Le français en premiere scientifique : "Madame ça m'aura servi à quoi d'avoir fait des lectures analytiques quand je serai ingénieur système?"

archeboc a écrit:

zeb a écrit:

archeboc a écrit:

Lilith05 a écrit: "Madame ça m'aura servi à quoi d'avoir fait des lectures analytiques quand je serai ingénieur système?"

Peut-être à ne pas rester ingénieur système pendant 40 ans ? Si tu veux évoluer, passer des papiers dans la presse professionnels, encadrer des stagiaires, comprendre les enjeux d'une réforme, d'une nouvelle norme, participer ou dépouiller un appel d'offre, il faut savoir lire. Et pas seulement le B.A.BA, mais les implicites et les sous-entendus, et derrière les mots la façon dont une pensée se construit. La lecture analytique, c'est la pointe de l'intelligence humaine.

Mouais, quand l'exagération, discrédite ... Tu es marseillais, toi.

En quelque sorte : je ne sais pas ce qu'est la lecture analytique. Si c'est effectivement la même chose que le commentaire de texte d'il y a vingt ans, alors c'est l'exercice le plus intelligent (ou disons : le plus subtile) que l'on puisse faire faire à un lycéen.

Oui. C'est pour cela qu'ils d'ailleurs...

zeb a écrit:

archeboc a écrit:

Lilith05 a écrit: "Madame ça m'aura servi à quoi d'avoir fait des lectures analytiques quand je serai ingénieur système?"

Peut-être à ne pas rester ingénieur système pendant 40 ans ? Si tu veux évoluer, passer des papiers dans la presse professionnels, encadrer des stagiaires, comprendre les enjeux d'une réforme, d'une nouvelle norme, participer ou dépouiller un appel d'offre, il faut savoir lire. Et pas seulement le B.A.BA, mais les implicites et les sous-entendus, et derrière les mots la façon dont une pensée se construit. La lecture analytique, c'est la pointe de l'intelligence humaine.

Mouais, quand l'exagération, discrédite ... Tu es marseillais, toi.

Non, je suis plutôt d'accord avec Archeboc : ingénieur système, c'est ronflant mais ce n'est quand même pas un métier de folie aujourd'hui.
Les plus basiques resteront exécutants toute leur vie.
Ceux qui voudront grimper devront en effet maîtriser autre chose que les adresses IP...

Pour ma part, j'ai passé les concours en 1995 : j'ai été admissible à Centrale et Supelec en n'ayant la moyenne qu'en français et anglais. Je peux donc dire que ces disciplines avaient une réelle importance à l'époque.
Je ne sais pas trop aujourd'hui.

Mais ca lui servira à être ingénieur système. Sait-il combien de temps doit passer un ingénieur système à lire bien et vite pour se tenir à jour ?

Je leur répondrais la même chose qu'à mes élèves:

"Il n'y a pas que le travail dans la vie!"

Un bon scientifique est avant tout un bon littéraire ... Que ce soit en français ou en langue (anglais ou allemand) ... ses publications/rapport/n'importe quoi à l'écrit se feront pas tous seuls !

ou sinon, à coucher avec des profs de lettres ca-non


(mais ça, c'est mon am' qui le dit! )

Clarianz a écrit:ou sinon, à coucher avec des profs de lettres ca-non


(mais ça, c'est mon am' qui le dit! )

Il est clair que pour cela, il faut être rompu à démêler des sacs de noeuds plus complexes que des réseaux informatiques.

J'ai toujours expliqué à mes futurs techniciens que leurs compétences techniques leur permettraient de se faire embaucher mais qu'ensuite pour évoluer, devenir chef, passer au commercial, etc. leur compétences en français écrit et parlé seraient déterminante.

Les niveaux des taupins dans les disciplines scientifiques sont suffisamment disparates pour faire la différence à n'importe quel concours... bon, peut-être à part pour les 50 premières places à l'X.

Par contre, les qualités de rigueur requises pour construire une démonstration en maths ou une copie de français sont les mêmes : je n'ai jamais vu d'étudiant très bon en maths qui ne maîtrise pas les finesses de la langue. Y compris parmi les chinois.

Ca aura été l'occasion de découvrir des textes littéraires. La littérature est présente partout où sont les hommes et les hommes ne souffrent jamais d'avoir appris ou découvert des choses qui ne leur servent à rien.
Et le foot ?
Et les échecs ?
Et les soirées entre copains ?
Pourquoi toujours ramener l'école à de l'utile ?

