Les livres qui vous ont marqués, ont changé votre vie

Oui, voilà, ne pas confondre. Des lectures agréables, il y en a plein. Là, je parle d'oeuvres qui ont profondément marqué. Je prends beaucoup de plaisir à lire quelques Mankel durant l'été, c'est léger, c'est bien construit, mais je les oublie presque aussitôt. Ça ne joue pas dans la même catégorie.

Seifer a écrit:Caligula, La Chute de Camus (même son oeuvre en globalité)
Quelqu'un a mentionné Un roi sans divertissement de Giono, j'approuve.
Ubik ou encore le cycle de la fondation.
J'adore Diderot, et à l'inverse je me fais horriblement chier en lisant Rousseau...
Aurélien d'Aragon.
Vian.
Et personne ne l'a mentionné je crois, mais Beckett, pour moi ce type était fabuleux.

Après c'est compliqué de parler d'une oeuvre vraiment marquante. J'ai eu pas mal de lectures agréables, de là à dire qu'elles m'ont marqué....

Bien joué;j'ai vu En Attendant Godot quand j'étais au lycée: j'étais la seule éblouie parmi mes camarades.
Je l'ai étudié in French and in English- une belle et puissante claque à chaque fois.

J'ai joué Antigone d'Anouilh à cette époque également,j'en avais la chair de poule.Sa colère était mienne.

J'aime vous lire sur ce sujet.   
En-dehors des livres qui m'ont marquée pour tout un tas de raisons (LOTR, Pullman, Kamo et l'agence Babel qui m'a tournée ensuite vers Wuthering Heights etc.), les trois qui, à mon sens, à des âges différents, m'ont durablement influencée (la poésie ne me vient pas spontanément) :
- Ender's Game d'Orson Scott Card. J'en ai longuement discuté avec des gens qui ont apprécié ce livre mais moi, j'ai aimé Ender du plus profond de mes 13 ans - aimé comme un petit frère, j'ai eu peur de ce qu'il était capable de faire mais je l'ai pardonné...et oui, j'ai vraiment vécu ce livre en termes d'amour et de pardon.   Et je n'ai jamais pu expliquer pourquoi. C'a été mon 1er livre lu en anglais. (Le 2e a été Wuthering Heights, comme quoi, Kamo n'a jamais été très loin.  :lol:)
- Jean Moulin, par Laure Moulin. L'homme m'a fascinée, je me suis toujours interrogée sur comment on en arrivait là et une dizaine de livres plus tard, j'en suis toujours au même point. (Peut-être moins naïve et admirative qu'à 15 ans, cela dit. ^^)
- Des Fleurs pour Algernon. Le seul livre qui continue de me faire pleurer toujours toutes les larmes de mon corps à partir du même endroit et jusqu'à la fin du livre, pour tout un tas de raisons.

Seifer a écrit:Caligula, La Chute de Camus (même son oeuvre en globalité)
Quelqu'un a mentionné Un roi sans divertissement de Giono, j'approuve.
Ubik ou encore le cycle de la fondation.
J'adore Diderot, et à l'inverse je me fais horriblement chier en lisant Rousseau...
Aurélien d'Aragon.
Vian.
Et personne ne l'a mentionné je crois, mais Beckett, pour moi ce type était fabuleux.

Après c'est compliqué de parler d'une oeuvre vraiment marquante. J'ai eu pas mal de lectures agréables, de là à dire qu'elles m'ont marqué....

Je savais que je m'en voudrais d'en avoir oublié un... L'écume des jours, bien sûr.

Bonsoir
je ne dirai pas que les livres ont changé ma vie... trop fort pour moi
en revanche certains continuent à me marquer profondément...
L'Amant, M. Duras
Aurélien, Aragon
je les relis avec plaisir

Le livre qui a influencé ma vie est L'assommoir. Alors que je m'ennuyais ferme en cours de français en quatrième, et que je dessinais sur la table... mon professeur décida de me punir. Je devais lire L'assommoir et en faire un exposé devant la classe. Ce fut une révélation : c'était ça le français. J'ai alors décidé de faire professeur de français.

