[Sondage] Où en êtes-vous dans la préparation des EPI ?

Luigi_B a écrit:Certains ont l'air fin prêts.  

On s'orienterait vers des #EPI durant nos heures de cours ? Et chez vous ? N'est-ce pas en contradiction avec la réforme du #college2016 ?

— Sebastien Peigne (@speigne) 15 mars 2016

pffff !

à croire que certains collègues sont comme les élèves : ils ne lisent pas les consignes.

Dans mon collège, réunion lundi après-midi à l'initiative de quelques collègues pour "se mettre d'accord sur les thèmes et projets d'EPI".
En gros, chacun a essayé de voir somment s'inscrire dans des petites cases avec les thèmes proposés dans les différents niveaux, en partant des projets déjà existants et des ébauches de progressions prévues dans chaque matière.
Pb :
- certains projets ne rentrent pas dans les cases, ou pas sur le niveau proposé
- au niveau des heures, c'est l'anarchie totale : 2h/an par ci, 3h/an par là, 10h/an pour un collègue super motivé...
- bcp de collègues qui veulent bien se "greffer" sur un projet existant et donner quelques heures, mais pas grand monde pour initier des projets, encore moins pour s"occuper des constructions d'éoliennes en papier mâché "réalisations concrètes"
- incertitude totale dans certaines matières sur qui sera là l'année prochaine (mouvements, postes, TZR...)
Bref, c'est le bordel.
Nous sommes quelques uns à ne pas être allés à cette réunion et à maintenir qu'on ne ferait pas d'EPI. C'est une question de principe.
Et puis c'est complètement du bidouillage, il veulent appeler certaines parties du programme "EPI" de façon totalement artificielle, c'est du grand n'importe quoi, je refuse de participer à cette mascarade. Et hors de question de passer 3h à leur faire construire des éoliennes en carton, je ne suis pas animatrice de camp de vacances, j'ai une matière à enseigner.

Dans mon bahut le cde a banalisé une journée pendant laquelle nous avons rentré dans le tableau des epi ce que nous faisions déjà et aussi d'autres sujets sur lesquels on aimerait faire bosser les élèves. Résultat des courses rien n'est imposé, vont bosser ensemble ceux qui en ont envie, les autres continuent comme ils le souhaitent. Après ce serait bien que cette belle organisation, et je le dis sans ironie, ne soit pas mise à mal par des considérations matérielles genre le cde ne tient pas compte des propositions de répartition. ..

doubledecker a écrit:Dans mon bahut le cde a banalisé une journée pendant laquelle nous avons rentré dans le tableau des epi ce que nous faisions déjà et aussi d'autres sujets sur lesquels on aimerait faire bosser les élèves.  Résultat des courses rien n'est imposé,  vont bosser ensemble ceux qui en ont envie,  les autres continuent comme ils le souhaitent.  Après ce serait bien que cette belle organisation,  et je le dis sans ironie,  ne soit pas mise à mal par des considérations matérielles genre le cde ne tient pas compte des propositions de répartition. ..

Moi j'avoie que ça me ferait bien marrer que toutes ces belles intentions soient mises à mal par un CDE "comptable" qui voudrait faire apparaître tout ça dans les EDT. Un truc bien contraignant, quoi.
(dire qu'il y a 3 mois, c'est moi qui avait suggéré les EPI "libres" non fléchés dans la DHG pour éviter des chantages aux postes...)
Parce qu'au final, il y a un truc bien défini, ce sont les 2 ou 3h d'EPI/semaine pour tous les élèves. Et il va bien falloir compter, à un moment...

kamasolou a écrit:...Et hors de question de passer 3h à leur faire construire des éoliennes en carton, je ne suis pas animatrice de camp de vacances, j'ai une matière à enseigner.

