avertissements dans le carnet: quel impact chez vous?

Dans le collège où je suis, j'ai l'impression de voir un nombre fou d'élèves ( et ce , dès la 6ème) avec des pages et des pages d'avertissements dans leur carnet ...sans que ça ne change quoi que ce soit pour l'élève (qui s'en moque ) ou pour les parents visiblement qui doivent signer machinalement presque!!
Est ce que vous avez mis en place dans votre établissement des systèmes pour que l'élève ne se sente pas dans l'impunité la plus totale ?
Plus j'y pense et plus je me dis qu'il faudrait frapper fort là dessus mais comment?

comme mère d'un fils en collègue je dois avouer que effectivement, on ne regarde même plus tellement il y a de mots pour des trucs souvent vraiment bénins... j'en rirais presque parfois ("a fait tomber 2 fois son stylo en classe'" par exemple - non, je ne me blague même pas)

Je mets des retenues aux élèves qui ne le font pas signer. Les parents reçoivent la retenue par la Poste. L'élève me dit "J'ai eu une baffe de votre faute ! -Non, de la tienne : on doit faire signer son carnet. -Oui, mais mon père, il me donne des baffes quand j'ai un mot ! - Tu n'as qu'à ne pas en avoir !"
Trois jours plus tard, je demande à au même élève son carnet. J'y vois un mot de la veille, non signé, et on recommence, encore et encore : "- J'ai encore eu une baffe de la part de mon père ! Hier, on a reçu deux retenues ! - Je n'y peux rien si elles sont arrivées le même jour. Fais signer ton carnet !"
C'est ennuyeux et répétitif.
Il y a aussi les carnets simplement signés et ceux remplis de mots avec des remarques des parents : "J'espère que ça va aller !" "Je sais déjà qu'il est pas sage : j'ai été convoqué !" "J'ai pas pu signer le mot avant parce que comment vous voulez que je signe si mon fils ne me le montre pas ?"

J'ai connu différents collèges et les résultats sont différents d'un public à l'autre: en ZEP, sur une classe de 25 élèves, seulement 5 étaient impressionnés par la menace de l'avertissement et affectés si la sanction tombait. Aujourd'hui dans un collège tranquille, à population aisée dont les élèves sont cadrés par les parents, je n'ai qu'à menacer de ramasser les carnets de correspondance et j'ai une paix royale (cela me donne envie de sourire tellement c'est facile!). Sinon, d'une manière générale, pour un collège "normal", je pense que la menace d'une heure de retenue au bout de trois avertissements, cela peut fonctionner... si l'élève craint la réaction des parents...

ysabel a écrit:comme mère d'un fils en collègue je dois avouer que effectivement, on ne regarde même plus tellement il y a de mots pour des trucs souvent vraiment bénins... j'en rirais presque parfois ("a fait tomber 2 fois sont stylo en classe'" par exemple - non, je ne me blague même pas)

c'est marrant Ysabel -et ce n'est pas la première fois que je le remarque- comme tu es indulgente pour ton fils et tellement impityable pour tes élèves et leurs parents.Désolée mais il y a plein d'élèves qui n'ont pas un carnet plein de mots..et d'autres effectivement dont le carnet est archi-rempli..et pour lesquels , on est bien d'accord l'efficacité des mots semble bien limitée..

ysabel a écrit:comme mère d'un fils en collègue je dois avouer que effectivement, on ne regarde même plus tellement il y a de mots pour des trucs souvent vraiment bénins... j'en rirais presque parfois ("a fait tomber 2 fois sont stylo en classe'" par exemple - non, je ne me blague même pas)

Si il y avait écrit "sont ", c'est effectivement hilarant.

J'ai eu à signer " Fais des bruits d'animaux en salle de permanence ", dans le genre idiot. J'ai failli apposer mon cachet professionnel à côté de ma signature.

A part ça, j'ai connu un garnement de quatorze ans qui a usé trois carnets de correspondance en un an et était collé tous les mercredis. Les sanctions n'avaient plus aucun effet, ni positif, ni négatif.

ça dépend vraiment des élèves, de toute façon lorsqu'on leur demande (avant sanction , observation ou autre ...) de poser le carnet sur la table, on voit vite qui est cadré à la maison, qui ne l'est pas ...

doublecasquette a écrit:

ysabel a écrit:comme mère d'un fils en collègue je dois avouer que effectivement, on ne regarde même plus tellement il y a de mots pour des trucs souvent vraiment bénins... j'en rirais presque parfois ("a fait tomber 2 fois sont stylo en classe'" par exemple - non, je ne me blague même pas)

Si il y avait écrit "sont ", c'est effectivement hilarant.

J'ai eu à signer " Fais des bruits d'animaux en salle de permanence ", dans le genre idiot. J'ai failli apposer mon cachet professionnel à côté de ma signature.

