- LesyeuxdelsaNiveau 1
Bonsoir à toutes et à tous.
Je viens sur ce forum pour chercher des expériences similaires à ce que je vis en ce moment, et - pourquoi pas - des solutions efficaces.
Je suis actuellement stagiaire en lettres modernes dans un collège de REP. Je suis très heureuse de découvrir le métier et je pense pouvoir parvenir à m’y épanouir pleinement, même si les premiers mois sont plutôt intenses !
Au niveau de mes classes, j’ai une classe de 4e où l’ambiance est assez paisible. Il est très agréable de faire cours avec cette classe, et nous parvenons à avancer correctement.
Cependant, c’est ma classe de 6e qui me pose problème, alors même qu’avant la rentrée de septembre, j’aurais plutôt imaginé les choses autrement ! L’ambiance y est tout autre, avec trois garçons à l’attitude puérile et pénible. Une jeune fille qui posait problème (harcèlement) a notamment été changée de classe mais rien n’a évolué depuis. Ces garçons trouvent toute occasion bonne pour perturber le cours : bavardages, jets de projectiles, s’interpellent, me coupent la parole….. et nient lorsqu’on les confrontent, et même rejettent la faute sur lez professeurs (accusation de racisme notamment).
Cela me pesait beaucoup en début d’année, cela me pèse moins maintenant que je sais qu’ils se comportent de la même manière (parfois même encore plus intensément) chez d’autres collègues. Je me sens donc relativement entourée et soutenue.
Les sanctions de la direction ont commencé à tomber pour deux d’entre eux : avertissement, blâme, exclusion temporaire et commission éducative. Seulement, j’ai l’impression que celles ci sont sans effet ! La commission éducative avait lieu cet après midi, je les récupère tout à l’heure en m’attendant à ce que les deux énergumènes soient un peu sonnés (ils ont, m’a t’on dit, pleuré lors de la commission) et quel ne fut pas mon désarroi quand j’ai vu un des protagonistes s’agiter durant le cours (dernière heure du vendredi, mais ça n’excuse rien, surtout après cette sanction !), et se lever pour chahuter une autre fille de la classe en lui prenant son stylo ! Je suis dépitée… c’est un enfant qui a pourtant de bonnes capacités, capable de bien faire lorsqu’il le veut, mais tout semble sans effet sur lui ! De ce que je sais, ses deux frères sont passés par le collège également, et même schéma : les parents soutiennent au lieu d’agir de concert avec nous.
Qu’en pensez vous ? Avez vous des expériences similaires, des conseils pour m’aider à contenir comme je peux cet enfant ? J’ai l’impression que cela ne relève plus tellement du domaine de la gestion de classe, mais cela me contrarie beaucoup car j’ai l’impression de ne pas accomplir mon devoir : instaurer un cadre dans lequel tous puissent travailler dans le calme et correctement… Je souhaiterais aussi l’aider à réaliser que son comportement lui nuirait, mais j’ai l’impression de parler à un chaque fois que j’entreprends de discuter avec lui…
Plus égoïstement, je pense à ma visite de titularisation et j’ai peur que cela se déroule avec cette classe, qui pourtant a un très bon niveau elle aussi, mais quelle ambiance……!
J’ai hâte de vous lire,
Je vous souhaite un très bon week end, chers collègues !
Je viens sur ce forum pour chercher des expériences similaires à ce que je vis en ce moment, et - pourquoi pas - des solutions efficaces.
Je suis actuellement stagiaire en lettres modernes dans un collège de REP. Je suis très heureuse de découvrir le métier et je pense pouvoir parvenir à m’y épanouir pleinement, même si les premiers mois sont plutôt intenses !
Au niveau de mes classes, j’ai une classe de 4e où l’ambiance est assez paisible. Il est très agréable de faire cours avec cette classe, et nous parvenons à avancer correctement.
Cependant, c’est ma classe de 6e qui me pose problème, alors même qu’avant la rentrée de septembre, j’aurais plutôt imaginé les choses autrement ! L’ambiance y est tout autre, avec trois garçons à l’attitude puérile et pénible. Une jeune fille qui posait problème (harcèlement) a notamment été changée de classe mais rien n’a évolué depuis. Ces garçons trouvent toute occasion bonne pour perturber le cours : bavardages, jets de projectiles, s’interpellent, me coupent la parole….. et nient lorsqu’on les confrontent, et même rejettent la faute sur lez professeurs (accusation de racisme notamment).
