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Elaïna
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Éducation - Grec au lycée : un proviseur cherche à faire disparaitre l'option. Comment riposter ? - Page 5 Empty Re: Grec au lycée : un proviseur cherche à faire disparaitre l'option. Comment riposter ?

par Elaïna Lun 27 Mai - 12:20
Bon après, je ne sais pas si ça vous consolera mais dès le XVIIe siècle, les gens râlaient sur les Jésuites qui bourraient les gamins de latin au lieu de leur faire faire des mathématiques, d'où le gros succès des oratoriens qui eux faisaient faire des maths (et les maths pour le fils de bourgeois ou celui qu'on destine à être officier c'est plus utile qu'Ovide).
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par Kilmeny Lun 27 Mai - 12:56
Elyas a écrit:Soyons aussi sincères. Pas mal de collègues dézinguent aussi le latin et le grec juste par haine ou par opportunisme pour récupérer les heures à leur profit.

Une collègue d'une matière obligatoire dont la réforme a baissé un tout petit peu le volume horaire est venue me dire que le latin était mieux traité que sa matière et que nous, les profs de lettres classiques, nous étions des privilégiés, qu'on prenait soin de nous et qu'on verrait bien ce qui allait nous arriver dans quelques années et qu'on finirait par souffrir autant que sa matière. Je n'ai pas tout compris et je lui laisse volontiers notre place.


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Aiôn
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par Aiôn Lun 27 Mai - 12:59
@Elaïna : Merci pour l'info ! Sais-tu si cette pratique pédagogique des oratoriens est liée au cartésianisme de Malebranche ? Pas de latin mais des maths, c'est très cartésien comme orientation...
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par musa Lun 27 Mai - 13:08
Merci Iphigénie, tu as très bien dit ce que j'avais la flemme de formuler. L'élitisme a de beaux jours devant lui. D'ailleurs, je viens d'apprendre que mon fils, mon Hugo-Xavier à moi, qui est en CM2, est lauréat pour sa classe du prix des "écoles de la ville de Marseille" (un truc un peu bidon qui va lui valoir d'écouter un discours de Jean-Claude Gaudaing''' dans un gymnase bondé ,mais m'en fous suis fière quand même).Et je ne compte pas m'arrêter là. Vu qu'on habite un coin bof bof, il ira dans le privé et fera du latin si c'est encore possible (sinon je l'instruirai clandestinement). Notre discipline est bousillée mais je ne laisserai pas bousiller mes enfants.
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par DesolationRow Lun 27 Mai - 13:12
Et après les mêmes guignols vont en effet pleurer sur l'absence de mixité sociale, la fuite vers le privé, etc. Ça me met en rage.

N'importe quelle personne qui a ne serait-ce qu'une vague idée de l'enseignement du français sait que le latin devrait être strictement obligatoire, et qu'il ne devrait pas être question de demander si les gentils nenfants veulent faire de la civilisation, mais qu'il faut leur apprendre à analyser des formes, à construire des phrases, à suivre le mouvement d'un texte qui n'est pas immédiatement accessible. C'est pas "élitiste", c'est exigeant. L'EN est assez lâche pour refuser de mettre ça en place ? Aucun problème, je "fuirai vers le privé", il est hors de question qu'on bousille l'enseignement de mes fils. Evidemment, ça donnera de la matière aux susdits guignols pour pondre de beaux articles sur les vilains professeurs qui truquent le jeu en privilégiant vilainement leurs enfants. Mais ce sont les Dubet et autres tristes sires qui sont responsables de la catastrophe que l'on constate, en demandant obsessionnellement que tout le monde soit égalitairement mal traité.


