élève douée

Tant pis, je renonce à essayer de comprendre ta vision du métier d'enseignant...

profecoles a écrit:

survivor a écrit:C'est un spécificité de notre système scolaire que de devoir contrevenir à ses Lois si l'on veut faire progresser les élèves. Ou juste leur donner quelques profitables habitudes de travail.

Et j'étais bien d'accord avec toi ...jusqu'à ce que ça me coûte une convocation chez l'IEN (cf ci-dessus) et un dossier signalé à l'inspecteur d'académie (attention, donne des devoirs écrits et essaie d'argumenter pour défendre ses positions quand on lui en fait le reproche au lieu d'agir en bon fonctionnaire et d'obéir à la hiérarchie et aux Textes).

Mon dossier est déjà fourni, et ce depuis ma sortie de l'IUFM. J'ai été étiqueté "élément instable" dès le départ. C'est marrant, au fond. Quels sont donc les moyens dont ils disposent pour nous nuire vraiment ? Un mauvais rapport, un blâme, une sanction administrative, une baisse de la note pédagogique, une mise à pied temporaire avec retenue sur salaire ? La belle affaire. Quand on voit à quel point ils ont du mal à se débarrasser des éléments vraiment problématiques, ils n'ont pas les moyens de se débarrasser de ceux qui font leur boulot. Il aura fallu plus de 5 ans pour qu'un collègue, alcoolique au dernier degré, qui en était à sa sixième cure sur injonction, soit enfin radié des cadres. Donner des devoirs ou amputer une récré ne saurait être considéré ni comme une faute ni encore moins comme une insuffisance professionnelle. Enfin, je pense. En cas de problème, je citerai Fidel Castro. "Condamnez moi ! Peu importe, l'histoire m'absoudra". Effet garanti

En pédagogie, les excès sont les mêmes que ceux de la médecine chez Molière : on a parfois l'impression qu'il vaudrait mieux faire n'importe quoi en suivant les règles, que de bien faire sans respecter les formalités.

Tinsel a écrit:

Lornet a écrit:

Tinsel a écrit: A 17 ans, mineure, elle se retrouvera seule dans un appart' d'étudiante...

J'ai eu mon bac à 16 ans mais je n'ai jamais connu cette situation.
Dans mon lycée, il y avait des classes prépa, mais j'aurais pu aller à la fac sans avoir d'appart.
L'avantage, d'ailleurs, c'était au niveau de la sécu étudiante : avoir son bac avant dix-huit ans, c'est rentable à ce niveau-là.

Oui mais ici zone très rurale, pour les études après le bac, il faut "partir".

Je m'attendais un peu à cette réponse, mais elle ne tient pas la route.
J'ai eu ma première annonce dans une zone très rurale, dont mes parents sont vite partis. Ils se sont installés près d'une université...l'année de mon bac.
Il n'est pas dit que dans dix ans, les parents de ton élève douée habiteront encore ensemble au même endroit et que leur fille doive en partir.

Rikki a écrit:Merci Mufab, Akwa et Véronique.

Je n'ai plus trop la tête au forum en ce moment, mais vous lire me fait du bien.

C'est triste qu'on soit obligés de cataloguer "surdoué" un gamin juste "bien doué", faisant de l'intelligence une anomalie. C'est triste qu'on soit obligé de cataloguer "handicapé" un gamin juste "mou du genou" ou "lent au démarrage" ou "méga flemmard", au lieu de lui botter le train tout en lui donnant des billes pour avancer.

Mais ça fait du bien de lire des gens de bon sens et de conviction qui se battent pour que tout le monde progresse au max de ses propres possibilités.

Je lisais à reculons, et c'est ce que j'étais en train de me dire.
Des "mous du genou", j'en ai, il ne m'est jamais venu à l'idée de les traiter d' considérer comme des handicapés, mais parfois, je me dis que je perds mon temps, et du coup celui des autres...
Autant je tire ceux qui essaient, malgré leurs difficultés, autant ceux qui sont dans un refus obstiné, je leur lâche la bride au bout d'un moment (et parfois, comme je ne m'intéresse plus à eux, ils se mettent à travailler) ; je ne suis pas psy, et c'est pourtant ce qui permettrait à certains de ces enfants d'avancer.

