- BenjiNiveau 1
A la lecture des messages sur ce fil de discussion, je vais être honnête (au risque de m'attirer les foudres de certains): j'ai passé l'agreg interne d'anglais pour améliorer mes conditions de travail bien sûr (salaire et ORS), avoir un accès facilité au lycée (et pousser la porte des prépas), mais pas seulement. Je l'ai aussi passée pour 2 autres raisons: un déficit d'estime de soi (lié à la piètre image sociale que renvoie le "prof" aujourd'hui, surtout celui qui enseigne en collège), et par sursaut d'orgueil, après avoir vu débarquer dans ma salle de classe des stagiaires et T1 s'exprimant en faisant d'énormes fautes de langue (verbes irréguliers, "I like listening the music" ...) et parfois incapables d'écrire dans un français correct. C'est un ressenti purement personnel, qui peut heurter: j'ai mal vécu de me dire que j'étais reconnu comme ayant les mêmes compétences que ces jeunes collègues, qui ont ce que j'estime être une maîtrise fragile de la discipline. L'agreg (en tout cas en anglais) sanctionne un niveau de maîtrise de la langue autrement plus élevé que le CAPES. Il est fréquent que des élèves de lycée (surtout 1ere ou Term) se plaignent du niveau de leur enseignant d'anglais, et parlent mieux qu'elle ou lui. Favoriser l'attribution des postes - sur ces niveaux-là - à des professeurs agrégés ne me choque pas.
- IridianeFidèle du forum
Je ne suis pas en anglais mais je comprends parfaitement ta réaction Benji. Ce problème se pose dans plusieurs disciplines.
- LagomorpheFidèle du forum
Iridiane a écrit:Alors pardon mais le coup des universitaires qui s’attaquent à l’agrégation et sont jaloux des profs de prépa je l’avais pas vu venir J’imagine que tout existe, mais enfin je ne vois pas bien à quel moment il serait plus enviable d’avoir des prépas que d’être à la fac. Le coup des meilleurs élèves, ça ne tient pas tellement : à la fac, les L1 / L2 sont moins bons que les élèves de prépa, c’est sur, mais l’université récupère tous les élèves de prépa en L3 puis en master, donc je ne vois pas bien le point… sans compter que la préparation à l’agrégation constitue une part non négligeable du service d’enseignement des universitaires, qu’ils ne seraient pas ravis de voir disparaître. Enfin, l’opposition agrégés versus universitaires ne tient pas, en tout cas par pour les LSHS où les universitaires sont tous agrégés et les profs de prépa tous docteurs, et où tous ces gens ont très souvent candidaté sur les deux types de postes (prépa ou MCF) parce qu’il n’y a plus de poste nulle part.
Nicétas a écrit:Lagomorphe parlait peut-être des sciences ? C'est différent en lettres mais je crois que ces attaques existent du côté scientifique.
Effectivement, les universitaires que j'ai personnellement entendus pester contre les prépas et leurs profs sont tous des scientifiques. Domaine dans lequel, @Iridiane, la fac ne récupère pas tous les élèves en L3, puisque le débouché naturel d'une CPGE scientifique c'est l'école d'ingé et pas la fac - qui ne récupère donc en L3 que d'anciens élèves de CPGE qui n'ont pas eu d'école d'ingé à l'issue du concours, ou pas celle qu'ils voulaient. Il arrive qu'un ingé se réoriente vers la recherche, donc l'université, mais je pense que c'est une petite fraction. Pour les normaliens, c'est particulier, leur magistère étant (à mon époque) un diplôme universitaire ouvert aux non-normaliens.
Mais en fait je ne faisais pas une généralité de mes expériences personnelles, je réagissais juste à l'un des liens ([url=cairn.info/revue-commentaire-2012-1-page-169.htm]cairn.info/revue-commentaire-2012-1-page-169.htm[/url]) postés par @FlorePétrée, dans lequel un universitaire (historien) appelle de ses vœux la suppression de l'agrégation décrite comme nocive.