Igniatius a écrit:

Clarianz a écrit:ou sinon, à coucher avec des profs de lettres ca-non


(mais ça, c'est mon am' qui le dit! )

Il est clair que pour cela, il faut être rompu à démêler des sacs de noeuds plus complexes que des réseaux informatiques.

Ça sent le vécu.

Filnydar a écrit: Les niveaux des taupins dans les disciplines scientifiques sont suffisamment disparates pour faire la différence à n'importe quel concours... bon, peut-être à part pour les 50 premières places à l'X.

Faux. C'est exactement l'inverse. Dans les 50 premières places à l'X, les notes scientifiques sont très dispersées. Un point en plus en français n'apporte pas un gain de classement considérable.

Plus bas dans le classement il y a un niveau où les notes sont peu dispersées. Sur un point d'amplitude, il y a beaucoup de candidats classés. Le concours très sélectif (ENS), c'est celui dont la barre d'admission tombe bien avant ce ventre mou. Le concours sélectif (Polytechnique), c'est celui dont la barre d'admission tombe dans le haut du ventre mou. Et dans cette zone-là, la bonne note sur un petit coefficient permet de jouer l'admission.

Ce sujet me rappelle un autre sujet récent sur les propos d'un certain Anelka, dont je ne me souviens plus la spécialité...

Lilith05 a écrit: "Madame ça m'aura servi à quoi d'avoir fait des lectures analytiques quand je serai ingénieur système?"

A comprendre ce que tu lis, ne serait-ce que dans le journal.
A savoir écrire un compte-rendu intelligible.
A ne pas passer pour un blaireau dans les dîners en ville.

:malmaisbien:

grandesvacances a écrit:
A ne pas passer pour un blaireau dans les dîners en ville.

Ca en revanche, je ne le dirais pas. Je pense au contraire que pour beaucoup de dîners en ville mieux vaut ne pas montrer sa culture littéraire au risque de passer pour bizarre, voire fat. Sauf si on a épousé un prof et que le dîner est avec ses collègues

à savoir conjuguer au futur antérieur, ce qu'il a fait à merveille...

Mon conjoint est ingénieur et il passe le plus clair de sa journée à lire et à écrire. Certains courriers stratégiques lui demandent beaucoup de temps et de finesse, au point qu'il me dit qu'il aurait mieux fait de passer une agreg de lettres ! Il ne cesse de répéter à ses jeunes ingénieurs d'améliorer leurs écrits, certains potassent à nouveau leur Bescherelle, parce qu'il leur a expliqué qu'ils n'évolueraient pas dans l'entreprise (ou très peu) en ne maîtrisant pas correctement le français...Je bois du petit-lait quand j'entends ça. J'ai aussi lu dans la presse des propos édifiants tenus par des DRH sur la certification Voltaire : les grandes entreprises industrielles françaises commencent à réclamer des garanties !

Sauf que tout ce que vous dites, qui est très juste hein!, les élèves l'ignorent... la question n'est pas les lectures analytiques servent à quoi pour devenir ingénieur, dans la forme (raisonnement, qualité d'écriture etc...) mais dans le fond (tout ce que je met dedans...)
J'ai la même question chaque semaine... avec des 4eme! Mr, ca sert à quoi LA SVT... parce que ça me servira jamais!! (déjà Grrrr ils ont jamais compris qu'il y avait un S à scienceS ) Je leur dit que je ne cherche pas dans l'absolu qu'ils deviennent des passionnés de géophysique ou géochimie... mais qu'ils savent me montrer qu'ils peuvent être capable de réfléchir sur un sujet quel qu'il soit: prendre une info, mettre en relation des infos (Ca veut diiiire quoiiiiiiiii mr??) démontrer, avoir de la rigueur... ce qui leur servira de partout dans plein de situation. Mais qu'il faut un fond pour travailler la forme et que le fond nous est imposé par le programme. (j'ai des 3eme qui m'ont dit ouvertement: on peut pas faire autre chose que le programme parce que pffff.. mais qui produisent des écrit avec une bonne qualité d'analyse, de démarche d'expres​sion(oui oui!!) )

iphigénie a écrit:tu les as passés quand?

Il n'y a pas si longtemps

En 2005

iphigénie a écrit:

roxanne a écrit:Et tu leur rappelles qu'avant d'être ingénieur, il faut passer par les concours dans lesquels la séléction se fait souvent par l'épreuve de lettres.Ils ont des ambitions, qu'ils les assument.

