[Latinistes] Un message inutile juste pour exprimer mon ras le bol!

J'ai un groupe de latinistes que je trouve particulièrement pénible!
Ils n'apprennent RIEN!
Depuis le début de l'année, je m'échine à leur faire apprendre les déclinaisons; j'ai fait des révisions sur les cas, sur les fonctions françaises, tout cela en vain! Les exercices de grammaire; ils attendent que les deux élèves corrects donnent les réponses; lorsqu'on étudie des textes c'est pareil; les cours , ils les apprennent pour les interrogations et les oublient aussi sec; les recherches en salle informatique, ils jouent à créer un joli fond et laissent le contenu vide! J'ai deux mois de retard par rapport à ce que j'ai fait l'an passé!
" madame, on peut pas regarder un film?"
" madame, on peut pas faire de la civilisation?" ( mais évidemment sans aucun travail de leur part)
"Madame, ma cousine sa prof lui apprend le latin en jouant au trivial pursuit, on peut pas faire pareil?"
et la goutte: d'eau "Madame c'est quoi un cas?"

    

  

Kak a écrit:J'ai un groupe de latinistes que je trouve particulièrement pénible!
Ils n'apprennent RIEN!
Depuis le début de l'année, je m'échine à leur faire apprendre les déclinaisons; j'ai fait des révisions sur les cas, sur les fonctions françaises, tout cela en vain! Les exercices de grammaire; ils attendent que les deux élèves corrects donnent les réponses; lorsqu'on étudie des textes c'est pareil; les cours , ils les apprennent pour les interrogations et les oublient aussi sec; les recherches en salle informatique, ils jouent à créer un joli fond et laissent le contenu vide! J'ai deux mois de retard par rapport à ce que j'ai fait l'an passé!
" madame, on peut pas regarder un film?"
" madame, on peut pas faire de la civilisation?" ( mais évidemment sans aucun travail de leur part)
"Madame, ma cousine sa prof lui apprend le latin en jouant au trivial pursuit, on peut pas faire pareil?"
et la goutte: d'eau "Madame c'est quoi un cas?"
    

Tu réponds: c'est toi!   
Bon sans rire, je peux comprendre ton ras le bol. Ne lâche rien, n'abaisse pas tes exigences pour ces petites feignasses. Bon courage!

Tu as le droit d'avoir un gros ras-le-bol. Ce sont des petits crétins qui ne réalisent pas la chance qui est la leur de pouvoir apprendre le latin.  :flower: 

babette a écrit:

Kak a écrit:J'ai un groupe de latinistes que je trouve particulièrement pénible!
Ils n'apprennent RIEN!
Depuis le début de l'année, je m'échine à leur faire apprendre les déclinaisons; j'ai fait des révisions sur les cas, sur les fonctions françaises, tout cela en vain! Les exercices de grammaire; ils attendent que les deux élèves corrects donnent les réponses; lorsqu'on étudie des textes c'est pareil; les cours , ils les apprennent pour les interrogations et les oublient aussi sec; les recherches en salle informatique, ils jouent à créer un joli fond et laissent le contenu vide! J'ai deux mois de retard par rapport à ce que j'ai fait l'an passé!
" madame, on peut pas regarder un film?"
" madame, on peut pas faire de la civilisation?" ( mais évidemment sans aucun travail de leur part)
"Madame, ma cousine sa prof lui apprend le latin en jouant au trivial pursuit, on peut pas faire pareil?"
et la goutte: d'eau "Madame c'est quoi un cas?"
    

Tu réponds: c'est toi!   

