Manif contre la réforme aujourd'hui mercredi 15/06

Je viens de l'apprendre, et par un parent d'élève en plus!
Message issu d'un bureau de la PEEP 78:

"Deux réunions d'explication de dialogue avec les parents ont été organisées en janvier et mars. Nous avions et nous avons encore de vives inquiétudes sur l'efficacité de cette nouvelle réforme et en particulier sur les points suivants :

- L'effort réduit sur les langues vivantes

- la mise en ouvre de EPI (Enseignements Pratiques Interdisciplinaires) .

- La réduction global du nombre d'heures de cours.

- réforme des programmes,

- réforme des cycles scolaires

Cette Réforme très profonde dans l'organisation du collège nous inquiète fortement quant à sa bonne mise en ouvre et surtout sur son efficacité pour une meilleur réussite des élèves.

Nous demandons un étalement ou bien une expérimentation sur des collèges pilotes avant de lancer une ré-organisation complète au niveau national.

Une manifestation devant le ministère de l'Éducation nationale est organisée par les enseignants. La FCPE 94, La PEEP 94 et 93 participeront à cette manifestation.

Le Mercredi 15 juin à 14h30 devant le ministère EN."

Je suis contente de savoir que ça bouge, mais je déplore que l'info n'ait pas circulée!

effectivement, c'est bouleversant ; avec ça je pense que l'abrogation c'est dans la poche ; sauf évidemment s'il y a des casseurs parmi les membres de la PIPE78 ... auquel cas leur manifestation risquerait d'être interdite ... et ils devraient se contenter de jouer à nouveau du PEEPeau ...

Je ne suis pas bouleversée. Il y a des gens qui font ce qu'ils peuvent, c'est tout. C'est toujours mieux que l'indifférence, la posture de l'autruche ou du mouton.

oui, c'est vrai, je voulais juste dire que ces fédérations sont truffées d'hypocrites, que ce sont avant tout des consommateurs, et que si tu regardes, sur le fond ils sont d'accord avec la réforme, mais ils font semblant que non en "dénonçant" le manque de moyens ou de garanties. J'ai affaire à ces gens-là en CA et je peux te dire que je les fuis comme la peste. Non, je pense que l'espoir ne pourrait venir que des collègues, d'une mobilisation des collègues ... mais là on retrouve le thème des moutons ...

La réforme n'a-t-elle pas déjà été approuvée et bel et bien prévue pour la rentrée prochaine ?

Prévue oui, mais plus desapprouvée qu'approuvée.

Fantômette a écrit:Prévue oui, mais plus desapprouvée qu'approuvée.  

Désapprouvée certainement, mais je voulais dire approuvée par le gouvernement

Knick Knack a écrit:

Fantômette a écrit:Prévue oui, mais plus desapprouvée qu'approuvée.  

Désapprouvée certainement, mais je voulais dire approuvée par le gouvernement

Je ne comprends pas ta remarque. Tout ce qui est approuvé par le gouvernement est-il bon ? Que le gouvernement nous inflige une réforme aux graves conséquences désapprouvée par la majorité de la population et nous devrions courber l'échine ?

^ Je me suis mal fait comprendre.
Je voulais dire que vu que le gouvernement l'a approuvée (ou validée, ratifiée, comme vous voulez), n'est-il pas vain de manifester contre ?
Je sais, c'est un discours un peu résigné, mais si des manifestations monstrueuses ne les font pas changer d'avis sur la Loi El Khomri, je doute que quelques enseignants parviennent à les faire remettre en cause ces nouveaux programmes. D'autant plus qu'ils y ont injecté des grosses sommes pour les mettre en place (j'imagine, vu la création du CSP, etc.).

Je vois ce que tu veux dire. Le terme exact, c'est "décrétée" : cette réforme a été décrétée par le gouvernement (cf décret du 19 mai 2015).
Et le problème est justement là.

La fermeté envers l'opposition est la réforme est plus due, à mon avis, aux économies qui seront faites grâce à cette réforme qu'aux moyens engagés pour la mettre en place. D'autant plus qu'il ne s'agit pas uniquement de nouveaux programmes, mais d'une nouvelle organisation du collège.

Les manifs de profs n'ont pas été écoutées. Peut-être les manifs de parents auront-elles plus de poids. Au pire, elles n'en auront aucun, mais au moins, en établissement, nous aurons quelques parents sensibilisés. Si la réforme doit s'appliquer, on peut au moins tenter d'en limiter les dégâts sur le terrain...