Tout à fait entre nous, ça c'est effectivement ce qu'on dit pour nous donner du courage.
Mais concrètement, ce n'est plus vrai du tout. Les niveaux en sciences et les coefficients font que les disciplines littéraires sont très négligées par les taupins et sans que ça leur porte gros préjudice...Il y a même de plus en plus d' étudiants étrangers, par exemple asiatiques, extrêmement brillants en sciences qui réussissent sans parler très bien le français...Et une fois en école d'ingénieur (à part quelques spécificités) on ne leur demande pas grand chose en français - et, d'ailleurs, même certains enseignants , euh comment dire... il leur arrive de glisser dans leurs cours.... quelques coquilles...

Tout-à-fait ! Honnêtement le français à ce niveau, beaucoup d'élèves s'en fichent. De toute façon ils ont bien assez de choses à apprendre en math en prépa ... j'avais été estomaquée de voir ce qu'ils devaient ingurgiter à ce niveau chaque semaine .. alors à l'échelle d'une année.
Autant dire que le français, ils y vont tous en dilettantes, et doivent leur réussite dans cette matière à leurs acquis antérieurs, ou à ce qu'ils ont retenu en cours pendant l'année. De toute façon, comme disait quelqu'un précédemment, des vraiment bons en math en général sont bons partout y compris en français. Ils réviseront cette matière comme les autres au moment des concours et arriveront à avoir ce qu'ils souhaitent.
Après, il y a ingénieur et ingénieur : maintenant peut devenir ingénieur tout le monde et n'importe qui, il y a des prépas intégrés, des écoles d'ingénieurs pas trop sélectives etc. La difficulté n'est pas d'avoir le titre mais de trouver du taf ensuite !

MrCailloux a écrit:Sauf que tout ce que vous dites, qui est très juste hein!, les élèves l'ignorent... la question n'est pas les lectures analytiques servent à quoi pour devenir ingénieur, dans la forme (raisonnement, qualité d'écriture etc...) mais dans le fond (tout ce que je met dedans...)
J'ai la même question chaque semaine... avec des 4eme! Mr, ca sert à quoi LA SVT... parce que ça me servira jamais!! (déjà Grrrr ils ont jamais compris qu'il y avait un S à scienceS ) Je leur dit que je ne cherche pas dans l'absolu qu'ils deviennent des passionnés de géophysique ou géochimie... mais qu'ils savent me montrer qu'ils peuvent être capable de réfléchir sur un sujet quel qu'il soit: prendre une info, mettre en relation des infos (Ca veut diiiire quoiiiiiiiii mr??) démontrer, avoir de la rigueur... ce qui leur servira de partout dans plein de situation. Mais qu'il faut un fond pour travailler la forme et que le fond nous est imposé par le programme. (j'ai des 3eme qui m'ont dit ouvertement: on peut pas faire autre chose que le programme parce que pffff.. mais qui produisent des écrit avec une bonne qualité d'analyse, de démarche d'expres​sion(oui oui!!) )

Moi je leur dis que cela fait partie de la culture générale, qu'il y a des choses à connaître à l'âge adulte et que ces différentes matières et ce qu'on y apprend contribuent à fonder ce savoir. Après, ceci dit, chacun voir midi à sa porte et ils pensent ce qu'ils ont à penser au final.

A quoi ça sert les maths dans la vie?
Ma réponse:" si ta seule ambition est d'acheter une baguette, de faire du repassage et de laver les sols, à rien du tout!" (pour les filles comme pour les garçons)

Bof ...
Dans le même genre, "Si ta seule ambition est de devenir prof de français, ça ne sert à rien non plus " dans l'absolu :sorciere:
Après, des personnels d'entretien ou qui font des soins aux personnes il en faut aussi.

A Tuin a écrit:Bof ...
Dans le même genre, "Si ta seule ambition est de devenir prof de français, ça ne sert à rien non plus " dans l'absolu
Après, des personnels d'entretien ou qui font des soins aux personnes il en faut aussi.

Et pour ceux là le français tel qu'il est enseigné ne sert à rien non plus!

Non mais dans l'idée, les élèves de maintenant qui posent la question, je trouve qu'il n'y a rien à justifier autrement que par l'aspect culture G, et l'importance de l'orthographe/syntaxe dès lors qu'on est amené à communiquer pour son emploi quel que soit le domaine.
De toute façon à partir du moment où ils posent la question, peu importera la réponse, tu prêches pour des convaincus (que ça ne sert à rien).

Je suis à la fois surpris, triste et atterré de voir que chacun cherche à répondre à la question, alors que la seule réponse valable est "ça ne sert à rien, c'est pour ça, justement, que c'est important". Si nous plaçons l'enseignement sur le terrain de l'utilité, nous pouvons fermer la boutique. Un métier, ce sont la plupart du temps quelques gestes répétitifs...