Oral du brevet

Un élève souhaiterait présenter à l’oral du DNB La Ferme des animaux. Ce roman a été donné en lecture cursive, n’a pas été repris en classe… En a-t-il la possibilité ? Il me semble que non.

Dans une autre classe, une élève a demandé à ma collègue si elle pouvait présenter un livre du Défi Babelio, ce à quoi on a répondu non.

A ma connaissance, on peut présenter n’importe quoi à cet oral. La Ferme des animaux, ça entre dans le domaine de l’histoire des arts.

Chaque année c’est la même chose, j’ai le sentiment accru que c’est une belle mascarade cet oral.

Merci pour ta réponse, Provence.

C’est une mascarade, depuis le début. Et c’est ainsi qu’on remonte artificiellement les notes du brevet.

Dans les textes, l'oral doit s'appuyer sur un EPI ou un parcours ou un projet. Dans la réalité, on a du grand n'importe quoi, de tout et de rien.
Depuis qu'on a eu un oral sur "les femmes voilées" (de la part d'un garçon qui ne s'est pas caché d'être musulman) plus rien ne m'étonne.

Pour le coup j’écouterais bien plus volontiers un oral sur la ferme des animaux que ceux qui choisissent le parcours avenir et nous expliquent que pendant leur stage ils se sont ennuyés.

mafalda16 a écrit:Pour le coup j’écouterais bien plus volontiers un oral sur la ferme des animaux que ceux qui choisissent le parcours avenir et nous expliquent que pendant leur stage ils se sont ennuyés.

Tou à fait. Surtout si le stage a été fait dans une usine de palettes métalliques (oui c'est du vécu)

J'ai dans une classe de troisième des élèves qui vont "soutenir" des oraux sur: Kilian M'Bappe, les motos, la chasse, et j'en oublie. Un condensé de la société?

Chez nous les élèves sont "obligés" (du moins c'est comme ça que ça leur est présenté) de choisir un sujet parmi une liste précise (chaque professeur remplit un tableau pour sa classe).
Un oral sur un footballeur ? la chasse ? les femmes voilées ?

Pareil dans mon collège. Ça limite le grand n’importe quoi.

tschai a écrit:J'ai dans une classe de troisième des élèves qui vont "soutenir" des oraux sur: Kilian M'Bappe, les motos, la chasse, et j'en oublie. Un condensé de la société?

 

lulucastagnette a écrit:Chez nous les élèves sont "obligés" (du moins c'est comme ça que ça leur est présenté) de choisir un sujet parmi une liste précise (chaque professeur remplit un tableau pour sa classe).

On a fait ça un temps. J’ignore pourquoi ça n’a pas perduré…

lulucastagnette a écrit:Chez nous les élèves sont "obligés" (du moins c'est comme ça que ça leur est présenté) de choisir un sujet parmi une liste précise (chaque professeur remplit un tableau pour sa classe).
Un oral sur un footballeur ? la chasse ? les femmes voilées ?

Comment choisissez vous les sujets ?

Chaque prof met des choses faites en classe : œuvre, projet, feu ÉPI susceptible de faire un oral intéressant.

Je suis tres remontée contre cette mascarade. Mon fils avait préparé son oral sur le personnage d'Hercule Poirot. Il voulait comparer sa stratégie de résolution.des enquetes à travers plusieurs romans. Déjà il s'est vite rendu compte qu'en 5min ben... il ne dirait pas grand chose. Et surtout au retour des vacances deux profs lui ont dit que ce sujet n'allait pas (il ne rentre pas dans le cadre et "cela ne serait pas intéressant", je cite ). Par contre des copains peuvent faire sur Lionel Messi et Mine Craft.
Du coup, il a repris un sujet traité en 4eme qui lui semble leur convenir. Bref
Ils ont présenté leur oral à plusieurs profs avant meme l'oral blanc de la semaine prochaine. Je crois qu'on sera sûr qu'ils auront tous 20 hein...

Dans mon collège, on demande aux élèves d'écrire dans quel cadre (EPI, parcours avenir, projet citoyen, ou parcours d'éducation artistique et culturelle) se situe leur sujet. On met un point (de mémoire) pour l'explicitation argumentée de ce lien au début de l'exposé oral (une phrase suffit).
Si un élève veut nous parler de M'Bappe, il doit nous convaincre en une ou deux phrases que cela a un intérêt éducatif culturel véritable, au moment où il nous dit qu'il veut travailler là-dessus (avant l'oral véritable donc). Sinon on lui dit simplement "non, tu confonds ce que tu aimes et projet culturel, change de sujet".
Ca limite énormément les dérives, je n'ai pas souvenir que l'on ait eu des propositions fantaisistes comme je lis ci-dessus.