Tu t'embêterais pas 3 heures si tu ferais quelque chose de plus simple : une bonne cicatrice faite à l'arc à souder pour montrer la puissance des éoliennes, c'est 1 min/élève grand max (+ ~ 2 min/élève pour fixer un tulle gras). Et en plus tu résous le problème du stockage des réalisations pratiques, ce qui est pratique (et aucun élève n'aura oublié l'objet de son exposé le jour de l'oral). Sans compter que les élèves se souviendront toute leur vie de cet EPI (alors que le théorème de Pythagore, les subordonnées relatives et les dates du second empire... bref tout ce qui est inutile dans la vie, ils l'auront vite oublié)

kamasolou a écrit:

doubledecker a écrit:Dans mon bahut le cde a banalisé une journée pendant laquelle nous avons rentré dans le tableau des epi ce que nous faisions déjà et aussi d'autres sujets sur lesquels on aimerait faire bosser les élèves.  Résultat des courses rien n'est imposé,  vont bosser ensemble ceux qui en ont envie,  les autres continuent comme ils le souhaitent.  Après ce serait bien que cette belle organisation,  et je le dis sans ironie,  ne soit pas mise à mal par des considérations matérielles genre le cde ne tient pas compte des propositions de répartition. ..

Moi j'avoie que ça me ferait bien marrer que toutes ces belles intentions soient mises à mal par un CDE "comptable" qui voudrait faire apparaître tout ça dans les EDT. Un truc bien contraignant, quoi.
(dire qu'il y a 3 mois, c'est moi qui avait suggéré les EPI "libres" non fléchés dans la DHG pour éviter des chantages aux postes...)
Parce qu'au final, il y a un truc bien défini, ce sont les 2 ou 3h d'EPI/semaine pour tous les élèves. Et il va bien falloir compter, à un moment...

C'était pas des belles intentions, ce sont des trucs qui fonctionnent déjà dans mon bahut, on n'a pas attendu une pseudo réforme pour ça. Nous sommes j'avoue une petite bande de fondus qui aimons bien bosser à 2 ou 3 sur des projets liés à nos programmes respectifs. Et ça marche, bien même. Alors qu'on vienne nous emm**** pour que ça rentre dans l'edt ça me fait un peu mal au derche.

doubledecker a écrit:Alors qu'on vienne nous emm****  pour que ça rentre dans l'edt ça me fait un peu mal au derche.

C'est une possibilité, c'est bien un des gros problèmes de cette réforme qui apporte plus de contraintes que de libertés.

kamasolou a écrit:

doubledecker a écrit:Alors qu'on vienne nous emm****  pour que ça rentre dans l'edt ça me fait un peu mal au derche.

C'est une possibilité, c'est bien un des gros problèmes de cette réforme qui apporte plus de contraintes que de libertés.

En effet, dans certain bahuts, des projets marchaient très bien, avec des résultats très intéressants. Mais pour peu qu'ils ne rentrent pas dans les domaines imposés par les EPI, les collègues qui s'y attelaient se retrouvent le bec dans l'eau. De la même manière, pour les projets qui ne rentrent pas dan les cases des nouveaux programmes, ça passe à l'as.

kamasolou a écrit:

doubledecker a écrit:Alors qu'on vienne nous emm****  pour que ça rentre dans l'edt ça me fait un peu mal au derche.

C'est une possibilité, c'est bien un des gros problèmes de cette réforme qui apporte plus de contraintes que de libertés.

Là dessus,  on est d'accord mais cette objection n'a pas eu l'oreille du ministère alors que vraiment elle allait dans le droit chemin de ce qui semble-t-il devait être mis en avant. Je suis lasse, mais lasse

doubledecker a écrit:...Nous sommes j'avoue une petite bande de fondus qui aimons bien bosser à 2 ou 3 sur des projets liés à nos programmes respectifs.  Et ça marche,  bien même. Alors qu'on vienne nous emm****  pour que ça rentre dans l'edt ça me fait un peu mal au derche.

Le souci, c'est que si vous faites un truc bien qui ne permet pas à l'administration de montrer que c'est grâce à elle que c'est bien, bah il faudra bien qu'elle se débrouille pour être quand même devant sur la photo...

L'interdisciplinaire, tout le monde en fait depuis longtemps, mais l'important n'est pas ce qu'on fait : c'est ce qu'on montre. Donc certains CdE feront des pieds et des mains pour pouvoir montrer comment dans leur établissement on fait tout bien dans les règles pour le biendézélèves. Et parmi les possibilités qu'ont les CdE, y'a le fléchage dans les EdT qui embête surtout les profs en pourrissant les EdT, ce qui donne un moyen de pression supplémentaire sur les enseignants ("si t'es sage, tu auras un EdT un peu moins pourri que l'autre collègue qui fait qu'à râler").