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par musa Lun 27 Mai - 13:19
Moi aussi ça me met en rage avec un poil de mauvaise conscience. Mais honnêtement, envoyer mon fils dans le collège de secteur, c'est au-dessus de mes forces ...
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par DesolationRow Lun 27 Mai - 13:20
Je n'éprouve pas le début de l'ombre d'une esquisse d'ébauche de mauvaise conscience.
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par Iphigénie Lun 27 Mai - 13:24
musa a écrit:Merci Iphigénie, tu as très bien dit ce que j'avais la flemme de formuler. L'élitisme a de beaux jours devant lui. D'ailleurs, je viens d'apprendre que mon fils, mon Hugo-Xavier à moi, qui est en CM2, est lauréat pour sa classe du prix des "écoles de la ville de Marseille" (un truc un peu bidon qui va lui valoir d'écouter un discours de Jean-Claude Gaudaing''' dans un gymnase bondé ,mais m'en fous suis fière quand même).Et je ne compte pas m'arrêter là. Vu qu'on habite un coin bof bof, il ira dans le privé et fera du latin si c'est encore possible (sinon je l'instruirai clandestinement). Notre discipline est bousillée mais je ne laisserai pas bousiller mes enfants.
Bravo à ton fils! eh oui on en est tous là: mon mari nourri à la laïcité et le souci de l'éducation du peuple par l'école normale, en première ligne des manifs "anti-privé" il y a 40 ans est le premier, aujourd'hui, à conseiller, selon les coins, les "cham" ou autres circuits dans le  privé à ses petits-enfants: sauve qui peut!...
Audrey
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par Audrey Lun 27 Mai - 13:33
Personnellement, Pogonophile, je suis une prof pleine d'énergie, d'allant, de passion pour mes matières, mes langues anciennes, les élèves aiment suivre mes cours (je ne me vante pas, ils me le montrent simplement...) mais franchement, je ne fais pas les soirées d'accueil des futurs cm2, ni l'heure d'initiation au latin et en grec sur les niveaux 6e et 4e avec enthousiasme, par pur plaisir. Ca me fatigue, ça me rajoute une quinzaine d'heures à l'edt sur une courte période, et tout ça alors que je ne suis jamais à moins de 20h de service hebdo pour éviter de couper des classes.

Si je ne fais pas mon péripatétiput' tour annuel (oui, j'appelle ça comme ça avec mes collègues en sdp... ça dit bien ce que ça veut dire), justement, jamais je n'arriverai à toucher d'autres élèves que ceux dont les parents ont déjà décidé qu'ils feraient latin (qui sont de moins en moins nombreux...). Dans mes groupes, j'ai des primo-arrivants récents, des élèves dys, des pas bosseurs... ils sont tous contents d'être en latin, mais c'est au prix d'heures et d'heures de démarchage, d'entretiens individuels avec les élèves, et les parents...

Si j'arrête de "tapiner", je peux dire au revoir à mes effectifs en moins de 5 ans. C'est une certitude. Quelle autre matière subit cette violence-là année après année..? Je n'en peux plus...
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par musa Lun 27 Mai - 13:36
En fait, je n'ai pas vraiment mauvaise conscience mais sans être, comme ton mari Iphigénie, une thuriféraire absolue de la laïcité (à vrai dire, mes parents étaient plutôt dans l'autre camp en 1984 Wink et j'ai fait mon primaire dans le privé) je trouve vraiment triste que le choix du privé se fasse aujourd'hui essentiellement pour éviter des établissements qui s'enfoncent dans une médiocrité dont sont prisonniers les pauvres élèves qui n'ont pas le choix.
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Aiôn
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par Aiôn Lun 27 Mai - 13:49
Alors là vous craignez je trouve, et vous détournez l'argent de mes impôts. Quand petit Aiôn (je parle de moi) faisait plein de fôts d'otograf sa maman lui a fait faire des dictées tous les jours mais l'a laissé dans le public, où il s'est certes forgé de mauvaises fréquentations, mais aussi de solides convictions républicaines qu'il aimerait bien, au moins, partager avec ses collègues. Vous ne pouvez pas enseigner le latin à vos enfants ? Pour ma part je leur enseignerai bien ce que je sais d'hébreu, mais ils iront dans le public, au péril de leur vie s'il le faut... Parce que la République a sorti leurs aïeux des ghettos, leur a fait l'honneur d'être citoyens, et les a traité à égalité avec chacun. Et que je ne l'oublierai pas.

