lycée post-réforme vs collège

Il faudrait donner à l'école les moyens de remplir cette mission. Sans trop de surprise les décideurs actuels (et passés) n'ont aucunement la volonté politique de nous permettre d'accomplir cette tâche.

@Jenny J'ai trouvé ça beaucoup plus facile de gérer des classes de collèges REP, tous niveaux, même les 3ème, que des classes de STMG ! En fait, comme je le disais en lançant ce sujet, dans toute ma carrière je ne me suis jamais fait "bordéliser", sauf devant des STMG et c'est aussi le point de vue de tous mes collègues passés au lycée. Les collégiens sont cool, en comparaison...

@AnouckRivière C'est vrai que comme le dit @Roxane, c'est d'abord une histoire de personnalités... Moi, quand je relis les messages de ce sujet depuis le début, je me dis que la conclusion est simple : depuis quelques années, en lettres, il est vraiment plus confortable de bosser en collège qu'en lycée. (Mais cela est vrai uniquement si tu aimes travailler la langue, faire des dictées, travailler la lecture, faire évoluer l'écriture et la rédaction, bref.... ce que j'ai compris de cet échange qui est vraiment un marronnier chez les profs, c'est qu'en fait, il faut se mettre d'accord avec soi-même sur nos désirs. (Je note quand même que cela ne fait pas si longtemps que ça que tu enseignes : en collège, l'installation dans le poste change tout et aide énormément. Tout est plus facile). Bon courage dans ta décision.

Bonjour,

Ce serait bien d’éviter les généralités sur les STMG. Ma classe de l’époque (vers 2016-2018 par là), était une classe les plus sages du lycée (zone rural), quand des S enchaîner des rapports , exclusions, conseils de disciplines dont deux élèves pour avoir brûler l’ex toilettes.
Après certes , c’est une filière un peu fainéante et du coup on va travailler pour les matières utiles quand on a envie de travailler. Mais ça veut pas dire qu’on va déranger le cours & les personnes qui veulent travailler pour autant.

Et au passage pour avoir grandi dans un environnement « rep » (même si les établissements n’étaient pas classés comme tel) et travailler aujourd’hui dans un établissement privé. Je vous assure que le deuxième cas est pire.

Bizarrement les 3 stmg que j'ai eues étaient chouettes alors même que dans mon établissement elles étaient la plupart du temps assez difficiles. Celle où j'interviens cette année est très sympa et j'ai beaucoup de plaisir à travailler avec eux. Il est vrai que je suis à la campagne. Mais là aussi c'est une affaire de "cru". Les terminales sont très dures.

J’ai une stmg très sympa cette année, une très bien l’an dernier sur les 6 que j’avais. Il n’en reste pas moins que ce sont des classes avec des élèves peu autonomes, et que je trouve que l’enseignement y est différent que dans des classes calmes de série générale. D’où mon rapprochement avec le collège (où on peut aussi avoir des classes calmes et sympathiques). Et effectivement quand on enseigne une matière générale, la mise au travail est parfois laborieuse ce qui bouffe une certaine énergie.

Jenny a écrit:J’ai une stmg très sympa cette année, une très bien l’an dernier sur les 6 que j’avais. Il n’en reste pas moins que ce sont des classes avec des élèves peu autonomes, et que je trouve que l’enseignement y est différent que dans des classes calmes de série générale. D’où mon rapprochement avec le collège (où on peut aussi avoir des classes calmes et sympathiques). Et effectivement quand on enseigne une matière générale, la mise au travail est parfois laborieuse ce qui bouffe une certaine énergie.

C’est bien dommage d’ailleurs car les cours d’éco, de droit, de management, de gestion, servent dans tout métier. En matière général, le français pour ma part je m’y intéressais mais ni arrivait pas, l’anglais était également important.
Et pourtant on en a fait une classe « poubelle » (cela dit moins que la L de l’époque puisqu’il faut tout de même avoir un minimum de connaissances en maths).

Je veux bien croire que faire cours en filière techno soit plus dur pour nous faire mettre au travail, mais de là à se faire bordeliser (désolé pour les fautes) par absolument toutes ses classes de STMG, il y a exagération quelque part. Surtout que si à 17-18ans en classe tu te comportes comme un enfant, le problème viens de l’éducation et non de la filière. Mais là, c’est un autre débat.

D’ailleurs j’ai constaté , que dans mes études supérieurs (BTS) , en bac pro ou STMG/ST2S on était, moins théorique mais plus débrouillard dans tout ce qui était recherché de stage, analyse de documents , utilisations des outils numériques etc.