Cela me pesait beaucoup en début d’année, cela me pèse moins maintenant que je sais qu’ils se comportent de la même manière (parfois même encore plus intensément) chez d’autres collègues. Je me sens donc relativement entourée et soutenue.
Les sanctions de la direction ont commencé à tomber pour deux d’entre eux : avertissement, blâme, exclusion temporaire et commission éducative. Seulement, j’ai l’impression que celles ci sont sans effet ! La commission éducative avait lieu cet après midi, je les récupère tout à l’heure en m’attendant à ce que les deux énergumènes soient un peu sonnés (ils ont, m’a t’on dit, pleuré lors de la commission) et quel ne fut pas mon désarroi quand j’ai vu un des protagonistes s’agiter durant le cours (dernière heure du vendredi, mais ça n’excuse rien, surtout après cette sanction !), et se lever pour chahuter une autre fille de la classe en lui prenant son stylo ! Je suis dépitée… c’est un enfant qui a pourtant de bonnes capacités, capable de bien faire lorsqu’il le veut, mais tout semble sans effet sur lui ! De ce que je sais, ses deux frères sont passés par le collège également, et même schéma : les parents soutiennent au lieu d’agir de concert avec nous.
Qu’en pensez vous ? Avez vous des expériences similaires, des conseils pour m’aider à contenir comme je peux cet enfant ? J’ai l’impression que cela ne relève plus tellement du domaine de la gestion de classe, mais cela me contrarie beaucoup car j’ai l’impression de ne pas accomplir mon devoir : instaurer un cadre dans lequel tous puissent travailler dans le calme et correctement… Je souhaiterais aussi l’aider à réaliser que son comportement lui nuirait, mais j’ai l’impression de parler à un chaque fois que j’entreprends de discuter avec lui…
Plus égoïstement, je pense à ma visite de titularisation et j’ai peur que cela se déroule avec cette classe, qui pourtant a un très bon niveau elle aussi, mais quelle ambiance……!
J’ai hâte de vous lire,
Je vous souhaite un très bon week end, chers collègues !
- BaldredEsprit éclairé
La plupart des réponses sont déjà dans ton témoignage : tu n'as pas de responsabilité, ni de culpabilité dans les dysfonctionnements de ces élèves.
Concrètement :
En accord avec ta direction, un élève qui risque de fausser l'inspection peut être exfitré à ce cours là. C'est justifié dans la mesure où l'inspecteur vient voir un cours " ordinaire", on peut donc évacuer l'extraordinaire qui ne dirait rien sur ta gestion ordinaire de classe.
Notre pouvoir d'action est limité. Cela ne veut pas dire qu'il est petit, mais il a ses limites. Un élève qui dysfonctionne, d'une famille qui dysfonctionne, fait partie de ces limites. Tu dois être un mur. S'il veut se cogner, c'est son problème. S'il finit pas comprendre que ce mur lui offre des prises pour le guider et le faire progresser, tant mieux. Sinon tant pis, cela arrivera plus tard, ou avec un autre prof, ou pas du tout. Ton devoir consiste à lui offrir une possibilité, pas qu'il s'en saisisse.
Ta position, plus en recul par rapport au début de l'année, dis-tu, est je pense la meilleure attitude. Ce genre d'enfant cherche à reproduire en classe, son propre chaos, ou celui de sa famille. Ne pas se laisser entrainer est déjà une victoire, et peut-être une solution.
Bon courage.
Concrètement :
En accord avec ta direction, un élève qui risque de fausser l'inspection peut être exfitré à ce cours là. C'est justifié dans la mesure où l'inspecteur vient voir un cours " ordinaire", on peut donc évacuer l'extraordinaire qui ne dirait rien sur ta gestion ordinaire de classe.
Notre pouvoir d'action est limité. Cela ne veut pas dire qu'il est petit, mais il a ses limites. Un élève qui dysfonctionne, d'une famille qui dysfonctionne, fait partie de ces limites. Tu dois être un mur. S'il veut se cogner, c'est son problème. S'il finit pas comprendre que ce mur lui offre des prises pour le guider et le faire progresser, tant mieux. Sinon tant pis, cela arrivera plus tard, ou avec un autre prof, ou pas du tout. Ton devoir consiste à lui offrir une possibilité, pas qu'il s'en saisisse.
Ta position, plus en recul par rapport au début de l'année, dis-tu, est je pense la meilleure attitude. Ce genre d'enfant cherche à reproduire en classe, son propre chaos, ou celui de sa famille. Ne pas se laisser entrainer est déjà une victoire, et peut-être une solution.
