Les Assises de l'enseignement supérieur ont lieu en ce moment.

http://lemonde-educ.blog.lemonde.fr/2012/08/27/les-assises-de-lenseignement-superieur-officiellement-lancees/

Extraits :

Françoise Barré-Sinoussi (chercheuse et Prix Nobel de médecine en 2008) présidente du comité de pilotage de ces Assises, Vincent Berger (président de l’université Paris VII Diderot), rapporteur général et l'ensemble des 17 membres de ce comité commenceront les auditions. "Pendant une semaine, nous allons auditionner tous les syndicats, des organismes, les différents ministères, la CPU (Conférence des présidents d'université) [...]

Lors de l'annonce du lancement de ces Assises, le 11 juillet, Geneviève Fioraso a souhaité que trois thèmes soit débattus: la réussite de tous les étudiants avec une attention spécifique portée au premier cycle, la réorganisation de la recherche, de ses institutions, de sa stratégie internationale, de son rôle dans l’économie, de son impact sociétal, sanitaire, environnemental et enfin la révision de la gouvernance des établissements et des politiques de sites et de réseaux.

Premières auditions : 27-31 août
Secondes auditions : 17-19 septembre
Il sera possible de mettre sa contribution sur le site du ministère.

Début d'octobre : assises territoriales.
Fin novembre : assises nationales. Qui sera invité ? Vincent Berger : "cela va être un peu délicat à constituer !".

Décembre : remise du rapport à Geneviève Fioraso,
Mars 2013 : nouvelle loi d'orientation de l'enseignement supérieur et de la recherche déposée au Parlement

A suivre sans grand espoir.

En marge des assises, le C3N (coordination des responsables des instances du CNRS, le Comité National de la Recherche Scientifique) a publié la note suivante :
http://sauvonslarecherche.fr/spip.php?article3746
"Les représentants des instances du comité national de la recherche scientifique (C3N) estiment qu’il faut rompre avec l’empilement des structures de pilotage et de mise en compétition des personnels de la recherche qui ont été mises en place ces dernières années, ainsi qu’avec le déséquilibre très fort qui a été institué entre financement sur projet, individualisé et à court terme, et financement des équipes de recherche dans la durée. L’AERES doit être profondément réformée, sinon supprimée : l’évaluation des unités doit être réalisée par les instances nationales associées aux divers types d’établissements, sur la base des valeurs d’indépendance, de compétence, de collégialité, de pérennité, de représentativité et de transparence. La baisse des budgets attribués à la recherche doit être stoppée et cesser d’être masquée par les financements attribués aux entreprises via le CIR. Le CIR doit lui être orienté en priorité vers les PME et faire l’objet d’une évaluation qui garantisse le caractère innovant des projets financés. Il doit être conditionné à l’embauche de docteurs en particulier. L’ANR doit perdre de son importance, sinon disparaître. Les financements qu’elle distribue doivent venir abonder la masse salariale des EPST et soutenir l’emploi scientifique pérenne, ainsi que leurs crédits de fonctionnement, lesquels seront attribués aux UMR en fonction de l’évaluation de leur activité et de la politique scientifique de leurs établissements de tutelle. Le CNRS et les organismes publics de recherche doivent constituer les opérateurs centraux de recherche, en collaboration étroite avec les universités, et cette collaboration doit passer d’abord et avant tout par les UMR. Les IDEX doivent disparaître et d’autres manières d’élaborer les politiques de site et de les mettre en cohérence au plan national doivent être mises en place [...]".

Bon, au lieu d'énumérer, on dit simplement qu'il faut revenir sur l'ensemble de l'"oeuvre" du quinquennat précédent, non ?
Cela dit, ce serait si beau...
(Ajoutons la LRU tant qu'on y est).

Barèges, j'ai l'impression qu'une telle revendication, si légitime en soi, ne verra pas le jour et que même formulée ab imo pectore n'aboutira pas.

