"D'Col" : un référent + du soutien en ligne pour les 6eme en Eclair - qui s'y colle ?

Des nouvelles de la mise en place dans vos établissements ? Car nous pataugeons ...  

mince!! j'ai dit oui a mon principal adjoint; il m'a dit 2 heures pour faire de l'informatique et j'ai dit oui. bon on verra...

Raccourci d'expression malheureux de ton principal adjoint car il ne s'agit pas de "faire de l'informatique" mais d'utiliser les outils informatiques pour remédier aux difficultés des élèves en anglais, en français et en mathématiques.  

On ne peut même pas faire l'appel sur l'ent, alors le reste  

Des retours de collègue sur l'organisation de D'Col ?

Luigi_B a écrit:"D'Col", c'est le nouveau dispositif annoncé par le Ministre dans le cadre de sa grande stratégie pour le numérique à l'école.

Présentation : http://cache.media.education.gouv.fr/file/06_Juin/41/2/d-col_255412.pdf

Seront concernés 30.000 élèves de sixième en difficulté dans des zones prioritaires, dans trois disciplines : français, mathématiques, anglais. Horaire : 2h d'encadrement par semaine par un professeur référent à partir d'octobre 2013.

Ce référent est-il un professeur de français, de maths ou d'anglais ? Ce n'est pas précisé mais je suppose que, par souci d'interdisciplinarité ce ne sera pas nécessairement le cas. Ces deux heures feront-elles partie du service ou de l'emploi du temps des élèves, ou s'y ajouteront-elles ? Ce n'est pas non plus précisé mais on peut supposer que ce sera le second cas.

Alors, qui s'y colle ?

Chez nous c'est le responsable ENT. Un prof de SVT. Les deux heures s'ajoutent à l'EDT des élèves.

Un professeur de SVT pour faire de l'anglais, du français ou des maths...

C'est comme l'accompagnement personnalisé au lycée.

Le cas est peut-être particulier. D'abord le collègue en question est persuadé de tout savoir ou presque, ensuite il tient beaucoup à apparaître comme indispensable, enfin je n'imagine pas une seconde qu'il va "faire" de l'anglais, du français ou des maths. C'est un grand spécialiste de la "compréhension", du "dialogue" avec les élèves, parce que d'après lui la pédagogie avec les élèves en difficulté ça ne peut "évidemment" pas fonctionner, il faut faire du "relationnel".  

Du "relationnel"... avec des écrans et de l'enseignement à distance, c'est pas gagné.

Luigi_B a écrit:Un professeur de SVT pour faire de l'anglais, du français ou des maths...

C'est comme l'accompagnement personnalisé au lycée.

les pauvres n'ont pas besoin de spécialistes: c'est ce qu'on appelle la démocratisation de l'enseignement: Stanford pour les uns, l'A.P pour les autres....

Un article détaillé sur le sujet : "Un cas D’Col du numérisme - Quand l’e-learning vient officiellement pallier les défaillances de l'école"

Merci à ceux qui ont bien voulu me répondre sur ce fil.   

Très bon article qui témoigne assez bien de l'expérience D'Col telle qu'elle est vécue dans mon collège.
Un point différent à souligner pourtant, notre collège n'a pas "réussi" à instaurer deux heures par semaine pour le dispositif. Les élèves n'ont donc qu'une heure par semaine. "L'efficacité" du dispositif est donc quasiment nulle.
Beaucoup des moyens attribués à l'aide individualisée ont été supprimés pour la mise en place de D'Col. Les statistiques prouvent qu'aucun de nos élèves ne se connectent à domicile (alors que cette possibilité avait été vendue comme un plus). Les élèves les plus en difficulté ne trouvent pas d'intérêt à la plateforme souvent mal adaptée pour eux (surtout en français) et se contentent de cocher des cases au hasard pour finir au plus vite leur chapitre.
Bref, du gâchis de moyens et d'outils ...   

Merci pour ce retour.   

Ce gâchis ne serait pas très grave s'ils ne se faisaient aux dépens des élèves qui ont le plus besoin de professeurs, et c'est de là que vient mon indignation. Le tout étant présenté - c'est le comble - comme un progrès pour les élèves.

Une collègue disait que, dans son collège, les élèves les plus en difficulté se voyaient même privés de l'accompagnement éducatif, en tout petits groupes (4 élèves) pour aller sur des ordinateurs à la place.   

Pour les statistiques de connexion, ça ne m'étonne pas du tout. J'ai constaté depuis longtemps que les ressources en ligne profitent uniquement aux plus motivés. Les plus en difficulté ne songent même pas à s'en servir.

Hallucinant.

Chez nous dès janvier, les élèves les plus en difficulté en 6ème vont être enlevés des ateliers de soutiens mis en place en maths, SVT et Histoire-géo pour être placés dans le dispositif D'Col... 