Et cette année, j'ai découvert une nouvelle catégorie : celui (6 ans, début de CP) pour lequel "il est normal que sa définition de la sagesse soit différente de la vôtre" selon son père... j'en suis restée sans voix...

il ne m'est jamais venu à l'idée de les traiter d'handicapé

A mon avis, il vaudrait mieux dire : "Il ne m'est jamais venu à l'idée de les traiter comme des handicapés", "de considérer qu'ils sont handicapés", etc.
"Traiter de", ça a un sens précis.

John, tu as raison.

carolette a écrit:
Et cette année, j'ai découvert une nouvelle catégorie : celui (6 ans, début de CP) pour lequel "il est normal que sa définition de la sagesse soit différente de la vôtre" selon son père... j'en suis restée sans voix...

Mais où va-t-on ??

mflo a écrit:Tant pis, je renonce à essayer de comprendre ta vision du métier d'enseignant...

C'est pourtant simple, il l'explique juste au-dessus : scolarité obligatoire que pour ceux que Dhaiphi juge capables de la suivre soit quatre à cinq individus sur une classe de vingt-cinq à trente.

Et les autres, me diras-tu ? À six ans, dans la rue du matin au soir, ça fait désordre, non ?
Qu'à cela ne tienne, on rouvrira les mines du Nord, de Lorraine, du Massif Central, on leur fera faire des briques d'argile crue, on les mettra derrière les métiers à tisser des canuts lyonnais pour rattacher les fils cassés !
Ça tombe bien, il vaut mieux être petit pour faire ça ! On les paiera une telle misère que même l'ouvrier chinois sera mieux rémunéré, on ne leur octroiera pas de vacances parce qu'ils se mettraient à taguer les abris bus, ces p'tits cons, et on deviendra la plus grande puissance économique mondiale. Vive la France !

Tiens, au fait, Dhaiphi, et pour les deux-six ans, qu'est-ce que tu préconises ? Je suppose que tu trouves la maternelle inutile ?

Sapotille a écrit:

carolette a écrit:
Et cette année, j'ai découvert une nouvelle catégorie : celui (6 ans, début de CP) pour lequel "il est normal que sa définition de la sagesse soit différente de la vôtre" selon son père... j'en suis restée sans voix...

Mais où va-t-on ??

Vous n'aviez jamais eu d'enfants de babas-cools, Carolette et Sapotille ? Y'a pas à dire, la Drôme Provençale, c'est comme l'Ariège ou l'Aveyron, ça ouvre des horizons insoupçonnés...

Anecdote : année scolaire 1983/1984, classe maternelle/CP, passage aux toilettes du matin.
Aum, cinq ans, bouscule les copains en rigolant. La maîtresse et l'ATSEM lui demandent à plusieurs reprises de se calmer. Aum continue, il va même jusqu'à tirer les pieds d'un tout-petit, assis en équilibre sur un des petits WC, encore un peu trop haut pour lui.

La maîtresse arrive par derrière, attrape Aum par l'épaule et lui donne une petite tape amicale sur le postérieur, couvert d'un pantalon, je précise.
Et là, Aum se retourne et rétorque : "Eh ben, pourquoi tu me touches le cul ?"

Ça me fait penser à l'élève de 6e dont me parlait la mère, me mettant en garde contre ses colères... C'était un enfant "né en colère". Ben voyons...

Et moi un élève qui, lorsqu'il se permettait tout et n'importe quoi, en classe, se justifiait par un "J'suis comme ça".
:shock: Eh ben moi, jeune homme, quand on est de la dernière grossièreté, je punis et je le fais savoir - je suis comme ça.
Non mais.

doublecasquette a écrit:[C'est pourtant simple, il l'explique juste au-dessus : scolarité obligatoire que pour ceux que Dhaiphi juge capables de la suivre soit quatre à cinq individus sur une classe de vingt-cinq à trente.

