[Public Sénat ] Emmanuel Macron souhaite un pacte nouveau pour les enseignants

Balthazaard a écrit:Autant prendre des HSA du coup! On ne sera pas lié par un pacte avec le diable.

Ah mais sous forme moins directe : on accepte de nouvelles missions, puis celle ci changent, se multiplient...

Le vote social démocrate est déjà acquis à Macron, lit-on.
Ah bon ? Je m'arrête là.

Comme disait presque Churchill, il y a les petits mensonges, les gros mensonges, les très gros mensonges, et ... les sondages.

"L'idée, ce n'est pas de leur faire faire 60 heures par semaine." Un homme politique peut donc dire ça, aujourd'hui, en France, sans que ça ne suscite le moindre émoi ou si peu. Dont acte.

Un lien en lecture libre.

https://www.lesechos.fr/elections/presidentielle/presidentielle-le-programme-demmanuel-macron-braque-les-enseignants-1395203

Quelques extraits :
" « Vous avez des enseignants qui, pendant le Covid, ont été là, se sont occupés de vos enfants, […] il y a des enseignants qui ont fait le travail comme il se devait, et puis, il y a des enseignants, ça a existé aussi, qui ont disparu. » Et Emmanuel Macron de regretter qu'ils soient aujourd'hui « tous payés de la même manière ». Il propose donc à ceux qui travaillent plus, de gagner plus."

Très bien ! Qu'a-t-il attendu pour payer plus l'écrasante majorité des enseignants qui ont "travaillé plus" (parce que le temps de travail était énorme durant le COVID et nous avons : RIEN !). Donc là, en récompense : chantage à cause de quelques oiseaux rares ?

"Les enseignants en place auraient « un droit d'option » - ils pourraient refuser de travailler davantage. En revanche, les nouveaux enseignants se verraient imposer ce nouveau contrat à partir de 2023, tout en restant fonctionnaires."

Là encore, la politique du chantage pour les uns, la politique imposée pour les autres.

"Combien signeraient un tel contrat ? « Si on veut faire bouger l'institution, si on veut que ce pacte produise des effets sur tout le territoire, il faut un minimum de 30 % d'enseignants qui acceptent cette option », confie un proche d'Emmanuel Macron."

Refusons massivement et laissons les "petits" trinquer à notre place ! C'est ça ? La politique de la division et de la guerre civile permanente en salle des professeurs ?

"Parmi les missions qui pourraient déboucher sur une hausse de rémunération, figurent les formations en dehors des heures de cours, « le cas échéant pendant les vacances ». Mais aussi le lien renforcé avec les familles. Ou encore les remplacements de courte durée, dans le second degré."

Parce qu'on ne le fait pas déjà ? C'est déjà en place, y compris pour les formations pendant les vacances. Encore faudrait-il d'ailleurs que les formations soient utiles par pour pas mal l'inspecteur se pointe et demande aux professeurs de faire le travail à leur place. Ce sont les inspecteurs qui vont venir faire les formations durant les vacances ? Ah, va falloir qu'ils cherchent les miens durant les vacances car ils sont bien loin, bien bien loin.

"Y aurait-il un forfait annuel d'heures de présence dans l'établissement [...] pour que tel ou tel enseignant puisse remplacer au pied levé tel autre ? « C'est une option », répond-on dans l'équipe de campagne, en évoquant une « annualisation » de ces heures. [...]
Les professeurs pourraient alors avoir à faire des heures de présence dans l'établissement, une sorte de forfait annuel de plusieurs jours par an. « De 5 à 20 % peut-être », indique un proche du chef de l'Etat. Ce serait l'un des objets de la concertation."

Parce qu'on remplace un enseignant "au pied levé" ? On prend une séquence au vol, ou on improvise un cours devant une classe qu'on ne connaît pas et dont on ne connaît pas la progression ? Quel mépris une fois de plus !
5 à 20% en plus ? Je fais déjà 31 heures de présence avec mon temps actuel (bon, j'ai des heures sup) sans compter les 4 heures de repas (on pourrait aussi ne plus manger d'ailleurs, hein, pourquoi pas ?) sans compter les réunions le soir, les conseils de classe, les rencontres avec les parents (qui se font après les cours), les différentes instances et les heures de sorties scolaires qui se font bien souvent en dehors des heures de cours et même de mes heures de présence. Là, pour des sorties scolaires, je pourrais demander déjà 16 HSE, bientôt 19 !
Organisation ? La semaine dernière monsieur X était absent, donc j'allais remplacer mon collègue mardi dernier de 9h à 10h ou Y classe et monsieur Z allait remplacer le même collègue Y de 10h à 9h ?