Mouarf

Kak a écrit:J'ai un groupe de latinistes que je trouve particulièrement pénible!
Ils n'apprennent RIEN!
Depuis le début de l'année, je m'échine à leur faire apprendre les déclinaisons; j'ai fait des révisions sur les cas, sur les fonctions françaises, tout cela en vain! Les exercices de grammaire; ils attendent que les deux élèves corrects donnent les réponses; lorsqu'on étudie des textes c'est pareil; les cours , ils les apprennent pour les interrogations et les oublient aussi sec; les recherches en salle informatique, ils jouent à créer un joli fond et laissent le contenu vide! J'ai deux mois de retard par rapport à ce que j'ai fait l'an passé!
" madame, on peut pas regarder un film?"
" madame, on peut pas faire de la civilisation?" ( mais évidemment sans aucun travail de leur part)
"Madame, ma cousine sa prof lui apprend le latin en jouant au trivial pursuit, on peut pas faire pareil?"
et la goutte: d'eau "Madame c'est quoi un cas?"

    

Quant à toi, c'est ton cas qui est normal ... Bienvenue au club.   

Cripure a écrit:

babette a écrit:

Kak a écrit:J'ai un groupe de latinistes que je trouve particulièrement pénible!
Ils n'apprennent RIEN!
Depuis le début de l'année, je m'échine à leur faire apprendre les déclinaisons; j'ai fait des révisions sur les cas, sur les fonctions françaises, tout cela en vain! Les exercices de grammaire; ils attendent que les deux élèves corrects donnent les réponses; lorsqu'on étudie des textes c'est pareil; les cours , ils les apprennent pour les interrogations et les oublient aussi sec; les recherches en salle informatique, ils jouent à créer un joli fond et laissent le contenu vide! J'ai deux mois de retard par rapport à ce que j'ai fait l'an passé!
" madame, on peut pas regarder un film?"
" madame, on peut pas faire de la civilisation?" ( mais évidemment sans aucun travail de leur part)
"Madame, ma cousine sa prof lui apprend le latin en jouant au trivial pursuit, on peut pas faire pareil?"
et la goutte: d'eau "Madame c'est quoi un cas?"
    

Tu réponds: c'est toi!   

Mouarf

Vous me l'ôtez du clavier, tous les deux !

Totale compassion, Kak : j'ai eu exactement les mêmes il y a deux ans...
(sauf pour le coup du Trivial Poursuit en latin   

Spoiler:

)

Oui, ne t'inquiète pas et ne lâche rien. Tu as e droit d'en avoir assez mais aussi le devoir de ne rien lâcher, pour toi-même comme pour eux.

Je ne sais quel profil d'élèves tu as devant toi mais je sais que pour ma part, je n'hésite pas à leur formuler clairement les vrais enjeux du développement de leurs capacités cérébrales pour leur avenir, neurosciences à l'appui. Or, à ce jeu-là, le latin est imbattable (à part par la pratique musicale extra-scolaire). Et ça marche. Mais à nouveau, je ne sais si nous avons les mêmes profils en cours.

Quant à la "concurrence", quand elle est évoquée, bizarrement, les élèves relèvent eux-mêmes les avantages qu'ils ont à être dans leur situation plutôt que dans celle de leurs connaissances plus ou moins lointaines qui leur servent de comparaison...   

En somme, n'aie aucun complexe.  

Dwarf a écrit:Oui, ne t'inquiète pas et ne lâche rien. Tu as e droit d'en avoir assez mais aussi le devoir de ne rien lâcher, pour toi-même comme pour eux.

Je ne sais quel profil d'élèves tu as devant toi mais je sais que pour ma part, je n'hésite pas à leur formuler clairement les vrais enjeux du développement de leurs capacités cérébrales pour leur avenir, neurosciences à l'appui. Or, à ce jeu-là, le latin est imbattable (à part par la pratique musicale extra-scolaire). Et ça marche. Mais à nouveau, je ne sais si nous avons les mêmes profils en cours.

Quant à la "concurrence", quand elle est évoquée, bizarrement, les élèves relèvent eux-mêmes les avantages qu'ils ont à être dans leur situation plutôt que dans celle de leurs connaissances plus ou moins lointaines qui leur servent de comparaison...   

En somme, n'aie aucun complexe.  

