Un professeur a été suspendu une journée pour avoir montré un film d'horreur à des 6e.

Enfin bon, Saw, j'ai eu du mal... alors des 6ème...

thrasybule a écrit:Le problème n'est pas tant le contenu objectif des scènes que la manière la fiction construit son rapport au spectateur et la valeur artistique de l'oeuvre.

:shock: Vache, je dois être fatiguée, j'ai beau lire et relire ta phrase, j'ai l'impression qu'elle a une tête, mais pas de queue ...

La valeur artistique de "The saw" ? Discutable, à mon avis, même si je ne suis pas critique cinématographique. J'ai été sensible aux choix de cadrage, de lumière, avec une mention spéciale pour le chef décorateur : la salle de bains ressemble furieusement à certains lieux d'aisance que nous avons tous été forcés de fréquenter dans des situations d'urgence :lol:

La fiction construit-elle son rapport au spectateur? :shock: Je pense au contraire que c'est au spectateur de "construire son rapport" (beurk, cette formulation me hérisse le poil, mais bon ...) à l'œuvre, en fonction de ses goûts, de ses expériences, de sa personnalité et de sa maturité.

Et comme le rappelle justement Ignatius, " Ce film [..] c'est le reflet de l'époque et de sa télé-réalité."
A mon avis, des enfants de cet âge n'ont pas le recul nécessaire pour comprendre qu'il s'agit bien d'une œuvre de fiction, et non pas de la réalité.

Musa, c'est pour cela que je suis tout à fait d'accord avec toi : je serais furieuse que mes enfants soient exposés à ces images, surtout dans un cadre scolaire.

Thrasybule, te souviens-tu pourquoi le visionnage de 'The Shining' a provoqué une levée de boucliers ?

Edit = Précision sur le titre du film cité précédemment par Thrasybule

Victor n'est pas là ?

:lol:

Je laisse de côté ta critique éclairante de Shining qui ressemble à un rapport de clerc de notaire, mais nul n'entre ici s'il n'est géomètre.
Si tu ne comprends pas comment une oeuvre, quelle qu'elle soit, mobilise le regard de celui qui la découvre, et oriente son rapport, affectif, moral, existentiel à l'oeuvre, c'est grave... Je te conseille de voir les films de Haneke pour un début.

Ronin a écrit:Victor n'est pas là ?

Celui-qui-a-étudié-Bourbaki-en-Sixième n'est jamais pas là. Et Il est toujours très loin de nous. En même temps. Car tel est Son esprit. A la fois omniprésent et inatteignable.

Ph'nglui mglw'nafh Victor R'lyeh wgah'nagl fhtagn.

D'ailleurs, la scène de la salle de bains, est-ce une allusion à Shining ou Saw? Mystère...

J'ai montré Sleepy Hollow à des 4e, sans avoir trop fait attention, et c'est un peu trop violent mais certains garçons étaient ravis.

Un de mes amis anglais a montré Le bonheur est dans le pré dans sa prep school privée très chic (élèves de 8 à 13 ans): la scène où Mitchell entreprend Sabine Azéma à l'arrière d'une camionnette a eu beaucoup de succès, et mon ami a fini en pleurs dans le bureau du proviseur pour présenter sa démission (refusée). Il s'agissait d'un "club cinéma français", pas d'un cours, et il n'avait pas vu le film avant, grossière erreur!

Hallucinant ce qu'osent certains collègues !
Et vu que toute info comme ça fait immédiatement le buzz, on a une fois de plus l'air malins de passer ce genre de films à cette période là à des 6èmes.

Vivement qu'il soit interdit de passer des films sans rapport direct avec l'éducation dans les établissements scolaires.

Spoiler:

Caspar Goodwood a écrit:J'ai montré Sleepy Hollow à des 4e, sans avoir trop fait attention, et c'est un peu trop violent

+ 1
Ce n'est pas aux enseignants de faire découvrir ce genre de films aux élèves.

thrasybule a écrit:Je laisse de côté ta critique éclairante de Shining qui ressemble à un rapport de clerc de notaire, mais nul n'entre ici s'il n'est géomètre.
Si tu ne comprends pas comment une oeuvre, quelle qu'elle soit, mobilise le regard de celui qui la découvre, et oriente son rapport, affectif, moral, existentiel à l'oeuvre, c'est grave... Je te conseille de voir les films de Haneke pour un début.

