Philosophie : Pourquoi mes copies de Capes ne m'ont-elles pas valu une bonne note ? Sénèque (capes 2012) et "L'art est-il un langage ?" (capes 2014)

Siggy: si ce qui ne va pas se limitait seulement à ce que vous dites ce serait le rêve. En réalité c'est l'intégralité de ma conception du concours et de la philosophie qui ne va pas et qui doit être totalement modifiée. Ainsi que toute ma façon de travailler !

SosoB a écrit:Tu cites le texte, oui (concrètement, citer c'est bien recopier en mettant des guillemets).
Mais tu ne l'expliques pas : tu cites le texte PUIS tu y accoles une connaissance externe (que parfois tu fais précéder d'une reformulation), comme si cette connaissance externe au texte était une explication. Ce n'est pas le cas. Les références externes au texte ne te dispensent pas de rendre explicite le sens des propos de l'auteur, ses enjeux, ses implications... et cela ne nécessite pas la récitation de connaissances générales externes, mais une réflexion à propos de la singularité du texte.

C'est curieux: en histoire, on observe exactement le même travers dans le commentaire de document, exercice qui est au coeur de la démarche historique, puisque la connaissance historique s'élabore à partir de documents. Exercice dont les étudiants à la fac ont souvent du mal à comprendre le sens profond, sens qui ne se révèle que par une pratique fréquente.

Le problème constaté: au lieu de faire un commentaire de texte, on fait une dissertation sur un sujet, en utilisant le document à soutien/illustration de ce que l'on explique, alors que la logique du commentaire du document est totalement inverse: partir du document, le placer au centre de la réflexion, pour en faire la source d'un savoir historique. Les connaissances extérieures sont indispensables (sans quoi, cela ne dépasse pas le stade de la paraphrase), mais doivent être mises à profit au service de la compréhension du document, et non le contraire.

Cripure a écrit:Et puis, un "truc" sur lequel j'insiste beaucoup avec mes lycéens, au point que parfois, je ne leur donne pas le nom de l'auteur. Chaque texte est singulier. Le ramener à de grands principes biographiques, génériques, historiques, c'est prendre le risque de le nier, à tout le moins de n'y lire que ce que vous avez posé a priori.
Bon courage

Voilà qui résume, en quelques mots, tout l'écart qu'il peut y avoir entre l'approche littéraire et l'approche historique (et explique certaines incompréhensions mutuelles entre chercheurs de l'une et l'autre discipline). Faire abstraction du contexte, ce serait hérésie en histoire, où l'on considère que l'on ne peut tirer un savoir solide d'un texte sans considérer ce qui l'entoure.

À noter toutefois que le travers que vous évoquez existe en histoire aussi, où l'attention portée au contexte risque d'amener à, justement, faire l'impasse sur la singularité du texte et sur le savoir spécifique qu'il peut apporter. Ce n'est pas autre chose que ce que j'évoque plus haut: utiliser un texte comme soutien d'une idée, au lieu d'en faire la source d'un savoir.

En fait, ce qui serait intéressant c'est de voir votre brouillon, pas la rédaction, c'est révélateur de la méthodo employée, l'idée qui entraîne une autre puis une autre pour arriver à un plan qui regroupe les points principaux et importants d'un texte ou d'une citation ou d'une question. Je sais que le sujet de la méthodologie a déjà été abordé dans un autre topic. On dit toujours aux élèves de garder leurs brouillons (en tout cas c'est ce que je fais).

Siggy a écrit:En fait, ce qui serait intéressant c'est de voir votre brouillon, pas la rédaction, c'est révélateur de la méthodo employée, l'idée qui entraîne une autre puis une autre pour arriver à un plan qui regroupe les points principaux et importants d'un texte ou d'une citation ou d'une question. Je sais que le sujet de la méthodologie a déjà été abordé dans un autre topic. On dit toujours aux élèves de garder leurs brouillons (en tout cas c'est ce que je fais).

Oui, il y a fort à parier que la méthode que j'utilise au brouillon est tout simplement mauvaise et c'est logique puisqu'il s'agit d'une méthode de mon invention et résultant de la synthèse de divers conseils plus ou moins bancals reçus au cours des 7 dernières années.

Parménide a écrit:

Siggy a écrit:En fait, ce qui serait intéressant c'est de voir votre brouillon, pas la rédaction, c'est révélateur de la méthodo employée, l'idée qui entraîne une autre puis une autre pour arriver à un plan qui regroupe les points principaux et importants d'un texte ou d'une citation ou d'une question. Je sais que le sujet de la méthodologie a déjà été abordé dans un autre topic. On dit toujours aux élèves de garder leurs brouillons (en tout cas c'est ce que je fais).

Oui, il y a fort à parier que la méthode que j'utilise au brouillon est tout simplement mauvaise et c'est logique puisqu'il s'agit d'une méthode de mon invention et résultant de la synthèse de divers conseils plus ou moins bancals reçus au cours des 7 dernières années.

Non pas forcément. Mais le brouillon est capital dans cet exercice d'écriture. Feuille blanche et crayon gris! (comme en 6e!)

Un fil fermé, un autre relancé !