Classez-vous vos copies quand vous les rendez ?

Par ordre alphabétique, tout simplement pour saisir les notes plus rapidement !

Si je les classe, c'est par ordre alphabétique, comme ça je fais l'appel en même temps que je rends les copies... Mais le plus souvent je ne prends même pas ce temps-là. Je passe déjà beaucoup trop de temps à les corriger...
Et puis j'ai de très mauvais souvenirs de deux profs qui les classaient, l'un de la meilleure à la plus mauvaise, et l'autre dans l'autre sens. Je trouvais ça très violent.

Classement alphabétique quand je rends plusieurs exercices. Classer autrement est inutile.

C'est un peu abrupt, comme jugement. En fonction du contexte (collège ou lycée, plan de classe ou pas plan de classe...), on peut avoir envie de classer selon la disposition des élèves dans la salle, comme dit plus haut, et peut-être que des collègues ont d'autres pratiques en dehors de l'alphabétique et du classement par notes.

A quoi sert de classer les copies de la meilleure à la moins bonne ou inversement ?

Olympias a écrit:A quoi sert de classer les copies de la meilleure à la moins bonne ou inversement ?

Je dis justement que ça ne sert à rien (cette pratique me laisse perplexe), je parle du classement selon le plan de classe, entre autres, comme écrit on ne peut plus clairement dans mon message   . Dire « classer autrement [qu'alphabétiquement] est inutile » me paraît un peu curieux.

Olympias a écrit:Classement alphabétique quand je rends plusieurs exercices. Classer autrement est inutile.

Par disposition des élèves dans la classe, pour moins se fatiguer lors du rendu de copies. :lol:

henriette a écrit:Quelle plus-value pédagogique vois-tu dans ce classement ? Je précise que ce n'est pas pour critiquer, mais pour comprendre. Tu parles d'aimer cela et tes élèves aussi, mais sinon, cela sert-il à queque chose d'un point de vue pédagogique ?
Ceux qui sont régulièrement en bas du paquet aiment-ils ce classement aussi ? Ou à défaut cela a-t-il un effet sur eux et cela en amène-t-il certains à fournir plus de travail ?

Je ne vais pas en effet faire un long discours sur la plus-value pédagogique, mais effectivement pour "la fin du paquet" j'ai déjà assisté à des grands sourires et des "super je ne suis pas dernier, faut dire que j'avais bossé pour". De même pour les très bons élèves auxquels il faut aussi penser, cela leur offre la possibilité de se dépasser. Certes tout cela a un caractère artificiel, et repose avant tout sur mon goût pour le classement et les excellents souvenirs que j'avais de mes propres profs qui classaient.
Tout est une affaire de goût personnel et je n'aurai pas l'outrecuidance comme certains collègues ici semblant détenir un savoir universel de prétendre que leur propre méthode est complètement inutile.

Hum... "Super, je ne suis pas dernier", ce n'est pas ce que se dit le dernier.

Babarette a écrit:Hum... "Super, je ne suis pas dernier", ce n'est pas ce que se dit le dernier.

C'est clair.

Et même pour l'avant-dernier ou l'antépénultième, ce n'est pas si évident. "Super, je suis 32e sur 34!"
ll faudrait faire la part de l'ironie et de l'autodérision dans ce cri de réjouissance.


La compétition peut être un stimulant, c'est évident. On peut dans certaines circonstances jouer sur l'émulation pour obtenir le meilleur des élèves. Mais il y a des conditions. Notamment le fait que chaque enfant ait un espoir d'obtenir une récompense. Sinon, on va stimuler les meilleurs et décourager les plus faibles. C'est pourquoi on avait institué des accessits à côté des prix d'excellence.

Au demeurant, il n'est pas du tout certain que le classement des notes soit la meilleure façon de produire de l'émulation. Les performances scolaires sont beaucoup trop liées au bagage que les élèves ont accumulé au fil des années. Si l'on veut les mesurer objectivement, on ne doit pas s'attendre à des chances égalitaires. On ne peut même pas espérer qu'un élève mauvais en maths pourra emporter le trophée en français. La réalité, c'est que les meilleurs élèves ont tendance à être bons partout et emportent tous les prix. Et dans bien des classes, même les premières places en sport sont prises par des tronches. Il n'y a pas de compensation. En revanche, pour des jeux bien ciblés, oui, on peut arriver à faire des compétitions ouvertes, quitte à organiser des équipes pour équilibrer les talents. Pour les notes ordinaires, le fait est qu'on peut donner le quinté d'avance, dans le désordre.

Pour avoir été toujours dans les derniers de la classe, je peux vous dire que le classement n'est ni motivant, ni stimulant. Au contraire, on avait surtout droit à des ricanements et des commentaires idiots de la part des autres. "Oh purée!!! Truc il a toujours pas sa copie!!!"

Et les élèves gentils, motivés et sérieux mais qui ont de grosses difficultés vont avoir du mal à se réjouir de n'être "que 32e sur 34e... Sur Pronote, ils ont la moyenne de classe, en général j'annonce la meilleure note et approximativement la pire ("dans les 3 ou 4 sur 20", je ne précise jamais plus), ça suffit largement pour se situer.


Personnellement, j'ai fait partie, comme beaucoup ici, des élèves systématiquement abonnés aux premières places : résultat, je remercie encore mes profs qui classaient les copies pour les années à m'entendre traiter d'intello, quand ce n'était pas de fayote ou pire...