Bon courage !
Le suivi individuel des élèves est tellement mal fait (un code couleur incompréhensible) que l'on a du construire une fiche papier pour chaque élève afin de l'aider à s'orienter dans les différents chapitres.
Quant au contenu, il est souvent en décalage surtout pour le français :
- des textes du programme de cinquième "Vendredi ou la vie sauvage" par exemple
- quasiment aucun texte littéraire (signé)
- une progression en langue sans logique

Eldaria a écrit:Chez nous dès janvier, les élèves les plus en difficulté en 6ème vont être enlevés des ateliers de soutiens mis en place en maths, SVT et Histoire-géo pour être placés dans le dispositif D'Col... 

  

Et des classes de collège moins chargées avec des horaires de français (et des programmes) dignes de ce nom et permettant aux gosses de maîtriser la langue, ça compte les effleurer quand ???

Olympias a écrit:Et des classes de collège moins chargées avec des horaires de français (et des programmes) dignes de ce nom et permettant aux gosses de maîtriser la langue, ça compte les effleurer quand ???

Tu serais pas un peu réactionnaire, toi ?   

Dinaaa a écrit:

Olympias a écrit:Et des classes de collège moins chargées avec des horaires de français (et des programmes) dignes de ce nom et permettant aux gosses de maîtriser la langue, ça compte les effleurer quand ???

Tu serais pas un peu réactionnaire, toi ?   

Ben si....et j'assume...vu que j'ai des élèves au lycée qui font 10 fautes par phrase (et que ça m'énerve...   ), je cherche les solutions pragmatiques pleines de bon sens...tu sais ce truc dont les huiles de l'Educ Nat sont totalement dépourvues !!

Olympias a écrit:

Dinaaa a écrit:

Olympias a écrit:Et des classes de collège moins chargées avec des horaires de français (et des programmes) dignes de ce nom et permettant aux gosses de maîtriser la langue, ça compte les effleurer quand ???

Tu serais pas un peu réactionnaire, toi ?   

Ben si....et j'assume...vu que j'ai des élèves au lycée qui font 10 fautes par phrase (et que ça m'énerve...   ), je cherche les solutions pragmatiques pleines de bon sens...tu sais ce truc dont les huiles de l'Educ Nat sont totalement dépourvues !!

Tu veux dire qu'on pourrait demander aux élèves d'apprendre quelque chose ? Et qu'on pourrait leur donner les moyens de le faire ?
Whaou, que d'ambitions !   

Déjà, je ne veux pas être critique, mais un projet qui prétend améliorer l'usage de la langue française avec un nom comme "D'col", ça me laisse pantoise, personnellement...

Dinaaa a écrit:

Olympias a écrit:

Dinaaa a écrit:

Tu serais pas un peu réactionnaire, toi ?   

Ben si....et j'assume...vu que j'ai des élèves au lycée qui font 10 fautes par phrase (et que ça m'énerve...   ), je cherche les solutions pragmatiques pleines de bon sens...tu sais ce truc dont les huiles de l'Educ Nat sont totalement dépourvues !!

Tu veux dire qu'on pourrait demander aux élèves d'apprendre quelque chose ? Et qu'on pourrait leur donner les moyens de le faire ?
Whaou, que d'ambitions !   

Déjà, je ne veux pas être critique, mais un projet qui prétend améliorer l'usage de la langue française avec un nom comme "D'col", ça me laisse pantoise, personnellement...

Mais ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!
Cette sottise numérique me laisse pantoise aussi. Mais si je commence à lister ce qui m'a laissé dans cet état à chaque réforme, comme dirait Ruquier, On n'est pas couchés !

Deux ans après, les résultats sont très décevants.

Pour l'ensemble des élèves, selon, la DEPP, "le dispositif ne permet donc pas globalement à des élèves qui étaient plus faibles que les autres d’obtenir de meilleurs résultats aux évaluations standardisées que ceux qui n’ont pas participé au dispositif, ni même d’atteindre des résultats équivalents." Ni même, quand on observe les chiffres de la DEPP, de réduire l'écart.

Bref c'est à désespérer du numérique. Mais heureusement le ministère fait preuve d'une foi inébranlable, en faisant dire à la note de la DEPPà peu près le contraire de ce qu'elle dit. Pour le MEN, le numérique reste "au service de la réussite des élèves".



Analyse sur LVM.

Luigi_B a écrit:Deux ans après, les résultats sont très décevants.

Pour l'ensemble des élèves, selon, la DEPP, "le dispositif ne permet donc pas globalement à des élèves qui étaient plus faibles que les autres d’obtenir de meilleurs résultats aux évaluations standardisées que ceux qui n’ont pas participé au dispositif, ni même d’atteindre des résultats équivalents." Ni même, quand on observe les chiffres de la DEPP, de réduire l'écart.

Bref c'est à désespérer du numérique. Mais heureusement le ministère fait preuve d'une foi inébranlable, en faisant dire à la note de la DEPPà peu près le contraire de ce qu'elle dit. Pour le MEN, le numérique reste "au service de la réussite des élèves".



Analyse sur LVM.

Bon, en même temps quand on voit la plateforme et les contenus...

Je devrais y rejeter un coup d'oeil, il y a eu beaucoup de pub faite pour les élèves de 6e chez nous...

J'ai une idée révolutionnaire: un encadrement renforcé en maternelle et en cycle 2 pour améliorer le niveau de langage des élèves et leur apprendre à lire au CP, sans attendre la 6ème.