D'ici deux-trois ans, quand toutes les facs autonomes seront sous tutelle, peut-être que la question se posera

Et résoudra toutes les autres : on fermera trois établissements sur quatre, on reversera dans le secondaire les mcf en surnombre pour pallier la pénurie de profs, on organisera un retour à la terre pour les chercheurs non enseignants, et vogue la galère.

condorcet a écrit:Barèges, j'ai l'impression qu'une telle revendication, si légitime en soi, ne verra pas le jour et que même formulée ab imo pectore n'aboutira pas.

Malheureusement je crains que vous n´ayez, une fois de plus, complètement raison...

barèges a écrit:

Et résoudra toutes les autres : on fermera trois établissements sur quatre, on reversera dans le secondaire les mcf en surnombre pour pallier la pénurie de profs, on organisera un retour à la terre pour les chercheurs non enseignants, et vogue la galère.

(Alberto79, c'est de la politique-fiction à la petite semaine, hein... Mais vu le chemin que ça prend...)

barèges a écrit:(Alberto79, c'est de la politique-fiction à la petite semaine, hein... Mais vu le chemin que ça prend...)

Je sais barèges, je sais, j´espère au moins que vous vous trompez cette fois-ci…

on reversera dans le secondaire les mcf en surnombre pour pallier la pénurie de profs

Ce serait illégal : les MCF, comme les IA-IPR, ne sont plus profs. Il leur faudrait (re)passer les concours.

Je suis à peu près sûre que le retour à la terre des chercheurs serait illégal aussi.
Je penserai à mettre de gros smileys quand je plaisante...
Ceci dit, dans le cas où une politique délirante en contexte économique cataclysmique mènerait à se poser ce genre de questions, je suppose qu'il pourrait y avoir des dispenses de beaucoup d'épreuves, comme le CAPES donné cette année à des candidats admissibles à l'agreg.

John a écrit:

on reversera dans le secondaire les mcf en surnombre pour pallier la pénurie de profs

Ce serait illégal : les MCF, comme les IA-IPR, ne sont plus profs. Il leur faudrait (re)passer les concours.

Beaucoup n´ont jamais été profs de secondaire…Par contre je connais un ou deux MCF détachés en CPGE. J´imagine qu´en secondaire il y en a quelques-uns aussi mais toujours en détachement.

Les mesures de rigueur toucheront-elles les universités ?

Il semble que la recherche et l’enseignement supérieur ne vont pas être exclus des mesures de rigueur du gouvernement. Les budgets de fonctionnement pourraient baisser de 7% en 2013. Par ailleurs, il n’est pas impossible qu’il y ait un gel partiel des recrutements, à hauteur de 2,5 % (comme tous les autres secteurs, hormis la justice, la police et l’éducation nationale). Du jamais vu depuis bien longtemps pour le secteur de l’ESR [...]

Cf. http://rachelgliese.wordpress.com/2012/09/12/les-mesures-de-rigueur-toucheront-elles-les-universites/

Et vive la résorption de l'emploi précaire dans l'ESR quand même !
En choisissant la rigueur, le gouvernement reproduit les fautes économiques et morales de ses prédécesseurs et joue le jeu de l'Allemagne (celui où l'on scie la branche sur laquelle on est assis). Minable, vraiment : je n'en attendais pas moins de cette majorité mais là

condorcet a écrit:Et vive la résorption de l'emploi précaire dans l'ESR quand même !
En choisissant la rigueur, le gouvernement reproduit les fautes économiques et morales de ses prédécesseurs et joue le jeu de l'Allemagne (celui où l'on scie la branche sur laquelle on est assis). Minable, vraiment : je n'en attendais pas moins de cette majorité mais là

Je croyais que quand on parlait des trois secteurs prioritaires: l´éducation, l´intérieur et la justice, on incluait l´enseignement supérieur et la recherche dans le premier secteur. Si c´est le cas il y aura non seulement les remplacements normaux mais quelques postes en plus. Si ce n´est pas le cas il y aura moins de postes que pendant la période de Sarkozy car ses mesures de RGPP n´ont pas affecté le ESR.

condorcet a écrit:Et vive la résorption de l'emploi précaire dans l'ESR quand même !