:shock: Je suis désolée, mais pour moi, une œuvre est, et reste avant tout, une production artistique, pensée, organisée, construite, architecturée par un créateur. Les motivations de celui-ci, les effets qu'il veut produire sur son public (ce qu'il veut lui faire découvrir, sentir, la façon dont il veut orienter son état émotionnel, affectif, voire moral) sont avant tout des motivations et des choix personnels. C'est lui qui oriente le regard.
'The shining' de Kubrick est pour moi un chef d'œuvre, qui porte la patte de son créateur. Qui se souvient de la version télévisée, scénarisée et produite par Steven Spielberg 17 ans plus tard?

Pour moi, une création ne peut avoir de qualités intrinsèques universelles. Sa seule qualité est d'exister. La façon dont elle est reçue, perçue, ressentie dépend à la fois du génie de son créateur, et de celui qui la reçoit. Certains vont s'extasier devant les œuvres en boîte de Piero Manzoni, d'autres vont payer une fortune l'étron pondu par Cloaca, bien malin celui qui pourra démonter les ressorts de l'émotion artistique .

Confondre œuvre et 'travail artistique', pour moi, ça c'est grave :lol:

Maintenant je le répète, montrer un film tel que 'the saw' à une classe de gamins de 6ème, c'est effarant ! Ce jeune public n'a pas la maturité suffisante, ni le recul, pour supporter un flot d'images hyper réalistes, violentes, dérangeantes, malsaines et perturbantes.

Ah non, laissez Merde d'artiste et Cloaca hors de ce débat! :lol:

Je n'ai pas vu le film dont il est question mais
1) le 10 juin me paraît bien précoce pour ce genre d'activités récréatives
2) puisque le film a été proposé par un élève, il suffisait au prof, même s'il ne le connaissait pas ( le film, hein !), d'en interrompre le visionnage à la première image scabreuse : bon, assez rigolé, maintenant on fait des exercices !

Donc une belle boulette.

Je ne crois pas que c'est recréant l'enfer des dvdthèques que l'instruction progressera. Encore une fois, la violence et la représentation de la violence, ce n'est pas la même chose.
Je précise, bis repetita etc..., que montrer Saw à des sixèmes, c'est irresponsable et débile. On va pas lapider le collègue non plus!

Marcelle, mes plus plates excuses :lol: En plus, j'adore les créations, toutes les créations de Wim Delvoye !

Fesseur Pro a écrit:

Caspar Goodwood a écrit:J'ai montré Sleepy Hollow à des 4e, sans avoir trop fait attention, et c'est un peu trop violent

+ 1
Ce n'est pas aux enseignants de faire découvrir ce genre de films aux élèves.

Ah bon ??? :shock:

Dans le cadre d'un travail sur la littérature fantastique, un tel film peut avoir sa place. Il m'est arrivé de travailler sur Ring en quatrième, en complément de l'étude de La Vénus d'Ille, et cela avait été plutôt concluant.

JPhMM a écrit: Ph'nglui mglw'nafh Victor R'lyeh wgah'nagl fhtagn.

thrasybule a écrit: On va pas lapider le collègue non plus!

On va déjà commencer par le priver de télé Ce sera un bon début ! :lol:

Syria Forel a écrit:

thrasybule a écrit:Je laisse de côté ta critique éclairante de Shining qui ressemble à un rapport de clerc de notaire, mais nul n'entre ici s'il n'est géomètre.
Si tu ne comprends pas comment une oeuvre, quelle qu'elle soit, mobilise le regard de celui qui la découvre, et oriente son rapport, affectif, moral, existentiel à l'oeuvre, c'est grave... Je te conseille de voir les films de Haneke pour un début.

:shock: Je suis désolée, mais pour moi, une œuvre est, et reste avant tout, une production artistique, pensée, organisée, construite, architecturée par un créateur. Les motivations de celui-ci, les effets qu'il veut produire sur son public (ce qu'il veut lui faire découvrir, sentir, la façon dont il veut orienter son état émotionnel, affectif, voire moral) sont avant tout des motivations et des choix personnels. C'est lui qui oriente le regard.
'The shining' de Kubrick est pour moi un chef d'œuvre, qui porte la patte de son créateur. Qui se souvient de la version télévisée, scénarisée et produite par Steven Spielberg 17 ans plus tard?