Pour résumer : ils ont déjà saccagé les formations de nos élèves, saccagé le point d'indice (pas eux seulement, cela fait 20 ans), saccagé (pas eux seulement) la progression de carrière, saccagent les retraites, saccagent les formations des enseignants... que reste-t-il encore à saccager ? Le statut, le concours... détruire définitivement le LP (autre réforme annoncée, pour détruire ce qu'il en reste) ?

chmarmottine a écrit:Réservé aux abonnés.

Les enseignants actuellement en fonction disposeront d’un "droit d’option" pour entrer ou non dans ce nouveau cadre d’exercice proposé par Emmanuel Macron.

https://www.aefinfo.fr/depeche/669884

Je considérerai comme jaunes les collègues qui accepteront ce pacte.

CarmenLR a écrit:Le vote social démocrate est déjà acquis à Macron, lit-on.
Ah bon ? Je m'arrête là.

Comme disait presque Churchill, il y a les petits mensonges, les gros mensonges, les très gros mensonges, et ... les sondages.

"L'idée, ce n'est pas de leur faire faire 60 heures par semaine." Un homme politique peut donc dire ça, aujourd'hui, en France, sans que ça ne suscite le moindre émoi ou si peu. Dont acte.

Ah, oui, tu as bien fait, j'ai oublié cet extrait.

Quelle générosité ! On ne va pas leur demander de faire 60h ! Merci, merci, merci !

VanGogh59 a écrit:

chmarmottine a écrit:Réservé aux abonnés.

Les enseignants actuellement en fonction disposeront d’un "droit d’option" pour entrer ou non dans ce nouveau cadre d’exercice proposé par Emmanuel Macron.

https://www.aefinfo.fr/depeche/669884

Je considérerai comme jaunes les collègues qui accepteront ce pacte.

Il y en a déjà plein les SDP et ils ne savent même pas ce que veut dire cette expression !

VanGogh59 a écrit:

chmarmottine a écrit:Réservé aux abonnés.

Les enseignants actuellement en fonction disposeront d’un "droit d’option" pour entrer ou non dans ce nouveau cadre d’exercice proposé par Emmanuel Macron.

https://www.aefinfo.fr/depeche/669884

Je considérerai comme jaunes les collègues qui accepteront ce pacte.

normal pour VanGogh, en fait depuis tout ce temps tu faisais de l'humour et je ne m'en étais pas aperçu. Je te demande pardon

Après les mots grenelle, confiance, voici le nouveau mot qui va être vidé de son sens : le mot PACTE.
Pacte aussi avec les soignants.

Ca fait longtemps qu'on en parle sur ce forum, du double statut (au moins, car il y aura les contrats aussi), de le surcharge des missions hors enseignement, de la destruction du statut. Tout y concourt par morceaux depuis des années . Là, Macron achève le travail de destruction au pas de charge, à la manière noé-libérale la plus brutale.  Vous êtes désormais au pied du mur, contre lequel on va vous cogner. Je plains vraiment ceux qui ne peuvent se barrer. J'aimerais que seuls en prennent plein les dents ceux dont la pusillanimité a été la règle de vie (cracher sur les "syndicats", voter Macron, ne jamais faire un mouvement de grève parcequetucomprenjepeupas, trouver le ppcr très bien parceque ça va mettre sur la touche les mauvais...). Malheureusement, le laminage va être collectif, et l'Education nationale à la française un simple souvenir dans même pas une génération.

Ou concertation : nous avons constaté comment se déroulaient les concertations durant les différentes réformes.
"Vous pouvez toujours parler, on vous entend et nous n'en n'avons rien à faire".

Lefteris et Jack parlent d'or.

Bonjour,

J'aimerais simplement rappeler que tout s'achète, et que c'est M. Macron qui tient le carnet de chèques (i.e. ça ne lui coûte rien en fait).

La technique -facile à deviner- ce sera de mettre le prix qui divisera tout le monde. Il s'en fout que cela entraîne une banqueroute après notre président, puisque suffisamment d'enseignants auront signé. À ceux qui signeront : lisez bien les petites notes en bas de page, ou simplement derrière.

Un piège de plus dans lequel il ne faut absolument pas tomber, mais je suis très pessimiste quand j'observe mes collègues.


P.S. : n'oubliez pas que l'ombre de la cessation de paiement plane depuis un bon moment déjà, et il vaut mieux commencer à apprendre à planter des patates AMHA

Chez moi, j'ai des collègues remontés comme des coucous suisses et d'autres qui n'ont pas la moindre idée de ce qui est dans les tuyaux.
Doivent vivre sur une île déserte, coupés de tous média ??????

