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MarineDocumentaliste
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Être une certifiée aux compétences reconnues mais rester accrochée aux souvenirs douloureux du CAPES Empty Être une certifiée aux compétences reconnues mais rester accrochée aux souvenirs douloureux du CAPES

par MarineDocumentaliste Mer 24 Mar 2021 - 10:01
Bonjour à tou.te.s,
Ce sujet va ressembler à des lamentations d'une prof-doc qui a la chance d'être certifiée alors que tant d'autres rêveraient d'avoir le concours (j'en ai conscience) mais plus le temps passe et plus je sens que j'ai besoin de crever un abcès qui gonfle depuis plusieurs années et qui m'empêche d'être une professeure documentaliste ayant totalement confiance en elle et ayant de l'estime pour le travail qu'elle fournit.

L'objet de ma plainte est mes souvenirs de l'année où j'ai passé le CAPES de documentation. Et pour cause : si je devais résumer en un mot cette année, ce serait "violence".
Je fais partie des promotions qui devaient passer le CAPES en master 1, tout en validant les semestres. J'étais jusqu'alors une étudiante brillante. Je bossais alors comme une dingue pour valider cette année de master 1 avec la mention bien (ce que j'ai réussi à faire) mais je n'avais plus l'énergie à côté pour travailler avec sérieux le CAPES, et ainsi aller aux entraînements. J'ai sombré dans la dépression. Mes camarades de promo le savaient et m'ont soutenue : c'étaient des sucres. Je me souviens des moqueries de certains correcteurs de sujets blancs écrits et de la mise en concurrence des étudiants par les profs de l'ESPE. Malgré tout, je me suis accrochée, sans envie. Les sujets ne m'intéressaient pas (alors que j'aime beaucoup les sciences de l'info-com - d'ailleurs parallèlement à cela je bossais avec plaisir pour le master 1), bachoter ne m'intéressait pas. Je me forçais. J'avais l'impression d'être, face au CAPES, comme certains élèves dont je m'occupe désormais : dégoûtée de l'école, avec un dégoût des profs. Je pleurais toutes les semaines. Je me souviens m'être entraînée seule, sans l'aide des profs de l'ESPE, pour les oraux du CAPES, et pour cause : je me suis rendue à un premier entraînement (la personne qui m'a corrigée s'est moqué de moi, littéralement - je suis partie pleurer) puis à un deuxième (l'une des personnes qui m'a évaluée a dit que les candidats de cette année étaient décevants après mon passage) et donc ensuite, fini. De cette année d'entraînement bancale et peu motivante, je suis ressortie avec un CAPES en poche mais des résultats très moyens (autour de 9-11), sans briller.
Un détail m'a achevée à l'issue de cette année : une professeure documentaliste chargée de mission avait envoyé des mails aux lauréats les mieux placés (comprendre dans les 100 premiers) de l'académie pour les inciter à venir travailler dans son CDI. Je n'étais pas dedans forcément. Lorsque je lui ai demandé des explications, elle m'a répondu : "C'est évident que ceux qui ont été moins bien placés seront de moins bons professionnels, moins compétents".

Je suis ressortie soulagée de tout cela, j'ai ensuite cartonné en M2, mais je me rends compte que ça a laissé des marques sur mon rapport à mon travail, à l'institution, mais aussi à la fac et à mes collègues documentalistes. Même plusieurs années après. Ca a laissé des marques sur mon estime de moi. J'ai toujours le sentiment que ce que je fais doit forcément être mauvais, preuve en est du déroulement de l'année de CAPES. Lorsque l'on me fait des compliments sur mon travail, ou que l'on souhaite me donner des responsabilités, je ne comprends pas. Je me dis : "Un jour, ils vont se rendre compte de la supercherie". Je bosse, je bosse, je m'investis, tout en me disant que personne ne se rend compte que ce que je fais est moyen.

Et cette question me taraude : pourquoi, dans un système où l'on souhaite que nous devenions des professeurs documentalistes bienveillants avec les élèves, maltraite-t-on des candidats au CAPES ? Je suis peut-être très naïve mais il me serait pour ma part impensable de me moquer des élèves que j'ai en face de moi, de les mettre en concurrence de façon malsaine ou de leur dire que leur échec à une épreuve est la preuve de leur incompétence. Tout cela me laisse un goût amer.
Je n'arrive pas à m'intéresser, juste par curiosité, aux sujets qui se succèdent année après année au CAPES.

Avez-vous aussi eu ce genre d'expérience négative ?
A Tuin
A Tuin
Vénérable

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par A Tuin Mer 24 Mar 2021 - 11:07
MarineDocumentaliste a écrit:
Avez-vous aussi eu ce genre d'expérience négative ?

Oui absolument, sur d'autres types de points mais avec un ressenti similaire au tien.

MarineDocumentaliste a écrit:
Un détail m'a achevée à l'issue de cette année : une professeure documentaliste chargée de mission avait envoyé des mails aux lauréats les mieux placés (comprendre dans les 100 premiers) de l'académie pour les inciter à venir travailler dans son CDI. Je n'étais pas dedans forcément. Lorsque je lui ai demandé des explications, elle m'a répondu : "C'est évident que ceux qui ont été moins bien placés seront de moins bons professionnels, moins compétents".

Tout simplement, elle se trompe. Cette assertion est fausse.
Elle croit ce qu'elle dit par manque d'expérience ou désintérêt pour autrui. Pour des raisons qui sont les siennes, mais qui ne sont pas liées à toi en te visant en particulier. C'est son système de valeurs à elle, et ceci est son problème, pas le tien.