Heureusement pour vous que l'article L5263-3 du code des transports ne s'applique pas à l'éducation :

« Est puni de six mois d'emprisonnement le fait, pour le capitaine, d'abandonner le navire sans l'avis des officiers et maîtres d'équipage. Est puni de deux ans d'emprisonnement le fait, pour tout capitaine, avant d'abandonner son navire, de négliger d'organiser le sauvetage de l'équipage et des passagers et de sauver les papiers de bord, les dépêches postales et les marchandises les plus précieuses de la cargaison. La même peine est applicable au capitaine qui, forcé d'abandonner son navire, ne reste pas à bord le dernier. »

Pensez aux gentils pompiers laïcs qui sont allés sauver la couronne d'épine (fausse) dans Notre-Dame en flammes... Ils méritent bien que leurs gamins fassent du latin avec les vôtres, même dans de mauvaises conditions.
Iphigénie
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par Iphigénie Lun 27 Mai - 14:12
Aiôn a écrit:Alors là vous craignez je trouve, et vous détournez l'argent de mes impôts. Quand petit Aiôn (je parle de moi) faisait plein de fôts d'otograf sa maman lui a fait faire des dictées tous les jours mais l'a laissé dans le public, où il s'est certes forgé de mauvaises fréquentations, mais aussi de solides convictions républicaines qu'il aimerait bien, au moins, partager avec ses collègues. Vous ne pouvez pas enseigner le latin à vos enfants ? Pour ma part je leur enseignerai bien ce que je sais d'hébreu, mais ils iront dans le public, au péril de leur vie s'il le faut...

Heureusement pour vous que l'article L5263-3 du code des transports ne s'applique pas à l'éducation :

« Est puni de six mois d'emprisonnement le fait, pour le capitaine, d'abandonner le navire sans l'avis des officiers et maîtres d'équipage. Est puni de deux ans d'emprisonnement le fait, pour tout capitaine, avant d'abandonner son navire, de négliger d'organiser le sauvetage de l'équipage et des passagers et de sauver les papiers de bord, les dépêches postales et les marchandises les plus précieuses de la cargaison. La même peine est applicable au capitaine qui, forcé d'abandonner son navire, ne reste pas à bord le dernier. »

Pensez aux gentils pompiers laïcs qui sont allés sauver la couronne d'épine dans Notre-Dame en flammes... Ils méritent bien que leurs gamins fassent du latin avec les vôtres, même dans de mauvaises conditions.
On ne demande pas au capitaine de faire couler ses enfants avec lui, remarque. Les analogies ont leurs limites...
Par contre ça pourrait sans doute s'appliquer à pas mal de ceux qui mettent en place les réformes de l'éducation, là-haut...
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par DesolationRow Lun 27 Mai - 14:16
Bah, j'admire tes convictions républicaines Wink les miennes s'arrêtent juste avant la maltraitance sur mineur, c'est-à-dire au moment précis où je considère le collège de mon secteur.
nevermore
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par nevermore Lun 27 Mai - 14:47
@Audrey. Si je ne tapinais pas, je pourrais dire au revoir à mes effectifs en moins d’un an! Donc je suis allée parler aux petits 3èmes du collège d’à côté. Du seul qui propose encore vraiment du latin, deux n’en proposent plus du tout et dans le 3ème, l’option est moribonde. Et même dans mon lycée, il faut une vigilance de chaque instant pour vérifier qu’on n’a pas dit aux élèves que c’était euro ou latin, théâtre ou latin... bref moi aussi je suis fatiguée et parfois vraiment démotivée. Péripatétiput’ tout (j’adore 😊) j’avoue que mon tee-shirt « NTM Œdipe » a eu un certain succès aujourd’hui 😂
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par Elaïna Lun 27 Mai - 15:06
Aiôn a écrit:@Elaïna : Merci pour l'info ! Sais-tu si cette pratique pédagogique des oratoriens est liée au cartésianisme de Malebranche ? Pas de latin mais des maths, c'est très cartésien comme orientation...

Non, en fait il faut penser l'enseignement du latin de façon plus large.

Le latin, il faut être clair (si j'ose dire), c'est jusqu'au milieu du XVIe siècle
1. la langue des clercs et des lettrés (notaires, avocats, magistrats, officiers du roi etc).
2. la langue internationale (diplomatie, correspondance entre lettrés).