C'est de la résorption par le vide : suppressions des postes concernés, donc moins de précaires !

Les contributions aux Assises sont de leur côté d´une naïveté surprenante. Par exemple, la confédération de Jeunes Chercheurs propose un contrat d´Ater docteur avec une charge d´enseignement de 64 heures d´équivalent TD (le tiers qu´un MCF ou PR), payé à l´INM de 552 (beaucoup plus qu´un MCF de l´échelon 2) et l´autorisation de cumul d´activité et le SAGES-SIES « Intégrer toutes les composantes de l'excellence en matière d'enseignement dans l'évaluation et la promotion des enseignants et enseignants-chercheurs concernés, notamment les publications pédagogiques et les enseignements extérieurs à leur établissement d'affectation. » quand tout le monde sait que l´un des problèmes de l´ESR c´est le nombre de collègues qui font des heures sup dans des institutions extérieures (publiques ou privées) délaissant ainsi leurs obligations de recherche. Pour l´instant la seule contribution qui m´a semblé un peu intéressante est celle du SNESUP puisque c´est la seule à parler de la nécessaire revalorisation salariale des enseignants-chercheurs.

Vid. http://www.assises-esr.fr/les-thematiques/donner-une-nouvelle-ambition-pour-la-recherche (en bas de la page à droite)

barèges a écrit:

condorcet a écrit:Et vive la résorption de l'emploi précaire dans l'ESR quand même !

C'est de la résorption par le vide : suppressions des postes concernés, donc moins de précaires !

J'en ai bien l'impression (ou comment l'expression "crever en silence" revêt une réalité certaine). Vive la lutte contre le chômage quand même !
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article5684

SLR (Sauvons la Recherche) a reçu une invitation aux Assises.
L'association en explique succintement le déroulement sur son site : http://sauvonslarecherche.fr/spip.php?article3747

alberto79 a écrit:

condorcet a écrit:Et vive la résorption de l'emploi précaire dans l'ESR quand même !
En choisissant la rigueur, le gouvernement reproduit les fautes économiques et morales de ses prédécesseurs et joue le jeu de l'Allemagne (celui où l'on scie la branche sur laquelle on est assis). Minable, vraiment : je n'en attendais pas moins de cette majorité mais là

Je croyais que quand on parlait des trois secteurs prioritaires: l´éducation, l´intérieur et la justice, on incluait l´enseignement supérieur et la recherche dans le premier secteur. Si c´est le cas il y aura non seulement les remplacements normaux mais quelques postes en plus. Si ce n´est pas le cas il y aura moins de postes que pendant la période de Sarkozy car ses mesures de RGPP n´ont pas affecté le ESR.

5000 emplois supplémentaires avaient été promis à l'ESR.
Pour rire (jaune), voici le discours d'un certain François Hollande, alors premier secrétaire du Parti socialiste, aux Etats Généraux de la Recherche en 2004 : http://sauvonslarecherche.fr/sites/sauvonslarecherche.fr/IMG/pdf/Discours_Francois_Hollande_EGR_2004.pdf

Les contributions aux Assises commencent à être publiées : http://www.assises-esr.fr/toute-l-actualite/plus-de-50-auditions-deja-menees

Et entretemps Le Monde n´a rien de mieux à faire que donner de la publicité à un opuscule de quelqu´un qui veut supprimer le CNU, rien de moins. Heureusement la journaliste se ridiculise elle-même en montrant qu´elle ignore pratiquement tout sur le CNU et ses fonctions.

Cf. http://enseignementsup.blog.lemonde.fr/2012/09/20/le-conseil-national-des-universites-linstance-a-abattre/

Une note de synthèse sur les premières auditions.
http://www.assises-esr.fr/var/assises/storage/fckeditor/File/actus/20120920-note-synthese-auditions-territoriales.pdf

Mardi 2 octobre : 1ère session des assises territoriales de l'enseignement supérieur à Paris autour des questions de gouvernance.