Bienvenue à notre petit plan social même plus déguisé.

Balthazaard a écrit:Autant prendre des HSA du coup! On ne sera pas lié par un pacte avec le diable.

Pour ceux qui préfèrent la liberté à tout le reste. Pour les autres, elle a un prix qu'ils ne seront pas prêts à payer. Il y aura des formes de chantage ou de pression pour signer. Par exemple, les voeux d'emplois du temps des nouveaux contrats seraient prioritaires. Idem pour les mutations avec des attributions de points.

mimi a écrit:Chez moi, j'ai des collègues remontés  comme des coucous suisses et d'autres qui n'ont pas la moindre idée  de ce qui est dans les tuyaux.
Doivent vivre  sur une île  déserte, coupés  de tous média ??????

Autour de moi, les collègues préparent surtout leur départ (surtout les plus investis finalement).

Evidemment. Résister, ça va passer par de la brimade, de la stigmatisation ( parents, chefs...collègues) et pléthore d'autres trucs .
Je plains sincèrement ceux qui vont subir ça.

Leclochard a écrit:

Balthazaard a écrit:Autant prendre des HSA du coup! On ne sera pas lié par un pacte avec le diable.

Pour ceux qui préfèrent la liberté à tout le reste. Pour les autres, elle a un prix qu'ils ne seront pas prêts à payer. Il y aura des formes de chantage ou de pression pour signer. Par exemple, les voeux d'emplois du temps des nouveaux contrats seraient prioritaires. Idem pour les mutations avec des attributions de points.

C'est absolument évident, l'atomisation des situations professionnelles, l'octroi individuel de telle ou telle situation sont des stratégies néolibérales éprouvées. Ce sont elles qui fondent la réforme du code du Travail, qui constituent le socle des cours de management, qui sont à l'oeuvre dans toutes le réformes structurelles, du public comme du privé.  On voit déjà des gens prêts à tout pour un bon EDT, des classes de leur choix, des HS., etc. quand il s'agira du maintien de son poste, ou de l'accès à un autre, de l'avancement (car on se dirige tout droit vers le système "non proposé= non promu" que j'ai connu ailleurs ) , que ne verra-t-on pas...

VanGogh59 a écrit:

chmarmottine a écrit:Réservé aux abonnés.

Les enseignants actuellement en fonction disposeront d’un "droit d’option" pour entrer ou non dans ce nouveau cadre d’exercice proposé par Emmanuel Macron.

https://www.aefinfo.fr/depeche/669884

Je considérerai comme jaunes les collègues qui accepteront ce pacte.

On était jaunes et bœufs.
Ou pas.

Mais attendez, un contrat en plus du statut c’est pas impossible ? (Égalité de traitement d’un même corps qui est un principe du droit d’après le conseil d’état) du coup ces missions en plus ça sera sans le statut… je ne suis pas sûr que tant de collègues vont signer …

mimi a écrit:Chez moi, j'ai des collègues remontés  comme des coucous suisses et d'autres qui n'ont pas la moindre idée  de ce qui est dans les tuyaux.
Doivent vivre  sur une île  déserte, coupés  de tous média ??????

A l'exception de quelques collègues, j'ai l'impression, en entendant les conversations de mes collègues en SDP, d'être un extra-terrestre.
"Le prof de ma fille il est comme ça", "hier c'est machin qui a été éliminé à Koh Lanta" (je ne critique pas l'émission, c'est la seule que je regarde sur TF1 ), "il fait beau aujourd'hui", "on va changer d'heure", "ah tu t'es habillé(e) en bleu aujourd'hui", "j'ai acheté un robot-cuiseur à mon épouse, elle est très contente"... Certains récitent leurs séances affligeantes de la veille. J'assiste passivement à ces verbiages affligeants en spectateur, en "étranger", avec quelques collègues qui observent cette fin de race. Parfois on me dit "Jacq, ça va, tu as l'air tout éteint". Je ne peux pas leur répondre que les entendre me plonge en mode protection à la bêtise ambiante.