On peut être littéralement vidé au bout d’une heure de cours sans se faire « bordéliser ». Je trouve que les classes de STMG nécessitent le plus souvent d’être cadrées en permanence et sur les élèves me sollicitent plus qu’en série générale parce que les difficultés de compréhension sont réelles, parce qu’ils bloquent sur le début de l’activité, parce qu’ils manquent de confiance en eux et m’appellent pour que « je regarde si c’est bien » parfois toutes les 5 minutes. D’autres ne veulent pas toujours s’y mettre, donc je passe aussi pour les recadrer. Là j’ai un tout petit effectif, donc ça va mais à 30, c’est une autre paire de manches.
Tu n’enseignes pas (encore) et tu avances ton ressenti d’élève. Tu ne réalises peut-être pas (et ce serait normal) la fatigue engendrée par certains cours.

C’est sûr. Si je reste dans l’éducation nationale , je me dirigerais plus vers documentaliste ou cpe , j’admire les professeurs mais je ne pense pas avoir leur énergie pour tout le travail derrière. (Enfin il y en a autant en tant que cpe ou prof-documentaliste mais ça reste différent)
Cela dit avec mon poste actuel, je suis plus en contact avec les collégiens qu’avec des lycéens.

Pour le côté « bordeliser » je répondais surtout à Loulou.

Aed2022 a écrit:Ce serait bien d’éviter les généralités sur les STMG.

puis

Aed2022 a écrit:[...] certes , c’est une filière un peu fainéante [...]

Amusant.

Au fond, j'aime bien avoir une STMG dans mon service si elle est sympathique (mais pas 6 :affraid) comme j'aime bien avoir une 4e ou 2 par ailleurs. Ce sont des niveaux dynamiques aussi dans la participation si on a un peu de chance.
Mais je me rends compte que le collège me fatigue plus pour revenir au sujet, j'y  suis moins en forme et d'ailleurs plus souvent en arrêt (je suis migraineuse et la traversée des couloirs en collège a toujours été difficile, j'ai l'impression d'y être exposée à un bruit permanent... et j'enchaîne les crises). C'est certes lié à une sensibilité au bruit particulière.

Oui, @Tungstène au sens où en terminale tu t’intéresses uniquement à tes matières de spécialités et non au reste : ce qui d’ailleurs me sert aujourd’hui au quotidien dans ma vie professionnelle.
La généralité que je mettais en cause était de dire que tout les STMG étaient des enfants puérils incapables de se débrouiller par eux-mêmes.
Et aujourd’hui alors que ça ne m’apporte plus rien mis à part de la culture G, l’histoire, la géographie et la philosophie : ça m’intéresse d’avantage que lorsque j’avais 17ans.

Jenny a écrit:Au fond, j'aime bien avoir une STMG dans mon service si elle est sympathique (mais pas 6 :affraid) comme j'aime bien avoir une 4e ou 2 par ailleurs. Ce sont des niveaux dynamiques aussi dans la participation si on a un peu de chance.  
Mais je me rends compte que le collège me fatigue plus pour revenir au sujet, j'y  suis moins en forme et d'ailleurs plus souvent en arrêt (je suis migraineuse et la traversée des couloirs en collège a toujours été difficile, j'ai l'impression d'y être exposée à un bruit permanent... et j'enchaîne les crises). C'est certes lié à une sensibilité au bruit particulière.

Du coup penses-tu à retourner au lycée en septembre 2023 ?

Les collégiens sont attach(i)ants, mais rien que s’occuper d’eux en dehors de les instruire, ça reste épuisant.

Si je peux rester au lycée, j'y reste. Une cité scolaire avec un service collège et lycée m'irait aussi.

Vendredi, j'ai eu un mal de tête épouvantable. Je l'ai signifié en ces termes à  mes classes. Les STI2D ont été silencieux même en travail en groupes où ils ont chuchoté en faisant très attention là où mes Premières G , certes de 17h à 18h,ont laissé leur naturel de bavardages prendre le dessus. Les classes techno quand tu les as dans la poche peuvent s'avérer attachantes. Je les amène au théâtre cet après-midi, ils sont la moitié de la classe à venir (un dimanche c'est pas mal), je leur ai dit de se faire chics et ils m'ont crue en s'inquiétant de ne pas avoir de costumes ! C'st ce que j'aime bien dans ces classes, une certaine naïveté.

Voilà, c'est parfois aussi ça.

Pareil, j'étais aphone et j'ai presque pu faire cours "normalement" face à mes 4 classes de techno qui ont été irréprochables. Avec les collégiens je n'ai même pas pensé tenter.

Matteo a écrit:Pareil, j'étais aphone et j'ai presque pu faire cours "normalement" face à mes 4 classes de techno qui ont été irréprochables. Avec les collégiens je n'ai même pas pensé tenter.

J’ai fait cours à mes collégiens quasiment aphone pendant plus d’une semaine, dans le calme absolu.