Pour moi, une création ne peut avoir de qualités intrinsèques universelles. Sa seule qualité est d'exister. La façon dont elle est reçue, perçue, ressentie dépend à la fois du génie de son créateur, et de celui qui la reçoit. Certains vont s'extasier devant les œuvres en boîte de Piero Manzoni, d'autres vont payer une fortune l'étron pondu par Cloaca, bien malin celui qui pourra démonter les ressorts de l'émotion artistique .

Confondre œuvre et 'travail artistique', pour moi, ça c'est grave :lol:

Maintenant je le répète, montrer un film tel que 'the saw' à une classe de gamins de 6ème, c'est effarant ! Ce jeune public n'a pas la maturité suffisante, ni le recul, pour supporter un flot d'images hyper réalistes, violentes, dérangeantes, malsaines et perturbantes.

On ne se comprend pas mais ce n'est pas grave. J'expliquais comment l'oeuvre orientait le regard et non l'auteur. Eternelle confusion mais révélatrice de ton rapport daté à la création artitstique, d'un charme bourgeois délicieusement suranné.

Ce prof est peut être à l'origine de ce tumblr : http://fuckyeahimateacher.tumblr.com/post/49284476923/quand-je-dis-aux-eleves-quils-peuvent-commencer

Je vais vous faire une confession: il parait que quand je fais mon sourire fourbe, je ressemble au méchant de Saw (dixit un...5ème!)

thrasybule a écrit:D'ailleurs, la scène de la salle de bains, est-ce une allusion à Shining ou Saw? Mystère...

En tout cas, dans Shining, il y a un ours
Et ça interroge bien mon rapport au réel et à la fiction toussa :lol:

Syria Forel a écrit:

thrasybule a écrit:Je laisse de côté ta critique éclairante de Shining qui ressemble à un rapport de clerc de notaire, mais nul n'entre ici s'il n'est géomètre.
Si tu ne comprends pas comment une oeuvre, quelle qu'elle soit, mobilise le regard de celui qui la découvre, et oriente son rapport, affectif, moral, existentiel à l'oeuvre, c'est grave... Je te conseille de voir les films de Haneke pour un début.

:shock: Je suis désolée, mais pour moi, une œuvre est, et reste avant tout, une production artistique, pensée, organisée, construite, architecturée par un créateur. Les motivations de celui-ci, les effets qu'il veut produire sur son public (ce qu'il veut lui faire découvrir, sentir, la façon dont il veut orienter son état émotionnel, affectif, voire moral) sont avant tout des motivations et des choix personnels. C'est lui qui oriente le regard.

Mon dieu ? On en est encore à ce que l'auteur veut dire ? Et nous on fait rien, on dort ? Et lui, conscient de tout, il dirige tout ? Mais quel homme ! :lol:

thrasybule a écrit:
On ne se comprend pas mais ce n'est pas grave. J'expliquais comment l'oeuvre orientait le regard et non l'auteur. Eternelle confusion mais révélatrice de ton rapport daté à la création artitstique, d'un charme bourgeois délicieusement suranné.

:lol: LOL! Ne te moque pas, j'ai été nourrie aux mamelles du Nouveau Roman et de la Nouvelle Vague.

Je ne vais pas te suivre sur la pente savonneuse des remarques assassines et inutilement blessantes. Encore que ... Mieux vaut avoir un rapport daté à la création artistique, qu'aucun rapport du tout.
Honnêtement, je trouve horripilantes les expressions comme 'construire un rapport à' ... Dans la bouche de spécialistes, ça passe, et encore ...

@ Cripure = On est prié de lire tout, jusqu'au bout, sinon [le fouet] " La façon dont elle est reçue, perçue, ressentie dépend [..] de celui qui la reçoit. Certains vont s'extasier devant les œuvres en boîte de Piero Manzoni, d'autres vont payer une fortune l'étron pondu par Cloaca, bien malin celui qui pourra démonter les ressorts de l'émotion artistique".

Je ne me souvenais plus de la scène de l'ours !

Spoiler: