correction bac blanc: barème du commentaire littéraire ?

Discordance d'opinions dans mon équipe: certains proposent d'utiliser une grille avec plein de cases afin "d'aider les élèves".
Personnellement, je propose un barème plus souple avec abondance de remarques dans la marge.

Je proposerais un barème du type
- 6 points pour la structure du devoir
- 10 points à répartir entre la compréhension du texte, les procédés, la méthode (citations,...)

6 points pour la structure me paraît beaucoup, mais nous sommes en Décembre...

Enfin bon, là je suis fatiguée et j'ai du mal à réfléchir, du coup je me tourne vers vous: faites-vous un barème? Si oui, lequel? Sinon comment évaluez-vous?

L'année dernière au bac nous avons eu une proposition de corrigé mais aucun barème, juste des remarques sur ce qu'on ne devait pas (trop) pénaliser.

A l'examen, il n'y a pas à ma connaissance de barème. Pour en avoir testé pas mal, je n'en ai jamais été satisfait et j'ai toujours fini par revenir à une note globale. Dans ma tête, je trie : commentaire (+ de 10) ou pas (- de 10) ?
Puis dans chaque sous-catégorie : plan ou pas ? prise en compte de certains choix d'écriture (même si remarques non abouties) ou pas ? Ca me donne de 8 à 1, en gros, dans l'une, de 12 à 20 dans l'autre, avec évidemment, pour la partie au-dessus de 10, le nombre des points étudiés et leur pertinence.
En cas d'application d'un barème de correction, ne pas l'indiquer sur les copies, à moins qu'il n'ait été explicitement donné aux élèves sur le sujet.

Merci, Cripure, vous me confortez dans mon idée. Je n'applique pas de barème non plus, d'autant qu'à chaque fois que je m'y astreins il y a tant de choses que je n'ai pu y faire figurer et qui me paraissent fondamentales à la lecture des copies.
Pour la grille de correction, je trouve qu'elle est "enfermante" et je doute que les élèves l'utilisent vraiment quand ils reçoivent les copies.

Liberté pédagogique, liberté du correcteur : les élèves doivent s'habituer à différentes façons d'évaluer, surtout avec le bac actuel .
De mon côté, je fais un tableau où je note toutes les remarques etc. Il est donné aux élèves avec la copie.
Mais il n'y a pas de barème.

La note reste globale. Les élèves ne s'en plaignent pas.

Je me fais pour chaque devoir une fiche comme celle-ci et cela me permet de gagner du temps dans la correction :
Désolée pour le formatage : je ne sais pas encore copier tel quel un document :
Et puis d'autres fois, c'est à l'ancienne : quelques annotations et la note.

Commentaire : NOM : Prénom :

Méthodologie du commentaire :

• Introduction :
  
  
  • Structure respectée : Amorce (ou accroche) + problématique + annonce du plan :
  
  
  

• L’amorce (ou accroche) :

Informations attendues présentes

Manque d’informations

Présence d’informations inutiles

• Problématique choisie :

Valable                               Trop restrictive

Trop large                            Absente

• Annonce du plan :

Thèses clairement présentées                                Thèmes au lieu de thèses

Sous-parties précisées à tort                                  Présentation d’une méthode et non d’un plan

Pas d’annonce de plan

• Développement :
  
  
  • Le plan
  
  
  

Le plan proposé dans l’annonce est respecté                               n’est pas respecté

Plan montrant une progression démonstrative                                        Plan d’exposé

Plan aux parties mal proportionnées

liste de reformulations ou de citations                     liste de procédés                         liste de (pseudo-)interprétations

Pas de plan

Plan reprécisé dans le cours du devoir entre chaque grande partie (transition) : oui                   non

• Le paragraphe de commentaire

Structure des paragraphes respectée (présence de la triade interprétation-procédé-citation)

• Procédés d’analyse littéraire :

Bien utilisés pour interpréter                         Mentionnés sans explication ou interprétation                                      Non illustrés

• Citations :

Mots choisis en fonction du procédé sans relation avec le procédé

Citations incompréhensibles (tronquées ou totalement hors sujet)

Citations non intégrées dans des phrases (utilisation abusive des parenthèses)

• Interprétation

Interprétations pertinentes et bien étayées                           Interprétations à approfondir                         Pas d’interprétation

• Conclusion :

Phrase répondant à la problématique :            présente                                                absente

Présence d’une ouverture (non obligatoire) :  Amenée logiquement                             Amenée artificiellement

Principales attentes du commentaire pour le texte de Victor Hugo,

Un texte destiné à convaincre et surtout à persuader le lecteur par la description de la misère et de la déchéance d’une jeune fille :

portrait de la jeune fille

description de la misère

La situation d’énonciation : présence du locuteur, adresse au destinataire (démons rifs, impératifs), responsabilisation du destinataire etc.