Ça dépend des classes de collégiens, çà. Quand il y a une bonne chimie au sein du groupe classe, et que les élèves t'ont à la bonne, certaines classes de collégiens arrivent à s'auto réguler dans ce genre de situation.

Mais ça reste un peu exceptionnel. Le collège est largement centré sur la gestion coercitive des élèves. C'est d'ailleurs de mon point de vue un échec total en terme de climat scolaire. Mais il est très difficile de sortir de ce paradigme vicié.

[quote="Tangleding"]Ça dépend des classes de collégiens, çà. Quand il y a une bonne chimie au sein du groupe classe, et que les élèves t'ont à la bonne, certaines classes de collégiens arrivent à s'auto réguler dans ce genre de situation.

Mais ça reste un peu exceptionnel. Le collège est largement centré sur la gestion coercitive des élèves. C'est d'ailleurs de mon point de vue un échec total en terme de climat scolaire. Mais il est très difficile de sortir de ce paradigme vicié.[/quote]
Je suis absolument d'accord avec ça. Et je m'en rends compte maintenant que je suis au lycée et que je fonctionne moins dans l'autoritarisme et que paradoxalement ou pas, j'ai plus d'autorité. Mais c'est difficile de sortir de ça puisqu'un certain nombre d'élèves ne cherchent que ça tout en le rejetant. C'est comme si les rôles étaient figés. C'est plus souple au lycée même s'il faut les sortir de ce carcan notamment en BTS pour les anciens bac pro qui pensent qu'un cours surtout de français n'est qu'une empoignade avec le prof).

Tangleding a écrit:Ça dépend des classes de collégiens, çà. Quand il y a une bonne chimie au sein du groupe classe, et que les élèves t'ont à la bonne, certaines classes de collégiens arrivent à s'auto réguler dans ce genre de situation.

Mais ça reste un peu exceptionnel. Le collège est largement centré sur la gestion coercitive des élèves. C'est d'ailleurs de mon point de vue un échec total en terme de climat scolaire. Mais il est très difficile de sortir de ce paradigme vicié.

Écoute, ça s’est bien passé avec toutes mes classes (cinq). Ça doit être à cause de l’échec du climat scolaire dans mon établissement et des rapports viciés et coercitifs que nous entretenons avec nos élèves. C’est bien évidemment la seule hypothèse valable.

Tu as pris connaissance des études et rapports sur le climat scolaire en France ? N'hésite surtout pas à nous en reparler. Et surtout ne changeons rien pour y remédier puisque pour toi, avec tes classes, ça se passe bien.

Tangleding a écrit:Tu as pris connaissance des études et rapports sur le climat scolaire en France ? N'hésite surtout pas à nous en reparler. Et surtout ne changeons rien pour y remédier puisque pour toi, avec tes classes, ça se passe bien.

Tu as du mal à quitter tes préjugés et tes filtres à penser? N’hésite pas à envisager que tu puisses te tromper.

Non, ça arrive. J'ai eu plus de bons rapports que de mauvais avec les collégiens tout de même mais il est vrai que le coercitif reste majoritaire au collège tant certains sont réfractaires. On avait calculé une fois dans mon collège de 800 élèves combien d'élèves pourrissaient vraiment l'ambiance générale. Ils étaient une vingtaine, parfaitement identifiés. Mais, on ne pouvait rien y faire vraiment et tout le monde subissait, dont les autres élèves (même s'il y avait les suiveurs). Je trouve qu'au collège, les rôles sont plus figés qu'au lycée.

Surtout ne réponds pas sur le fond. Le climat scolaire est-il bon en France ? Ensuite nous serons heureux de connaître ton analyse.

La gestion de classe est différente au lycée, notamment en cycle terminal.
Je trouve qu’on peut être plus souple et discuter en fin d’heure avec des « presque-adultes » ou des élèves majeurs sur leur comportement est souvent plus efficace qu’en collège (où on passe plus par des punitions ou des appels et RDV avec les parents). Je trouve le climat plus apaisé au lycée. Je travaille en cité scolaire et c’est net le samedi quand il n y a que les lycéens et les prépas. L’établissement est tout calme. Je trouve même ça plus agréable de travailler le samedi.

Je fais partie des 3 collègues de ma section départementale à bosser en collège, et j'ai fait une année en lycée en 2019-20. Chaque fois que mes camarades bossant en lycée tournent en collège, le premier truc qu'ils disent : "le niveau sonore, je ne sais pas comment vous faites."

Et c'est des collèges non classés EP en général.

Autre point : un lycéen qui ne veut/peut pas bosser sèche. Un collégien qui sèche c'est nettement plus rare (et heureusement d'ailleurs).