins frondeurs étaient les plus brillants. Il est vrai toutefois que je refuse a priori cette idée, puisque je ne supporterais pas mon métier s'il consistait à produire des moutons, et vomirais la culture si je ne la croyais pas émancipatrice.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Oui, enfin, pas tous… De mémoire, ni FO ni le SNALC n'ont voté ce truc.
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Si tu vales valeo.
- pseudo-intelloSage
Il y a différents profils de bons élèves.Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Je ne crois absolument pas au syndrome du bon élève, n'ayant jamais vu que que les bons élèves étaient les moins pourvus d'esprit critique, ni que les collègues les moins frondeurs étaient les plus brillants. Il est vrai toutefois que je refuse a priori cette idée, puisque je ne supporterais pas mon métier s'il consistait à produire des moutons, et vomirais la culture si je ne la croyais pas émancipatrice.
J'ai vu de bons élèves comme ça, et d'autres qui n'étaient pas comme ça. Ceux qui travaillaient pour faire comme le prof a dit, parce que le prof a dit, sans trop se poser de questions, et eux qui se posaient des questions. Je ne sais pas si je suis claire, parce que je suis fatiguée, mais j'ai vraiment vu les deux profils.
Dans ma génération, une partie de vraiment tout meilleurs élèves n'a même pas cherché à entrer dans l'éducation nationale, car au tournant des années 2000, ils avaient déjà flairé que ça allait craindre. D'ailleurs, certains étaient enfants d'enseignants et ne voulaient "pas travailler autant que mes parents pour le salaire de mes parents."
Dans les nouvelles générations, les meilleurs élèves ont de plus en plus rarement suivi la voie de l'enseignement, clairement ni assez valorisée/valorisante, ni assez rémunératrice.
Quand tu vis une vie normale d'enfant, tu as tout intérêt à écouter tes parents, et tes professeurs, car ils te donnent de bons conseils et te veulent du bien. En obéissant, en entrant bien dans le moule, tu as de bonnes notes, et est valorisé. Certains collègues que j'ai pu croiser (parmi les non grévistes, surtout) ont mis du temps à comprendre que dans le monde des adultes, c'était nettement moins clair ; ils ont tout bien suivi comme il fallait parce qu'on (formateurs IUFM, CDE, IPR) leur a dit qu'il fallait; et se sont mangés la dégradation du métier tout de même.
J'ai rarement d'atomes crochus avec ces collègues, même si je peux apprécier la gentillesse de l'un ou de l'autre. Mais de temps en temps, il y a la vexation de trop, et ces collègues se réveillent.
Les collègues que j'apprécie (et que, comme toi, je trouve plus brillants) sont plus frondeurs, plus gréviste, voient davantage les choses arriver, essaient davantage de se battre contre.
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- epekeina.tes.ousiasModérateur
Bah… Quand j'étais gosse, j'entendais déjà des instits qui disaient : “j'explique à mes enfants qu'il ne faut surtout pas faire ce métier” — tout en se plaignant du faible taux de maîtres et de maîtresses grévistes (certains se réjouissant même que les non-grévistes récupèrent les élèves des grévistes les jours de grève). Quand je suis devenu prof, le pourcentage de syndiqués était plus élevé que maintenant, mais on était toujours minoritaire à faire grève. Et j'ai vu le nombre des syndiqués commencer à diminuer à partir de la deuxième moitié des années 90 : en même temps que dans pas mal d'autres professions pour le dire en passant. Mais déjà, dans les années 80, on avait droit à : les syndicats ne servent à rien, il co-gère avec l'EN, faire grève ne sert à rien, on n'a jamais rien gagné, etc. etc. J'ai plutôt tendance à croire que désindustrialiser la France, comme y ont travaillé maints gouvernements depuis une quarantaine d'années, a contribué à désyndicaliser une bonne partie des gens et que le chômage de masse en a rendu beaucoup très pessimistes.
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- Pourquoi les enseignants du 1er degré sont-ils aussi passifs ? Lettre de Causeur
- Pourquoi les enseignants sont-ils aussi mal habillés ?
- Les enseignants ne sont pas plus absents que les autres agents de la FP
- Inégalités primaire/secondaire et l'enseignant français par rapport aux autres pays
- OCDE : Les enseignants français... gagnent moins que ceux des autres pays !
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