Ça m'intéresse, Dwarf : tu aurais des références d'études sur le sujet à me donner ?

henriette a écrit:Totale compassion, Kak : j'ai eu exactement les mêmes il y a deux ans...
(sauf pour le coup du Trivial Poursuit en latin   )

Spoiler:

Les questions portent sur la grammaire.
En gros, c'est sous forme de jeu, et ils voient l'effet immédiat de leur apprentissage, en gagnant des parties.
J'ai vu aussi des rallyes grammaticaux, où une classe prépare les questions pour une autre.

henriette a écrit:
Ça m'intéresse, Dwarf : tu aurais des références d'études sur le sujet à me donner ?

Pas d'ouvrage au format livre en soi que j'aie lu : c'est un thème auquel je m'intéresse depuis une dizaine d'années et j'en ai suivi l'évolution des travaux dans les revues de vulgarisation scientifique type Science&Vie et consorts.

En revanche, il était intéressant de constater que j'en ai trouvé les principes dans une mine d'informations éditée par les défuntes éditions Play Bac (ancienne version, j'entends, puisque rachetées entre temps), éditeur des Incollables. J'en conseillais l'achat à mes élèves du temps de sa disponibilité et en avais même fait acheter des exemplaires à mon CDI tant les conseils qu'il contenait étaient à la fois judicieux, bien organisés sous forme de fiches et fondés sur le plan scientifique tout en l'expliquant aux élèves en des termes clairs et efficaces. Je t'en mets le lien Amazon car on en trouve encore d'occasion mais à un prix qui en reflète l'intérêt.

http://www.amazon.fr/Coach-College-fiches-pratiques-coll%C3%A8ge/dp/2842038436/ref=sr_1_2?ie=UTF8&qid=1389394296&sr=8-2&keywords=coach+college

Merci pour ta réponse et la référence (en effet, de 35 à 78 euros !!).

henriette a écrit:Merci pour ta réponse et la référence (en effet, de 35 à 78 euros !!).

En sachant qu'il se vendait à l'époque... 25€.  

Sinon il existe visiblement, après recherche rapide, d'excellentes sommes scientifiques mais à un prix à la hauteur du sujet et de son contenu.

http://www.amazon.fr/Neurosciences-A-d%C3%A9couverte-du-cerveau/dp/2913996663/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1389401028&sr=8-1&keywords=neurosciences

Et un autre ouvrage moins cher et plus centré sur les neurosciences cognitives. Je pense le commander, du coup.

http://www.amazon.fr/Les-neurosciences-cognitives-Nicole-Fiori-Duharcourt/dp/2200246552/ref=sr_1_4?ie=UTF8&qid=1389401028&sr=8-4&keywords=neurosciences

Et celui-ci sur la plasticité cérébrale plus spécifiquement, j'ai l'impression :

http://www.amazon.fr/Apprendre-avec-neurosciences-Rien-avant/dp/285008946X/ref=sr_1_5?ie=UTF8&qid=1389401028&sr=8-5&keywords=neurosciences

babette a écrit:

Kak a écrit:J'ai un groupe de latinistes que je trouve particulièrement pénible!
Ils n'apprennent RIEN!
Depuis le début de l'année, je m'échine à leur faire apprendre les déclinaisons; j'ai fait des révisions sur les cas, sur les fonctions françaises, tout cela en vain! Les exercices de grammaire; ils attendent que les deux élèves corrects donnent les réponses; lorsqu'on étudie des textes c'est pareil; les cours , ils les apprennent pour les interrogations et les oublient aussi sec; les recherches en salle informatique, ils jouent à créer un joli fond et laissent le contenu vide! J'ai deux mois de retard par rapport à ce que j'ai fait l'an passé!
" madame, on peut pas regarder un film?"
" madame, on peut pas faire de la civilisation?" ( mais évidemment sans aucun travail de leur part)
"Madame, ma cousine sa prof lui apprend le latin en jouant au trivial pursuit, on peut pas faire pareil?"
et la goutte: d'eau "Madame c'est quoi un cas?"
    

Tu réponds: c'est toi!   

j'avais dit ça à un 3e qui m'avait posé la même question, au bout de la 3e année de latin...

Dwarf a écrit:

henriette a écrit:Merci pour ta réponse et la référence (en effet, de 35 à 78 euros !!).