Rien n'est défini ou écrit d'avance, pour enseigner tu dois le constater régulièrement au regard du devenir des nombreux élèves.
Fais ta part, et à un moment tu seras reconnue en conséquence Smile Et fais des choses qui t'apportent un sentiment d'accomplissement en dehors du travail, cela peut t'apporter un grand bien-être.

Belle journée !
Rubik
Rubik
Niveau 10

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par Rubik Mer 24 Mar 2021 - 11:25
Le pire enseignant de mathématiques que j'ai eu durant toutes mes années de post-bac, je l'ai subi en classe prépa dans un bon lycée parisien et il avait majoré Normale Sup. La capacité à bien réussir un concours, surtout un concours comme le CAPES, qui met peu l'accent sur la pédagogie mais quasiment exclusivement sur le disciplinaire (en tout cas en maths) n'implique pas que l'on soit ensuite un "bon" enseignant.


Dernière édition par Rubik le Mer 24 Mar 2021 - 12:07, édité 1 fois
Lagomorphe
Lagomorphe
Fidèle du forum

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par Lagomorphe Mer 24 Mar 2021 - 12:00
MarineDocumentaliste a écrit:
Avez-vous aussi eu ce genre d'expérience négative ?

Se faire rabaisser, humilier, pourrir par une personne chargée de vous évaluer, mais aussi en théorie de vous conseiller et de vous aider en cas de difficulté ?
Oui, ça arrive assez souvent dans l'EN, et pas qu'au moment de la préparation des concours. J'ai connu notamment des CDE spécialistes de la parole destructrice gratuite vis-à-vis de certains collègues, une IPR qui prenait un malin plaisir à faire pleurer les stagiaires, étrangement surtout les femmes, un autre IPR tout mielleux lors de l'entretien mais dont les rapports écrits étaient ensuite bourrés de vacheries gratuites (on peut pourtant critiquer une manière de travailler sans s'en prendre à la personne elle-même) souvent appuyées sur des contre-vérités.

MarineDocumentaliste a écrit:Et cette question me taraude : pourquoi, dans un système où l'on souhaite que nous devenions des professeurs documentalistes bienveillants avec les élèves, maltraite-t-on des candidats au CAPES ? Je suis peut-être très naïve mais il me serait pour ma part impensable de me moquer des élèves que j'ai en face de moi, de les mettre en concurrence de façon malsaine ou de leur dire que leur échec à une épreuve est la preuve de leur incompétence. Tout cela me laisse un goût amer.
Je n'arrive pas à m'intéresser, juste par curiosité, aux sujets qui se succèdent année après année au CAPES.

Comme je l'écris plus haut, ça ne concerne pas que les candidats au CAPES, ça se poursuit ensuite, même si ça peut avoir moins d'impact. Sans garantie sur ce dernier point. Pourquoi est-ce que ça existe ? Je ne sais pas. Comme toi, ça ne me viendrait pas à l'esprit de faire du mal à un élève, pas plus qu'à un adulte d'ailleurs, par pure méchanceté gratuite.

Je doute que ce soit spécifique à l'EN : il y a des gens fondamentalement pervers qui prennent plaisir à maltraiter autrui. J'ai l'impression - pas plus qu'une impression - que les postes où l'on dispose d'un certain pouvoir attire ce genre de personne; mais est-ce une réalité mesurable, ou est-ce simplement parce qu'une peau de vache en situation de pouvoir fait plus de dégât qu'un sous-fifre ? L'EN a cependant deux particularités qui pourraient favoriser ce phénomène :

1) Le système tend à promouvoir à des postes où un comportement nuisible a un impact les personnes les moins compétentes, et les plus à même de camoufler leur incompétence derrière la méchanceté. Certains IPR (je prends soin de ne pas généraliser) sont d'ancien mauvais enseignants, qui ne s'en sortaient pas en tant qu'enseignants, et qui ont fui les élèves. Ceci pourrait expliquer leur attitude vis-à-vis de ceux qui ont le courage de remplir leur mission. D'autres ont été promus par leur capacité à se faire bien voir auprès de la hiérarchie, ou à manier le jargon incompréhensible qui masque le vide intellectuel d'une bonne partie des "sciences" de l'éducation à la française dispensées à l'IUFM/ESPE/INSPE. On peut imaginer qu'il soit rageant de voir un professeur faire correctement son boulot lorsqu'on n'est capable de rien d'autre que de brasser du vent.

2) Très théoriquement, dans une entreprise privée soumise à la concurrence, un supérieur hiérarchique nuisible démotive les ressources humaines, les réduits en provoquant burn-out et autres dépressions, détériore le climat social et nuit in fine aux résultats de l'entreprise. Cela finit parfois par se voir. Et l'élément pervers est renvoyé ou déplacé là où il nuira moins par sa propre hiérarchie. L'EN n'a pas de chiffre d'affaire. Qu'un CDE pourrisse ses professeurs, qu'une IPR les fasse pleurer, qu'un IPR écrive n'importe quoi pour casser du prof, qu'un prof de l'ESPE détruise méthodiquement ses étudiants, ça ne changera rien à la marche du mammouth, et l'esprit de corps très puissant de la hiérarchie, bien plus que celui des enseignants de terrain, a souvent pour conséquence qu'on n'a aucune chance de s'attaquer efficacement à ses éléments malfaisants sans le payer très cher. Un enseignant qui ferait à ses élèves le dixième de ce que se permettent certains non-enseignants vis-à-vis de nous se prendrait très vite les parents sur le dos. Au-dessus de l'enseignant de terrain, ou de l'étudiant à l'INSPE, l'impunité règne.
Ibou12
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par Ibou12 Mer 24 Mar 2021 - 12:11
Lagomorphe a écrit:
J'ai connu notamment des CDE spécialistes de la parole destructrice gratuite vis-à-vis de certains collègues, une IPR qui prenait un malin plaisir à faire pleurer les stagiaires, étrangement surtout les femmes, un autre IPR tout mielleux lors de l'entretien mais dont les rapports écrits étaient ensuite bourrés de vacheries gratuites (on peut pourtant critiquer une manière de travailler sans s'en prendre à la personne elle-même) souvent appuyées sur des contre-vérités.