Je ne peux que souhaiter qu'il y en ait bien plus.

Et les autres, me diras-tu ? À six ans, dans la rue du matin au soir, ça fait désordre, non ?
Qu'à cela ne tienne, on rouvrira les mines du Nord, de Lorraine, du Massif Central, on leur fera faire des briques d'argile crue, on les mettra derrière les métiers à tisser des canuts lyonnais pour rattacher les fils cassés !
Ça tombe bien, il vaut mieux être petit pour faire ça ! On les paiera une telle misère que même l'ouvrier chinois sera mieux rémunéré, on ne leur octroiera pas de vacances parce qu'ils se mettraient à taguer les abris bus, ces p'tits cons, et on deviendra la plus grande puissance économique mondiale. Vive la France !

Il y a là bien des idées à creuser. :lol:

Tiens, au fait, Dhaiphi, et pour les deux-six ans, qu'est-ce que tu préconises ? Je suppose que tu trouves la maternelle inutile ?

Ben non, dans la mesure où on leur y apprend des tas de choses.

Ma loupiote est allée en CE1 pour le français aujourd'hui, elle était
Elle a participé activement à l'oral (dans une classe de 24 élèves du CE1 au CM2!) et a fait son travail en autonomie sans problème particulier. Elle avait même des phrases interrogatives à écrire, en reprenant un modèle, nickel !!

Moi de mon côté j'ai accueilli à sa place un CE1 qui ne lit pas correctement. J'espère réussir à lui être utile...

Bravo à ta loupiote !!!

Moins drôle pour toi de récupérer un non-lecteur .

Merci à celles qui passent prendre des nouvelles d'Abel. Je réponds sur le fil pour éviter les redites.

Abel a donc fait jeudi sa rentrée en CE1. Il un peu inquiet devant les nouveautés, mais ça va. Par exemple, il doit apprendre à poser des additions : il doit respecter un mode de calcul au lieu de bidouiller à sa façon, ce qui lui fait dire qu'il ne comprend pas alors qu'il sait très bien calculer, c'est juste le procédé qu'il doit apprivoiser. Ou bien le jeudi soir, il est rentré affolé parce qu'il avait un poème de 14 vers à apprendre (et non plus les espèces de comptines de CP simplissimes) et qu'il ne le savait pas en sortant de la classe, le jour-même. Je lui ai expliqué que c'était normal, que normalement, personne ne mémorise instantanément un texte, qu'il faut l'apprendre par petits bouts, et qu'il y arriverait très bien comme ça. Il l'a fait et je crois bien que c'est la première fois qu'il réalise un travail qui lui demande un (petit) effort - et je trouve ça très sain.

Bref, il apprend des choses, comme tous les enfants, et il rentre dans un état normal, et non plus tendu à l'extrême après des heures à ronger son frein. Il commence même à me parler d'un petit V. Copain à l'horizon ? Ça me ferait plaisir.

heureuses nouvelles qui font plaisir à lire...

Marie Laetitia a écrit: heureuses nouvelles qui font plaisir à lire...

Ah oui alors ! Bravo les petits !

Merci.

De bonnes nouvelles!

ça fait plaisir de voir de bonnes nouvelles

Je venais donner quelques nouvelles de mon fiston.

J'ai donc vu sa maîtresse après la rentrée. Le directeur était également là.
Je l'ai senti de suite très ... irrité.

La maîtresse et moi même avons fait un petit bilan (élément moteur en classe, très très à l'aise en lecture, sage... venant de la maîtresse, et ennui, irritation, somatisation... venant de moi).

Le directeur a proposé de suite un décloisonnement quelques heures en CE1 (qui avait déjà été évoqué).