En sachant qu'il se vendait à l'époque... 25€.  

Sinon il existe visiblement, après recherche rapide, d'excellentes sommes scientifiques mais à un prix à la hauteur du sujet et de son contenu.

http://www.amazon.fr/Neurosciences-A-d%C3%A9couverte-du-cerveau/dp/2913996663/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1389401028&sr=8-1&keywords=neurosciences

Et un autre ouvrage moins cher et plus centré sur les neurosciences cognitives. Je pense le commander, du coup.

http://www.amazon.fr/Les-neurosciences-cognitives-Nicole-Fiori-Duharcourt/dp/2200246552/ref=sr_1_4?ie=UTF8&qid=1389401028&sr=8-4&keywords=neurosciences

Et celui-ci sur la plasticité cérébrale plus spécifiquement, j'ai l'impression :

http://www.amazon.fr/Apprendre-avec-neurosciences-Rien-avant/dp/285008946X/ref=sr_1_5?ie=UTF8&qid=1389401028&sr=8-5&keywords=neurosciences

Merci ! Je vais jeter un œil là-dessus.   

Merci pour les références Dwarf, j'allais poser la même question qu'Henriette...

Kak, je ne sais que te dire, sinon bon courage
A ta place, je crois que je leur donnerais de moins en moins de ce qui leur plaît (les "recherches" informatiques où en fait ils ne fichent rien... et de moins en moins de civilisation : de toute façon ils ne retiendront rien, et comme ça prend 20 fois plus de temps à préparer que la grammaire, ce sont des perles aux cochons).

À tout hasard, est-ce que tu as essayé la boîte à mots ? (l'interrogation de vocabulaire en faisant tirer par un élève des mots vus au cours de l'année... en début de cours, avec 1 point par bonne réponse, pour une note d'oral à la fin) Ça permet qu'ils apprennent à force d'entendre les mêmes mots, et de les forcer (un peu) à participer, puisqu'il y a une note.

Kak a écrit:J'ai un groupe de latinistes que je trouve particulièrement pénible!
Ils n'apprennent RIEN!
Depuis le début de l'année, je m'échine à leur faire apprendre les déclinaisons; j'ai fait des révisions sur les cas, sur les fonctions françaises, tout cela en vain! Les exercices de grammaire; ils attendent que les deux élèves corrects donnent les réponses; lorsqu'on étudie des textes c'est pareil; les cours , ils les apprennent pour les interrogations et les oublient aussi sec; les recherches en salle informatique, ils jouent à créer un joli fond et laissent le contenu vide! J'ai deux mois de retard par rapport à ce que j'ai fait l'an passé!
" madame, on peut pas regarder un film?"
" madame, on peut pas faire de la civilisation?" ( mais évidemment sans aucun travail de leur part)
"Madame, ma cousine sa prof lui apprend le latin en jouant au trivial pursuit, on peut pas faire pareil?"
et la goutte: d'eau "Madame c'est quoi un cas?"

    

Sentiment de déjà vu : mes 3ème l'an dernier que je récupérai après une collègue très, hum... coulante on va dire. 16 élèves, 4 qui bossent, les autres qui glandent et réclament des films "ha ben non mon poussin, vous avez déjà vu tous les films possibles sur ce sujet, je vais pas vous passer Gladiator 15 fois, hein, moi j'm'ennuie!". Comme je n'ai rien lâché, à un moment ils ont même tenté de me faire partir avec pétition et plainte des parents. C'est tombé à l'eau aussi vite que c'est parti parce que j'ai pu court-circuiter le truc, mais sérieux, je l'ai très mal pris >< . A la fin la majorité bossait, les autres ne voulaient pas? Bah tant pis bonhomme hein. Ils avaient une interro de grammaire toute les semaines sur les trois premières déclinaisons, le présent et le parfait, le tout au pif. A la fin, ils avaient compris que se bourrer le crâne ne servait à rien et ils ont fini par assimiler et participer, à part deux mollusques.