- muonNiveau 6
Benji a écrit:A la lecture des messages sur ce fil de discussion, je vais être honnête (au risque de m'attirer les foudres de certains): j'ai passé l'agreg interne d'anglais pour améliorer mes conditions de travail bien sûr (salaire et ORS), avoir un accès facilité au lycée (et pousser la porte des prépas), mais pas seulement. Je l'ai aussi passée pour 2 autres raisons: un déficit d'estime de soi (lié à la piètre image sociale que renvoie le "prof" aujourd'hui, surtout celui qui enseigne en collège), et par sursaut d'orgueil, après avoir vu débarquer dans ma salle de classe des stagiaires et T1 s'exprimant en faisant d'énormes fautes de langue (verbes irréguliers, "I like listening the music" ...) et parfois incapables d'écrire dans un français correct. C'est un ressenti purement personnel, qui peut heurter: j'ai mal vécu de me dire que j'étais reconnu comme ayant les mêmes compétences que ces jeunes collègues, qui ont ce que j'estime être une maîtrise fragile de la discipline. L'agreg (en tout cas en anglais) sanctionne un niveau de maîtrise de la langue autrement plus élevé que le CAPES. Il est fréquent que des élèves de lycée (surtout 1ere ou Term) se plaignent du niveau de leur enseignant d'anglais, et parlent mieux qu'elle ou lui. Favoriser l'attribution des postes - sur ces niveaux-là - à des professeurs agrégés ne me choque pas.
Je suis totalement Benji-compatible, mêmes observations et mêmes motivations pour avoir passé l'agreg.
Par ailleurs les remarques les plus assassines auxquelles j'ai eu affaire ne proviennent ni du ministère, ni de l'inspection, mais de collègues qui ont du mal à supporter l'existence de ce statut.
Les politiques savent jouer des différences de statut pour monter l'opinion contre nous ou monter les enseignants les uns contre les autres (cf Benoit Hamon et les salaires des profs de CPGE).
Pendant que la piétaille se bat au final pour des miettes (quelques centaines d'euros), le regard est détourné de ce qui se passe dans les hautes sphères.
Selon Capital, notre ministre émargeait à 1,4 million d'euros annuels comme directrice exécutive chez Carrefour, puis a divisé son salaire par 3 à la FFT , 500 000 € annuels , tout en déclarant: "Si je rapporte ma rémunération actuelle au volume d’heures que chaque semaine je m’enfourne en bossant jours, nuits, week-ends, je ne suis pas bien payée. C’est pas grave".
- Laurent_08Niveau 5
muon a écrit:Benji a écrit:A la lecture des messages sur ce fil de discussion, je vais être honnête (au risque de m'attirer les foudres de certains): j'ai passé l'agreg interne d'anglais pour améliorer mes conditions de travail bien sûr (salaire et ORS), avoir un accès facilité au lycée (et pousser la porte des prépas), mais pas seulement. Je l'ai aussi passée pour 2 autres raisons: un déficit d'estime de soi (lié à la piètre image sociale que renvoie le "prof" aujourd'hui, surtout celui qui enseigne en collège), et par sursaut d'orgueil, après avoir vu débarquer dans ma salle de classe des stagiaires et T1 s'exprimant en faisant d'énormes fautes de langue (verbes irréguliers, "I like listening the music" ...) et parfois incapables d'écrire dans un français correct. C'est un ressenti purement personnel, qui peut heurter: j'ai mal vécu de me dire que j'étais reconnu comme ayant les mêmes compétences que ces jeunes collègues, qui ont ce que j'estime être une maîtrise fragile de la discipline. L'agreg (en tout cas en anglais) sanctionne un niveau de maîtrise de la langue autrement plus élevé que le CAPES. Il est fréquent que des élèves de lycée (surtout 1ere ou Term) se plaignent du niveau de leur enseignant d'anglais, et parlent mieux qu'elle ou lui. Favoriser l'attribution des postes - sur ces niveaux-là - à des professeurs agrégés ne me choque pas.
Je suis totalement Benji-compatible, mêmes observations et mêmes motivations pour avoir passé l'agreg.