Les autres oeuvres qui m'ont marquée durablement :
- Phèdre (lu une bonne dizaine de fois, j'en sais des extraits entiers par coeur)
- Un beau ténébreux, de Gracq (parce que lu à l'adolescence)
- Cent ans de solitude (j'ai choisi de faire ma maîtrise dessus)

Petite: L'Injure au soleil, car passionnée par les amérindiens.
Ado: le Monde de Sophie, Cyrano de Bergerac et un va-et-vient permanent entre Voltaire et Beaumarchais, ça laisse d'ailleurs des traces:

j'avais reproduit cette affiche sur la porte de ma chambre. Illustration de "à la fin de l'envoi, je touche".
les nouvelles fantastiques, notamment celles de Maupassant.

Depuis le lycée, je suis accompagnée par Zweig, et deux des nouvelles qui me rendent littéralement malade sont "Le chandelier enterré" de Zweig et "la Métamorphose" de Kafka.

J'adore les romans de Dostoïevski, j'ai fait mon mémoire de maîtrise sur "Les Démons". Et puis Aragon.

Le reste....ça finirait en inventaire à la Prévert.

cannelle21 a écrit:Le livre qui a influencé ma vie est L'assommoir. Alors que je m'ennuyais ferme en cours de français en quatrième, et que je dessinais sur la table... mon professeur décida de me punir. Je devais lire L'assommoir et en faire un exposé devant la classe. Ce fut une révélation : c'était ça le français. J'ai alors décidé de faire professeur de français.

Les autres oeuvres qui m'ont marquée durablement :
- Phèdre (lu une bonne dizaine de fois, j'en sais des extraits entiers par coeur)
- Un beau ténébreux, de Gracq (parce que lu à l'adolescence)
- Cent ans de solitude (j'ai choisi de faire ma maîtrise dessus)

Cannelle, j'aime beaucoup ton récit   

cannelle21 a écrit:Le livre qui a influencé ma vie est L'assommoir. Alors que je m'ennuyais ferme en cours de français en quatrième, et que je dessinais sur la table... mon professeur décida de me punir. Je devais lire L'assommoir et en faire un exposé devant la classe. Ce fut une révélation : c'était ça le français. J'ai alors décidé de faire professeur de français.

Les autres oeuvres qui m'ont marquée durablement :
- Phèdre (lu une bonne dizaine de fois, j'en sais des extraits entiers par coeur)
- Un beau ténébreux, de Gracq (parce que lu à l'adolescence)
- Cent ans de solitude (j'ai choisi de faire ma maîtrise dessus)

Je ne l'ai pas encore lu mais je vais m'y mettre. Mon homme dit souvent que c'est LE bouquin qui a changé sa vie.

The Glass Menagerie, de Tennessee Williams, qui a fait naître une vocation.
The Bluest Eye de Toni Morrison, qui m'a appris à ne plus me voir par le regard des autres (en master 1, il était temps.)

Emmanuelle et son lapin de? Collection?
Le livre que papa me lisait tous les soirs...grâce à ça peut-être que j'adore lire.
Il faut savoir que mes deux parents détestaient lire alors que mon père fasse l'effort de lire pour moi tous les soirs, ça a dû jouer.

Les nouvelles de Maupassant, étudiées au collège et qui m'ont fait découvrir la littérature !
Huis clos de Sartre, étudié en première, dont la conclusion me hante littéralement depuis toutes ces années, il avait tout compris !

Changer la vie est un peu fort, je dirai avoir une autre vision de ma vie, de la vie avec:
- Le livre de ma mère d'Albert Cohen et plus généralement la découverte du genre autobiographique Enfance de Sarraute aussi.
- La confession d'un enfant du siècle de Musset.   
- Les mémoires d'outre-tombe de Chateaubriand.
- La peau de Chagrin de Balzac.
et puis ce n'est pas un livre mais je dirai aussi les cours de mon prof de philo en terminale.