Du coup, le 3ème trimestre s'est bien passé et finalement ils étaient contents de venir ^^.

Courage en tout cas, ça va passer. Les conseils de Lady C sont très bons (testés et approuvés ), j'ai fait la boite à mots et la boite à conjugaison/ déclinaison l'an dernier, et ça a bien marché (avec mes 4ème).

L'ensemble de ce fil me confirme hélas dans mon opinion de vieux prof fatigué: c'est foutu...     
Au mieux, des stratégies pour survivre:
quelle tristesse pour notre belle matière...
quelle tristesse pour les générations d'enfants à venir....
Que sommes-nous en train de créer? (nous: la société).

Une société consumériste, vide, faite pour la satisfaction immédiate de besoins inutiles, sans réfléchir (surtout pas réfléchir, ouh c'est mal!), et qui surtout se fout de ce qu'il y avait avant, parce que ça ne sert à rien et ça n'apporte pas de fric. Si tu ne veux pas faire Questions pour un Champion, la culture, c'est du flan!

Chuis désolée Iphigénie, étant très désabusée depuis un temps certain, je ne suis pas d'une grande aide . Mais je ne lâche pas le morceau, même si des fois je me demande ce que je vais devenir (cf mon fil sur mes problèmes d'effectifs ><).

Nous en sommes tous là, Herrelis, on continue d'essayer, mais bof...J'ai repris cette année des secondes en latin (mes deux jeunes collègues de LC sont en passe de jeter l'éponge et veulent se reconvertir, l'une en documentation, l'autre en mère au foyer: c'est dire que je ne suis pas la plus découragée des trois...  et étant la seule en service complet, il a donc bien fallu que je m'y recolle, sans désir, après trois ans d'interruption de latin que je croyais définitive....) et je retrouve des élèves d'un niveau effrayant.   mais ce n'est pas le pire: le pire c'est leur "morne incuriosité". Et qui est tout aussi réelle en Anglais ou en Espagnol, en maths ou en français, en histoire ou en physique: la seule chose qui les motive c'est de s'envoyer des sms.("Je m'ennuie grave" "oui, moi aussi ça fait c..""t'as de l'herbe?""à plus""mdr""mate le mec-la fille- sur la photo""oh ouais").

Je vous lis avec intérêt car je suis stagiaire en lettres classiques dans un collège et je suis aussi amère que vous. Sauf que moi, je sors tout juste de l'école, et je me revois à la place de mes élèves, il y a dix ans. Certes, tous les élèves n'étaient pas motivés, mais au moins les cours se déroulaient dans un calme relatif, et ceux qui le voulaient pouvaient bosser, et ils représentaient d'ailleurs plus de la moitié des effectifs.

J'ai l'impression que ces constats désabusés sont partagés par de nombreux enseignants, mais qu'ils se rencontrent majoritairement chez les lettres classiques... Notre statut d'option ?
(puisque, comme me l'ont fait remarquer certains parents en réunion parents-profs, "bah oui mais avec l'option bilangue + l'anglais euro + l'espagnol + le latin... Moi j'ai dit à ma fille que le latin ça passe après tout, même après le poney et la danse classique...   )

Oui, en effet, on souffre de ce statut d'option. Pour certains, ça veut dire que si on ne fait rien, ce n'est pas grave, ce n'est qu'une option, et si on pleure assez fort, on pourra arrêter... parce que c'est une option...

Iphigénie : je constate la même chose que toi, en fait rien ne les motive à part leurs petites histoires, qu'ils m'infligent à coup de chuchotements toute la journée ><... Le reste? Bah on verra bien plus tard, et puis machin, le cousin de truc, il est allé au Lycée avec une moyenne pourrie et pas le brevet, alors pourquoi se casser le popotin? Ils oublient souvent que machin, après une seconde en pointillés à été réorienté et que depuis, comme il n'aime pas la carrosserie (trop physique), il est collé à la maison aux crochets des ses parents.

