Jean-Michel Blanquer, ministre de "l'Ecole de demain" ?

Y aura-t-il des formations pour apprendre à accepter d'être "a posteriori volontaire" ? (i.e. volontaire mais qu'une fois qu'on t'a expliqué que tu l'étais déjà sans le savoir ni l'avoir décidé)

Oui, et tu seras désigné volontaire. C'est un premier pas.

William Foster a écrit:Y aura-t-il des formations pour apprendre à accepter d'être "a posteriori volontaire" ? (i.e. volontaire mais qu'une fois qu'on t'a expliqué que tu l'étais déjà sans le savoir ni l'avoir décidé)

Un stage dans le privé peut-être ? Ils ne choisissent pas le projet sur lequel ils bossent, ni les produits fabriqués.

Grâce à ces réformes, on va louer notre force de travail contre des moyens de subsistance, en étant en compétition sur un marché contre d'autres travailleurs de l'éducation : l'enseignement va renouer avec la base fondamentale de l'expérience laborieuse.

Le volontariat dans l'EN, j'ai un gros doute, mais vraiment très gros. Le volontariat vient d'en haut et les petites mains suivent au mieux et la plupart du temps, subissent.
"Montrer que c’est un jeu gagnant pour tout le monde, y compris pour les professeurs qui pourront choisir leur lieu de mutation": c'est à ce moment-là qu'un rire nerveux me prend,c'est joliment enrobé sauf qu'il s'agit bien d'aller "se vendre" auprès d'un CDE sur le mode "  Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !"Bref, on n'est pas sorti des ronces.

Voici l'équipement pédagogique du prof du futur :

V.Marchais a écrit:Oui, et tu seras désigné volontaire. C'est un premier pas.

Mais si je suis "a posteriori volontaire" pour apprendre à être "a posteriori volontaire", n'y a-t-il pas là paradoxe susceptible de rompre le continuum spatio-temporel ?

Pour le lien avec le rapport de l'OCDE, j'attends pop-corn en main les explications de ceux qui refusaient de croire que ça se fera.

Mais puisqu'on te dit que c'est "moins pire".
Le "moins pire" est-il agréable ou désagréable ? Le "moins pire" est-il un horizon désirable ?

Zagara a écrit:
Grâce à ces réformes, on va louer notre force de travail contre des moyens de subsistance, en étant en compétition sur un marché contre d'autres travailleurs de l'éducation : l'enseignement va renouer avec la base fondamentale de l'expérience laborieuse.

Supposons que je ne fasse pas spécifiquement de démarches pour aller me vendre. Une fois que je suis nulle part, j'ai le droit de refuser combien de bahut pourri avant d'être obligé d'accepter ? C'est calqué sur les offres d'emploi et le droit au chômage ?

William Foster a écrit:

Zagara a écrit:
Grâce à ces réformes, on va louer notre force de travail contre des moyens de subsistance, en étant en compétition sur un marché contre d'autres travailleurs de l'éducation : l'enseignement va renouer avec la base fondamentale de l'expérience laborieuse.

Supposons que je ne fasse pas spécifiquement de démarches pour aller me vendre. Une fois que je suis nulle part, j'ai le droit de refuser combien de bahut pourri avant d'être obligé d'accepter ? C'est calqué sur les offres d'emploi et le droit au chômage ?

Excellente question qu'il faudrait adresser par écrit au candidat En Marche de ta circonscription.

A priori, les rétifs qui refuseront de jouer le jeu auront soit un poste moisi (TZR en grande zone...), soit seront virés pour faute, selon l'avancement des réformes. Puisque si on va au bout de la logique, il doit être possible de virer les fonctionnaires afin de reproduire les rapports de force du privé entre patron et employé. Et le plus facilement possible, car ce serait "archaïque" de ne pas "flexibiliser et simplifier" les licenciements.

Zagara a écrit:

William Foster a écrit:Y aura-t-il des formations pour apprendre à accepter d'être "a posteriori volontaire" ? (i.e. volontaire mais qu'une fois qu'on t'a expliqué que tu l'étais déjà sans le savoir ni l'avoir décidé)

Un stage dans le privé peut-être ? Ils ne choisissent pas le projet sur lequel ils bossent, ni les produits fabriqués.