Par ailleurs les remarques les plus assassines auxquelles j'ai eu affaire ne proviennent ni du ministère, ni de l'inspection, mais de collègues qui ont du mal à supporter l'existence de ce statut.
Les politiques savent jouer des différences de statut pour monter l'opinion contre nous ou monter les enseignants les uns contre les autres (cf Benoit Hamon et les salaires des profs de CPGE).
Pendant que la piétaille se bat au final pour des miettes (quelques centaines d'euros), le regard est détourné de ce qui se passe dans les hautes sphères.
Selon Capital, notre ministre émargeait à 1,4 million d'euros annuels comme directrice exécutive chez Carrefour, puis a divisé son salaire par 3 à la FFT , 500 000 € annuels , tout en déclarant: "Si je rapporte ma rémunération actuelle au volume d’heures que chaque semaine je m’enfourne en bossant jours, nuits, week-ends, je ne suis pas bien payée. C’est pas grave".
Idem
- Imperator4066Niveau 2
Je partage totalement l'avis des collègues précédents. Je me suis battu pour l'avoir ce satané concours et j'en apprécie maintenant ses avantages, surtout dans l'optique de la deuxième partie de carrière.
Comme signifié précédemment, les attaques les plus cinglantes contre le statut d'agrégé viennent très majoritairement de collègues. Comme je leur réponds, le concours est ouvert à tout le monde. Dans l'attente de la nomination d'un collègue (contractuel) sur un BMP non pourvu, j'avais assuré quelques heures de cours de remplacement (en dehors du pacte) pour dépanner : j'en ai entendu et on m'a vite torpillé pour mettre fin aux remplacements. Les élèves sont alors restés un mois sans cours dans ma matière...
Benji signale la venue de stagiaires dans son établissement avec de grosses lacunes linguistiques ajoutées à une maîtrise insuffisante des grandes lignes du programme : j'ai également fait le même constat, c'est inquiétant pour l'avenir.
Concernant le texte pondu par l'IG, je prendrais la menace au sérieux quand on voit comment ça a tourné avec la réforme de la haute fonction publique et les conflits suscités (préfecture, diplomatie etc). Leur seul problème, je pense, reste le statut des enseignants qui doivent enseigner à l'élite. Par qui remplacer les agrégés pour enseigner aux fils et filles de la haute société ?
Un collègue soulevait l'opportunité financière d'ajouter 3h dans un service de 18h aligné sur les certifiés : il n'y a aucun intérêt pour nous à cause de la fiscalité, ça augmenterait encore le pourcentage du prélèvement à la source.
Des collègues certifiés, plutôt avancés dans la carrière, m'ont déjà attaqué sur mon statut de "privilégié", d'autant plus que je suis TZR. Mais ils oublient qu'on a le même public (dans mon service j'ai majoritairement des classes de STMG ...) et les mêmes difficultés à affronter (faire cours à un public qui majoritairement s'en fout, des parents pénibles, une administration parfois lourde, difficultés matérielles etc). Bref, une querelle interne qui n'avance à rien pour nous mais qui peut être bien utile en haut pour changer les statuts.
Il me tarde de connaître le nombre de reçus aux différents concours à la fin de la présente session : ça devrait être encore du joli dans pas mal de disciplines.
Comme signifié précédemment, les attaques les plus cinglantes contre le statut d'agrégé viennent très majoritairement de collègues. Comme je leur réponds, le concours est ouvert à tout le monde. Dans l'attente de la nomination d'un collègue (contractuel) sur un BMP non pourvu, j'avais assuré quelques heures de cours de remplacement (en dehors du pacte) pour dépanner : j'en ai entendu et on m'a vite torpillé pour mettre fin aux remplacements. Les élèves sont alors restés un mois sans cours dans ma matière...
Benji signale la venue de stagiaires dans son établissement avec de grosses lacunes linguistiques ajoutées à une maîtrise insuffisante des grandes lignes du programme : j'ai également fait le même constat, c'est inquiétant pour l'avenir.