J'étais contente que mon fils soit entendu, mais j'ai déchanté ensuite car, selon le directeur:
non , non, mon fils n'est pas malheureux car il est sage à l'école et ne dit rien (moi aussi, j'étais sage, mais malheureuse... et mon fils m'a dit "je l'ai dit une fois, ils le savent, je vais quand même pas le répéter!" ).
s'il est irritable avec moi, c'est à cause de ma relation avec lui (je ne peux pas jurer le contraire, mais lui, ne peut pas le savoir plus que moi)
ses somatisations n'ont rien à voir avec l'école (comment peut-il savoir? la psy vue disait le contraire, et les symptômes disparaissent pendant les vacances )
je cherche à le pousser et à le mener à l'échec (non, je veux juste qu'il comprenne que si, on peut apprendre des trucs à l'école, et que parfois il faut faire des efforts)
les classes sont trop chargées (je suis d'accord, mes classes aussi, avec divers dys à gérer aussi)
l'instit chez qui il va aller va pas être contente (texto :shock: je comprends que ça ne l'enchante pas, un "truc" de plus à gérer, mais bon.... on parle d'un môme)
de toute façon les décloisonnements c'est pas confortable pour l'enfant (je suis d'accord) et les sauts c'est souvent l'échec (il reste quoi? l'adaptation en classe? je suis d'accord, mais ils ne sont pas partants non plus)
y a plein de précoces qui ne sautent pas de classe et qui sont heureux (probablement, mais les précoces sont des enfants, donc tous différents, et le mien va pas bien)
si ça va mieux à l'école, son angoisse se déplacera sur autre chose.......

etc..... Il a beaucoup insisté sur le fait que je le menais à l'échec. J'ai été extrèmement secouée.

Il ne connaît pas mon fils, et la maîtresse (qui a semble-t-il été sensible à mes arguments) ne peut pas, en l'état actuel se prononcer sur les connaissances exactes de mon fils (normal , vu qu'ils ne sont qu'au début de CP) .
Mais lui sait que je demande n'importe quoi!
J'ai ressenti de nombreux jugements/ préjugés, un dialogue difficile, même si j'ai pu argumenter .
Je n'arrive pas à digérer...

Le point positif, c'est que fiston va bien quelques heures au CE1.
Il y a été bien accueilli, et par la maîtresse, et par les élèves
"et c'est trop bien de parler de la Rome Antique" " j'ai posé des additions, c'est des vraies maths ça maman!" etc....

La suite des aventures:
J'ai été informé que fiston verrait la psy sco pour un bilan scolaire (on ne m'a pas dit ce que c'était, ne doit-on pas demander son accord à la famille?)
La situation sera ré-évaluée avant Noël.

Je croise les doigts, mais j'irai la boule au ventre.

Je suis très triste que ça se passe dans une ambiance de confrontation (et ce n'est pas faute de leur dire que je n'étais pas là pour leur compliquer la tâche, pour les embêter, etc... mais simplement pour trouver avec eux une solution, la moins pire possible, pour mon fils!)

à bientôt

Bon courage, Sotimly.
Ne t'inquiète pas pour l'évaluation par la psy : ce pourrait être un argument, justement.

J'espère que ton loulou se portera mieux après ça.

V.Marchais a écrit:Bon courage, Sotimly.
Ne t'inquiète pas pour l'évaluation par la psy : ce pourrait être un argument, justement.

+1
C'est l'évaluation par le psychologue qui a permis à l'école de mon neveu de se prononcer pour un passage anticipé en CE1. C'est un observateur neutre.

Le psychologue scolaire te fera passer une autorisation à signer avant de voir ton fils, mais comme dit V. Marchais, ça ira surement dans ton sens puisqu'il dira si ton fils est effectivement précoce.

Provence a écrit:

V.Marchais a écrit:Bon courage, Sotimly.
Ne t'inquiète pas pour l'évaluation par la psy : ce pourrait être un argument, justement.

+1
C'est l'évaluation par le psychologue qui a permis à l'école de mon neveu de se prononcer pour un passage anticipé en CE1. C'est un observateur neutre.

J'espère que vous avez raison et que cet observateur neutre apportera un regard mieux accepté par l'école.

Je n'ai juste pas compris car on a déjà un rapport de psy qui préconise un saut de classe. Mais ce n'est pas le psy de l'école...