iphigénie a écrit:Nous en sommes tous là, Herrelis, on continue d'essayer, mais bof...J'ai repris cette année des secondes en latin (mes deux jeunes collègues de LC sont en passe de jeter l'éponge et veulent se reconvertir, l'une en documentation, l'autre en mère au foyer: c'est dire que je ne suis pas la plus découragée des trois...  et étant la seule en service complet, il a donc bien fallu que je m'y recolle, sans désir, après trois ans d'interruption de latin que je croyais définitive....) et je retrouve des élèves d'un niveau effrayant.   mais ce n'est pas le pire: le pire c'est leur "morne incuriosité". Et qui est tout aussi réelle en Anglais ou en Espagnol, en maths ou en français, en histoire ou en physique: la seule chose qui les motive c'est de s'envoyer des sms.("Je m'ennuie grave" "oui, moi aussi ça fait c..""t'as de l'herbe?""à plus""mdr""mate le mec-la fille- sur la photo""oh ouais").

Je suis sans doute un petit plus peu plus jeune en âge , mais du même avis : c'est foutu, même si je me bats par principe (étant dos au mur...   ), et si ça marche avec quelques élèves.  Voici quelques raisons pour dire que c'est la fin, hormis à très petite échelle dans un cercle confidentiel  :

Le latin rame à contre-courant, il est "anti-social" dans une société telle que la nôtre : il touche au passé, qu'on cherche à balayer au nom du "progrès"  (voir aussi les attaques récurrentes contre l'histoire) , il est "inutile", dans le sens où la relation d'employabilité immédiate n'est pas visible ("ça sert à rien, on le parle plus") , il demande quand même du travail régulier  , alors qu'on fait miroiter que toute l'information est à portée de clavier, il n'est pas "fun", et aucun modèle social ne le véhicule (ni les élites auto-proclamées, dans une République de VRP en assurances, ni les histrions du show-biz, du ballon en cuir et autres idoles).  Il est donc génétiquement condamné.

Il est condamné aussi par ceux qui sont à  son chevet ou attendent l'héritage. Au sein de l'institution , tout est fait pour le détruire en sous-main, malgré des discours lénifiants : mise en concurrence avec des matières "utiles", dénigrement de la part d'une partie de la hiérarchie administrative, et souvent de certains collègues, m'étant laissé dire que dans certains établissements, ils tractionnent ferme en amont pour prendre les heures et faire des "projets"  (lesquels sont de moins en moins nombreux à en avoir fait au demeurant, et on l'a vu sur ce forum même...). Passivité extrême des "autorités" , qui pondent des rapports mais sont dans l'inaction la plus totale, quand ce ne sont pas des remèdes "innovants" propres à achever plus vite  le malade.

Sans doute Sansara qu'il y a le statut de l'option, mais chez nous je constate que les professeurs des autres matières (langues, maths etc) sont tout aussi amers que moi en latin: je crains que ce ne soit un problème vraiment générationnel, en dix ans tout a très fortement changé: il y a dix ans chez nous, en latin, c'était top (un ou deux démotivés en seconde mais c'est tout, insignifiant; aujourd'hui c'est 95 % sans motivation aucune sauf bavarder)
Ce n'est donc pas en réalité, le statut de l'option,Herrélis, ni le statut langue morte qui pose problème, c'est le statut:"je dois travailler en m'intéressant un peu à un truc totalement exotique:un travail intellectuel". les profs d'anglais ou pire(    ) d'allemand sont aussi démunis et découragés que nous, je le répète...
Ce que tu dis Leftéris est vrai aussi bien sûr, mais je crois que le problème est encore bien plus grave: en latin on est persuadé que le caractère "passé" de notre enseignement, ses "valeurs" humanistes, sont en désaccord avec la société consumériste: oui, mais c'est le savoir lui même tout entier qui est en train de sombrer comme au plus beau temps de la chute de l'empire romain... Dan sun "certain" sens, le gamin qui pense qu'il vaut mieux pour réussir de tenter une télé réalité qu'un doctorat n'a pas tout à fait tort, en terme de fric ou de célébrité ce qui semble être les deux sommets de l'idéal contemporain.