Bon courage.
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
Je crois que tu ne pourras pas lutter si le souci est d’ordre familial et éducatif. Tu n’es pas la mère de ce garçon et tu ne peux pas l’éduquer.
Tu dois lui montrer les limites et insister dessus. Il y a des règles de base à respecter (écouter, prendre son cours, travailler, lever la main pour parler etc.) et il est là pour les apprendre.
Cela se fera peut être avec toi mais cela peut aussi arriver avec quelqu’un d’autre et/ou plus tard.
Demande à sortir cet élève de ta classe si tu es inspectée avec lui. Ça sera déjà ça
Tu dois lui montrer les limites et insister dessus. Il y a des règles de base à respecter (écouter, prendre son cours, travailler, lever la main pour parler etc.) et il est là pour les apprendre.
Cela se fera peut être avec toi mais cela peut aussi arriver avec quelqu’un d’autre et/ou plus tard.
Demande à sortir cet élève de ta classe si tu es inspectée avec lui. Ça sera déjà ça
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Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots!
- GanbatteHabitué du forum
L'une des difficultés majeures quand on débute dans la fonction, c'est de faire son deuil de la volonté de sauver tous les élèves... et de le faire sans être désabusé pour autant.
Tu te préoccupes de cet élève, tu essaies d'améliorer la situation, c'est déjà bien : il faut arriver à poursuivre sans se décourager, et ne pas tomber dans l'amertume si cela échoue. Ce n'est pas simple.
Et il me semble dans ce que tu décris que, tout de même, les élèves apprennent.
Concernant la visite de titularisation, je ne suis pas partisan de le faire sortir contrairement à @Baldred. En effet, l'IPR ou le chargé de mission vient pour voir la réalité, et il en fait partie : nul ne te fera le reproche ne pas être arrivée à faire ce que personne d'autre n'a réussi. Au contraire, s'il n'était pas là, on pourrait s'étonner : "mais comment, avec une classe aussi calme et idéale et mignonne, vous n'avez pas tenté ça et ça ?"
Tu te préoccupes de cet élève, tu essaies d'améliorer la situation, c'est déjà bien : il faut arriver à poursuivre sans se décourager, et ne pas tomber dans l'amertume si cela échoue. Ce n'est pas simple.
Et il me semble dans ce que tu décris que, tout de même, les élèves apprennent.
Concernant la visite de titularisation, je ne suis pas partisan de le faire sortir contrairement à @Baldred. En effet, l'IPR ou le chargé de mission vient pour voir la réalité, et il en fait partie : nul ne te fera le reproche ne pas être arrivée à faire ce que personne d'autre n'a réussi. Au contraire, s'il n'était pas là, on pourrait s'étonner : "mais comment, avec une classe aussi calme et idéale et mignonne, vous n'avez pas tenté ça et ça ?"
- BaldredEsprit éclairé
Ganbatte a écrit:L'une des difficultés majeures quand on débute dans la fonction, c'est de faire son deuil de la volonté de sauver tous les élèves... et de le faire sans être désabusé pour autant.
Tu te préoccupes de cet élève, tu essaies d'améliorer la situation, c'est déjà bien : il faut arriver à poursuivre sans se décourager, et ne pas tomber dans l'amertume si cela échoue. Ce n'est pas simple.
Et il me semble dans ce que tu décris que, tout de même, les élèves apprennent.
Concernant la visite de titularisation, je ne suis pas partisan de le faire sortir contrairement à @Baldred. En effet, l'IPR ou le chargé de mission vient pour voir la réalité, et il en fait partie : nul ne te fera le reproche ne pas être arrivée à faire ce que personne d'autre n'a réussi. Au contraire, s'il n'était pas là, on pourrait s'étonner : "mais comment, avec une classe aussi calme et idéale et mignonne, vous n'avez pas tenté ça et ça ?"
La "mise au frigo" d'un élève ingérable est un recours possible, à apprécier au cas par cas.
Cet élève là écarté, il est rare en REP qu'il ne reste que de doux agneaux assoiffés de connaissances. Je ne sais pas où tu exerces @Gambatte, mais c'est assez rare en REP les classes idéales et mignonnes.
Et pour avoir été de nombreuses fois tuteur, il n'est pas exact de dire que "nul ne te fera reproche", au contraire. Si la présence de l'élève a assez perturbé ce faux "cours ordinaire" soit par ses interventions directes, soit par le stress que sa présence a pu entrainer, c'est le prof qui en sera finalement tenu pour responsable.