Idem, les pires expériences que j'ai eues ont été avec des femmes, je ne veux tomber dans aucun cliché mais c'est juste hallucinant !
Ibou12
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par Ibou12 Mer 24 Mar 2021 - 12:13
Bonjour !

Je partage beaucoup ton ressenti, j'ai passé le Capes à la Sorbonne il y a quelques années et même si je garde un bon souvenir du lieu et de mes camarades, je suis tombée sur des profs imbus d'eux-mêmes, centrés sur eux, dans leur petit monde, souvent tous sortis de grandes écoles type Normale Sup et qui n'avaient aucune once de bienveillance ! Certains faisaient aussi jouer la concurrence entre élèves, avaient ostensiblement leurs petits chouchous et se moquaient de nous ouvertement lorsqu'on posait une question de linguistique ou de grammaire, comme si on devait tout maîtriser en arrivant devant eux !

Je me souviens d'un prof de civi en particulier (réputé, qui intervient souvent dans les médias) qui nous en a fait baver et nous disait littéralement qu'on était des gros nuls (et tant d'autres!) Des propos que je ne pourrai jamais tenir devant mes élèves. Une autre, prof réputée de linguistique, n'adressait jamais la parole à certains d'entre nous (ceux qui ne sont pas passés par la Licence de la Sorbonne ! hallucinant !) et avait des propos politiques plus que limites voir parfois très racistes !

J'ai voulu être professeure par amour des langues, j'aime le contact et j'aime transmettre et heureusement j'ai eu de très bons professeurs au lycée et au collège dont j'ai gardé de bons souvenirs et qui ont plus ou moins influencé mon choix de carrière. Mais clairement je garde un souvenir amer du bachotage, de la fatigue et du mépris des années Capes et ESPE. Je ne te parle même pas du jury lors des épreuves orales, deux femmes hyper froides et sèches, je me souviens avoir fondu en larmes en sortant de la pièce. J'ai vraiment failli tout laisser tomber durant les années de formation tellement la pression et le mépris de certains étaient dur à supporter. Encore aujourd'hui, j'ai vraiment du mal à mettre les pieds dans une fac, c'est dire !

Clairement je ne comprends pas non plus comment il peut y avoir une telle dichotomie entre ce que l'on attend de nous en tant qu'enseignant (bienveillance etc.) et le mépris que l'on se prend dans la gueule depuis notre formation et tout au long de notre carrière de la part de nos hiérarchies.

Heureusement, être un bon enseignant ne s'arrête pas aux performances du Capes et autres formations.
Je suis sûre que tu es une bonne documentaliste, qui apporte beaucoup aux élèves et à l'établissement.
Dans ce métier, on se forme quasiment tout seul, sur le terrain, et notre grande récompense c'est le retour de nos élèves. Les notes au concours ne veulent rien dire sur les qualités de l'enseignant !
Theriakos96
Theriakos96
Habitué du forum

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par Theriakos96 Mer 24 Mar 2021 - 13:04
Ibou12 a écrit:Bonjour !

Je partage beaucoup ton ressenti, j'ai passé le Capes à la Sorbonne il y a quelques années et même si je garde un bon souvenir du lieu et de mes camarades, je suis tombée sur des profs imbus d'eux-mêmes, centrés sur eux, dans leur petit monde, souvent tous sortis de grandes écoles type Normale Sup et qui n'avaient aucune once de bienveillance ! Certains faisaient aussi jouer la concurrence entre élèves, avaient ostensiblement leurs petits chouchous et se moquaient de nous ouvertement lorsqu'on posait une question de linguistique ou de grammaire, comme si on devait tout maîtriser en arrivant devant eux !

Je me souviens d'un prof de civi en particulier (réputé, qui intervient souvent dans les médias) qui nous en a fait baver et nous disait littéralement qu'on était des gros nuls (et tant d'autres!) Des propos que je ne pourrai jamais tenir devant mes élèves. Une autre, prof réputée de linguistique, n'adressait jamais la parole à certains d'entre nous (ceux qui ne sont pas passés par la Licence de la Sorbonne ! hallucinant !) et avait des propos politiques plus que limites voir parfois très racistes !

J'ai voulu être professeure par amour des langues, j'aime le contact et j'aime transmettre et heureusement j'ai eu de très bons professeurs au lycée et au collège dont j'ai gardé de bons souvenirs et qui ont plus ou moins influencé mon choix de carrière. Mais clairement je garde un souvenir amer du bachotage, de la fatigue et du mépris des années Capes et ESPE. Je ne te parle même pas du jury lors des épreuves orales, deux femmes hyper froides et sèches, je me souviens avoir fondu en larmes en sortant de la pièce. J'ai vraiment failli tout laisser tomber durant les années de formation tellement la pression et le mépris de certains étaient dur à supporter. Encore aujourd'hui, j'ai vraiment du mal à mettre les pieds dans une fac, c'est dire !

