Sanctionner un acte dont on n'est pas témoin

Bonjour, en fin de cours vendredi, une élève est venue me voir pour me dire que son voisin l'avait traitée, ainsi que sa famille. Je n'ai pas entendu les propos mais n'ai pas de raisons de ne pas croire l'élève, sérieuse et sans problèmes.

Je compte faire venir l'élève incriminé mardi en fin d'heure mais que faire s'il nie ?
Merci

l'avait traitée ?

pas de sanction, mais juste une remarque...

Traitée de?
9 chances sur 10 qu'il nie.
Tu le sépares de la gamine ou tu l'isoles.  
Nul besoin de te justifier. Il demande la raison? C'est parce que tel est ton bon plaisir. 
S'il l'a insultée, il saura bien pourquoi.
S'il ne l'a pas fait, ce qui te paraît peu probable,tu restes maître de ton plan de classe, tout de même.

Difficile de sanctionner quand on n'a pas vu ou entendu. Je déplacerais l'élève incriminé et lui ferais bien comprendre qu'au moindre dérapage verbal, la sanction tombera. J'en toucherais peut-être un mot aux autres professeurs pour qu'ils soient vigilants sur le langage.

Insultée, pardon ce n'était effectivement pas très français.

Très difficile de traiter du "parole contre parole".

Je pars du principe qu'on ne sanctionne pas si l'on a pas assisté au dérapage. Pas vu, pas pris.

On en parlait ici.

https://www.neoprofs.org/t118114-vrai-et-faux-harcelement?highlight=harc%C3%A8lement

Mimi a raison. Comme tu n'as rien entendu tu ne peux rien faire directement contre lui ( convocation à la fin du cours...), par contre tu peux te donner le droit de modifier ton plan de classe, en séparant ces deux élèves.
Lui va sûrement crier à l'injustice, ce qui sera une bonne raison de remettre les pendules à l'heure et de l'avoir dans le collimateur.

Guillermo a écrit:Insultée, pardon ce n'était effectivement pas très français.

Est-ce le langage des élèves qui déteint?

Sur, le fond, je dirais comme les autres, après avoir entendu les deux paroles, séparer les élèves pour incompatibilité d'humeur. Ce n'est pas une sanction. Il s'agit juste de constater qu'ils ne s'entendent pas.
Un avertissement sans frais suffira. Pas de mauvaise conscience à avoir, pas d'arguties. Tu ne veux pas rentrer dans les détails de la dispute. Celui qui fait un pas de travers après l'avertissement se prend une punition, la vengeance n'étant pas plus acceptable que l'insulte ou la calomnie.

Le déplacement de l'auteur de l'insulte me semble effectivement une option assez pratique. Si tu crains les remous, tu peux en profiter pour en déplacer deux-trois autres, pour ne pas en viser un en particulier.
Sinon, faire la leçon à la classe en général sur les insultes et la tolérance zéro permet parfois (ça dépend de la classe) de remettre les pendules à l'heure.

La question de la sanction est délicate. En absolu, je n'ai pas trop de problème à sanctionner si j'ai une source fiable. Toutefois, ça peut envenimer la situation entre les élèves.

Pas de sanction pour moi non plus mais une remarque à l'élève incriminée et victime potentielle (à rassurer notamment) et une plus grande vigilance.
Je ne déplacerai pas forcément, suivant la situation dans la classe.

Merci de vos retours. On a le conseil pédagogique de cette classe mardi aussi, donc ce sera l'occasion de revoir le plan de classe.

Guillermo a écrit:Merci de vos retours. On a le conseil pédagogique de cette classe mardi aussi, donc ce sera l'occasion de revoir le plan de classe.

Voilà, parfait, d'une pierre deux coups!

Pareil, je fonctionne au "pas vu, pas pris".

Le déplacer me semble une option saine.

Je fais pareil. La sanction ne tombe qu'avec une preuve.
Et déplacement en cas de doute, et si c'est évidemment possible.

De toute façon si on sanctionne sans preuve on s'expose à de graves ennuis. Déjà avec des preuves parfois c'est une lutte sans merci...Autant ne pas tendre le bâton pour se faire battre. Il sera toujours temps de prendre le coupable sur le fait, un jour, car la récidive avec ce genre d'élève ne manque jamais d'arriver.

Guillermo a écrit:Merci de vos retours. On a le conseil pédagogique de cette classe mardi aussi, donc ce sera l'occasion de revoir le plan de classe.

Le conseil pédagogique de la classe ??? C'est-à-dire ?

Une possibilité serait de réunir, isolément et au calme, les 2 élèves concernés. Le motif émergera probablement de lui-même, et vous permettra au passage de vérifier que l'acte a bien eu lieu.

Sinon, en effet, il me parait à moi aussi risqué de sanctionner pour un acte auquel on n'a pas assisté directement. Le fait que l'élève victime soit sérieuse et performante à l'école peut constituer un biais de jugement, dont savent très bien jouer certains élèves. Il faut savoir tolérer de possibles injustices pour ne pas rompre le principe d'équité. C'est du moins mon principe.

Je ne punis que ce que j'ai vu de mes yeux vu, et entendu de mes oreilles entendu.
Confronter les deux élèves pour voir s'il y a un problème peut être une bonne idée, en précisant qu'il n'y aura pas de sanction pour cette fois.
Quant à l'élève sérieuse... L'expérience m'a montré que ce n'était pas toujours le meilleur critère de fiabilité, surtout à l'adolescence...

Bonjour,

Si ce n’est que verbal j’opte plus pour le dialogue.
Parler avec l’élève seul à seul, confronter les deux élèves et demander au « coupable » de s’excuser. En revanche, si il refuse de s’excuser (et que vous avez une preuve de cette insulte ) là oui il faut sanctionner.

On peut aussi demander au cpe de démêler l'affaire. On n est pas obligé de régler seul l'affaire.

Petit HS

colombane a écrit:l'avait traitée ?

pas de sanction, mais juste une remarque...

Vous vous n’êtes pas du Nord ( peut être aussi d’ailleurs je ne sais pas )en tout cas:
« m’dame! Y a truc qui me traite! »
Après avoir demandé pendant des mois: « mais de quoi donc? » J’ai enfin compris que le verbe avait ici un emploi sans complément, dans le sens d’insulter

Iphigénie a écrit:Petit HS

colombane a écrit:l'avait traitée ?

pas de sanction, mais juste une remarque...

Vous vous n’êtes pas du Nord ( peut être aussi d’ailleurs je ne sais pas )en tout cas:
« m’dame! Y a truc qui me traite! »
Après avoir demandé pendant des mois: « mais de quoi donc? » J’ai enfin compris que le verbe avait ici un emploi sans complément, dans  le sens d’insulter

Mes élèves, pas du tout du Nord, parlent comme ça. Ca fait partie du package "langage djeunz" je crois, "Il m'a traité(e)", "Ca me choque trop", "Moi j'ai des origines"...

Je me souviens qu’on le disait beaucoup quand j’étais à l’école (il y a plusieurs décennies)