Donc apprendre le latin n'a d'intérêt que si on se destine en gros à être prêtre, ou homme de loi, ou professeur. Personne d'autre n'apprend le latin (et de toute façon vu le peu de gens qui apprennent à lire hein, ça va vite). Mais il y a confusion entre apprendre le latin et apprendre à lire, car on apprend à lire dans la Bible, qui est en latin.

Au XVIe siècle, on voit apparaître, après un rêve humaniste où tout le monde parlerait comme Cicéron, l'essor des littératures nationales en langue vernaculaire. C'est le résultat d'une poussée intellectuelle mais aussi spirituelle, pensons à tous ces humanistes, catholiques et protestants, qui défendent l'idée que la Bible doit pouvoir se lire en langue vernaculaire et pas en latin. Du Bellay défend et illustre bien la langue française, pas latine. Pour ces gens-là, le latin, c'est sympa, mais le français est digne d'intérêt, on peut faire de la belle littérature en français, il faut défendre l'usage du français etc. Dans le même temps on voit un peu partout en Europe naître les littératures nationales (théâtre élisabéthain, littératures espagnoles, etc). Le latin perd donc un peu de sa superbe, d'autant que les monarchies poussent à l'usage de la langue du roi (français avec Villers-Cotterêts par exemple).

Donc progressivement, à partir du XVIIe siècle, si le latin reste la base de l'enseignement en particulier au sein de la ratio studiorum des jésuites, au fond, personne n'en veut vraiment. C'est considéré comme un mal nécessaire. Mais faire faire du latin à son gamin, ça n'est intéressant que si on veut refourguer l'un des fistons dans l'Eglise ou lui transmettre une charge au parlement de Paris (et même là, hein...). Si vous voulez que fiston récupère la boutique ou le régiment de cavalerie de papa, qu'est-ce qu'il en a à faire fiston de faire du latin ?
Dans le même temps, avec le développement de la formation des officiers (en particulier des officiers de marine) dans le contexte de la montée des monarchies absolues, il y a une vraie demande pour faire des mathématiques. Et quand des concurrents des jésuites, notamment les oratoriens, proposent de faire plutôt des maths, les gens se ruent dessus. C'est particulièrement sensibles dans les villes portuaires par exemple.

Donc si l'on résume, le latin est bien une langue morte depuis le Moyen-âge, et sans doute possible on peut dire qu'il joue un rôle intellectuel, spirituel, etc. Mais finalement son enseignement pose très tôt question voire est très tôt considéré comme inutile. Les gens disent à leur mioche de faire du latin chez les Jésuites parce que ça enseigne la discipline et la rigueur morale, mais dès le XVIIe siècle, le "goût du latin" est bel et bien enterré, si tant est qu'il ait existé ailleurs que chez les humanistes de la Renaissance.

Un ouvrage magistral à ce sujet : Françoise Waquet, Le latin ou l'empire d'un signe. Recension ici : https://www.persee.fr/doc/rhmc_0048-8003_2000_num_47_4_2051_t1_0843_0000_3


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par musa Lun 27 Mai - 15:08
Si le seul problème du collège de secteur était le latin...
Mais je te rassure Aiôn, le capitaine est encore sur le navire (tout en scrutant l'horizon à l'affût de canots de sauvetage!) C'est donc en toute connaissance de cause qu'il tient à en évacuer ses enfants!
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Aiôn
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par Aiôn Lun 27 Mai - 17:01
@Elaïna : Merci beaucoup Elaïna, c'est lumineux, précis et documenté. Descartes témoigne donc d'un large mouvement de désaffection du latin plutôt qu'ils n'en serait un initiateur original. J'en prends bonne note. En fait il semble même que c'est Pierre de Bérulle, le fondateur des oratoriens, qui influence Descartes dans cette affaire. Il écrit de nombreux ouvrages théologiques en français et encourage Descartes à réformer la philosophie et l'apologétique (chez le sieur de Chandoux) un an avant la publication des Regulae ad directionem ingenii, et donc dix ans avant la publication du Discours de la méthode en français. J'ai été victime, je crois, d'un enseignement un peu hagiographique et moyennement précis sur le rapport de Descartes au latin... Je vais donc de ce pas réformer mon entendement sur ce point. Mais alors c'est donc l'attitude passéiste des jésuites qui se met à faire mystère pour moi. Ça leur ressemble si peu... Est-ce parce qu'ils sont plus fidèles à la papauté et à l'unité de l'église, et engagés à fond dans la contre-réforme, tandis que les oratoriens seraient davantages gallicans ? Ce serait ma meilleure hypothèse.