Grâce à ces réformes, on va louer notre force de travail contre des moyens de subsistance, en étant en compétition sur un marché contre d'autres travailleurs de l'éducation : l'enseignement va renouer avec la base fondamentale de l'expérience laborieuse.

Il y a déjà une forme de compétition au sein même d'un établissement public. J'étais dans un lycée très très bien côté, des élèves issus de CSP+++ où il y avait des projets à la pelle mais bien plus que les autres lycées (j'étais affecté à cette époque à mon 6ème lycée). Donc, forcément quand tu arrives comme TZR tout nouveau tout beau et tu ne participes à aucun projet, ton profil est forcément terne et je l'ai ressenti dans la notation du proviseur... alors que j'étais le seul de l'équipe à n'avoir loupé aucun de mes cours. Hier, dans mon lycée actuel d'affectation;  mes élèves "footeux", "rugbymaneux" en me voyant les chercher disaient "mais il ne loupe jamais un cours !" Ca m'a fait énormément plaisir d'entendre ça ... même si j'ai senti des regrets dans les propos !  
Même si mon IPR a boosté ma note pédagogique, le Rectorat a dû augmenter ma note administrative qui était trop basse. Avec le nouveau système notation selon Lefteris cela ne sera plus possible; ça, plus la compétition que vous décrivez entre public et privé... ça va devenir de plus en plus irrespirable

gauvain31 a écrit: Ca m'a fait énormément plaisir d'entendre ça ... même si j'ai senti des regrets dans les propos !

Et que ces regrets font plaisir à entendre :aaq:

Plaignez-vous ! Nous allons devenir de meilleurs élèves de l'UE que les Allemands themselves. L'UE entière prendra modèle sur nous et nous arriverons enfin à une UE unifiée !

Toujours plus loin dans le discours apocalyptique...

Mes derniers espoirs se sont définitivement évanouis à 16h15 quand j'ai entendu FOG qualifier Blanquer de ministre "formidable" 

Zagara a écrit:Ça me rappelle le fameux rapport commandé par la Commission européenne qui expliquait comment réformer les systèmes scolaires très lentement afin de les détériorer sans que la population ne s'en rende compte et de préparer l'égalité entre ce que la Commission appelle "les deux piliers" (l'école publique et l'école privée).

La situation du latin me semble bien rentrer aussi dans ce cadre stratégique. Le volume horaire est réduit, mais cela ne parle pas à grand monde. Finalement, les parents que le latin intéresse auront pu être rassurés par son maintien, sans percevoir que les conditions de son enseignement sont tellement dégradées qu'il n'est parfois plus possible d'enseigner quoi que ce soit. Avec une pauvre heure hebdomadaire en cinquième, et quand cette heure saute régulièrement pour les besoins de tel projet ou de telle sensibilisation, on a juste réussi à sauver une ligne de la plaquette commerciale de l'établissement.
Mais le meilleur, ce sera quand les marges horaires permettant de "financer" le latin auront tellement baissé que nombre d'établissements feront usage de leur "autonomie", en "choisissant" de supprimer le latin pour maintenir autre chose. Le latin aura presque partout disparu de sa belle mort, et si l'on doute que cette mort soit naturelle, la responsabilité du décès sera de toute façon diluée puisque qu'il ne sera pas imputable au pouvoir politique mais aux établissements.

Mais Brigitte va nous sauver tout ça tu vas voir Si Brigitte veut le maintien du latin et du Grec, elle l'obtiendra. Brigitte est la vice-présidente.

Pour être plus sérieux, François Bayrou reste très attaché aux langues anciennes il sera difficile pour le nouveau ministre de l’Éducation d'aggraver encore d'avantage la situation des langues anciennes au collège sans risque d'un conflit politique majeur. Même si, je le sais parfaitement, le mal a été fait, et ce sera très difficile de revenir en arrière
Le prochain quinquennat va tuer le lycée ... mais dans quelle proportion ? On le saura prochainement mais je crains hélas que certaines options (dont le latin, le grec, mais aussi les arts plastiques/arts appliqués) en fassent les frais. Je serai en tout cas curieux de voir comment Bayrou va avaler les couleuvres de cette prochaine réforme

gauvain31 a écrit:Mais Brigitte va nous sauver tout ça tu vas voir Si Brigitte veut le maintien du latin et du Grec, elle l'obtiendra. Brigitte est la vice-présidente.