"Je ne me sens pas concernée" : j'ai refusé d'en faire, donc je n'en prépare pas.

[quote="William Foster"]

doubledecker a écrit:...

L'interdisciplinaire, tout le monde en fait depuis longtemps, mais l'important n'est pas ce qu'on fait : c'est ce qu'on montre. Donc certains CdE feront des pieds et des mains pour pouvoir montrer comment dans leur établissement on fait tout bien dans les règles pour le biendézélèves. Et parmi les possibilités qu'ont les CdE, y'a le fléchage dans les EdT qui embête surtout les profs en pourrissant les EdT, ce qui donne un moyen de pression supplémentaire sur les enseignants ("si t'es sage, tu auras un EdT un peu moins pourri que l'autre collègue qui fait qu'à râler").

Même si les CDE voulaient faire figurer ça dans l'EDT (pour pouvoir le tracer et comptabiliser) ils vont bien s'amuser... cela devient vite une usine à gaz, ingérable, sauf si on se limite à des cas bien faciles (genre 2 EPI proposés par niveau sur chaque semestre et 2 profs par EPI).
Sinon y a-t-il un texte qui impose aux CDE de comptabiliser ces heures ?

Je ne ferai pas d'EPI l'année prochaine, j'ai déjà averti mes collègues qu'il était inutile d'espérer quoi que ce soit de ma part.

Ignatius Reilly a écrit:Je ne ferai pas d'EPI l'année prochaine, j'ai déjà averti mes collègues qu'il était inutile d'espérer quoi que ce soit de ma part.

Peut être qu'ils s'en balancent vos collègues que vous ayez envie d'en faire ou pas des E.P.I.! Pardon mais je suis d'humeur taquine ce soir, tous ces conseils de classe et les odeurs de peinture dans la salle à côté de celle où je bosse me montent un peu à la tête!

Oh non malheureusement, malgré mes protestations sonores et véhémentes, on me sollicite car mon bahut est plutôt prout prout. Mais non. Je ne collaborerai point.

Mercredi, deuxième après-midi de travail sur la réforme.
Dégoutée de voir tous ces profs, pour la plupart opposés à la réforme (pas au point de faire grève ou de manifester, hein!), se lancer dans des EPI, en me disant "non mais tu sais, je ferai rien de plus que d'habitude, mais bon, c'est un EPI maintenant" ou "tu comprends, la chef m'a promis 1h sup pour un dédoublement alors moi, je suis contre, mais je m'en fous, si c'est payé en plus". La CDE est dynamique et persuasive, mais elle n'a menacé personne. Ça ne fait rien, ils sont là, tous, comme de bons petits soldats ...
Des moutons... incapables de prendre leurs responsabilités ... C'est mercredi soir que j'ai pris la décision de ne plus me présenter au CA l'an prochain (très difficile chez nous de trouver des profs volontaires), de ne plus être coordo et de cesser de les informer (grâce à néo) de tout ce qui se trame. Je ne peux plus les représenter, je me sens à 10 000 lieues de leurs préoccupations.
Coup de blues

Merci !

Un peu HS mais pas trop, ça parle d'interdisciplinarité. Ce matin, un de mes nains de 6e me demande, alors qu'on parlait Grèce antique, dieux de l'Olympe, mythologie et Odyssée si c'est "à cause de la réforme qu'on fait un peu comme en histoire en français" (à peu près sic).
Je lui ai répondu que non, que le français et l'histoire n'avaient pas attendu la réforme pour avoir des liens étroits et je lui ai donné quelques autres exemples des liens que l'ont fait régulièrement entre ces deux disciplines. Dont acte. Un élève de 6e n'a pas besoin d'une réforme capillotractée (je reste polie, modo, tout ça...) pour comprendre qu'on fait DÉJÀ des ponts entre les disciplines.
Fin du HS mais pas trop.