Concernant le texte pondu par l'IG, je prendrais la menace au sérieux quand on voit comment ça a tourné avec la réforme de la haute fonction publique et les conflits suscités (préfecture, diplomatie etc). Leur seul problème, je pense, reste le statut des enseignants qui doivent enseigner à l'élite. Par qui remplacer les agrégés pour enseigner aux fils et filles de la haute société ?
Un collègue soulevait l'opportunité financière d'ajouter 3h dans un service de 18h aligné sur les certifiés : il n'y a aucun intérêt pour nous à cause de la fiscalité, ça augmenterait encore le pourcentage du prélèvement à la source.
Des collègues certifiés, plutôt avancés dans la carrière, m'ont déjà attaqué sur mon statut de "privilégié", d'autant plus que je suis TZR. Mais ils oublient qu'on a le même public (dans mon service j'ai majoritairement des classes de STMG ...) et les mêmes difficultés à affronter (faire cours à un public qui majoritairement s'en fout, des parents pénibles, une administration parfois lourde, difficultés matérielles etc). Bref, une querelle interne qui n'avance à rien pour nous mais qui peut être bien utile en haut pour changer les statuts.
Il me tarde de connaître le nombre de reçus aux différents concours à la fin de la présente session : ça devrait être encore du joli dans pas mal de disciplines.
- laMissSage
Balthazaard a écrit:
3hsa pour un agrégé c'est environ 150 euros donc sur un mois 600 euros....allez...on est généreux, on vous file 400 euros de plus et on vous colle à 18 heures!!!....400 euros c'est quand même une sacrée augmentation, plus que les députés, c'est dire.....contents?
Prenons un agrégé échelon 9
15 heures : 3751 euros brut
18 heures au tarif heures poste feraient théoriquement 4505,2 euros en brut, soit 750,2 d'augmentation théorique si toutes les heures étaient payées au même tarif, ce qui n'arrivera jamais !
Rappelons que la HSA même celle dit "majorée" est moins bien payée que l'heure poste que l'on soit certifié ou agrégé, et ce à partir d'un échelon assez bas. Celle dit "majorée" est majorée par rapport à la 2e. Pas par rapport à l'heure poste.
Echelon 9, la première HSA c'est 2 093.92 € pour l'année. La deuxième c'est 1 744.94 € sur l'année. 3 HSA font donc 465, 31 euros par mois . J'ai lissé sur 12 mois afin de bien pouvoir comparer avec le salaire en heures poste versé sur 12 mois.
Autrement dit, par le jeu des HSA, on enfle un agrégé classe normale échelon 9 d'environ 300 euros par mois actuellement.
L'arnaque vaut aussi pour les certifiés, les montants variant selon l'échelon.
Sans compter que dans le code du travail et dans les autres métiers de la fonction publique, du moins ceux que je connais, une heure supplémentaire est mieux payée qu'une heure poste...Ce ne sont pas 750,2 qu'un agrégé classe normale échelon 9 devrait toucher, mais encore bien plus. Les gens hors EN ne vous croient pas quand vous leur dites que vos heures supp sont moins bien payées que vos heures poste. Faites le test.
En suivant leur raisonnement, vu que 3 HSA qui arnaque de 300 euros les agrégés échelon 9 par exemple, c'est déjà leur donner trop d'argent, ils vont en effet proposer encore moins que le montant de 3 HSA. Mais je tenais à rappeler que le montant des 3 HSA était déjà problématique par rapport aux heures poste.
Ce serait donc une double entourloupe, d'autant plus puissante que beaucoup d'entre vous avions oublié la première entourloupe.
_________________
Si rien n'est décidé, ce sera à chacun d'entre nous de décider en conscience.
- Imperator4066Niveau 2
laMiss tu as entièrement raison de souligner ce problème de traitement des HSA. Tu peux même ajouter une 3ème entourloupe : la fiscalisation d'heures, anciennement sup, devenues heures postes (intégrées dans le nouveau service). Tu augmentes ton pourcentage de prélèvement à la source et tu ne gagnes rien de plus à la fin !
