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"Le marché de l'angoisse scolaire" : Un énorme dossier d'Anne Collin et Julia Zimmerlich (CFPJ) sur Rue 89 Empty "Le marché de l'angoisse scolaire" : Un énorme dossier d'Anne Collin et Julia Zimmerlich (CFPJ) sur Rue 89

par John Ven 18 Nov 2011 - 13:27
http://www.rue89.com/2011/11/17/dans-les-coulisses-du-marche-de-langoisse-scolaire-225813

Pour combler les défaillances de l'école publique et assurer un avenir à leurs enfants, les parents mettent la main au porte-monnaie. Cours particuliers, coaching pour ados, séjours d'orientation professionnelle, stages intensifs, soutien en ligne, produits dopants et même… recours à la voyance : tout est bon pour calmer l'angoisse scolaire.

Il ne suffit plus aux élèves d'être bons pour réussir, ils doivent être les meilleurs. A qui profite ce business ? Combien ça coûte ? Que répond l'Education nationale ?

Un dossier réalisé par les étudiants du Centre de formation et de perfectionnement des journalistes (CFPJ).


Extrait (par Emilie Leroy) :

Acteurs d'un service public dégradé, les professeurs sont aussi les protagonistes du soutien scolaire privé. Selon une enquête Ifop pour Acadomia réalisée en 2006, plus de 40% des cours particuliers sont donnés par des professeurs de l'enseignement général, dont 13% à leurs propres élèves. Sont-ils ambivalents face à la marchandisation de l'enseignement ? Paroles des syndicats d'enseignants :

Christian Chevalier, secrétaire national du Syndicat des enseignants (Unsa) :

« La France a déjà la semaine de cours la plus chargée. Le cours particulier s'ajoute à ce rythme. C'est une logique de gavage qu'il faut arrêter. Le salaire moyen d'un enseignant français n'a pas augmenté depuis 2000. Les profs qui font des heures supplémentaires dans ces entreprises privées n'ont pas le choix. »

« Les profs n'en sont pas très fiers »

Christophe Solarczyk, co-secretaire de la CGT Educ'action :

« Les profs qui travaillent à côté n'en sont pas fiers. On ne collabore pas dans ces enseignes par conviction. Exercer le métier d'enseignement lui est une conviction. »

Frédérique Rolet, secrétaire du Snes-FSU, le premier syndicat du secondaire :

« Certains profs sont dans une situation contradictoire. Ils participent aux cours particuliers privés et dans le même temps, ils critiquent ce système marchand. L'appât du gain n'est pas la seule raison, car le taux horaire n'est pas mirobolant. Il y a aussi certains profs qui donnent bénévolement des cours de soutien à leurs élèves de faible niveau. »

« On ne peut pas les blâmer »

Claire Mazeron, vice-présidente du Syndicat national des lycées et collèges (Snalc) :

« Nous sommes contre ce marché qui se nourrit de l'angoisse des parents. Ces méthodes payantes ne compensent pas les lacunes de l'école publique. C'est vrai, certains professeurs travaillent dans ces entreprises de soutien scolaire. Ils ont souvent été démarchés par e-mail, et la tentation d'un revenu supplémentaire est forte.

On ne peut pas blâmer ceux qui vont chercher à arrondir leur fin de mois. Ils sont aussi très sollicités par les parents d'élèves pour des cours particuliers après la classe. D'autres démissionnent même de l'Education nationale pour créer leurs propres entreprises de soutien.

Même si nous sommes en colère contre ce système, nous ne pouvons pas dire aux enseignants de ne pas le faire. »



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