Les pensées de la jeune femme se mêlent à celle de l’auteur (Discours indirect libre)

Les aspects pathétiques (ou registre pathétique)

Les aspects tragiques (ou registre tragique)

Procédés d’écriture les plus fréquents (La liste n’est donc pas du tout exhaustive) dans le poème à étudier :

allitérations

connecteurs logiques

démonstratifs

emploi du présent

énumération

hyperbole

impératifs

interjections

métaphore

opposition

personnification

phrases courtes

phrases exclamatives

phrases juxtaposées

présentatifs

répétitions

rythme binaire

rythme ternaire

termes mélioratifs

termes péjoratifs

Lisibilité et usages de présentation

Titres d’œuvres soulignés : oui         parfois                 non

Guillemets (si possible français et non anglais) pour les titres de poèmes extraits de recueil ou les titres de chapitre :

                                                              oui                parfois              non

Guillemets pour les citations :               oui                parfois              non

Alinéa au début de chaque paragraphe : oui               parfois              non

Ligne passée entre l’introduction et le développement, entre chaque grande partie, etc.

                                                             oui               parfois                 non

un paragraphe pour une sous partie :    oui               parfois                 non

Syntaxe : le jour du baccalauréat, le correcteur peut enlever jusqu’à quatre points pour une syntaxe défaillante. (construction des phrases)

Orthographe : le jour du baccalauréat, le correcteur peut enlever jusqu’à deux points pour une orthographe trop défaillante.

Merci Trompettemarine, cela reprend en effet globalement ce que j'expose aux élèves sur ce qu'il y a à faire, tu me permets de te "piquer" ton document? (par pour un barème, hein, pour moi)

Je t'en prie, pique-le. Mais il est perfectible et à adapter selon le texte et selon tes attentes.

Isidoria a écrit:Merci Trompettemarine, cela reprend en effet globalement ce que j'expose aux élèves sur ce qu'il y a à faire, tu me permets de te "piquer" ton document? (par pour un barème, hein, pour moi)

Quant à la présence d'un barème, c'est souvent au détriment de l'élève (la copie a souvent une note plus basse : enfin, ce fut mon cas quand j'ai tenté le barème).

Isidoria a écrit:Merci, Cripure, vous me confortez dans mon idée. Je n'applique pas de barème non plus, d'autant qu'à chaque fois que je m'y astreins il y a tant de choses que je n'ai pu y faire figurer et qui me paraissent fondamentales à la lecture des copies.
Pour la grille de correction, je trouve qu'elle est "enfermante" et je doute que les élèves l'utilisent vraiment quand ils reçoivent les copies.

D'autant que par exemple, distinguer les procédés de la compréhension du texte risque de se révéler ardu

Quand j'ai tenté le barème, je me suis souvent retrouvée soit avec des notes très élevées (élève malin qui avait fort bien compris les exigences du devoir), ou très faibles (élève audacieux qui avait essayé de se distinguer, parfois fort bien, d'ailleurs).

On est tous assez grands pour assumer notre professionnalisme sans chercher à nous cacher derrière des grilles et des cases à cocher.
Par rapport au document, j'utilise un système de pénalités assez drastique en 1re : s'il manque un seul alinéa, -1. Si un titre n'est pas correctement souligné, -1. Si les citations ne sont pas syntaxiquement intégrées à la phrase, -2. Si les guillemets ne sont pas correctement mis (par exemple plusieurs mots non contigus cités, mais guillemets collectifs), -1. Ces pénalités sont indépendantes de l'orthographe. Alors la première fois, ça fait mal pour les distraits et les négligents. Mais ensuite, c'est beaucoup plus correct.

