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Chamil
Niveau 9

Enseignement supérieur : l'Europe larguée Empty Enseignement supérieur : l'Europe larguée

par Chamil Mar 7 Mar 2017 - 13:24
Un constat particulièrement sombre par Etienne Wasmer, économiste et co-directeur du laboratoire LIEPP/Sciences-po

"Le Golfe, Singapour, la Corée, la Chine investissent massivement dans la qualité et il n'est plus rare de voir des offres faites à des chercheurs qui triplent voire quintuplent leur salaire, non pas aux Etats-Unis mais dans ces nouvelles zones de recherche.
Bref, nous allons faire face à un tsunami. La France et d'autres pays européens sont perçus, par ces dizaines de millions de diplômés dans le monde, comme une grande zone touristique, un endroit où il est chic de faire du shopping. Il est désormais trop tard pour espérer rattraper le retard. Soyons-en au moins conscients."

En savoir plus sur https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/0211834560453-ce-tsunami-qui-menace-notre-enseignement-superieur-2068239.php#4VOwwIyY5iJySCud.99

Ce n'était pas faute, de la part des enseignants-chercheurs, d'avoir lancé l'alerte sur la clochardisation de l'enseignement supérieur français...
Dimka
Dimka
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Enseignement supérieur : l'Europe larguée Empty Re: Enseignement supérieur : l'Europe larguée

par Dimka Mar 7 Mar 2017 - 18:04
Salut,
Ce genre de discours qui ne parle que de concurrence, de rentabilité, d'innovation, de brevets, de compétition mondiale… me fait vomir.

Il y a sûrement beaucoup à changer dans le supérieur en France, on pourrait se poser des tas de questions, sur le lien entre les études et l'épanouissement de l'individu et de la société, au niveau intellectuel, économique, technique, social… Mais franchement, si le combat, c'est d'avoir une fac compétitive dans un système et une logique néolibérale mondiale, autant qu'elle crève.

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Dame Jouanne
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Enseignement supérieur : l'Europe larguée Empty Re: Enseignement supérieur : l'Europe larguée

par Dame Jouanne Mar 7 Mar 2017 - 19:45
Dimka a écrit:Salut,
Ce genre de discours qui ne parle que de concurrence, de rentabilité, d'innovation, de brevets, de compétition mondiale… me fait vomir.

Il y a sûrement beaucoup à changer dans le supérieur en France, on pourrait se poser des tas de questions, sur le lien entre les études et l'épanouissement de l'individu et de la société, au niveau intellectuel, économique, technique, social… Mais franchement, si le combat, c'est d'avoir une fac compétitive dans un système et une logique néolibérale mondiale, autant qu'elle crève.
????
Mais justement n'est-ce pas ce qui se passe plus ou moins en France actuellement même si nous restons (encore) à un niveau très honorable? J'ai visité récemment lors d'un stage des labos à Orsay : matériel de pointe, haut niveau (à mes yeux non spécialistes!)... et locaux pourris, chercheurs qui parlent de la pénurie d'emploi, du manque de monde et du temps énorme perdu à courir après les financements. Car sans financement comment espérer  fonctionner?  Dans des conditions pareilles, comment ne pas voir que la recherche elle-même va finir par en pâtir? C’est bien beau de rêver sur Pierre et Marie Curie qui découvrent le radium dans leur hangar... mais à un moment sans moyens il n'y a plus de recherche. Et je ne vois pas ce que la logique néo libérale vient faire là.


Dernière édition par Dame Jouanne le Mar 7 Mar 2017 - 19:50, édité 2 fois
VicomteDeValmont
VicomteDeValmont
Grand sage

Enseignement supérieur : l'Europe larguée Empty Re: Enseignement supérieur : l'Europe larguée

par VicomteDeValmont Mar 7 Mar 2017 - 19:47
La proposition de Mélenchon:

https://avenirencommun.fr/livret-de-lenseignement-de-recherche/

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Dimka
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Enseignement supérieur : l'Europe larguée Empty Re: Enseignement supérieur : l'Europe larguée

par Dimka Mar 7 Mar 2017 - 21:32
Dame Jouanne a écrit:????
Mais justement n'est-ce pas ce qui se passe plus ou moins en France actuellement même si nous restons (encore) à un niveau très honorable? J'ai visité récemment lors d'un stage des labos à Orsay : matériel de pointe, haut niveau (à mes yeux non spécialistes!)... et locaux pourris, chercheurs qui parlent de la pénurie d'emploi, du manque de monde et du temps énorme perdu à courir après les financements. Car sans financement comment espérer fonctionner? Dans des conditions pareilles, comment ne pas voir que la recherche elle-même va finir par en pâtir? C’est bien beau de rêver sur Pierre et Marie Curie qui découvrent le radium dans leur hangar... mais à un moment sans moyens il n'y a plus de recherche. Et je ne vois pas ce que la logique néo libérale vient faire là.
Ce qui me gêne, dans l’article, ce n’est pas la question de savoir si la fac tourne bien ou mal (sur ce point, je suis complètement d’accord pour pointer les problèmes de financements, de postes et de paperasses), mais de savoir pourquoi on veut qu’elle tourne. Si la fac se met à tourner pour des intérêts qui ne sont absolument pas les miens, voire qui vont à l’encontre de mes intérêts, je n’ai aucune raison de la défendre.

Là, le fond de l’article, c’est quoi ? 1/ Ohlala, on se fait dépasser par l’Asie. 2/ On va avoir moins de brevets, être moins rentables, moins concurrentiels, patata, patati. Ça, c’est ce que je qualifie (peut-être mal) de logique néolibérale mondiale : on ne pense plus les choses (et la fac) qu’en termes de classements mondiaux, de rangs, de mise en concurrence, et sur des critères totalement arbitraires. Ces critères sont d’une part source d’une uniformisation mondiale (pour faire un classement mondial, il faut forcément une grille uniforme), d’autre part très fortement économiques (la rentabilité, le nombre de diplômés, les brevets, l’innovation, etc. quand on parle d’innovation après avoir parlé des brevets, on n’est pas en train de parler d’innovation dans la traduction de Cicéron, hein…).

Hey, franchement, le « centre de gravité mondial des universités », c’est quoi, ce délire ? Je m’en fous, de savoir ce que font les Chinois ou les Brésiliens, et franchement, s’ils diplôment plus, c’est vraiment cool pour eux. Au lieu de regarder la Chine en se pissant dessus, on ferait mieux de se regarder et de se demander ce que l’on veut pour nous. Être meilleur que le voisin selon des critères que l’on ne définit même pas soi-même, ce n’est pas être fort et indépendant.

Si le but, c’est de militer pour avoir une fac concurrentielle sur le plan mondial, qui produise 42% de diplômés, de brevets, d’articles par an et par chercheur, qui soit en haut du classement, avec de bonnes statistiques, ça ne m’intéresse pas.

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