L'IPR n'est pas dupe de la "réalité " de ce qui lui est montré. Si tu passes un jour le permis bateau, j'espère que l'examinateur ne te laissera pas sortir un jour de grande tempête.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Mouaih… J'ai déjà fait des visites valant pour titularisation dans des classes où mes stagiaires avaient ce genre de cas (parfois 3 cas “impossibles” en une seule fois). Honnêtement, sachant à quoi j'ai affaire, j'en ai bien évidemment toujours tenu le plus grand compte — au bénéfice de mes stagiaires, est-il besoin de le préciser ?
Mais même comme cela, vu le stress, la tension et l'angoisse qu'elles ont éprouvés, je persiste à considérer que cela relève plus du mauvais traitement sur adultes et certainement pas d'une formation professionnelle d'enseignants. J'ai déjà croisé des collègues, ça et là, qui estiment qu'il faudrait “se faire à la réalité du métier”, mais je conserve l'impression qu'on est alors très proche d'un “il leur faudrait une bonne guerre”. Il faut dire les choses telles qu'elles sont : c'est une forme de violence.
Mais même comme cela, vu le stress, la tension et l'angoisse qu'elles ont éprouvés, je persiste à considérer que cela relève plus du mauvais traitement sur adultes et certainement pas d'une formation professionnelle d'enseignants. J'ai déjà croisé des collègues, ça et là, qui estiment qu'il faudrait “se faire à la réalité du métier”, mais je conserve l'impression qu'on est alors très proche d'un “il leur faudrait une bonne guerre”. Il faut dire les choses telles qu'elles sont : c'est une forme de violence.
_________________
Si tu vales valeo.
- BaldredEsprit éclairé
Bon, je me suis fait avoir une fois de plus.
Message déposé par quelqu'un qui a tellement hâte de nous lire qu'il disparait aussitôt.
J'aurais dû me méfier du pseudo...
Message déposé par quelqu'un qui a tellement hâte de nous lire qu'il disparait aussitôt.
J'aurais dû me méfier du pseudo...
- LesyeuxdelsaNiveau 1
Merci à tous pour vos réponses.
Je vais essayer d’adopter une posture de recul, mais il est quand même difficile de complètement relativiser pour l’instant et de me dire qu’il me suffit de m’accommoder de cette situation…. Enfin, j’espère qu’avec les années cela viendra.
Au vu de leur comportement global d’aujourd’hui avec les collègues et moi même, il est désormais certain que la commission éducative n’aura pas servi à grand chose….
C’est triste pour eux.
Je prends note également des conseils concernant l’inspection. J’ai bien peur que de demander une « mise au frigo » des élèves ayant un comportement inadapté (pour ne pas dire pénible) ne soit pas bien vu par ma direction (et la direction devant donner son avis sur ma titularisation…..). Je vais donc croiser les doigts pour que cela tombe sur ma classe qui fonctionne bien
Je vais essayer d’adopter une posture de recul, mais il est quand même difficile de complètement relativiser pour l’instant et de me dire qu’il me suffit de m’accommoder de cette situation…. Enfin, j’espère qu’avec les années cela viendra.
Au vu de leur comportement global d’aujourd’hui avec les collègues et moi même, il est désormais certain que la commission éducative n’aura pas servi à grand chose….
C’est triste pour eux.
Je prends note également des conseils concernant l’inspection. J’ai bien peur que de demander une « mise au frigo » des élèves ayant un comportement inadapté (pour ne pas dire pénible) ne soit pas bien vu par ma direction (et la direction devant donner son avis sur ma titularisation…..). Je vais donc croiser les doigts pour que cela tombe sur ma classe qui fonctionne bien
- LesyeuxdelsaNiveau 1
Baldred a écrit:Bon, je me suis fait avoir une fois de plus.
Message déposé par quelqu'un qui a tellement hâte de nous lire qu'il disparait aussitôt.
J'aurais dû me méfier du pseudo...
Il n’est pas nécessaire d’être désobligeant… j’ai profité du week end pour décompresser quelque peu, et j’ai souhaité déconnecter un peu du collège, et ne pas penser aux énergumènes pendant ce temps (je pense que j’en avais bien le droit) ;-)
Je te remercie cependant pour tes conseils et ceux des collègues.
Et j’ai bien du mal à voir ce que le pseudo et le poème d’Aragon ont à voir dans tout cela…
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