- beloteHabitué du forum
Je rattrape mon retard de lecture sur ce sujet. Je partage beaucoup des arguments ici : l'agrégation est pour beaucoup notre seul moyen d'avoir une promotion. Si on commence à enlever cette petite échelle, il ne restera pas beaucoup de motivation. Quant au niveau de certains nouveaux qui viennent d'obtenir le concours, je n'en ai pas vu avec de grosses lacunes comme cela a été décrit plus haut.
Je réponds quant au fait d'avoir une bonification pour aller au lycée pour les agrégés : très égoïstement, je n'ai déjà pas de points pour rapprochements familiaux. Qu'on me laisse au moins l'espoir d'avoir une chance d'aller au lycée au gré des mutations dans une académie qui n'est pas celle que je visais. Je suis aussi pour une plus grande pondération des heures (pas limitée à 1h) dont pourraient bénéficier tous les enseignants (certifiés mais aussi contractuels).
Pour rappel, les HSA ne sont pas prises en compte pour la retraite donc même avec des heures bien payées, ce n'est pas rentable
Je réponds quant au fait d'avoir une bonification pour aller au lycée pour les agrégés : très égoïstement, je n'ai déjà pas de points pour rapprochements familiaux. Qu'on me laisse au moins l'espoir d'avoir une chance d'aller au lycée au gré des mutations dans une académie qui n'est pas celle que je visais. Je suis aussi pour une plus grande pondération des heures (pas limitée à 1h) dont pourraient bénéficier tous les enseignants (certifiés mais aussi contractuels).
Pour rappel, les HSA ne sont pas prises en compte pour la retraite donc même avec des heures bien payées, ce n'est pas rentable
- SwanNiveau 8
Si jamais on menaçait mon statut d'agrégée je ferais une grève illimitée jusqu'à gain de cause (1 an s'il le faut, c'est vous dire, on se serrera la ceinture, tant pis), et en cas de fin de non recevoir je quitte l'éducation nationale (ou au minimum je demande une dispo et essaie de trouver un poste de PRAG). Le mépris a des limites.
Comme d'autres l'ont dit, l'agreg c'était beaucoup de travail et de stress, suivi de 2 années épouvantables de stage qui m'ont vu m'accrocher uniquement car je ne voulais pas perdre le bénéfice de ce concours durement obtenu. J'ai la chance d'avoir des conditions acceptables d'exercice depuis (surtout cette année où je ne suis pas PP et à temps partiel... donc cela reste tout relatif), mais toucher à mon ORS ou à mon salaire horaire, c'est la ligne rouge. (A la rigueur, qu'on augmente l'ORS en payant les 3h au taux d'HP + prise en compte des impôts + interdiction de nous imposer des HSA en sus + acceptation obligatoire des demandes de temps partiel par les CDE, mais dans ce cas je ne vois pas l'intérêt budgétaire de la chose pour notre administration...)
Comme d'autres l'ont dit, l'agreg c'était beaucoup de travail et de stress, suivi de 2 années épouvantables de stage qui m'ont vu m'accrocher uniquement car je ne voulais pas perdre le bénéfice de ce concours durement obtenu. J'ai la chance d'avoir des conditions acceptables d'exercice depuis (surtout cette année où je ne suis pas PP et à temps partiel... donc cela reste tout relatif), mais toucher à mon ORS ou à mon salaire horaire, c'est la ligne rouge. (A la rigueur, qu'on augmente l'ORS en payant les 3h au taux d'HP + prise en compte des impôts + interdiction de nous imposer des HSA en sus + acceptation obligatoire des demandes de temps partiel par les CDE, mais dans ce cas je ne vois pas l'intérêt budgétaire de la chose pour notre administration...)
- lene75Prophète
Un temps partiel fait beaucoup perdre pour la retraite. Ce serait la double peine pour ceux qui ont consacré une ou plusieurs années à préparer l'agrégation durant lesquelles ils n'ont pas cotisé pour la retraite.
Sans compter que c'est la même entourloupe que le Pacte : la rémunération des 3h sera vite absorbée par l'inflation et "l'augmentation" du traitement qu'elle aura permise justifiera de ne plus l'augmenter par ailleurs. On le voit bien : ces dernières années les courbes de rémunération des agrégés et des certifiés n'ont cessé de se rapprocher. Pour éviter que ça se voie trop, augmenter le salaire des agrégés contre travail supplémentaire est une bonne astuce. Ça permet de maintenir leur salaire gelé encore un bon bout de temps.