Je suis aussi résignée, et dépitée, mais ce n'est pas une raison pour que je taise mon opposition.

De mon point de vue, taire son opposition n'est pas une mauvaise chose en soi, mais lorsqu'on "vient de débarquer", c'est dur de se faire entendre ou de se dire "contre". Tant que l'on n'a pas la "légitimité" d'un enseignant plein et entier, je le répète, c'est dur de se faire entendre, et surtout de faire comprendre son opposition.

Je me vois mal dire à mon jury de CAPES que je suis contre cette réforme...

Ah oui, clairement ! Je n'avais pas vu que tu passais le CAPES. Bon courage pour les oraux !
Continue à t'intéresser et à t'informer, tu auras de quoi argumenter quand tu seras installé dans un établissement.

Knick Knack a écrit:^ Je me suis mal fait comprendre.
Je voulais dire que vu que le gouvernement l'a approuvée (ou validée, ratifiée, comme vous voulez), n'est-il pas vain de manifester contre ?
Je sais, c'est un discours un peu résigné, mais si des manifestations monstrueuses ne les font pas changer d'avis sur la Loi El Khomri, je doute que quelques enseignants parviennent à les faire remettre en cause ces nouveaux programmes. D'autant plus qu'ils y ont injecté des grosses sommes pour les mettre en place (j'imagine, vu la création du CSP, etc.).

C'est surtout un discours inutile.

Il n'y a pas à évoquer la réforme pour le CAPES il me semble.
C'est purement disciplinaire.

Il n'y a pas à évoquer la réforme en elle-même, mais il n'est pas impossible que le jury interroge le candidat sur des pratiques pédagogiques et là, je pense qu'il vaut mieux cadrer avec les pratiques encouragées par la réforme si on veut avoir une chance d'obtenir le concours (en concours interne, j'ai été interrogée sur les compétences ; il est bien vu d'évoquer les TICE, les travaux de groupe, les liens entre les disciplines etc.)...

Mais le conseil vaut aussi pour l'année de stage.

On pourrait aussi avoir des jurys intelligents, c'est pas interdit. Si eux aussi s'y mettent on va vraiment dans le mur. On va bientôt interroger les gens sur leur orientation sexuelle aussi?

Chapeau aux jeunes qui s'engagent encore dans ce foutoir. Heureusement pour eux qu'ils sont -encore- seuls maîtres à bord en classe, cela leur permettra de se rendre compte que beaucoup d'élèves ne sont pas dupes et ont parfois plus d'estime pour le prof chiant qui les fait progresser que pour le brasseur d'air qui leur fait perdre leur temps...

Un jury intelligent, ce n'est pas interdit, mais à partir du moment où il y a un IPR dedans, mieux vaut être dans la ligne de ce que le ministère promeut.
Ceci dit, concernant mon oral, c'était une question parmi d'autres (du type "Quelles sont les compétences que vous développez chez les élèves pendant la séance que vous venez de nous présenter ?") et pas explicitement reliée à la réforme.

Diable, je crois que je n'aurais aucun concours si je me présentais aujourd'hui! (ce qui ne serait peut-être pas plus mal d'ailleurs :| )

Kea a écrit:Un jury intelligent, ce n'est pas interdit, mais à partir du moment où il y a un IPR dedans, mieux vaut être dans la ligne de ce que le ministère promeut.
Ceci dit, concernant mon oral, c'était une question parmi d'autres (du type "Quelles sont les compétences que vous développez chez les élèves pendant la séance que vous venez de nous présenter ?") et pas explicitement reliée à la réforme.

M'enfin, quand on parle de compétences, c'est déjà idéologiquement assez orienté...

Je suis d'accord, et c'est pour cela que j'ai pris cette question en exemple : les jurys ne posent pas que des questions disciplinaires (pas le mien en tous cas...). Pour autant, le but n'était pas de connaître mon opinion sur les compétences ou la réforme, mais de vérifier que je connaissais les compétences.

musa a écrit:Diable, je crois que je n'aurais aucun concours si je me présentais aujourd'hui! (ce qui ne serait peut-être pas plus mal d'ailleurs :| )

Neither do I.

Le seul moyen désormais, à mon avis, de lutter contre la réforme qui nous a été imposée brutalement est de compter sur la capacité d'inertie des collègues sur le terrain. Il s'agit de ne pas trop voir pas du tout s'impliquer dans les nouveaux dispositifs en attendant 2017. Après la présidentielle, la vérité va changer, cette réforme passera aux oubliettes et on devra alors être vigilants face aux ambitions du nouveau gouvernement...