Neo défi lecture 2020 - Ici, on papote !

Ah je l’ai vu en librairie ! J’ai hâte de lire ce que tu en penses, savoir s’il vaut le coup de lecture !

Il me tente beaucoup aussi !

Ce livre convient aussi pour le défi 33: un livre primé par les lecteurs d'un journal ou d'une revue.

*Ombre* a écrit:En même temps, comme le titre n'est pas une phrase, c'est compliqué... Ce n'est pas une phrase, mais il est négatif.

Oui, voilà !

nicole 86 a écrit:Ce livre convient aussi pour le défi 33: un livre primé par les lecteurs d'un journal ou d'une revue.

Merci !

Pour le défi 25 (un livre qui fait peur) : Six fourmis blanches de Sandrine Collette (2015), publié par Denoël dans la collection "Sueurs froides" (très bien nommée ici).
Un thriller montagnard à deux voix : celle de Mathias, « sacrificateur » auquel ont recours les superstitieux pour apaiser les esprits de la montagne, et celle de Lou, membre d’un groupe de six touristes emmené par un guide dans une randonnée qui va mal tourner… De quoi passer l’envie à quiconque de mettre les pieds dans la neige.

Merci pour tes nombreux compte-rendus, Lulu. J'ai pioché quelques titres. Ton polar me tente bien aussi, miss Sophie. C'est un genre vers lequel je ne me tourne pas souvent (il faut dire que j'ai été un peu écoeurée par les détails parfois complaisamment affreux de certains romans d'Henning Mankel) mais j'y referais bien un petit tour prochainement.

Item 27 : Un livre dans lequel se produit une métamorphose : La Passe-miroir, tome 2.
Métamorphose de Thorn, l'homme de glace qui découvre ce qu'est l'amour, métamorphose d'Ophélie, la chétive gardienne de musée qui se découvre du courage, qui commence à prendre sa vie en main et qui passe du statut de petite chose fragile à celle de femme. Métamorphose au sens propre du terme, avec l'apparition du Mille Visages qui peut prendre l'apparence de n'importe qui...

En cours : le tome 3 l'item 20.

J'ai adoré la série des Passe-miroir

Pour le défi 4 : Transmettre (ou Hériter), j'ai lu Où passe l'aiguille de Véronique Mougin.
Hongrie, 1944. Adolescent rebelle et obstiné, qui refuse catégoriquement que son père, maître tailleur, lui apprenne l'art de la couture, Tomi a 14 ans quand il est déporté. Pour échapper à la mort, il se dit tailleur : le voilà affecté au raccommodage des uniformes rayés. Son coup de bluff se transforme alors en coup de foudre. Son père peut enfin lui transmettre son art, mais Tomi reste un rebelle dans l'âme. Il ne veut pas faire les costumes élégants mais ennuyeux dont son père s'enorgueillit, non, ce qui l'attire, lui, c'est la confection pour dames, et surtout la haute couture. De retour chez eux, le père et le fils ne supportent pas le foyer sans les absents et s'installent à Paris...
L'auteure s'est inspirée d'une histoire vraie pour ce roman qui se lit presque d'une traite, malgré la longueur. Chaque chapitre est suivi d'une plongée dans la tête d'un des personnages du récit (ce qui permet d'offrir différents éclairages sur la même scène). On s'attache au personnage écorché vif de Tomi ainsi qu'à son père. Une belle lecture.

*Ombre* a écrit:Merci pour tes nombreux compte-rendus, Lulu. J'ai pioché quelques titres. Ton polar me tente bien aussi, miss Sophie. C'est un genre vers lequel je ne me tourne pas souvent (il faut dire que j'ai été un peu écoeurée par les détails parfois complaisamment affreux de certains romans d'Henning Mankel) mais j'y referais bien un petit tour prochainement.

Ce n'est pas vraiment un polar, mais une histoire empreinte de mystère et d'angoisse, un "thriller" au sens premier du terme (le frisson !).

Dans un tout autre genre, je viens de lire pour le défi 12 (un recueil de poèmes paru ces 40 dernières années) La rumeur de l’air et Sur un pli du temps de Bernard Noël (1986 et 1988). Parmi les rares poètes de ces 40 dernières années présents dans les rayons de ma médiathèque favorite, j’ai choisi celui-ci parce que je me souvenais avoir lu de lui, à la fac, une pièce de théâtre que j’avais beaucoup appréciée (La reconstitution). Mais je suis restée complètement hermétique à sa poésie (et je n’ai d’ailleurs lu que deux des cinq recueils rassemblés dans le volume que j’ai emprunté, pas eu le courage d'aller au bout du troisième). Je tâcherai de faire l’expérience d’un autre auteur.