Sans compter que c'est la même entourloupe que le Pacte : la rémunération des 3h sera vite absorbée par l'inflation et "l'augmentation" du traitement qu'elle aura permise justifiera de ne plus l'augmenter par ailleurs. On le voit bien : ces dernières années les courbes de rémunération des agrégés et des certifiés n'ont cessé de se rapprocher. Pour éviter que ça se voie trop, augmenter le salaire des agrégés contre travail supplémentaire est une bonne astuce. Ça permet de maintenir leur salaire gelé encore un bon bout de temps.
- valleExpert spécialisé
Sans oublier que, historiquement, ce ne sont pas les agrégés qui ont trois heures "de plus" "en moins", mais les non-agrégés qui ont trois heures "en moins" "en plus". L'ORS de base est de 15h/hebdo.
(Edité pour corriger l'erreur !).
(Edité pour corriger l'erreur !).
- TornadoNiveau 6
Ce n'est pas ainsi que marche l'impôt sur le revenu. Il marche par tranche. (les premiers 10777 € ne sont pas imposés, puis entre 10777 et 27000 c'est à 11%, puis au dessus c'est à 30 % jusqu'à 78 000 que sans doute aucun prof ne touche). A quoi on ajoute les cotisations sociales (17.2%)Imperator4066 a écrit:
Un collègue soulevait l'opportunité financière d'ajouter 3h dans un service de 18h aligné sur les certifiés : il n'y a aucun intérêt pour nous à cause de la fiscalité, ça augmenterait encore le pourcentage du prélèvement à la source.
Une heure payée ne fait donc pas progresser le taux personnalisé sur l'ensemble des revenus et ne fait pas perdre d'argent: elle est imposée sur la tranche marginale d'imposition (11% ou 30% plus vraisemblablement pour un agrégé +17.2% de cotisations sociales), et constitue toujours une hause de revenus.
Le taux personnalisé, me semble que c'est surtout un affichage à titre informatif (ca a peut etre une incidence sur le prélèvement à la source, mais au pire, ça ne constitue qu'une avance de trésorerie puisque c'est toujours régularisé au moment de la déclaration de revenus)
- angelxxxÉrudit
Ce que voulait surement dire Imperator, c'est que pour le moment, les HSA sont défiscalisées. Transformer ça en heure de service, sans modifier le montant, c'est perdre de l'argent puisqu'on se fait taxer dessus. (Une perte qui peut aller assez vite à 33%, ce n'est quand même pas rien !)
_________________
"La lumière pense voyager plus vite que quoi que ce soit d'autre, mais c'est faux. Peu importe à quelle vitesse voyage la lumière, l'obscurité arrive toujours la première, et elle l'attend. Terry Pratchett."
- lene75Prophète
Tornado a écrit:Ce n'est pas ainsi que marche l'impôt sur le revenu. Il marche par tranche. (les premiers 10777 € ne sont pas imposés, puis entre 10777 et 27000 c'est à 11%, puis au dessus c'est à 30 % jusqu'à 78 000 que sans doute aucun prof ne touche). A quoi on ajoute les cotisations sociales (17.2%)Imperator4066 a écrit:
Un collègue soulevait l'opportunité financière d'ajouter 3h dans un service de 18h aligné sur les certifiés : il n'y a aucun intérêt pour nous à cause de la fiscalité, ça augmenterait encore le pourcentage du prélèvement à la source.
Une heure payée ne fait donc pas progresser le taux personnalisé sur l'ensemble des revenus et ne fait pas perdre d'argent: elle est imposée sur la tranche marginale d'imposition (11% ou 30% plus vraisemblablement pour un agrégé +17.2% de cotisations sociales), et constitue toujours une hause de revenus.