L'utilisation de cette "grille" me permet surtout de gagner du temps et de ne pas écrire cinquante fois la même chose : souligne les titres, alinéa, etc. (Quoique j'ai aussi investi une année dans un tampon encreur)
Il me suffit d'entourer. Je suis plus précise dans la partie contenu où je réutilise la langue française.
Et cela m'évite aussi d'avoir à me justifier avec certaines classes certaines années.
Je n'ai pas l'autorité suffisante pour les -1, surtout face aux parents, voire certains CDE. Mais je reconnais que c'est un système efficace, car c'est ainsi que cela se passe pour les concours aux écoles de commerce, et comme par enchantement l'orthographe s'améliore.

Oui, en effet des contraintes formelles rigides sont nécessaires pour faire comprendre aux élèves ces points néanmoins fondamentaux (les alinéas, ça m'agace vraiment, et ça n'entre pas dans les têtes des élèves, quel que soit le niveau).
Je réfléchis à utiliser vos idées, mais pas pour le bac blanc, sinon je vais me faire taxer de monstre (déjà fait avec les TL).

Un coup d'oeil aux copies m'a fait hurler: deux élèves sur trois ont écrit sur toutes les lignes des petits carreaux, j'ai horreur de ça, ça rend la lecture tellement difficile!

Pour les TL ce n'est pas le professeur qui est monstrueux, c'est l'épreuve.

C'est pas faux, mais le raccourci est vite fait, malheureusement, et cette année j'ai déjà du me justifier plein de fois.

Par chez nous, une grille avait été faite l'année dernière. Tu peux me mettre un mp si tu la veux.

Cripure a écrit:

Isidoria a écrit:Merci, Cripure, vous me confortez dans mon idée. Je n'applique pas de barème non plus, d'autant qu'à chaque fois que je m'y astreins il y a tant de choses que je n'ai pu y faire figurer et qui me paraissent fondamentales à la lecture des copies.
Pour la grille de correction, je trouve qu'elle est "enfermante" et je doute que les élèves l'utilisent vraiment quand ils reçoivent les copies.

D'autant que par exemple, distinguer les procédés de la compréhension du texte risque de se révéler ardu

Tutafé. Mais il faut que je convainque mes collègues

brin d'acier, c'est fait, merci!

Comme les autres : pas vraiment de barème, et encore moins de barème imposé par d'autres. Il faudrait retrouver les études de docimologie dont on m'avait parlé à l'iufm il y a bien longtemps qui montraient que les corrections barémées fabricaient encore plus de disparités entre correcteurs : le seul barème qui gomme ces disparités, c'est celui qui fait mettre de bonnes notes à tout le monde.

En revanche, je distingue deux parties de la note, sur 10. Pour un commentaire, compréhension du texte et réflexion; pour une dissertation, culture et réflexion. Les points de langue en négatif.

Un autre problème, essentiel, posé par les barèmes : le plus grand nombre des commentaires et des dissertations est parfaitement creux : mauvaise paraphrase, catalogue de figures de style. Quel que soit le "barème", comment faites-vous pour ne attribuer 03 à la plupart des copies ? Parce qu'un joli plan rempli de vent, pour moi c'est pire qu'un truc creux et désordonné. Pas question de fabriquer des NVB.

