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[Histoire-géographie et Arts plastiques] Les cartes sensibles - Page 3 Empty Re: [Histoire-géographie et Arts plastiques] Les cartes sensibles

par Invité Jeu 6 Aoû - 18:09
Honoré a écrit:
Lussault parle de "spatialités" ou "d'opérateurs spatiaux" par exemple. http://traces.revues.org/4854 (dans ce court article il explique ce qu'est la géographie pour lui, c'est assez intéressant).

Merci pour l'article. Je conseille à tous les non-géographes de le lire. Je suis curieux des réactions Razz
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Esprit sacré

[Histoire-géographie et Arts plastiques] Les cartes sensibles - Page 3 Empty Re: [Histoire-géographie et Arts plastiques] Les cartes sensibles

par Elyas Jeu 6 Aoû - 19:20
Tamerlan a écrit:
Honoré a écrit:
Lussault parle de "spatialités" ou "d'opérateurs spatiaux" par exemple. http://traces.revues.org/4854 (dans ce court article il explique ce qu'est la géographie pour lui, c'est assez intéressant).

Merci pour l'article. Je conseille à tous les non-géographes de le lire. Je suis curieux des réactions Razz

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J'adore Lussault mais si tu envoies quelqu'un qui n'a pas fait un brin de géographie dans le supérieur, tu l'envoies dans un monde incompréhensible. C'est comme si quelqu'un qui n'a jamais fait de philosophie lisait Heidegger comme premier bouquin de philosophie. Pourtant, Lussault est d'une finesse et d'une clarté incroyables quand on maîtrise un peu la géographie (je suis fan de son dictionnaire !).
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[Histoire-géographie et Arts plastiques] Les cartes sensibles - Page 3 Empty Re: [Histoire-géographie et Arts plastiques] Les cartes sensibles

par Invité Jeu 6 Aoû - 19:39
Elyas a écrit:
Tamerlan a écrit:
Honoré a écrit:
Lussault parle de "spatialités" ou "d'opérateurs spatiaux" par exemple. http://traces.revues.org/4854 (dans ce court article il explique ce qu'est la géographie pour lui, c'est assez intéressant).

Merci pour l'article. Je conseille à tous les non-géographes de le lire. Je suis curieux des réactions Razz

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J'adore Lussault mais si tu envoies quelqu'un qui n'a pas fait un brin de géographie dans le supérieur, tu l'envoies dans un monde incompréhensible. C'est comme si quelqu'un qui n'a jamais fait de philosophie lisait Heidegger comme premier bouquin de philosophie. Pourtant, Lussault est d'une finesse et d'une clarté incroyables quand on maîtrise un peu la géographie (je suis fan de son dictionnaire !).

Je sais, c'était pour impressionner les gens ! professeur
Honoré
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par Honoré Ven 7 Aoû - 7:57
Le couple Lussault/Lévy est en fait un peu trop jargonnant. Il n'y a qu'à regarder la définition de territoire dans leur dictionnaire... Ou de la ville comme géotype de substance sociétale.

Tamerlan a écrit:
Honoré a écrit:
En effet, les deux mots ne sont pas strictement interchangeables si l'on s'en tient au territoire tel qu'il est apparu chez les géographes sociaux français du début des années 1980 ; en somme : le territoire, c'est l'espace vécu (on entend plus souvent aujourd'hui "approprié"). En revanche, je pense qu'on peut (et qu'on doit) parler d'appropriation de l'espace sans le territoire. S'approprier un espace n'est pas nécessairement transformer l'espace en territoire ; et ce parce que le territoire a quelque chose de permanent, d'identitaire, de construit et de stable. Or les espaces appropriés peuvent l'être provisoirement (comme les manifestations de rue), violemment, dans des temporalités très variées. On ne peut, à mon sens, s'autoriser à évoquer le territoire comme produit de l'appropriation de l'espace que dans une pratique quotidienne, répétée, ou étant l'objet d'un aménagement.

Je suis d'accord. Néanmoins je m'interroge sur les autres formes d'appropriation de l'espace, en particulier sur la possibilité d'aborder ce genre de choses dans l'enseignement primaire et secondaire. L'occupation de l'espace oui bien sûr, l'appropriation de l'espace dans une perspective non territoriale c'est moins évident. Cela interroge aussi les directions que l'on veut donner à la géographie scolaire : la tendance est quand même à préparer les élèves à la possibilité de devenir des acteurs spatiaux conscients de ce type d'enjeu.

Je pense que nous pouvons parler d'appropriation de l'espace en la considérant uniquement comme un processus qui révèle les inégalités socio-spatiales. S'approprier l'espace du XVIème arrondissement, c'est posséder le code d'une rue privée. S'approprier l'espace dans certains quartiers (que l'on cherche là encore à appeler "territoires"), c'est squatter un banc avec de la musique, produire des tags, ou utiliser la rue pour faire des "roues". L'espace produit, puisqu'il s'agit bien de production d'espace ne peut pas, dans les deux cas, être appelé "territoire". Parce que dans le premier cas, il s'agit d'avantage d'un lieu qui, précisément, se ferme au territoire (c'est à dire rend la pratique spatiale quotidienne impossible si on ne dispose pas d'un certain nombre de codes, aux sens strict et figuré) et dans le second, d'une forme d'affirmation dans la contestation des usages de l'espace, dans leur détournement. Certains peuvent appeler cet espace produit par le contournement des pratiques spatiales (les "spatialités" de Lussault) un territoire : parce qu'il sera vu sous l'angle de la frontière et de l'identité. C'est adopter une posture qui masque, à mon avis, l'aspect primordial du contournement et de la contestation. Mais, évidemment, cette lecture est également très idéologique.

Veschambre et Ripoll a écrit:Les inégalités sont peut-être encore plus importantes, quoique parfois moins visibles, quand on appréhende l’appropriation comme maîtrise de son propre espace de vie, autrement dit comme usage autonome. À ceux qui usent à leur guise de leur propre espace, espace qu’ils ont produit, ou ont fait produire, à leur image et à leur mesure, s’opposent ceux qui ne peuvent que se contenter des espaces produits pour eux, en fonction de l’image que d’autres se font de leurs besoins, de leurs critères, de leur valeur même pourrait-on dire. Sans parler de ceux dont on ne veut pas. À l’appropriation s’opposent à la fois l’assignation et l’expropriation (ou expulsion).
http://norois.revues.org/477
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