Pour être plus sérieux, François Bayrou reste très attaché aux langues anciennes il sera difficile pour le nouveau ministre de l’Éducation d'aggraver encore d'avantage la situation des langues anciennes au collège sans risque d'un conflit politique majeur. Même si, je le sais parfaitement, le mal a été fait, et ce sera très difficile de revenir en arrière
Le prochain quinquennat va tuer le lycée ... mais dans quelle proportion ? On le  saura prochainement mais je crains hélas que certaines options (dont le latin, le grec, mais aussi les arts plastiques/arts appliqués) en fassent les frais. Je serai en tout cas curieux de voir comment Bayrou va avaler les couleuvres de cette prochaine réforme

Dans quelles proportions? Ça va être la kermesse générale.

Comment réagira Bayrou face à cette kermesse qui s'annonce? Il a bien démonté la réforme de NVB : pourra-t-il se taire ?

De toute façon, l'interdiction du redoublement et le passage obligatoire en première avec des notes proches du néant ont déjà tué le lycée public.

gauvain31 a écrit:Mais Brigitte va nous sauver tout ça tu vas voir Si Brigitte veut le maintien du latin et du Grec, elle l'obtiendra. Brigitte est la vice-présidente.

Pour être plus sérieux, François Bayrou reste très attaché aux langues anciennes il sera difficile pour le nouveau ministre de l’Éducation d'aggraver encore d'avantage la situation des langues anciennes au collège sans risque d'un conflit politique majeur. Même si, je le sais parfaitement, le mal a été fait, et ce sera très difficile de revenir en arrière
Le prochain quinquennat va tuer le lycée ... mais dans quelle proportion ? On le  saura prochainement mais je crains hélas que certaines options (dont le latin, le grec, mais aussi les arts plastiques/arts appliqués) en fassent les frais. Je serai en tout cas curieux de voir comment Bayrou va avaler les couleuvres de cette prochaine réforme

Bon il va avoir d'autres chats à fouetter hein, et n'aura pas son mot à dire sur l'EN.
L'administration pénitentiaire déjà va lui pomper pas mal de son énergie

Ah oui, c'est vrai. Heureusement, il y a Bayrou... 

roxanne a écrit:De toute façon, l'interdiction du redoublement et le passage  obligatoire en première avec des notes proches du néant ont déjà tué le lycée public.

La parents ont encore le droit de demander le redoublement me semble-t-il... non?

gauvain31 a écrit:

roxanne a écrit:De toute façon, l'interdiction du redoublement et le passage  obligatoire en première avec des notes proches du néant ont déjà tué le lycée public.

La parents ont encore le droit de demander le redoublement me semble-t-il... non?

Le droit, oui...

VanGogh59 a écrit:Ah oui, c'est vrai. Heureusement, il y a Bayrou... 

Tu as compris ce que je voulais dire..... je ne dis pas que Bayrou va empêcher les réformes de se faire, mais le connaissant sur les questions d'école, il ne pourra pas rester insensible, la question que je posais est: comment lui va gérer la chose dans ce gouvernement d'ultralibéraux centriste?

VanGogh59 a écrit:Mes derniers espoirs se sont définitivement évanouis à 16h15 quand j'ai entendu FOG qualifier Blanquer de ministre "formidable" 

FOG !!!!!!!!!!!! Comme si son avis et son jugement pouvaient revêtir une quelconque importance !

@gauvain31 et @Daphné : Bayrou va sans doute être tenté de placer son grain de sel dans d'autres sujets, ou d'utiliser son poids, certes. Vous parlez de Bayrou, mais c'est aussi une question de l'influence de l'éventuel groupe MoDem à l'Assemblée, et d'ailleurs aussi une question chez REM, dont le caractère composite fait que sur ce genre de questions il y aura sans doute des divergences par rapport à certains points (pas sur le programme global, mais plus on va dans le détail...).