Je dirais:

Histoire de Rome, d'Indro Montanelli, pour sa préface, pour le ton de ce livre, qui montre qu'on peut être érudit sans être chiant, et que l'érudition n'est pas la saloperie stérile que certains y voient,
Britannicus, de Racine, qui m'a fait comprendre ce qu'étaient la cruauté et les alexandrins,
American Psycho, d'Easton Ellis, pour le style (le passage de la douche est incroyable) et le côté grostesque,
American Tabloïd, de James Ellroy que j'ai dévoré en une soirée, livre qui m'a montré que le roman historique pouvait aussi être contemporain,
Le dictionnaire historique de la langue française.

Des livres qui n'ont, je crois, pas encore été cités:
L'Etranger, Camus
Le Bleu du ciel, Bataille
Molloy, Beckett
Et puis pour ne pas en citer trop Laclos, Sade, Crébillon : les auteurs, en somme, chez lesquels tous nos beaux dix-neuvièmistes ont fait leurs classes et qu'on cite souvent à demi-lèvre.

Petite : Un Bon petit diable de la comtesse de Ségur (lu, relu, re-relu et toujours adoré) et Sébastien et La Marie-Morgane de Cécile Aubry (première fois que je pleurais en lisant un livre).

Puis

- Le Diable au corps de Radiguet (je lui ai d'ailleurs consacré mon mémoire de maîtrise), emprunté au CDI au collège parce qu'il y avait "diable" dans le titre, rien à voir à la lecture mais une vraie rencontre.

- L’Assommoir de Zola, qui m'a bouleversée, je n'ai pas pu ouvrir un autre livre pendant des semaines, j'étais hantée par le destin impitoyable de Gervaise.

- ...

Il y en a trop que j'aime ... Ceux-là me semblent inévitables, et comme vous je regretterai de ne pas en avoir mentionné certains ...

Les auteurs qui ont indirectement changé ma vie matérielle : les Anciens, qui m'ont fait apprendre le grec, voir l'universel derrière le particulier  grâce au recul du temps , puis quitter en tant que matière scolaire la philo  (violon d'Ingres) pour les LC (nouveau violon d'Ingres, qui englobait encore des philosophes  ) . Puis un jour, c'est devenu alimentaire, un métier   ...

Sinon, pour la vie intime , à titre de vision du monde ,  je dirais Montaigne , quoique le choix soit difficile ...

marininha a écrit:Petite : Un Bon petit diable de la comtesse de Ségur (lu, relu, re-relu et toujours adoré) et Sébastien et La Marie-Morgane de Cécile Aubry (première fois que je pleurais en lisant un livre).

Puis

- Le Diable au corps de Radiguet (je lui ai d'ailleurs consacré mon mémoire de maîtrise), emprunté au CDI au collège parce qu'il y avait "diable" dans le titre, rien à voir à la lecture mais une vraie rencontre.

- L’Assommoir de Zola, qui m'a bouleversée, je n'ai pas pu ouvrir un autre livre pendant des semaines, j'étais hantée par le destin impitoyable de Gervaise.

- ...

Il y en a trop que j'aime ... Ceux-là me semblent inévitables, et comme vous je regretterai de ne pas en avoir mentionné certains ...

L'assommoir m'a rendue malade: j'étais enceinte, je ne cessais de pleurer. Je n'ai jamais oublié cette petite fille, tuée de coups par son père, qui s'occupe jusqu'au bout de ses plus jeunes frère et soeur. J'ai lu à la même époque Jude l'Obscur, Tess d'Urberville, de Thomas Hardy, tout aussi épouvantables...et magnifiques !
Un bon petit diable, chef-d'oeuvre !
J'ai aimé surtout : Madame Solario, Guerre et Paix, Jane Eyre, Christine Lavransdatter.

Une ville a changé ma vie et je lis en elle comme dans un livre.