Le taux personnalisé, me semble que c'est surtout un affichage à titre informatif (ca a peut etre une incidence sur le prélèvement à la source, mais au pire, ça ne constitue qu'une avance de trésorerie puisque c'est toujours régularisé au moment de la déclaration de revenus)
L'argument n'était pas que les heures sup sont défiscalisées alors que les heures poste ne le sont pas ?
Édit : grillée par angelxxx
- Imperator4066Niveau 2
oui, les deux derniers collègues lene75 et angelxxx ont compris ce que je voulais dire. Les HSA sont défiscalisées ou désocialisées (je ne sais plus quel est le bon terme) dans un plafond de 7 500 euros annuels. Quand on fait partie des personnes qui payent l'impôt sur le revenu (moins de 50% des foyers le payent pour rappel), on y est attentif. Avec le prélèvement à la source, le pourcentage peut vite varier si tu dépasses de quelques euros (par exemple avec l'indemnité de professeur principal qui elle est fiscalisée).
- laMissSage
valle a écrit:Sans oublier que, historiquement, ce ne sont pas les agrégés qui ont trois heures"de plus""en moins", mais les non-agrégés qui ont trois heures"en moins""en plus". L'ORS de base est de 15h/hebdo.
(Edité pour corriger l'erreur !).
Ah bon ? Je l'ignorais totalement ! Merci.
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Si rien n'est décidé, ce sera à chacun d'entre nous de décider en conscience.
- MathadorEmpereur
C'est une façon de dire que l'existence des agrégés est bien antérieure à celle des certifiés.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- Lord StevenExpert
En lycée, je vois beaucoup de collègues certifiés enquiller sans sourciller les heures supplémentaires, donc je doute que l'argument fatigue soit recevable. Par contre leurs cours se limitent aux pages du manuel, et forcément uniquement de petits contrôles vite corrigés. Avec 15 heures, je ne prétends pas faire de miracles mais cela me permet de multiplier les évaluations plus construites. Pas certain que cela soit si utiles que ça, mais au moins j'ai la conscience d'un travail que j'estime bien fait et qui peut être bénéfique aux élèves. A 18h, je me contenterais de tests de vocabulaire et d'expressions écrites de 50 mots et tant pis si leurs élèves et leurs parents ne sont pas contents, les urnes sont là pour exprimer son mécontentement.
Et puis je ne suis pas non plus plus altruiste que le roi. 15h, c'est aussi une vraie qualité de vie en plus, et si l'on a un peu d'assise dans un établissement, l'assurance d'un service sur 4 jours. On me retire ça j'irai maintenant au bout de ma carrière, mais je ne ferai pas davantage d'heures en dehors de ma classe, et sans scrupules. Je rejoins ce qui a été dit sur le niveau de langue de certains jeunes lauréats du capes (nous avions l'année dernière un stagiaire natif affolé des fautes de langue de quelques uns de ses condisciples de stage) donc je m'inscrirai dans une certaine mouvance de médiocrité.
Et puis je ne suis pas non plus plus altruiste que le roi. 15h, c'est aussi une vraie qualité de vie en plus, et si l'on a un peu d'assise dans un établissement, l'assurance d'un service sur 4 jours. On me retire ça j'irai maintenant au bout de ma carrière, mais je ne ferai pas davantage d'heures en dehors de ma classe, et sans scrupules. Je rejoins ce qui a été dit sur le niveau de langue de certains jeunes lauréats du capes (nous avions l'année dernière un stagiaire natif affolé des fautes de langue de quelques uns de ses condisciples de stage) donc je m'inscrirai dans une certaine mouvance de médiocrité.
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If you play with a cat, you should mind his scratch
- lene75Prophète
Il me semble que nos gouvernants se contrefichent totalement de la qualité. Et malheureusement les parents ne le comprennent pas. Les profs ont tellement une étiquette de fainéants qu'il est devenu impensable qu'un prof ait besoin de temps pour bien faire son travail, non seulement les corrections et préparations de cours, mais surtout les lectures, la culture, les discussions avec les pairs, la formation, etc. Et aussi tout bêtement pour faire cours, parce qu'un cours vivant, ça bouffe une énergie folle.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- HonchampDoyen
Complètement d'accord. Bâtir un cours, le compléter, le modifier, cela prend du temps. Mais eux sont dans le monde des fiches, des éléments de langage et des recettes.