Clairement je ne comprends pas non plus comment il peut y avoir une telle dichotomie entre ce que l'on attend de nous en tant qu'enseignant (bienveillance etc.) et le mépris que l'on se prend dans la gueule depuis notre formation et tout au long de notre carrière de la part de nos hiérarchies.

Heureusement, être un bon enseignant ne s'arrête pas aux performances du Capes et autres formations.
Je suis sûre que tu es une bonne documentaliste, qui apporte beaucoup aux élèves et à l'établissement.
Dans ce métier, on se forme quasiment tout seul, sur le terrain, et notre grande récompense c'est le retour de nos élèves. Les notes au concours ne veulent rien dire sur les qualités de l'enseignant !

Je ne me prononce pas sur le reste (le faut-il vraiment devant un comportement aussi idiot de la part de professeurs qui devraient être censés préparer des étudiants à un concours?) mais la partie graissée me blesse un peu : étant moi-même à Normale Sup' je ne trouve pas sympa sympa de créer une corrélation entre la malveillance de certains individus en particulier et l'ensemble du groupe des anciens élèves de l'ENS, mais c'est peut-être moi qui interprète mal et que cette remarque est là par hasard ! Être une certifiée aux compétences reconnues mais rester accrochée aux souvenirs douloureux du CAPES 1482308650

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Dicebat Bernardus Carnotensis nos esse quasi nanos, gigantium humeris insidentes, ut possimus plura eis et remotiora videre, non utique proprii visus acumine, aut eminentia corporis, sed quia in altum subvenimur et extollimur magnitudine gigantea.

– Jean de Salisbury, Metalogicon, III, 4
Lagomorphe
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Fidèle du forum

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par Lagomorphe Mer 24 Mar 2021 - 15:08
Theriakos96 a écrit:
Ibou12 a écrit:Bonjour !

Je partage beaucoup ton ressenti, j'ai passé le Capes à la Sorbonne il y a quelques années et même si je garde un bon souvenir du lieu et de mes camarades, je suis tombée sur des profs imbus d'eux-mêmes, centrés sur eux, dans leur petit monde, souvent tous sortis de grandes écoles type Normale Sup et qui n'avaient aucune once de bienveillance ! Certains faisaient aussi jouer la concurrence entre élèves, avaient ostensiblement leurs petits chouchous et se moquaient de nous ouvertement lorsqu'on posait une question de linguistique ou de grammaire, comme si on devait tout maîtriser en arrivant devant eux !

Je me souviens d'un prof de civi en particulier (réputé, qui intervient souvent dans les médias) qui nous en a fait baver et nous disait littéralement qu'on était des gros nuls (et tant d'autres!) Des propos que je ne pourrai jamais tenir devant mes élèves. Une autre, prof réputée de linguistique, n'adressait jamais la parole à certains d'entre nous (ceux qui ne sont pas passés par la Licence de la Sorbonne ! hallucinant !) et avait des propos politiques plus que limites voir parfois très racistes !

J'ai voulu être professeure par amour des langues, j'aime le contact et j'aime transmettre et heureusement j'ai eu de très bons professeurs au lycée et au collège dont j'ai gardé de bons souvenirs et qui ont plus ou moins influencé mon choix de carrière. Mais clairement je garde un souvenir amer du bachotage, de la fatigue et du mépris des années Capes et ESPE. Je ne te parle même pas du jury lors des épreuves orales, deux femmes hyper froides et sèches, je me souviens avoir fondu en larmes en sortant de la pièce. J'ai vraiment failli tout laisser tomber durant les années de formation tellement la pression et le mépris de certains étaient dur à supporter. Encore aujourd'hui, j'ai vraiment du mal à mettre les pieds dans une fac, c'est dire !

Clairement je ne comprends pas non plus comment il peut y avoir une telle dichotomie entre ce que l'on attend de nous en tant qu'enseignant (bienveillance etc.) et le mépris que l'on se prend dans la gueule depuis notre formation et tout au long de notre carrière de la part de nos hiérarchies.

Heureusement, être un bon enseignant ne s'arrête pas aux performances du Capes et autres formations.
Je suis sûre que tu es une bonne documentaliste, qui apporte beaucoup aux élèves et à l'établissement.
Dans ce métier, on se forme quasiment tout seul, sur le terrain, et notre grande récompense c'est le retour de nos élèves. Les notes au concours ne veulent rien dire sur les qualités de l'enseignant !

Je ne me prononce pas sur le reste (le faut-il vraiment devant un comportement aussi idiot de la part de professeurs qui devraient être censés préparer des étudiants à un concours?) mais la partie graissée me blesse un peu : étant moi-même à Normale Sup' je ne trouve pas sympa sympa de créer une corrélation entre la malveillance de certains individus en particulier et l'ensemble du groupe des anciens élèves de l'ENS, mais c'est peut-être moi qui interprète mal et que cette remarque est là par hasard ! Être une certifiée aux compétences reconnues mais rester accrochée aux souvenirs douloureux du CAPES 1482308650

Je plussoie. Je suis passé par une ENS moi aussi, et je ne me reconnais pas dans le portrait qui est fait des normaliens. Je ne dis pas que tous sont des anges, mais j'ai plutôt vu autour de moi des gens bienveillants envers les autres. Département de biologie...peut-être que ça dépend du domaine ? Les normaliens littéraires auraient un plus fort sentiment d'appartenir à une élite parce que l'ENS est +/- la seule grande école à laquelle prépare une khâgne, alors que pour les scientifiques ce n'est qu'une possibilité parmi d'autres ? Simple hypothèse dont je ne saurais estimer la probabilité.
Sphinx
Sphinx
Prophète

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par Sphinx Mer 24 Mar 2021 - 15:25
Rubik a écrit:Le pire enseignant de mathématiques que j'ai eu durant toutes mes années de post-bac, je l'ai subi en classe prépa dans un bon lycée parisien et il avait majoré Normale Sup. La capacité à bien réussir un concours, surtout un concours comme le CAPES, qui met peu l'accent sur la pédagogie mais quasiment exclusivement sur le disciplinaire (en tout cas en maths) n'implique pas que l'on soit ensuite un "bon" enseignant.