Patissot a écrit:Comme Cripure j'ai été très marqué par Dostoievski lors de mon adolescence, et s'il ne fallait en citer qu'un ce serait les Carnets du sous-sol, le premier ouvrage du russe que j'ai lu et relu, je m'exerçais même à apprendre par coeur certains passages.
Le deuxième ouvrage qui a exercé sur moi une influence comparable fut  l'Attente, l'Oubli , j'étais fasciné par cette langue, depuis la clarté m'apparait toujours de manière obscure.
Le dernier ouvrage qui marqua mes années d'études fut la lecture de la Recherche du temps perdu à laquelle je me consacrais au dépend de mon mémoire et de ma copine d'alors.
Il me faudrait encore citer le Château, la Mort de Virgile et la découverte de Flaubert.

Comme quoi un prof de lettres et un prof de maths avec vingt ans et quelques de différence peuvent avoir trois de leurs auteurs les plus marquants en commun.

Calvino, sa trilogie et ses leçons americaines

cannelle21 a écrit: J'ai alors décidé de faire professeur de français.

Purée ! Ça c'est une punition hyper-vacharde !  :lol: 

Cripure a écrit:

Patissot a écrit:Comme Cripure j'ai été très marqué par Dostoievski lors de mon adolescence, et s'il ne fallait en citer qu'un ce serait les Carnets du sous-sol, le premier ouvrage du russe que j'ai lu et relu, je m'exerçais même à apprendre par coeur certains passages.
Le deuxième ouvrage qui a exercé sur moi une influence comparable fut  l'Attente, l'Oubli , j'étais fasciné par cette langue, depuis la clarté m'apparait toujours de manière obscure.
Le dernier ouvrage qui marqua mes années d'études fut la lecture de la Recherche du temps perdu à laquelle je me consacrais au dépend de mon mémoire et de ma copine d'alors.
Il me faudrait encore citer le Château, la Mort de Virgile et la découverte de Flaubert.

Comme quoi un prof de lettres et un prof de maths avec vingt ans et quelques de différence peuvent avoir trois de leurs auteurs les plus marquants en commun.

Les jeunes ne connaissent même plus le nom de Dostoïevski ! Le crime gratuit de Raskolnikov assassinant la vieille, le prince Muichkine, les quatre frères Karamazof, les Souvenirs de la maison des morts...

adelaideaugusta a écrit:

Cripure a écrit:

Patissot a écrit:Comme Cripure j'ai été très marqué par Dostoievski lors de mon adolescence, et s'il ne fallait en citer qu'un ce serait les Carnets du sous-sol, le premier ouvrage du russe que j'ai lu et relu, je m'exerçais même à apprendre par coeur certains passages.
Le deuxième ouvrage qui a exercé sur moi une influence comparable fut  l'Attente, l'Oubli , j'étais fasciné par cette langue, depuis la clarté m'apparait toujours de manière obscure.
Le dernier ouvrage qui marqua mes années d'études fut la lecture de la Recherche du temps perdu à laquelle je me consacrais au dépend de mon mémoire et de ma copine d'alors.
Il me faudrait encore citer le Château, la Mort de Virgile et la découverte de Flaubert.

Comme quoi un prof de lettres et un prof de maths avec vingt ans et quelques de différence peuvent avoir trois de leurs auteurs les plus marquants en commun.

Les jeunes ne connaissent même plus le nom de Dostoïevski ! Le crime gratuit de Raskolnikov assassinant la vieille, le prince Muichkine, les quatre frères Karamazof, les Souvenirs de la maison des morts...

Faux. A un moment il faudrait arrêter de tous les prendre pour des truffes.

V.Marchais a écrit:

cannelle21 a écrit:  J'ai alors décidé de faire professeur de français.

Purée ! Ça c'est une punition hyper-vacharde !  :lol: 

Tu m'étonnes   

marininha a écrit:

- L’Assommoir de Zola, qui m'a bouleversée, je n'ai pas pu ouvrir un autre livre pendant des semaines, j'étais hantée par le destin impitoyable de Gervaise.

Pareil....