La rencontre-débat sur les compétences avec Angélique del Rey comme si vous y étiez! Ecoutez!

Passionnant et terrifiant. Merci.
Ps: je suis bluffée par la qualité de l'écoute permise par l'Iphone.

S'il faut sélectionner quelques passages, y a-t-il des parties ou des minutages particulièrement intéressants à faire écouter ?

Arf...Serge... j'ai bien du mal à sélectionner un moment, j'ai été passionnée de bout en bout hier!

Serge a écrit:S'il faut sélectionner quelques passages, y a-t-il des parties ou des minutages particulièrement intéressants à faire écouter ?

La fin de la deuxième partie : quoi qu'on fait maintenant ?

(Je finis avec le débat... c'est très très bon tout ça. Il y a beaucoup beaucoup à développer ! C'est incroyable qu'ils "permettent ça" -ça fait presque mal de le dire- dans un collège ! Il faut féliciter cette intervention.)

Effectivement, ma principale a été vraiment couillue d'accepter une telle conférence dans son établissement. Depuis l'annonce de son départ en retraite, y a comme un vent de franc-parler qui souffle sur le collège, c'est dingue...
Je me suis même pas fait taper sur les doigts quand j'ai quitté la réunion l'autre jour en refusant de valider les compétences!

Après, ma principale reste une principale. Sur la question des IDDs évoquée dans le débat, elle est intervenue pour dire que les IDDs auraient pu continuer si les enseignants avaient accepté de perdre des heures d'enseignement de leur discipline et officiellement accepté l'idée que faire des IDDs, c'était faire du français, des maths, de l'HG...ce sur quoi je suis en désaccord, comme j'ai maladroitement essayé de le dire...

Audrey a écrit:
Le jeu du jour? deviner qui est celle qui a du mal à trouver ses mots quand elle intervient...

Juste avant 15 ? J'ai bon ?

Oui, c'est ça...celle qui dit "enfin..voilà...pffff...j'sais pas...", c'est moi! :lol:

Bah, c'est le souci d'esthétisme dû à ta profession qui te donne des scrupules...

Ayé, j'ai fini. On est mal

C'est vrai qu'une femme qui dit "j'sais pas...pffff", c'est vachement esthétique! lol

Je soutiens qu'une prof de sciences, de techno ou de sport ne se dénigrerait pas comme ça.

Comment ça, un mauvais exemple ?

LOL

je suis très contente de voir que, bien que je ne sois ni une spécialiste, ni une pratiquante du socle, j'ai la même vision des choses que cette dame bien informée au discours très clair.

Ca nous a fait cet effet-là hier, Marquise....ça fait du bien.

Je suis en train d'écouter, bonne idée d'avoir (bien) enregistré !

je rentabilise mon iPhone!
Et je suis bien contente du résultat...

Elle semble dire quand même qu'on ne peut plus s'opposer à l'évaluation par compétences et que les jeux sont faits.

MErci Audrey, c'était très intéressant, notamment l'aspect "historique" : c'est bien ce que je pensais confusément, ça vient de loin, et c'est très idéologique.

Mais, surtout, personne n'a encore prouvé que cela marchait mieux !

Intéressant aussi de voir que c'est l'esprit de PISA.

Je crois que je vais acheter son bouquin, même si ce sera sans doute un peu ardu pour un pauvre scientifique comme moi : je n'ai pas acquis la compétence "philosophie"...

Oui, le constat d'Angélique est bien qu'il n'y a plus rien à faire...et que finalement, la seule force de résistance que l'on a, c'est en recréant de l'espace de liberté, de création pro dans ce cadre aliénant qu'on nous impose... de transformer ça en levier de création, de recréation de liens, de partage, là on l'évaluation par compétence cherche à isoler et uniformiser l'individu...