Lagomorphe a écrit:
Theriakos96 a écrit:
Ibou12 a écrit: (...) je suis tombée sur des profs imbus d'eux-mêmes, centrés sur eux, dans leur petit monde, souvent tous sortis de grandes écoles type Normale Sup et qui n'avaient aucune once de bienveillance ! (...)

Je ne me prononce pas sur le reste (le faut-il vraiment devant un comportement aussi idiot de la part de professeurs qui devraient être censés préparer des étudiants à un concours?) mais la partie graissée me blesse un peu : étant moi-même à Normale Sup' je ne trouve pas sympa sympa de créer une corrélation entre la malveillance de certains individus en particulier et l'ensemble du groupe des anciens élèves de l'ENS, mais c'est peut-être moi qui interprète mal et que cette remarque est là par hasard ! Être une certifiée aux compétences reconnues mais rester accrochée aux souvenirs douloureux du CAPES 1482308650

Je plussoie. Je suis passé par une ENS moi aussi, et je ne me reconnais pas dans le portrait qui est fait des normaliens. Je ne dis pas que tous sont des anges, mais j'ai plutôt vu autour de moi des gens bienveillants envers les autres. Département de biologie...peut-être que ça dépend du domaine ? Les normaliens littéraires auraient un plus fort sentiment d'appartenir à une élite parce que l'ENS est +/- la seule grande école à laquelle prépare une khâgne, alors que pour les scientifiques ce n'est qu'une possibilité parmi d'autres ? Simple hypothèse dont je ne saurais estimer la probabilité.

Non mais c'est assez habituel sur ce forum, on l'a lu cent fois : tous ceux qui sont sortis de l'ENS sont imbus d'eux-mêmes, malveillants et ne comprennent rien à la pédagogie, bref si tu es normalien tu es le plus mauvais prof du monde, c'est connu. Le tout dit par des gens qui déplorent qu'on tienne des propos négatifs à leur encontre Être une certifiée aux compétences reconnues mais rester accrochée aux souvenirs douloureux du CAPES 1665347707

Personnellement j'ai plutôt eu l'expérience inverse, on m'a dit quand j'essayais tant bien que mal de valider mes cours de L3 à la Sorbonne tout en suivant d'autres cours pour le diplôme à l'ENS qui souvent se chevauchaient au niveau des horaires, de faire gaffe car beaucoup de profs n'aimaient pas les normaliens, et j'en ai vu effectivement un exemple de mes propres yeux, comme quoi...

Et sinon je vous rassure, je ne connais strictement aucun normalien, dans ma promo ou celles autour, qui bosse à l'ESPE - je ne dis pas qu'il n'y en a pas, mais ça m'étonnerait que ce soit une majorité de l'effectif. Les quelques-uns que je connais qui ont eu le malheur de mettre les pieds dans l'EN sont coincés en collège comme vous et moi... Et si jamais ils arrivent à faire de la recherche et avoir un poste de MCF, c'est assez rarement en sciences de l'éducation, discipline qui n'existe pas au concours d'entrée à Ulm. Bref...

Pour en revenir au propos initial : je ne peux pas me prononcer su ce que tu dis de méchancetés et moqueries à ton encontre, puisque tu ne donnes pas d'exemples. Je peux simplement dire que oui, ça arrive certainement, comme partout. En revanche, ce que tu décris de ton état d'esprit actuel, ça s'appelle le syndrome de l'imposteur, et si ce que tu as vécu pendant ton M1 en est le déclencheur, ce n'est pas forcément la seule cause : il y a beaucoup de gens, et une très forte proportion parmi les profs, je dirais, qui le ressentent, sans pour autant avoir été particulièrement brimés pendant leurs études (j'en fais partie). Et à l'inverse, des gens qui s'en prennent plein la figure de façon injustifiée et qui sont capables de rebondir plus facilement que d'autres. Si ça peut te rassurer, les gens qui n'ont que des failles les voient rarement, tandis que ceux qui se sentent nuls sont souvent des gens qui ne le sont pas (encore une fois, ce n'est pas du 100%). Mais si vraiment cela te handicape au quotidien, il serait peut-être judicieux de chercher une aide professionnelle. Courage, tu n'es pas seule dans ta situation.

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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."


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Ha@_x
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Esprit éclairé

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par Ha@_x Mer 24 Mar 2021 - 15:36
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Le propos initial est quand même le suivant :

Et cette question me taraude : pourquoi, dans un système où l'on souhaite que nous devenions des professeurs documentalistes bienveillants avec les élèves, maltraite-t-on des candidats au CAPES ? Je suis peut-être très naïve mais il me serait pour ma part impensable de me moquer des élèves que j'ai en face de moi, de les mettre en concurrence de façon malsaine ou de leur dire que leur échec à une épreuve est la preuve de leur incompétence. Tout cela me laisse un goût amer.