J'avais beau être toujours dans les meilleures copies, élève, je ne supportais pas les professeurs qui classaient. Je colorais la tranche de la copie au fluo jaune pour la voir tout de suite dans le paquet avant la tyrannique petite cérémonie. C'était humilant et angoissant, et ce petit pouvoir du professeur me paraissait bien dérisoire.
Comme presque tout le monde ici je classe par ordre alphabétique et je casse parfois le paquet avant de rendre les copies, pour que ce ne soit pas toujours les mêmes qui attendent, surtout dans les classes où les élèves se mettent beaucoup de pression.

Je rends les copies comme elles me viennent. J'estime que le travail fourni par l'élève est personnel, en ce sens, il n'y a pas de commentaires à effectuer à voix haute (y compris pour les réussites !)

Au-delà de la plus-value supposée, je me demande si les collègues qui s'adonnent à cette pratique n'y voient pas une manière désespérée d'obtenir enfin le calme, même pour une courte durée.

Babarette a écrit:Hum... "Super, je ne suis pas dernier", ce n'est pas ce que se dit le dernier.

Chez moi, j'ai un petit groupe d'élèves qui, ne souhaitant/pouvant pas fournir les efforts nécessaires à atteindre le haut du classement, chercherait à atteindre le fond du trou, pour rire et ne pas subir d'humiliation (vu qu'il a délibérément saboté sa copie, mais il saurait faire sinon ).

Ce genre de comportement se voit au cross du lycée par exemple. Des élèves à la condition physique très moyenne mais pas mauvaise qui arrivent parmi les derniers. Des fortes têtes qui préfèrent s'illustrer dans le pire plutôt que de se confronter à la comparaison.

Bref, je pense que le travail de l'élève est personnel (à ce titre, je ne laisse qu'exceptionnellement un élève de la classe distribuer les copies à la place) et je ne les classe pas. En général, le classement est plutôt géographique. Quand j'ai prévu de rendre le devoir en fin d'heure, je profite d'un temps mort pour les ordonner grossièrement afin de ne pas perdre de temps et faire des aller-retours inutiles à travers la salle.

J'ai vécu une humiliation en maths en classe de terminale où le prof classait les notes: je ne sais plus si c'était de la plus haute à la plus basse ou l'inverse... Dans tous les cas, je l'ai très mal vécu jusqu'à même "sécher des devoirs" afin d'éviter ces moments...
Au moins je rattrapais le devoir et il me le rendait à un autre moment. Je ne lui ai jamais parlé de mes angoisses.
Alors je ne le fais pas en tant que prof aujourd'hui, et je ne le ferai jamais. Une copie reste personnelle!
Pensez-vous que qu'un élève peut progresser en classant les notes? NON. C'est source de stress.

Je fais aussi le classement des copies car il me semble important de bien mettre en avant ceux qui ont réussi et ceux qui ne sont rien.
:lol:

Dans certaines classes appliquant la pédagogie Freinet, les copies sont notées par l'enseignant, mais la note n'est pas portée sur la copie. Elle est consultable ultérieurement par l'élève et sa famille, via la plateforme utilisée (pronote, école directe...). Cela permet à l'élève de prendre connaissance des corrections apportées à sa copie et des annotations de détail, sans qu'il se compare à ses camarades. Une fois qu'il a eu sa copie, il va voir sa note, mais seul, sans la pression du groupe.
Donc on est à l'opposé de l'idée de classement.

Les élèves du secondaire préparent des examens, pas des concours. Dans le supérieur en revanche, la notion de classement peut avoir toute sa place, quand les étudiants préparent des concours dans lesquels ils seront en compétition les uns contre les autres. Ce sont deux esprits différents.

Mais non c'était une blague sur les discours de Macron car il doit aimer les classements à tj parler des premiers de cordées ...  

Je pense que plus personne ne classe les copies des élèves en dehors des classements par placement ou par ordre alphabétique !

Par contre les élèves sont les premiers à se classer. Il y aura tj un premier et un dernier, mais je pense que ce n'est pas le rôle du prof de mettre cela en avant devant tout le monde et encore moins d'humilier. C'est une autre époque à mon avis. Plus personne n'aurait l'idée de faire ça.

ThomCarver a écrit:

Je suis bien plus énervé par la compétition qui s'installe  je rends les copies, jamais classées. Les élèves se précipitent pour comparer leurs résultats et ça m'insupporte. Inutile de classer les copies car les élèves le font tout seuls finalement..

Mes 1S font ça aussi. Ils comparent tout. Ils voient cela comme "un jeu". Ça m'est égal, à partir du moment ou c'est une compétition "saine" et que personne ne se sent dénigré. Toutefois je remets en place les commères qui se précipitent à vouloir connaitre la note des autres.

Vous savez, je ne fais pas de prosélytisme et je n'incite personne à classer ses copies, j'aimerais simplement qu'on cesse de dire que c'est la dernière des nullités. Chacun voit midi à sa porte. Quand j'étais élève, j avais la sensation que les profs qui ne classaient pas n'avaient rien à secouer desdites copies, comme quoi tout est une question de perception.

Oui, je classe mes copies : en suivant le plan de classe, comme ça j'avance du bureau vers le fond dans un rang en rendant les copies de part et d'autre, et je reviens vers le bureau en rendant les copies à la rangée qui reste. Ca va nettement plus vite pour les rendre

Je classe les copies simplement car je ne supporte pas d'avoir une suite de nombres qui n'est pas triée. Ça m'horrifie, autrement j'ai l'impression d'être brouillon. J'entends bien tous les arguments contre, mais c'est comme ça.

Mais du coup les élèves sont au courant que les copies sont classées ou c'est seulement pour toi ?

Ils finissent par s'en rendre compte, oui.