@Tous : Je ne vais pas vous reprocher de prendre soin de vos enfants. Attention quand même à leur sécurité dans le privé également : il y en a qui "viennent à vous déguisés en brebis, mais au-dedans ce sont des loups voraces" (Matthieu 7, 15-20) (une assertion auto-référentielle si l'on fait confiance à l'expertise du sanhedrin sur ce point). J'essaie sincèrement de le dire de la façon la plus gentille possible parce que j'imagine mal que vous ne soyiez pas au courant, et qu'on a aussi parfois le même problème chez nous, je ne me leurre pas (et vous mettez ce que vous voulez sous ce "nous").


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par Fires of Pompeii Lun 27 Mai - 17:07
Pareil, sans ce que j'appelle ma "prostitution" (je le présente ainsi aux collègues qui me laissent du temps sur leurs cours), euh promotion du latin, je ramènerais bien moins de monde vers le latin. J'enseigne depuis cinq ans, et ça me paraît tellement violent de devoir défendre ma discipline ainsi. Je le savais en m'engageant dans cette voie, et donc je fais mon devoir pour garantir la pérennité de l'option, mais ça me coûte, non pas d'enseigner le latin, mais de devoir justifier son existence auprès de tous.

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par Elaïna Lun 27 Mai - 17:17
Aiôn a écrit:@Elaïna : Merci beaucoup Elaïna, c'est lumineux, précis et documenté. Descartes témoigne donc d'un large mouvement de désaffection du latin plutôt qu'ils n'en serait un initiateur original. J'en prends bonne note. En fait il semble même que c'est Pierre de Bérulle, le fondateur des oratoriens, qui influence Descartes dans cette affaire. Il écrit de nombreux ouvrages théologiques en français et encourage Descartes à réformer la philosophie et l'apologétique (chez le sieur de Chandoux) un an avant la publication des Regulae ad directionem ingenii, et donc dix ans avant la publication du Discours de la méthode en français. J'ai été victime, je crois, d'un enseignement un peu hagiographique et moyennement précis sur le rapport de Descartes au latin... Je vais donc de ce pas réformer mon entendement sur ce point. Mais alors c'est donc l'attitude passéiste des jésuites qui se met à faire mystère pour moi. Ça leur ressemble si peu... Est-ce parce qu'ils sont plus fidèles à la papauté et à l'unité de l'église, et engagés à fond dans la contre-réforme, tandis que les oratoriens seraient davantages gallicans ? Ce serait ma meilleure hypothèse.
.

Je ne pense pas que les Jésuites soient passéistes. Mais ils s'attachent à quelque chose de bien précis : répondre aux critiques des protestants. Or la principale critique des protestants aux catholiques c'est, en somme, de ne pas lire la Bible et de n'y rien comprendre. Les Jésuites veulent former de bons catholiques qui connaissent la Bible, donc ils font faire du latin aux petits garçons. En outre, l'idée que le latin est garant de rigueur morale (par l'exempla antique) est très importante pour la formation des petits garçons, de même que l'idée du latin comme enseignement pour la rhétorique. Mais dans le même temps, le latin est considéré comme un truc "de garçons" : pour les filles, c'est considéré comme totalement inutile. D'ailleurs, Descartes qui souhaite avoir un lectorat féminin (et plus si affinités... abi ) écrit en français, comme tous les auteurs qui s'adressent aux femmes : François de Sales et consorts.

A lire Françoise Waquet, je suis convaincue que mis à part la bande à Erasme, bien peu de gens à l'époque moderne ont réellement cru à un moment donné à l'intérêt du latin. Donc il est assez peu étonnant que des gens aujourd'hui n'y voient qu'un moyen d'avoir un dossier sympa et une bonne classe.

(Croyez bien que je m'en désole, étant fille de profs de LC, mais bon...).