Et dans le système EN, des tocards, pervers narcissiques, qui maltraitent les impétrants, il y en a quand même à tous les étages : facs, ESPE, INSPE, jurys de concours, IPR, CDE....etc....j'en passe et des meilleures...
Tu parles de syndrome de l'imposteur, mais la collègue parle du syndrome du petit chef, autrement plus destructeur...

Que le petit chef ait fait normale/lettres avant ou pas, on s'en cogne.... Être une certifiée aux compétences reconnues mais rester accrochée aux souvenirs douloureux du CAPES 1665347707, parce qu'en fait, ce n'est pas le sujet...

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Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs
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par Sphinx Mer 24 Mar 2021 - 16:08
Ce n'est pas le sujet, pourtant ça fait deux fois que ça revient sur le tapis dans les réponses, donc j'estime être en droit de remettre les choses à leur place, avant que ça devienne un Xième fil anti-normaliens comme il y en a déjà eu pas mal.

Sinon, je maintiens, syndrome de l'imposteur : oui, des gens destructeurs il y en a, la collègue l'a très mal vécu sur le moment, c'est parfaitement compréhensible ; mais ce qu'elle décrit, c'est le fait de se sentir mal maintenant, alors qu'elle a, je cite "cartonné" en M2 (donc personne ne l'a enfoncée en M2, dirait-on ?), qu'on lui fait des compliments sur son travail maintenant, qu'elle ne fait état d'aucune noise qu'on lui chercherait maintenant. Oui, ça peut avoir un fond traumatique (et je sais parfaitement et personnellement à quel point c'est possible), mais là, on parle d'un état psychologique qui est le sien maintenant.

On peut encore passer dix pages à reconnaître qu'il y a des gens malfaisants, ça n'est pas ça qui va l'aider à aller mieux maintenant.

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Rubik
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Niveau 10

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par Rubik Mer 24 Mar 2021 - 16:22
Eh là, on se calme ! J'ai dit que mon prof de prépa était incapable d'enseigner quoi que ce soit, (en plus d'être un gros misogyne qui rabaissait systématiquement les filles de la classe, mais ce n'est pas le sujet), c'est pas pour ça que tous les normaliens sont comme ça ! J'en connais des très bien et qui sont de très bons enseignants !
Mon propos était de répondre à l'initiateur du fil qui se sentait dévalorisé parce qu'on ne s'adressait qu'aux meilleurs au classement et je voulais simplement signaler que ce n'est pas parce qu'on est très bon disciplinairement parlant que l'on fait forcément un excellent prof, on peut même être mauvais. J'ai donné un exemple issu de mon expérience personnelle, en aucun cas je n'en fais une généralité !
Désolée si ça a été mal interprété, mais il faut arrêter de chercher des mauvaises intentions ou des critiques partout !
Ajonc35
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Sage

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par Ajonc35 Mer 24 Mar 2021 - 16:39
MarineDocumentaliste a écrit:
Un détail m'a achevée à l'issue de cette année : une professeure documentaliste chargée de mission avait envoyé des mails aux lauréats les mieux placés (comprendre dans les 100 premiers) de l'académie pour les inciter à venir travailler dans son CDI. Je n'étais pas dedans forcément. Lorsque je lui ai demandé des explications, elle m'a répondu : "C'est évident que ceux qui ont été moins bien placés seront de moins bons professionnels, moins compétents".

Quelle C......e! Un ami a passé le concours de vétérinaire. 3 ème ou 4 ème en liste d'attente. (mais cette année-là pas de reçus en concours complémentaire donc fin de liste des reçus. Excellent professionnel reconnu par ses clients et ses pairs.
A l'inverse, une nièce 1ère en liste d'attente pas reçue, pas de désistement donc départ pour la Belgique. Les enseignants de l'université qu'elle fréquentait n'ont pas compris (selon les semestres 1ère ou seconde de de sa promo). Aujourd'hui docteur vétérinaire mais devenue chercheuse auprès de l'hôpital de Liège ( poste très pointu)
J'ai aussi une amie qui bien qu'ayant effectué de nombreux remplacements et reconnue par les Directeurs des Ecoles où elle est passé n'a jamais eu le concours. Ecrit ça passait mais oral, elle perdait ses moyens. Des cas comme cela on en connait tous de très nombreux dans un sens ou dans l'autre et dans de nombreux domaines.
Lagomorphe
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par Lagomorphe Mer 24 Mar 2021 - 16:59
Les concours de recrutement sont censé garantir un certain niveau disciplinaire. Pas l'excellence pédagogique, notion bien difficile à définir et à évaluer. Et encore, comme tout concours, il y a une part de chance: si l'épreuve majeure de l'agreg avait porté, l'année où je l'ai passée, sur un sujet que je maîtrisais mal, je n'aurais certainement pas eu le même rang (honorable sans plus), voire pas l'agreg du tout.

Après, si un bon niveau disciplinaire ne garantit en rien une "bonne pédagogique", quoique ce vocable signifie, la réciproque inverse me semble valide : le meilleur pédagogue du monde enseignera mal s'il ne maîtrise pas ce qu'il enseigne. Ou enseignera merveilleusement des âneries, ce qui revient au même.