fanette a écrit:Mercredi, deuxième après-midi de travail sur la réforme.
Dégoutée de voir tous ces profs, pour la plupart opposés à la réforme (pas au point de faire grève ou de manifester, hein!), se lancer dans des EPI, en me disant "non mais tu sais, je ferai rien de plus que d'habitude, mais bon, c'est un EPI maintenant" ou "tu comprends, la chef m'a promis 1h sup pour un dédoublement alors moi, je suis contre, mais je m'en fous, si c'est payé en plus". La CDE est dynamique et persuasive, mais elle n'a menacé personne. Ça ne fait rien, ils sont là, tous, comme de bons petits soldats ...
Des moutons... incapables de prendre leurs responsabilités ... C'est mercredi soir que j'ai pris la décision de ne plus me présenter au CA l'an prochain (très difficile chez nous de trouver des profs volontaires), de ne plus être coordo et de cesser de les informer (grâce à néo) de tout ce qui se trame. Je ne peux plus les représenter, je me sens à 10 000 lieues de leurs préoccupations.
Coup de blues

Oh comme je te comprends... Les collègues sont très souvent désespérants par leur inertie... Et si cette inertie était finalement notre meilleure alliée pour combattre la réforme ?

monseigneur a écrit:

fanette a écrit:Mercredi, deuxième après-midi de travail sur la réforme.
Dégoutée de voir tous ces profs, pour la plupart opposés à la réforme (pas au point de faire grève ou de manifester, hein!), se lancer dans des EPI, en me disant "non mais tu sais, je ferai rien de plus que d'habitude, mais bon, c'est un EPI maintenant" ou "tu comprends, la chef m'a promis 1h sup pour un dédoublement alors moi, je suis contre, mais je m'en fous, si c'est payé en plus". La CDE est dynamique et persuasive, mais elle n'a menacé personne. Ça ne fait rien, ils sont là, tous, comme de bons petits soldats ...
Des moutons... incapables de prendre leurs responsabilités ... C'est mercredi soir que j'ai pris la décision de ne plus me présenter au CA l'an prochain (très difficile chez nous de trouver des profs volontaires), de ne plus être coordo et de cesser de les informer (grâce à néo) de tout ce qui se trame. Je ne peux plus les représenter, je me sens à 10 000 lieues de leurs préoccupations.
Coup de blues

Oh comme je te comprends... Les collègues sont très souvent désespérants par leur inertie... Et si cette inertie était finalement notre meilleure alliée pour combattre la réforme ?

Comme j'aimerais te croire.
J'apprécie humainement la plupart de mes collègues, mais je suis devenu un peu le comique des formations quand je pose mes questions aux IPR, dans le genre comique de répétition.
Beaucoup se taisent ou rient face à mes questions insistantes pendant les formations puis viennent me taper dans le dos plus tard au détour d'un couloir pour me dire qu'ils sont d'accord avec moi.
Pourtant tous se ruent sur les EPI et il y a une forme de surenchère aux propositions, sans même la carotte des heures sup, comme si cela leur manquait d'être les premiers de la classe.
Je fais un gros travail sur moi-même pour ne pas sombrer dans le mépris du moutonisme (affreux néologisme désolé), je ne me crois pas supérieur à eux et cela m'interroge et me déprime aussi à la fois.

ZeSandman, j'aurais pu écrire mot pour mot ce qui précède ...

Pareil que vous fanette et ZSM...
J'oscille entre , et

Je ne propose rien. Je marche au jour le jour. Tant que l'équipe de l'an prochain n'est pas calée avec les mutations les BMP je ne m'engage sur rien. ..
Je m'organise déjà sur les nouveaux programmes alors je continuerai un peu de culture et d'histoires mathématiques mais je ne me vanterai pas de le faire et je le fais quand je le sens avec des élèves que je sens.

Etant professeur stagiaire et ne restant pas dans mon établissement l'an prochain, il faudrait une autre réponse "Ne peux pas préparer les EPI pour le moment"...

fanette a écrit:ZeSandman, j'aurais pu écrire mot pour mot ce qui précède ...

+1000 aussi ; malheureusement pour moi, je suis déjà tombé dans le mépris... c'est un sentiment que je n'aime pas avoir. Je méprise tous ces " /> non pas parce que je me sens supérieur, mais pour me protéger. Je n'ai pas pour le moment trouver d'autres moyens. J'ai connu dans certains collèges , des collègues résignés, moutons, soumis , même devant des choses humainement inacceptables pour avoir un bon EDT l'an prochain, pour avoir ds classes euros , etc....

Si un IPR ou un formateur me demande de préparer un EPI , je lui répondrai (et ça risque d'arriver) "ou est le bilan des IDD? des EE?"