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par Elaïna Lun 27 Mai - 17:18
Fires of Pompeii a écrit:Pareil, sans ce que j'appelle ma "prostitution" (je le présente ainsi aux collègues qui me laissent du temps sur leurs cours), euh promotion du latin, je ramènerais bien moins de monde vers le latin. J'enseigne depuis cinq ans, et ça me paraît tellement violent de devoir défendre ma discipline ainsi. Je le savais en m'engageant dans cette voie, et donc je fais mon devoir pour garantir la pérennité de l'option, mais ça me coûte, non pas d'enseigner le latin, mais de devoir justifier son existence auprès de tous.

L'intérêt avec la réforme, c'est que tous les profs de sciences humaines vont devoir faire la même chose pour racoler les secondes. Au moins, les profs de LC se sentiront moins seuls sur ce point...

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par Fires of Pompeii Lun 27 Mai - 17:21
Elaïna a écrit:
Fires of Pompeii a écrit:Pareil, sans ce que j'appelle ma "prostitution" (je le présente ainsi aux collègues qui me laissent du temps sur leurs cours), euh promotion du latin, je ramènerais bien moins de monde vers le latin. J'enseigne depuis cinq ans, et ça me paraît tellement violent de devoir défendre ma discipline ainsi. Je le savais en m'engageant dans cette voie, et donc je fais mon devoir pour garantir la pérennité de l'option, mais ça me coûte, non pas d'enseigner le latin, mais de devoir justifier son existence auprès de tous.

L'intérêt avec la réforme, c'est que tous les profs de sciences humaines vont devoir faire la même chose pour racoler les secondes. Au moins, les profs de LC se sentiront moins seuls sur ce point...

Crois-moi, ça ne me console pas Sad j'espérais naïvement que les profs de LC aient de meilleures conditions de travail, pas que les autres nous rejoignent...
:/

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par Elaïna Lun 27 Mai - 17:32
Moi aussi mais visiblement on va tous finir par tapiner. J'en pleure de joie...

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par Iphigénie Lun 27 Mai - 17:44
Elaïna a écrit:
Aiôn a écrit:@Elaïna : Merci beaucoup Elaïna, c'est lumineux, précis et documenté. Descartes témoigne donc d'un large mouvement de désaffection du latin plutôt qu'ils n'en serait un initiateur original. J'en prends bonne note. En fait il semble même que c'est Pierre de Bérulle, le fondateur des oratoriens, qui influence Descartes dans cette affaire. Il écrit de nombreux ouvrages théologiques en français et encourage Descartes à réformer la philosophie et l'apologétique (chez le sieur de Chandoux) un an avant la publication des Regulae ad directionem ingenii, et donc dix ans avant la publication du Discours de la méthode en français. J'ai été victime, je crois, d'un enseignement un peu hagiographique et moyennement précis sur le rapport de Descartes au latin... Je vais donc de ce pas réformer mon entendement sur ce point. Mais alors c'est donc l'attitude passéiste des jésuites qui se met à faire mystère pour moi. Ça leur ressemble si peu... Est-ce parce qu'ils sont plus fidèles à la papauté et à l'unité de l'église, et engagés à fond dans la contre-réforme, tandis que les oratoriens seraient davantages gallicans ? Ce serait ma meilleure hypothèse.
.

Je ne pense pas que les Jésuites soient passéistes. Mais  ils s'attachent à quelque chose de bien précis : répondre aux critiques des protestants. Or la principale critique des protestants aux catholiques c'est, en somme, de ne pas lire la Bible et de n'y rien comprendre. Les Jésuites veulent former de bons catholiques qui connaissent la Bible, donc ils font faire du latin aux petits garçons. En outre, l'idée que le latin est garant de rigueur morale (par l'exempla antique) est très importante pour la formation des petits garçons, de même que l'idée du latin comme enseignement pour la rhétorique. Mais dans le même temps, le latin est considéré comme un truc "de garçons" : pour les filles, c'est considéré comme totalement inutile. D'ailleurs, Descartes qui souhaite avoir un lectorat féminin (et plus si affinités... abi ) écrit en français, comme tous les auteurs qui s'adressent aux femmes : François de Sales et consorts.