Pour le défi 26 : un livre qui fait rire ou sourire, j'ai lu Vivons heureux en attendant la mort de Pierre Desproges.
Je ne présente plus le maître, évidemment...
Morceaux choisis :
"Le voisin est un animal nuisible assez proche de l'homme.
Très proche, trop proche. C'est d'ailleurs de cette proximité que naît la nuisance du voisin.
Mais attention : que le voisin soit proche ne doit pas nous inciter à le confondre avec le prochain, ce dernier, contrairement au voisin, pouvant être lointain.
En effet, un prochain lointain reste un prochain, alors qu'un voisin lointain s'autodétruit au bout de trente secondes, sauf s'il déménage en deux-chevaux, auquel cas le temps qui lui est imparti pour plonger dans l'inexistentialité post-voisinale pourra être prolongé du double".

"Je vous hais tous. J'en suis malade.
Je suis allé voir un médecin. J'ai pris un taxi. Je hais les taxis. Il n'y a que deux sortes de chauffeurs de taxi : ceux qui puent le tabac, et ceux qui vous empêchent de fumer.
Ceux qui vous racontent leur *** de vie, qui parlent, parlent, parlent, les salauds, alors qu'on voudrait la paix.
Et ceux qui se taisent, qui se taisent, rien, pas bonjour, alors qu'on est tout seul derrière, au bord de mourir de solitude...
Il y a ceux qui sont effroyablement racistes et qui haïssent en bloc les femmes, les provinciaux et les émigrés, et il y a ceux qui sont même pas français, qui sont basanés et qui ne savent même pas où est la place de la Concorde.
Alors j'ai dit au docteur : "Docteur, je n'en peux plus. Je suis malade de haine, ce n'est plus vivable, faites quelque chose."
Il m'a collé des antibiotiques. Je hais les docteurs."

Item 20 : Un livre qui parle d'écriture(s) : le tome 3 de la Passe-Miroir.
Après être restée plus de deux ans sans nouvelles de son mari Thorn, Ophélie décide de partir à sa recherche sur l'arche de Babel.
Elle retrouve sa trace au sein de l'énigmatique Mémorial et décide de se faire engager comme "apprentie" afin de pouvoir rentrer en contact avec lui. En parallèle, ses recherches autour de Dieu - et de l'Autre - se poursuivent...

Verdict : toujours aussi fan de la série, il me tarde donc de lire le dernier tome (dont je n'ai pas lu que du bien...).

Défi 44 (ou 7) : Un livre dont le titre comporte un nom de membre de la famille. L'autre fille d'Annie Ernaux.
Je n'ai choisi ce  livre où l'auteur écrit une lettre à sa sœur morte avant sa naissance que pour sa grande proximité avec mon histoire personnelle. Un petit opus d'une soixantaine de pages (et deux photos) écrit sur incitation de la directrice éditoriale qui peut intéresser les lecteurs assidus d'Annie Ernaux et ceux qui s'interrogent sur la psychologie des enfants de remplacement.

Une petite heure de lecture sans prise de tête pour remplir un défi !

Pour le défi 37 : un livre qui évoque l'idée de bonheur, j'ai lu Développement (im)personnel, le succès d'une imposture de Julia de Funès.
"L'authenticité en 5 leçons", "la confiance en soi : mode d'emploi", "Les 10 recettes du bonheur"... Les librairies sont envahies d'ouvrages qui n'en finissent pas d'exalter l'empire de l'épanouissement personnel. Les coachs, nouveaux vigiles du bien-être, promettent eux aussi sérénité, réussite et joie. A les écouter, il n'y aurait plus de "malaise dans la civilisation", mais une osmose radieuse. Nous voici propulsés dans la "pensée positive" qui positive plus qu'elle ne pense ! C'est le non-esprit du temps.

Un plaisir que ce livre qui déconstruit la niaiserie démago des charlatans du moi, des coachs divers et variés, de la communication non violente. J'avais envie de tout stabiloter !

J'ai lu Sauf de H. Commère conseillé ici: ça m'a moyennement plu; l'intrigue est pas mal, mais je n'ai pas trop aimé les chapitres très courts, le style de narration.

lulucastagnette a écrit:Pour le défi 37 : un livre qui évoque l'idée de bonheur, j'ai lu Développement (im)personnel, le succès d'une imposture de Julia de Funès.
"L'authenticité en 5 leçons", "la confiance en soi : mode d'emploi", "Les 10 recettes du bonheur"... Les librairies sont envahies d'ouvrages qui n'en finissent pas d'exalter l'empire de l'épanouissement personnel. Les coachs, nouveaux vigiles du bien-être, promettent eux aussi sérénité, réussite et joie. A les écouter, il n'y aurait plus de "malaise dans la civilisation", mais une osmose radieuse. Nous voici propulsés dans la "pensée positive" qui positive plus qu'elle ne pense ! C'est le non-esprit du temps.