Quant à la relation entre rang au concours et compétence professionnelle, je dirais qu'elle est absurde pour l'instant. Avoir réussi le concours garantit le niveau disciplinaire, ça aurait dû suffire à la chargée de mission dont parle [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] . La compétence professionnelle s'acquiert sur le terrain, et le rang au concours ne présage rien dans ce domaine. Sauf que...dans certaines disciplines, j'ai ouï dire que, faute de candidat, on était amené à recruter des professeurs dont le niveau disciplinaire était parfois bien juste. Ce ne sont là que des ouï-dire, mais ils ont leur logique. Je n'ai encore jamais eu ce sentiment dans ma matière, en admettant que je sois en mesure de juger du niveau disciplinaire d'un collègue en discutant avec lui devant un café, mais peut-être qu'un jour il faudra s'attendre à ce que les x derniers pourcents de reçu au CAPES soient limites sur ce qu'ils enseignent.

faustine62
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Érudit

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par faustine62 Mer 24 Mar 2021 - 17:01
Je n'ai pas ressenti cela quand j'étais à la Sorbonne. Je me souviens de normaliens bienveillants, soucieux de nous faire progresser : Arnaud Rykner, Jean-Charles Monferran et la plus adorable de toutes, humble, dévouée à ses étudiants : Florence Leca-Mercier en stylistique.
A Tuin
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par A Tuin Mer 24 Mar 2021 - 17:30
Sphinx a écrit:ça n'est pas ça qui va l'aider à aller mieux maintenant.
Ah bah ça après c'est entre la personne et elle-même, il y a des choses à accepter, il faut accepter qu'il existe des gens malveillants, tels et tels critères extérieurs qui ne dépendent pas de soi, et point. Après chacun mène sa barque à sa façon, peut se définir par soi-même. C'est l'acceptation, et ensuite il s'agit de passer à la suite.
Sphinx
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par Sphinx Mer 24 Mar 2021 - 18:41
Ben il me semble que c'est très précisément le problème, quand on lit le titre du topic...

Je n'irai pas jusqu'à dire que "c'est entre la personne et elle-même" et qu'elle doit se débrouiller toute seule, tout de même. Une souffrance, ça se prend en compte, ça se soigne, mais pas toujours tout seul.

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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
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par Clecle78 Mer 24 Mar 2021 - 18:56
faustine62 a écrit:Je n'ai pas ressenti cela quand j'étais à la Sorbonne. Je me souviens de normaliens bienveillants, soucieux de nous faire progresser : Arnaud Rykner, Jean-Charles Monferran et la plus adorable de toutes, humble, dévouée à ses étudiants : Florence Leca-Mercier en stylistique.
Oh ! Florence ! Nous avons fait khâgne ensemble il y a pres de 40 ans. Une fille adorable et brillante, toute en modestie.
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par A Tuin Mer 24 Mar 2021 - 20:47
Sphinx a écrit:Ben il me semble que c'est très précisément le problème, quand on lit le titre du topic...

Je n'irai pas jusqu'à dire que "c'est entre la personne et elle-même" et qu'elle doit se débrouiller toute seule, tout de même. Une souffrance, ça se prend en compte, ça se soigne, mais pas toujours tout seul.

Là j'avais plus compris que la personne avait besoin d'en parler et de ressasser ce sentiment qui l'assaille. Dépasser les choses nécessite parfois de les ruminer suffisamment, pour les décortiquer. Les différentes réponses proposées me semblent plutôt aller dans le sens de la communication et de l'échange. En tout cas on ne peut qu'espérer que cela aille mieux, pour passer à autre chose et avancer tout simplement
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par MarineDocumentaliste Dim 28 Mar 2021 - 14:31
Merci beaucoup pour toutes vos réponses très pertinentes et qui m'aident à y voir plus clair. Comme vous le dites, le monde du travail peut être rempli de personnes bienveillantes mais aussi arrogantes et tordues, comme dans tous les milieux professionnels, et ce quel que soit le niveau hiérarchique. Je viens d'un milieu social très populaire et je crois que j'ai un peu trop idéalisé mes professeurs quand j'étais adolescente, puis les professeurs des université ensuite, d'où peut-être la claque suivie du syndrome de l'imposteur (je ne connaissais pas ce terme).

Sphinx : Je te remercie pour ton éclairage. Concernant la demande d'exemples précis et concrets, je n'en donne pas pour éviter que ceci ne dévoile mon identité (même s'il y a dans les faits peu de risques).

P.S. En ce qui concerne les normaliens, voici mon petit avis : je ne pense pas qu'il y ait plus de personnes hautaines et destructrices à l'ENS ; néanmoins, comme certaines accèdent à des postes à responsabilités, la portée néfaste des propos et actions de certaines peut s'avérer plus grande que celle d'une personne n'ayant que peu de responsabilités du fait d'un CV moins fourni. Je crois que la différence se situe là. J'ai connu au cours de ma jeunesse un professeur des universités issu de l'ENS absolument odieux et un autre très humain.
Mitcindy
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par Mitcindy Lun 29 Mar 2021 - 7:51
Des gens odieux, il y en a à tous les étages. S'ils sont aussi détestables, c'est sans doute parce qu'ils en ont bavé eux-mêmes un jour ou l'autre. On se demande parfois pourquoi une personne qui a très bien réussi intellectuellement se comporte de manière aussi ignoble. En a-t-elle "bavé" pendant son enfance (traitée d'intello ou de surdouée) ? On peut avoir un doute sur la question...
Et l'argument "je casse mon élève pour le tirer vers le haut", je n'y crois pas un instant. Toute personne qui casse avec méchanceté est dans une optique de vengeance ou de jouissance personnelle (= j'ai du pouvoir sur quelqu'un, je me sens important !).
Si de surcroit, la personne "cassée" est perfectionniste ou souffre du syndrome de l'imposteur, la mécanique fonctionne à merveille.
Il ne faut pas se laisser impressionner par les personnes malveillantes, surtout quand l'affaire ne date plus d'aujourd'hui.
MarineDocumentaliste, vous avez toute votre place dans votre métier. Ne vous laissez pas hanter par les fantômes du passé !
Lagomorphe
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par Lagomorphe Lun 29 Mar 2021 - 8:44
Mitcindy a écrit:Des gens odieux, il y en a à tous les étages. S'ils sont aussi détestables, c'est sans doute parce qu'ils en ont bavé eux-mêmes un jour ou l'autre. On se demande parfois pourquoi une personne qui a très bien réussi intellectuellement se comporte de manière aussi ignoble. En a-t-elle "bavé" pendant son enfance (traitée d'intello ou de surdouée) ? On peut avoir un doute sur la question...