A lire Françoise Waquet, je suis convaincue que mis à part la bande à Erasme, bien peu de gens à l'époque moderne ont réellement cru à un moment donné à l'intérêt du latin. Donc il est assez peu étonnant que des gens aujourd'hui n'y voient qu'un moyen d'avoir un dossier sympa et une bonne classe.

(Croyez bien que je m'en désole, étant fille de profs de LC, mais bon...).

Merci Elaïna pour cet éclairage historique, mais je crois quand même que les choses étaient, dans la complexité de la vie intellectuelle du temps, avec l'élaboration de nouveaux concepts mais aussi la nécessaire communication entre savants, moins tranchées et infiniment plus complexes chez les philosophes du XVIIe. (Sans compter que la Renaissance, c'est aussi le retour au latin de Virgile et Ovide, contre le latin scolastique de l'écolier limousin de Rabelais)...:
https://sites.google.com/site/sanslelatin/conf%C3%A9rences/textes-des-conferences/j--r-armogathe-le-latin-chez-les-philosophes-du-xviie-siecle
Rendash
Rendash
Bon génie

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par Rendash Lun 27 Mai - 18:25
C'est con, on n'a plus de note d'inspection.

J'aurais bien aimé voir la note de tapinage artistique bounce

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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
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par Aiôn Lun 27 Mai - 18:39
@Elaïna : Encore merci, du fond du coeur, j'apprends plein de choses, et c'est lumineux ! J'entends tous les arguments que tu développes, et ça va dans le sens de l'intuition que j'avais sur le rôle probable de la contre-réforme et la lutte contre la Bible en langue vernaculaire. Mais sur les filles méprisées par les jésuites je perds un peu mon latin... D'après Philippe Annaert, L'apport des religieuses enseignantes à l'éducation des filles dans les villes du Nord-Ouest de l'Europe, xviie-xviiie siècles, (2012) (merci google, parce que je n'y connais rien personnellement...) tous les principaux courants religieux qui font oeuvre de pédagogie semblent avoir une branche féminine, jésuites compris, les jésuitesses : ils ne semblent donc pas plus machos que les autres. Et tous ne leur enseigneraient pas le latin. Les seuls contre-exemples qu'il cite sont Peter Heyns d'Anvers, que je ne sais rattacher à aucun courant théologique ou philosophique, et des pensionnats du début du XVIIème siècle, mais sans plus de précision. C'est essentiellement pour dire qu'ils y renoncent "très tôt". Il me semble donc qu'il y aurait, à le suivre, un consensus de l'époque pour exclure les filles de l'étude du latin, sauf si elles deviennent vraiment religieuses et se consacrent à la liturgie (et encore ce n'est pas dit clairement). Donc si je comprends bien, qu'ils draguent ou pas leurs élèves Éducation - Grec au lycée : un proviseur cherche à faire disparaitre l'option. Comment riposter ? - Page 5 999940070, tous ces messieurs les aborderaient en langue vernaculaire (à tort certainement d'ailleurs d'après Molière "– Du grec, ô Ciel ! du grec ! Il sait du grec, ma sœur ! – Ah, ma nièce, du grec ! – Du grec ! quelle douceur !"). Ceci dit, donc, et à moins que quelque chose m'échappe, on doit pouvoir dire qu'il y a un trou entre l'humanisme de la Renaissance et l'époque classique de Molière sur le caractère sexy des langues anciennes pour les filles. Et que les jésuites paraissent hors de cause sur ce point. J'ai bien conscience de pinailler, qu'on se comprenne, mais ça m'aide beaucoup à apprendre.

Par ailleurs le fait qu'une fille qui parle les langues anciennes soint infiniment plus séduisante qu'une autre me semble un des meilleurs arguments avancés ici en faveur de la généralisation de leur enseignement...


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Aiôn
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par Aiôn Lun 27 Mai - 18:42
Elaïna a écrit:on va tous finir par tapiner
On commence cette année pour notre part avec "Humanités, littérature et philosophie". Et je dois avouer, à ma grande honte, que chez nous cette année on a laissé les collègues de lettres s'en charger puisqu'elles ont les secondes en cours.

Bravo Rendash, c'est bien vu ! Very Happy


Dernière édition par Aiôn le Lun 27 Mai - 18:46, édité 1 fois
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