Un plaisir que ce livre qui déconstruit la niaiserie démago des charlatans du moi, des coachs divers et variés, de la communication non violente. J'avais envie de tout stabiloter !

Ah ! merci pour ce titre, Lulu. Même si ce sera prêcher une convaincue, je pense que je me le procurerai. Cette vogue m'agace, pas seulement parce que c'est une vogue (et un beau business pour certains) mais parce qu'elle semble faire de l'idée de bonheur une affaire strictement individuelle. En gros, si t'es pas heureux, c'est de ta faute, c'est que tu fais pas d'efforts, t'es pas assez positif. Rien à voir avec la misère sociale, les projets politiques, l'inégalité des chances, c'est ton problème rien qu'à toi - et voilà le politique dédouané de toute responsabilité en la matière. Je tiens ces discours non seulement pour une escroquerie, mais, plus grave, pour une façon d'endormir les consciences : pendant que tu travailles ton kharma et ta zénitude, tu ne vas pas défiler pour le Bien Commun, cette chose qui contribue au bonheur et ressortit au politique.

Mais oui Ombre, c'est tout à fait ça ! Au début de l'ouvrage, elle donne les chiffres de vente des bouquins de développement personnel, c'est affolant ! Et en effet, sous couvert de trouver son "vrai moi", de se libérer, ces pseudos gourous délivrent des recettes de formatage !
C'est très intelligemment déconstruit. Bon, j'ai bien peur que les partisans du truc n'ouvrent jamais ce livre... :|

Merci, je note aussi la référence. Mais l'auteure ne profite-t-elle pas aussi de cette vague pour vendre son livre, telle un gourou d'une autre secte ?

En fait, Adren, ce livre correspond à une partie de sa thèse (partie qu'on lui a conseillé de sortir en livre à part).
Il est certain qu'elle profite de la vogue du développement personnel en la critiquant, mais c'est un travail fouillé et érudit, pas simplement une critique de surface. Et elle propose des pistes du côté de la philosophie pour remplacer les "gourous".

Voilà. Penser, c'est le contraire de l'adoption irréfléchie de formules toutes faites.
L'an passé, j'ai eu droit à une formation imposée sur la CNV. Dans la série ça commence bien, nous avons été accueillis dans une salle où avaient été accrochées toutes sortes de pensées profondes telles qu'il en circule sur internet, attribuées tantôt à Platon (vous savez, le fameux contresens sur la jeunesse décadente dans La République), tantôt à Gandhi... J'ai protesté direct  en expliquant que balancer comme ça des phrases hors de tout contexte (quitte à faire d'énormes contresens, cf. la citation de Platon) et demander notre adhésion à ces affirmation en dehors de tout examen critique, c'était le contraire de la pensée. Mais notre gourou formatrice ne voyait pas le problème. Ces gens-là alignent les formules toutes faites et les préjugés, et sont persuadés de détenir la Vérité. D'ailleurs, ils viennent te la délivrer, à toi le mécréant. J'utilise ce terme à dessein : pour moi, cette façon de réclamer l'adhésion a priori de tout examen à une parole venue d'en haut (les nouveaux messies s'appelant Platon (sic - on pourrait écrire une parodie : Le Messie malgré lui), Gandhi, Laurent Gounelle ou Christophe André) relève de la foi, pas de la raison. On retrouve à l'oeuvre les mécanismes de la religion, avec ses dogmes, ses initiés et ses rites.

Oui et ces livres de développement personnel ciblent des gens malheureux prêts à tout essayer pour accéder au bonheur et c'est peu glorieux de profiter de leur faiblesse pour s'enrichir ...

Les de Funès, famille de bienfaiteurs de l'humanité !

*Ombre* a écrit:(...) Platon (vous savez, le fameux contresens sur la jeunesse décadente dans La République)

Moi j'avoue mon ignorance... Quelle est cette citation et le fameux contresens associé?

Tu trouveras toutes les explications sur l'incontournable site de Luigi.
http://www.laviemoderne.net/mirabilia/169-petit-cimetiere-des-citations-apocryphes-sur-l-education
citation apocryphe n°7

merci!