J'ai surtout un doute sur la légitimité de l'explication et son potentiel glissement vers l'excuse. Déjà avec mes lycéens, je trouve que le raisonnement "il a beaucoup souffert pendant l'enfance donc c'est explicable -> excusable qu'il soit insolent / paresseux / violent / bavard" ne tient pas la route. Alors avec des adultes, de surcroit d'une certaine dimension intellectuelle, c'est pousser l'excuse psychanalytique un peu loin. On a tous vécu dans notre enfance et notre adolescence des traumatismes divers et variés. Leur comparaison n'a pas grand sens, celui qui vit un drame a toujours l'impression, au moment où il le vit, que c'est le drame le plus triste du monde. En avoir bavé pendant l'enfance peut expliquer une velléité malfaisante à l'âge adulte, mais pas excuser le passage à l'acte malfaisant.

Si je me laissais aller, face à certains comportements d'élèves, je me lâcherais dans une diatribe destructrice et verbalement très violente jusqu'à faire de ma victime un petit tas de chair prostrée et larmoyante. Une longue psychanalyse dirait peut-être quel traumatisme est à l'origine de ce potentiel destructeur, quel point sensible ont involontairement touché les élèves concernés, personnellement je n'en ai aucune idée, et ça ne me préoccupe pas plus que ça : j'ai une volonté suffisante pour produire un discours mesuré et professionnel, y compris si je dois faire un reproche, et sans me soumettre à une impulsion colérique tapie dans les profondeurs de mon subconscient.

Un adulte sait quand son comportement est taillé pour faire souffrir l'autre. Les adultes malveillants le sont par choix.

Mitcindy a écrit:Et l'argument "je casse mon élève pour le tirer vers le haut", je n'y crois pas un instant. Toute personne qui casse avec méchanceté est dans une optique de vengeance ou de jouissance personnelle (= j'ai du pouvoir sur quelqu'un, je me sens important !).
Si de surcroit, la personne "cassée" est perfectionniste ou souffre du syndrome de l'imposteur, la mécanique fonctionne à merveille.
Il ne faut pas se laisser impressionner par les personnes malveillantes, surtout quand l'affaire ne date plus d'aujourd'hui.
MarineDocumentaliste, vous avez toute votre place dans votre métier. Ne vous laissez pas hanter par les fantômes du passé !

Parfaitement d'accord avec tout ceci : une personne malveillante souhaite, par définition, faire mal. Elle n'a pas pour objectif de produire un jugement objectif sur ta personne ou ton travail, même si son discours en revêt l'apparence. Il convient donc de ne pas laisser ton estime de toi être affectée par un discours qui, au fond, n'a de rapport qu'avec la malveillance de son auteur, et aucun avec toi.
Mitcindy
Mitcindy
Niveau 10

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par Mitcindy Lun 29 Mar 2021 - 11:02
j'ai une volonté suffisante pour produire un discours mesuré et professionnel, y compris si je dois faire un reproche, et sans me soumettre à une impulsion colérique tapie dans les profondeurs de mon subconscient.

C'est exactement l'attitude à avoir et si tout le monde avait cette volonté, le monde serait tellement meilleur...

Au lieu de se dire "j'en ai bavé, je répercute vers le bas/je me venge/c'est enfin à mon tour d'avoir le pouvoir et je veux en jouir", il faudrait se dire "j'en ai bavé, je sais maintenant ce que cela fait et je ne reproduis pas".

Mais ce n'est pas le cas pour tous...
Nolimetangere
Nolimetangere
Niveau 1

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par Nolimetangere Lun 29 Mar 2021 - 20:02
J'ai rencontré quelques personnes odieuses dans mon parcours pour l'EN puis dans l'EN. Je crois que certains sont odieux par nature et qu'on les rencontre absolument partout.
En fait, je n'en ai pas rencontré que dans l'EN.
Je crois aussi que certains se font une telle idée de la difficulté de nos métiers qu'ils se donnent pour mission de recruter/conserver des "peaux de crocodiles", imperméables à toutes les intempéries. Et ceux-là se disent que si tu craques, c'est que tu n'étais pas fait(e) pour le job.
Bref, tu as eu ton concours, tu bosses, ça se passe bien, tu es toujours dans la course : cela fait beaucoup de raisons de souffler un coup et de t'accorder personnellement du mérite. Par ailleurs, il est aussi normal de craquer de temps en temps, de se remettre en question, de se poser un petit temps et de repartir du bon pied : un être humain bouge, évolue et enfin, la plupart du temps, progresse grâce à ses réussites comme à ses échecs.
A Tuin
A Tuin
Vénérable

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par A Tuin Lun 29 Mar 2021 - 20:15
"peaux de crocodiles" :sourit: Razz J'aime bien ta formule !

Heureusement que beaucoup de collègues ne sont pas de cet acabit :p
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