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- Clecle78Bon génie
On ne demande pas à un comédien de jouer 35 h par semaine devant le public, ni à un sportif de taper dans le ballon pendant tout ce temps dans un stade rempli de spectateurs.
- CleroliDoyen
Tu peux remplacer "certifiés" par "agrégés", c'est ce que je vois le plus dans mon lycée (justification avancée : "mes gamins sont dans le supérieur et ça coûte une blinde" -ce que je comprends pour avoir 2 gamines dans le supérieur mais mon horaire de certifiée ne me permet pas de le faire, sauf à risquer d'y laisser ma santé). A ce sujet, est-il dit quelque part que les agrégés doivent avoir prioritairement les classes à examen ? Je pose la question car j'ai 2 collègues agrégés et l'un refuse de prendre des Terminales (il "n'aime pas" ce niveau comme il le dit) et le 2ème a annoncé qu'il refusait 2 Term l'an prochain (on va avoir un groupe en plus), ce qui veut dire que ça va nous tomber dessus, nous certifiés, avec déjà également une classe de Term (en plus des 2 autres niveaux bien sûr).Lord Steven a écrit:En lycée, je vois beaucoup de collègues certifiés enquiller sans sourciller les heures supplémentaires, donc je doute que l'argument fatigue soit recevable. Par contre leurs cours se limitent aux pages du manuel, et forcément uniquement de petits contrôles vite corrigés. .
- elsassfreiNiveau 7
@Clecle78 : je trouve ta comparaison extrèmement pertinente, et je retiens cette argumentation. J'avoue ne jamais y avoir pensé, mais c'est tout à fait comparable : un enseignant qui fait cours joue lui aussi un rôle, et on ne peut pas jouer correctement sans être préparé. Merci !
- dandelionVénérable
De même qu’un journaliste ou un avocat, un juge, ou même un médecin. Le temps à l’antenne ou au prétoire est bien inférieur au temps de travail. Les médecins ont aussi des moments de formation pour ne pas perdre la main ou se tenir au courant des dernières évolutions de la science. Dans un monde qui évolue très vite sur le plan technologique, scientifique ET linguistique, difficile d’enseigner aujourd’hui avec les documents et les concepts d’il y a vingt ans. Il faut bien se former à l’usage des nouvelles technologies par exemple, ou maintenir son niveau de langue et d’information concernant l’actualité pour les langues. C’est un vrai travail en plus du travail.
- beloteHabitué du forum
Non. La répartition se fait en équipe la plupart du temps et s'il n'y a pas d'accord, c'est le chef ou la chef d'établissement qui tranche. Agrégé ou non, on fait tourner les classes pour que ce ne soient pas toujours les mêmes qui aient un service à leur convenance et les autres un service moins équilibré.Cleroli a écrit:Tu peux remplacer "certifiés" par "agrégés", c'est ce que je vois le plus dans mon lycée (justification avancée : "mes gamins sont dans le supérieur et ça coûte une blinde" -ce que je comprends pour avoir 2 gamines dans le supérieur mais mon horaire de certifiée ne me permet pas de le faire, sauf à risquer d'y laisser ma santé). A ce sujet, est-il dit quelque part que les agrégés doivent avoir prioritairement les classes à examen ? Je pose la question car j'ai 2 collègues agrégés et l'un refuse de prendre des Terminales (il "n'aime pas" ce niveau comme il le dit) et le 2ème a annoncé qu'il refusait 2 Term l'an prochain (on va avoir un groupe en plus), ce qui veut dire que ça va nous tomber dessus, nous certifiés, avec déjà également une classe de Term (en plus des 2 autres niveaux bien sûr).Lord Steven a écrit:En lycée, je vois beaucoup de collègues certifiés enquiller sans sourciller les heures supplémentaires, donc je doute que l'argument fatigue soit recevable. Par contre leurs cours se limitent aux pages du manuel, et forcément uniquement de petits contrôles vite corrigés. .
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