Certaines règles, comme celle du principe de mobilité géographique pour le passage à la bande supérieure (pour les cadres), restent d’actualité dans certains endroits (notamment en province), alors que certains responsables hiérarchiques obtiennent la promotion de leurs subordonnés sur place. Si l’ensemble des mécanismes de promotion semble reposer avant tout sur l’appréciation des responsables hiérarchiques, avec des effets d’accélération des parcours pour ceux qui bénéficient d’une évaluation positive, cette prédominance de l’informalité cohabite avec le maintien de règles plus rigides pour les fonctionnaires, comme le fait de ne pas pouvoir sauter les échelons ou d’être promus en fonction de son âge ou de son ancienneté (effet de file d’attente). La comparaison des situations individuelles révèle donc des effets de « dépositionnement » de certains cadres au regard de la situation de leurs collègues entrés à la même époque dans l’entreprise, mais aussi des inégalités de traitement conséquentes, tant sur le plan des salaires que des promotions (souvent rendus invisibles par les raisonnements en termes d’écarts moyens et encore faiblement compensés par les mesures de rattrapage salarial pour les femmes).
Ces évolutions du marché interne de l’emploi et l’orientation commerciale de l’entreprise ont contribué à une diversification relative des profils de cadre, avec l’embauche de jeunes diplômés d’écoles de commerce et de dirigeants au profil « atypique » certains issus du monde du conseil, d’autres avec une expérience à l’international, notamment à partir de 2002 sous l’impulsion de la nouvelle direction.

Au-delà du type de diplôme, la modernisation de l’entreprise est passée par une modification significative des qualités attendues des salariés. La promotion de valeurs-phares (innovation et créativité, dynamisme, responsabilité et résultat), présentées comme seules capables de faire face aux défis de l’entreprise, a permis de valoriser des profils nouveaux, mais aussi contraint l’élite des X-Télécom à se convertir, au moins dans le discours, à cette nouvelle idéologie managériale.

etc.

Guillaume Cécile, « La face cachée du management à France Télécom. Les enjeux de carrière dans une entreprise en restructurations », dans : Paul Bouffartigue éd., Cadres, classes moyennes : vers l’éclatement. Paris, Armand Colin, « Recherches », 2011, p. 116-126. DOI : 10.3917/arco.bouff.2011.01.0116. URL : https://www.cairn.info/--9782200255909-page-116.htm

Jacq a écrit:

mimi a écrit:Chez moi, j'ai des collègues remontés  comme des coucous suisses et d'autres qui n'ont pas la moindre idée  de ce qui est dans les tuyaux.
Doivent vivre  sur une île  déserte, coupés  de tous média ??????

A l'exception de quelques collègues, j'ai l'impression, en entendant les conversations de mes collègues en SDP, d'être un extra-terrestre.
"Le prof de ma fille il est comme ça", "hier c'est machin qui a été éliminé à Koh Lanta" (je ne critique pas l'émission, c'est la seule que je regarde sur TF1  ), "il fait beau aujourd'hui", "on va changer d'heure", "ah tu t'es habillé(e) en bleu aujourd'hui",  "j'ai acheté un robot-cuiseur à mon épouse, elle est très contente"... Certains récitent leurs séances affligeantes de la veille. J'assiste passivement à ces verbiages affligeants en spectateur, en "étranger", avec quelques collègues qui observent cette fin de race.  Parfois on me dit "Jacq, ça va, tu as l'air tout éteint". Je ne peux pas leur répondre que les entendre me plonge en mode protection à la bêtise ambiante.

Il faut tout simplement tracter, informer. Une bonne part des collègues n'ont pas conscience de se qui est en train de se jouer. Je faisais de temps en temps des photocopies d'articles de presse que je mettais dans les casier des collègues (pour les retraites par exemple). Certains , indécis pour le scrutin, te seront reconnaissants ; d'autres seront dans le déni.... c'est ainsi. Mais au moins, tu les auras éclairer et tu n'auras pas de regret, c'est le principal. Chacun se débrouillera avec sa conscience lors du vote.

mimi a écrit:Evidemment.  Résister, ça  va passer par de la brimade, de la stigmatisation ( parents, chefs...collègues) et pléthore d'autres trucs .
Je plains sincèrement ceux qui vont subir ça.

Je ne subirai rien du tout, si on me cherche, je les ferai tourner en bourrique.
Je leur ferai des coups pendables, des choses dont ils n'imagineraient pas que cela puisse venir d'une enseignante.
Evidemment, j'ignorerai toutes les convocations.
Ils me supplieront pour que je parte.

Ilona a écrit:

mimi a écrit:Evidemment.  Résister, ça  va passer par de la brimade, de la stigmatisation ( parents, chefs...collègues) et pléthore d'autres trucs .
Je plains sincèrement ceux qui vont subir ça.

Je ne subirai rien du tout, si on me cherche, je les ferai tourner en bourrique.
Je leur ferai des coups pendables, des choses dont ils n'imagineraient pas que cela puisse venir d'une enseignante.
Evidemment, j'ignorerai toutes les convocations.
Ils me supplieront pour que je parte.

Exactement je bosserai dans mon coin, un peu comme en ce moment car j’ai le même état d’esprit que Jacq, et j’en ai rien à faire.