Provence a écrit:C’est une mascarade, depuis le début. Et c’est ainsi qu’on remonte artificiellement les notes du brevet.

Je dirais plutôt que le brevet et le bac ressemblent de plus en plus à ce qui attend la majorité des élèves ensuite.
L'entregent, la rhétorique, la présentation de ses idées ou de ses résultats, le réseau, les "soft skills", deviennent de plus en plus importantes dans le monde professionnel. Ce n'est pas une opinion, cela m'a été confirmé en janvier par deux psychologues du travail.
Dans la majorité des milieux, quelqu'un qui a bien développé son charisme et sa capacité à persuader s'en sortira au moins aussi bien que quelqu'un de "seulement" consciencieux et/ou avec une bonne culture générale ou technique. L'un n'empêche pas l'autre évidemment, l'idéal étant de tout développer.

sookie a écrit:

lulucastagnette a écrit:Chez nous les élèves sont "obligés" (du moins c'est comme ça que ça leur est présenté) de choisir un sujet parmi une liste précise (chaque professeur remplit un tableau pour sa classe).
Un oral sur un footballeur ? la chasse ? les femmes voilées ?

Comment choisissez vous les sujets ?

Et bien chaque prof propose un ou plusieurs sujets (bon c'est tjrs les mêmes matières qui s'y collent) selon ce qu'il a traité en classe. C'est un choix personnel.
Et les épi existent tjrs chez nous.

Incal a écrit:

Provence a écrit:C’est une mascarade, depuis le début. Et c’est ainsi qu’on remonte artificiellement les notes du brevet.

Je dirais plutôt que le brevet et le bac ressemblent de plus en plus à ce qui attend la majorité des élèves ensuite.
L'entregent, la rhétorique, la présentation de ses idées ou de ses résultats, le réseau, les "soft skills", deviennent de plus en plus importantes dans le monde professionnel. Ce n'est pas une opinion, cela m'a été confirmé en janvier par deux psychologues du travail.
Dans la majorité des milieux, quelqu'un qui a bien développé son charisme et sa capacité à persuader s'en sortira au moins aussi bien que quelqu'un de "seulement" consciencieux et/ou avec une bonne culture générale ou technique. L'un n'empêche pas l'autre évidemment, l'idéal étant de tout développer.

Je déteste ce monde et ses critères, qui décrète : Place aux vendeurs. Dégageons les gens timides, introvertis, réservés , observateurs et perspicaces , dont la rencontre et les compétences se méritent. C'est mieux d'avoir du vent en face de soi . La plupart de mes élèves sont comme ça : grandes gueules, tout à l'arrache, tout à l'esbroufe, quand on creuse: rien. Les plus timides sont beaucoup plus intéressants. C'est tout bête: ils apprennent en observant, assimilent et sont capables de grandes performances . Mais pour cela il y faut du temps. Or les balbutiements , les atermoiements, les hésitations, les retours en arrière , ce monde n'en veut pas ( représentation, image, superficialité, immédiateté).
Ce blabla instantané bien sûr sert de caution pour valider un diplôme creux. Moi le charisme je m'en fous tant qu'en face de moi le futur professionnel a de vraies compétences.
En plus, mes élèves n'ont ni entregent ni rhétorique.
Et globalement, les oraux qu'ils passent relèvent d'un ersatz d'oral. Le "chef-d'oeuvre"....( je ne m'en mets pas)

Chez nous, c'est soit parcours avenir, préparé par l'élève seul (mais il peut demander de l'aide et il y a des heures sur la pause méridienne pour en recevoir), soit EPI avec pour tuteur un des profs de l'EPI, soit parcours Citoyen sur un thème choisi par l'équipe d'HG et tutoré par un professeur d'HG, soit le PEAC, là aussi avec tutorat d'un professeur qui accepte le sujet. Ca évite que certains ne se perdent. Nous proposons aussi une liste d'EPI, thèmes, oeuvres étudiés en classe pour aider au choix.

Tournesol a écrit:

lulucastagnette a écrit:Chez nous les élèves sont "obligés" (du moins c'est comme ça que ça leur est présenté) de choisir un sujet parmi une liste précise (chaque professeur remplit un tableau pour sa classe).

On a fait ça un temps. J’ignore pourquoi ça n’a pas perduré…

Sans doute parce que c'est illégal.

Ça m'a toujours fait halluciner de voir le nombre de collèges (plusieurs exemples dans ce fil) qui se placent hors la loi pour cet oral.