Pas de grille:
Trompettemarine dit gagner du temps avec sa grille, pour ma part, elles m'effraient (les grilles, pas Trompettemarine:lol: ), même si j'y reconnais la manière de faire de mes jeunes collègues (consciencieuses).
Il y a plein de choses qui se chevauchent et qu'il me paraît souvent bien difficile de distinguer dans le concret: mais c'est sûrement une habitude personnelle  et qui m'échappe.
Ces grilles sont apparues en même temps que la volonté de faire monter les notes: normalement en découpant , on arrive à plus. Il se trouve que nos élèves sont tellement performants, qu'on arrive aussi à moins en fait, pour peu qu'on fasse un relevé étroit...
Personnellement je mets ma note globalement, sur l'impression d'ensemble: il est rare qu'elle soit trompeuse, en fait. Et pas forcément plus fausse que l'association de pleins d'impressions d'ensemble. Limite, ça réduit la part subjective, paradoxalement.
Et en tout cas personnellement, j'applique ma façon de faire, pas celle de mes collègues: cette manie uniformisante est pénible. Par contreça peut être utile de discuter du texte lui-même et de voir ce qu'il faut attendre : je remarque que souvent dans les épreuves blanches ou d'ailleurs le bac, on a un barème dont on discute beaucoup, mais peu d'idées sur les textes, à part la correction des Annales: dans les harmonisations du bac ce dont on discute ce sont des notes, je suis persuadée qu'il serait plus utile de discuter des textes : on y verrait mieux les contresens ou les difficultés réelles, comme avec le commentaire infaisable de Giono proposé il y a deux ou trois ans (où les élèves pouvaient, sans être idiots, confondre cette ogresse de Madame Tim avec Mamie Nova, par le mauvais découpage du texte et l'absence totale de mise en contexte....)

Attention , je précise bien que cette fiche d'évaluation ne comporte pas de barème. La note reste globale.
Cela m'évite simplement de réécrire 70 fois (2 x 35 copies) la même chose ou presque parce que j'ai l'impression de faire des lignes et d'être punie.
Après, j'avoue, que tous les ans , je change d'avis...

Oui, je comprends bien que c'est une habitude personnelle, je dis juste que je n'arriverais pas à y entrer: j'ai essayé au début de faire des grilles, je n'y ai jamais trouvé de satisfaction, après chacun fait comme il veut, hein! Juste pour la correction, c'est un très gros boulot, mais si tes élèves s'en servent c'est bien: pour moi j'ai diminué les annotations, du moins sur la plupart des copies où je me limite au plus gros: je barre ce qui ne va pas du tout...Au moins ils me demandent pourquoi j'ai barré un paragraphe.... Je n'affine que pour "the happy few" pour qui cela est utile. Je mise sur la correction orale en classe pour reprendre à chaque devoir un ou deux points (pas plus à chaque fois) pour faire progresser les plus "handicapés", et un ou deux points en finesse pour les autres: chacun y trouve, me semble-t-il, son compte: corriger intégralement tous les défauts de chaque série, c'est Sisyphe et Atlas que l'on veut réunir ...

Merci pour vos réponses, vous me donnez des arguments pour défendre mon opinion.
Curieusement chez moi, ce ne sont pas les jeunes profs qui veulent une grille...

Le temps ne fait rien à l'affaire !

Finalement nous sommes partis sur un barème

- structure du commentaire /4
- compréhension et analyse /8
- langue et expression /4

Je crois que tout le monde y trouve plus ou moins son compte. Il n'y a plus qu'à corriger maintenant.

Bonsoir,

je sais que c'est réglé maintenant, mais à tout hasard, je te copie-colle le barème des épreuves dans mon académie l'an dernier.

C'est le barème qu'on utilise maintenant dans mon établissement. Les notes sont "globales" et non divisées sous-items chacun sur un point.
Je surligne en vert ou en rose (à quand un surligneur rouge ?) les principales réussites et principaux défauts des élèves dans la description des attentes pour chaque catégorie.

Bonne soirée.


Commentaire : 16 points

Critères de réussite pour la question ; capacités dont la réponse du candidat doit permettre l’évaluation.
Organisation du commentaire (5 points) : Le candidat a suivi un parcours de lecture cohérent. Il a su organiser et structurer ses propos. Mêmes brèves, on attend des formules d’ouverture et de clôture structurées ainsi que des paragraphes marqués et des liens logiques clairement explicités entre les idées.
Qualité des analyses (6 points) : Le candidat a su justifier ses interprétations en prenant appui sur des analyses convaincantes et des citations bien circonscrites et choisies. On pénalisera les copies qui se contentent d’une simple et allusive paraphrase.
Pour justifier ses interprétations, le candidat a su mobiliser à bon escient des connaissances culturelles, historiques et littéraires ; il a su notamment utiliser de manière appropriée le vocabulaire d’analyse.
Qualité de la langue (5 points) : Le candidat a su s’exprimer avec clarté dans une langue dont la syntaxe et l’orthographe sont correctes. On valorisera les copies dont la langue, mieux que correcte, présentera des qualités de style.