Ponctuation : la saga du point-virgule (livre)

La vérité sur le plus controversé des signes de ponctuation ; une enquête pointilleuse sur l'usage de cet inutile mais indispensable agent de liaison grammatical et littéraire.

Tout était pourtant parti d'une volonté de clarification. L'affaire débute à Venise en 1494. Aldus Manutius, imprimeur et éditeur, doit assurer la publication d'un texte de l'humaniste Pietro Bembo intitulé De Aetna ; un récit qui relate sous forme de dialogues une ascension de l'Etna. Or il lui faut à tout prix domestiquer la prose éruptive de son auteur, s'il veut que ses lecteurs - même cultivés, le texte est rédigé en latin - puissent s'y retrouver.

https://www.lesechos.fr/weekend/weekend/livres-expositions/ponctuation-la-saga-du-point-virgule-1316911

J'ai trouvé l'article jubilatoire et me suis dit qu'il réjouirait peut-être les Neos.

Hélas, « ce livre a toutefois un petit défaut : il n'a pas encore été traduit en français. »

Rhooo ! Ce n'est pas gentil de proposer des lectures sympas en pleine période des lectures de master ;-)

Magnifique article.

Que ça a l'air réjouissant !

Oh, il est rare de tomber sur un article d'une telle - et si juste - verve Merci Thalia !

Quel bel article !

Thalia de G a écrit:
Hélas, « ce livre a toutefois un petit défaut : il n'a pas encore été traduit en français. »

En effet, cela aurait peut-être évité à l'auteur de l'article de traduire « all they do is show you've been to college » par « ils ne servent qu'à prouver que vous avez été au collège » (!) dans la fameuse phrase de Kurt Vonnegut.    

Je suis aussi dubitatif face au recours systématique à « les Anglo-Saxons » pour parler des pays anglophones, mais ce n'est pas bien grave. Et encore un détail, mais ils ne connaissent pas la ligature œ, sur le site des Échos ? C'est dommage dans un article sur un signe de ponctuation.

Quant à l'idée que

Les Échos a écrit:il est devenu vieillot, académique, snob ou ringard. Avec un défaut rédhibitoire : il ne crée pas de clash sur Twitter.

alors là, je rigole. Ne sous-estimons pas la capacité des rézosocios à créer des clashes pour tout et n'importe quoi, surtout en matière de langue. Il suffit de se rappeler les coupages de cheveux en quatre au moment du pseudo-déterrage des modifications de 1990 il y a quelques années. Je ne serais pas étonné de voir surgir en 2026 une polémique du genre « le point-virgule doit-il toujours pencher à gauche » ou « pourquoi le point-virgule ne serait-il pas féminin puisque 50% de sa composition est féminine ? ». Donnez-moi un point-virgule, je vous en ferai un point de contention.

Moi j'aime bien les points-virgules, je ne savais pas que c'était controversé

Je suis en train de lire l'ouvrage en question, et je suis un peu déçue. Il est beaucoup question de guerre des grammairiens aux US au XIXe, mais pas de la guerre des dictionnaires qui faisait rage au même moment, et l'invention du point-virgule (pour ce que j'ai vu pour l'instant) a l'air limitée à l'initiative d'Alde Manuce, comme s'il n'y avait pas eu de ponctuation dans les manuscrits médiévaux.

Sphinx a écrit:Moi j'aime bien les points-virgules, je ne savais pas que c'était controversé

C'est plus vrai en anglais qu'en français ;-)

Ah, d'accord, ça explique Mais je lis assez peu de littérature contemporaine dans l'ensemble (et encore moins de gens qui donnent leur avis sur la littérature contemporaine) alors ça aurait pu facilement me passer sous le nez.

Moi qui me suis reconvertie dans l'administration, il est proscrit dans nos écrits, sauf à la fin des éléments d'une énumération.

Fun fact: le point-virgule sert de point d'interrogation en grec moderne.

PS: et sinon d'accord avec Hocam, l'utilisation du terme "les Anglo-Saxons" à toutes les sauces me crispe mais il faudrait créer un autre fil.

Le point virgule sert de point d'interrogation dans les textes grecs antiques, trouvaille des Humanistes.

Je n'étais pas sûr pour le grec ancien donc j'ai préféré rester prudent.

Le point virgule existe déjà dans les manuscrits médiévaux, qui proposent pas mal de systèmes de ponctuation différents, plus ou moins récents et idiosyncratiques, et c'est de là que les humanistes l'ont piqué, avec diverses valeurs. La Renaissance n'est pas aussi inventive qu'on essaie de nous le faire croire ;-)