C'est bien ce qu'il m'a semblé, mais tranformer l'évaluation par compétences en levier de création implique l'adopter et la faire sienne.

frankenstein a écrit:
Horreur, parce qu'on ne peut évaluer par des compétences que l'on peut multiplier à l'infini
Horreur, parce que ça n'apportera rien aux élèves ni aux parents sauf de la confusion supplémentaire par rapport au fonctionnement de l'EN
Horreur pour tous les enseignants qui vont passer leur temps à mettre des croix pour des "compétences" qui n'auront pas pu être évaluées correctement (même avec du temps, c'est impossible)
Horreur lorsqu'il faudra définir à quel "pilier du socle" (et donc à quelle matière), telle compétence appartient...

Connaissez-vous Claude DUNETON ?

"Je fais une distinction claire entre le pédagogue et l'enseignant. L'enseignant est quelqu'un qui fait ce qu'il peut, dans des conditions pas toujours faciles, pour instruire des enfants ou de jeunes adultes, afin de leur transmettre des connaissances, des habitudes de travail et de pensée qui sont les siennes, et auxquelles il a un peu réfléchi. Le pédagogue est un monsieur emporté par une sorte de folie, la pédagogie. Il hache, il découpe les éléments vitaux d'un savoir dont il se moque éperdument, mais qui lui sert de prétexte à des numéros personnels qui sont destinés, au fond, à le mettre lui même en valeur. Autrement dit, le pédagogue est un enseignant malade. L'ennui, c'est que les traités de pédagogie dont il se nourrit, au contraire des traités sur la peste ou la syphilis, ne sont pas faits pour essayer de le guérir, mais pour envenimer sa maladie. Parce qu'ils sont conçus par des pédagogues. C'est un peu comme si les traités de psychiatrie étaient écrits par les pensionnaires des asiles d'aliénés." (A hurler le soir au fond des collèges, 1983)




Presque trente ans d'âge... Lucide, quand même

Bon, maintenant Audrey, je vais écouter cette conférence que tu nous as mise à disposition. Grand merci à toi.

Serge, partant de l'idée que tout ça nous est dicté par d'obscures puissances économiques, et que nous sommes de minuscules fourmis face à ça...malheureusement...
Mais je t'avoue, comme toi, que je ne suis pas prête à me résigner non plus.

Audrey a écrit:Oui, le constat d'Angélique est bien qu'il n'y a plus rien à faire...et que finalement, la seule force de résistance que l'on a, c'est en recréant de l'espace de liberté, de création pro dans ce cadre aliénant qu'on nous impose... de transformer ça en levier de création, de recréation de liens, de partage, là on l'évaluation par compétence cherche à isoler et uniformiser l'individu...

ça , je n'en suis pas certain.... Des pays en sont revenus d'ailleurs. Puis c'est tellement une m..dasse technocratique ce truc que ça peut exploser en vol (impossible à mettre en place, trop d'incohérences, ras le bol des enseignants....). Ce qui ne signifie pas que ce sera enterré et qu'une "nouvelle version" ne réapparaitra pas !

Cripure a écrit:
Bon, maintenant Audrey, je vais écouter cette conférence que tu nous as mise à disposition. Grand merci à toi.

Bah, c'est rien...c'est Angélique qui a fait le boulot, j'ai juste bricolé un peu l'informatique!
Sois indulgent sur mon élocution hésitante...lol

Merci Audrey, je vais écouter cette conférence la semaine prochaine, j'en suis ravie, j'avais déjà écouté l'interview qu'elle a donnée à Médiapart.

Tu reconnaîtras le début de la conférence alors!

J'ai tout écouté et je partage son avis. Sur l'origine de l'évalutions par compétences à l'école, elle oublie Jospin et les livrets des années 1990 (qui ont fini à la poubelle ou qui ont "muté"... )
Sinon, sa conclusion sur l'impossibilité d'évaluer ce qui relève de "l'être" ou sur le risque que les enseignants se transforment en "évaluateurs permanents", c'est une évidence. Comment peut-on la nier ?