A part ça, j'ai connu un garnement de quatorze ans qui a usé trois carnets de correspondance en un an et était collé tous les mercredis. Les sanctions n'avaient plus aucun effet, ni positif, ni négatif.

désolé j'ai écrit un peu vite...

roxanne a écrit:

ysabel a écrit:comme mère d'un fils en collègue je dois avouer que effectivement, on ne regarde même plus tellement il y a de mots pour des trucs souvent vraiment bénins... j'en rirais presque parfois ("a fait tomber 2 fois sont stylo en classe'" par exemple - non, je ne me blague même pas)

c'est marrant Ysabel -et ce n'est pas la première fois que je le remarque- comme tu es indulgente pour ton fils et tellement impityable pour tes élèves et leurs parents.Désolée mais il y a plein d'élèves qui n'ont pas un carnet plein de mots..et d'autres effectivement dont le carnet est archi-rempli..et pour lesquels , on est bien d'accord l'efficacité des mots semble bien limitée..

tu mets des mots dans le carnet pour ce genre de truc ? A mon avis le mot dans le carnet est réservé à des trucs importants pas des bricoles, où un bon remontage de bretelles est bien plus satisfaisant pour moi d'ailleurs...

tous les gamins que je connais de ce collège (et quand j'ai l'occasion d'en parler à d'anciens qui sont devenus mes élèves) me disent qu'ils avaient leur carnet plein...

Le premier mot que Fiston a eu, le 1er jour de cours en 6ème de la prof d'art ; parce qu'il a rangé ses affaires à la sonnerie... Elle ne pouvait pas lui expliquer les règles ? même si c'était une deuxième fois dans l'heure ? Il en a eu parce qu'il n'était pas assez actif en sport (bo*** si je devais mettre un mot à chaque fois qu'un gamin ne bosse pas...)

A en abuser, le jour où il y a vraiment qqch de plus important, c'est noyé dans la masse... Je n'en mets même pas un par année scolaire sur l'ensemble de mes classes. Et même les 2 ans que j'ai fait au collège j'en ai rarement mis.

J'en mets quand vraiment l'élève dépasse les bornes (bavardages pendant une heure malgré les "tais-toi"), bruits d'animaux ou chanson des années 70 / 80 pendant une bonne partie du cours (j'ai eu un cas cette année), ou quand les punitions ne sont pas faites..Sinon, je me contente de remarques orales.
Ceci dit, c'est vrai, rien que la menace du carnet fait vite la différence...et du coup, il y a ceux pour qui la menace est efficace...et ceux pour qui il faut passer à la vitesse supérieure. Mais si les parents s'en fichent...les mots ne sont pas signés, les colles non plus (et elles ne sont pas faites) et là, j'en arrive à me demander quoi faire..

doublecasquette a écrit:

ysabel a écrit:comme mère d'un fils en collègue je dois avouer que effectivement, on ne regarde même plus tellement il y a de mots pour des trucs souvent vraiment bénins... j'en rirais presque parfois ("a fait tomber 2 fois sont stylo en classe'" par exemple - non, je ne me blague même pas)

Si il y avait écrit "sont ", c'est effectivement hilarant.

J'ai eu à signer " Fais des bruits d'animaux en salle de permanence ", dans le genre idiot. J'ai failli apposer mon cachet professionnel à côté de ma signature.

A part ça, j'ai connu un garnement de quatorze ans qui a usé trois carnets de correspondance en un an et était collé tous les mercredis. Les sanctions n'avaient plus aucun effet, ni positif, ni négatif.

Le principe même de la sanction n'est pas de créer un comique de répétition, mais d'être progressif. Le garnement dont vous parlez aurait dû passer par les cases avertissement, renvoi temporaire, conseil de discipline.

Dans mon collège, nous avons intégré dans le carnet de liaison des pages supplémentaires avec un tableau par période, dans lequel figurent des colonnes "travail non fait", "oubli du matériel", "retard", "insolence", "autre". Nous n'avons qu'à cocher. A chaque fin de période ou plus souvent, le PP fait l'état des lieux :
- pour trois mots une observation écrite
- pour six mots une heure de retenue sur l'emploi du temps (étude).
C'était efficace, sauf que cette année les 6e sont horribles et font des concours de mots. En plus, j'ai fini par faire les retenues dans mon cours ou sur mes heures de trou parce qu'en étude c'est le bazar, ils sortent leur portable, mangent des sucettes et maintenant regardent des films.
Pas envie que ce soit pour eux la grosse rigolade de faire une retenue !

Le dernier que j'ai mis c'est "coupe les cheveux de son camarade en classe" :lol: Mais la plupart du temps c'est plutôt "a traité sa camarade de sale pute" ou "a mis une gifle à son voisin"... La fiche d'incident est réservé à "plus grave" chez nous

Les mots dans le carnet sont aussi une preuve du comportement de l'élève en cours. Les parents ne peuvent plus ignorer, tomber des nues quand on leur explique de quel leur adorable rejeton se comporte. Enfin si, certains le font mais quand on leur dit qu'ils ont pourtant signé des mots décrivant le comportement de leur enfant, ils ont moins d'arguments!

Sinon, cela ne m'est encore jamais arrivé, mais si un élève fait des bruits d'animaux dans mon cours, oui, j'écrirai un mot dans le carnet et je trouverai désolant que cela fasse rire ses parents.

Les mots que j'écris dans le carnet sont toujours précis: votre fils a traité sa voisine de sale pute; votre fille répond qu'elle s'en bat les couilles... Je trouve que cela a plus d'impact que "votre fils a insulté sa voisine".

Tout dépend aussi des parents. Un élève m'a dit "Zen ! Faut pas fumer le matin !" Le père de l'élève ne comprend pas que j'ai sanctionné pour si peu ; il ne voit pas l'insolence. "Vous devez seulement moins fumer le matin. - Je ne fume pas, Monsieur ! Votre fils sous-entend fumer la moquette, des joints... - Ah, ça, c'est vous qui le dites, mais je ne vois pas où est l'insolence !"