Comment faites-vous pour obtenir le silence en début de cours ?

Mon "truc" est gros comme une maison et me ravit parce qu'il marche presque toujours:

S'ils avaient une leçon à apprendre, je leur dis de profiter de ce que je fais l'appel pour réviser.
S'ils avaient un devoir à faire, je leur conseille de vérifier qu'ils l'ont fait (je suis faux cul, je sais bien que pour beaucoup ce n'est pas le cas).

Je les entend se dire qu'il y a une interro ou que je vais ramasser, et je glousse intérieurement. C'est très drôle, et je ne sais pas pourquoi ça marche.

Pousser un cri pour que les élèves se taisent, fut-il de guerre, me semble propice à des fous rire moqueurs collectifs. J'ai pu le faire parfois, mais c'était avant, puis je me suis aperçu que voir le prof sortir de ses gongs, ben c'était drôle pour les ados...

Lizdarcy a écrit:Pousser un cri pour que les élèves se taisent, fut-il de guerre, me semble propice à des fous rire moqueurs collectifs. J'ai pu le faire parfois, mais c'était avant, puis je me suis aperçu que voir le prof sortir de ses gongs, ben c'était drôle pour les ados...

tsss tsss... jamais eu le moindre fou-rire. Ils n'y penseraient même pas, ils sont trop inquiets à ce moment-là, ils ne savent pas ce qui va leur tomber dessus.
Et je ne sors pas de mes gonds, c'est une posture.

fût-il de guerre

J'aime bien les méthodes de Kiwi et de Panta Rhei. Mais vu le faible horaire de ma matière en lycée, il m'est impossible de parlementer sur le silence en début de cours . (Même si j'aime bien la distinction de temps qu'occasionne le truc de Panta Rhei). Ca me force, depuis des années, à faire peur, et sans doute, à ne pas mettre en confiance certains. Tant pis, j'aimerais bien pouvoir faire autrement, mais ce n'est pas possible. le silence de début de cours est donc une donnée, pas un but, dans mon cours.

Prof en sections pros, j'ai toujours eu le plaisir d'avoir les classes agitées et bruyantes.

le bruit est un véritable fléau !!!

Les années passent, et je suis de plus en plus stricte quant au savoir-être de la part de mes élèves censés exercer dans les métiers de la relation-client alors que certains n'ont pas la moindre éducation.

De toutes façons, il faut reprendre les fondamentaux de la politesse et du savoir-vivre : parler lentement, ne pas crier, ne pas s'insulter, lever le doigt pour demander la parole, savoir se taire et se tenir correctement, etc...

Quant au silence au début et tout au long du cours, il faut dès le départ fixer des règles simples à suivre et s'y tenir.

Mes élèves doivent attendre calmement dans le couloir, je les salue et ils doivent rentrer en silence...puis rester debout devant leur chaise puis attendre mon autorisation pour s'asseoir...pendant ce temps, JE m'installe, allume l'ordi, sort les affaires....j'attends bien sûr le silence total et vire de cours si besoin est l'agité(e) de service...même si la vie scolaire n'aime pas cela mais je m'en moque.

Avec les collègues, on applique ces règles qui semblent fonctionner sur la plupart des élèves.

Maintenant, je fais un truc qui me plait bien: je lis en début de séance. C'est devenu mon rituel.
Je lis pendant 5 à 10 minutes, le même roman jusqu'à ce qu'il soit fini (ça prend 2 à 3 mois). Pendant ce temps, ils sortent leurs affaires, ceux qui sont en retard arrivent dans une classe calme. Ils sont assez curieux de la suite de l'intrigue.
Il faut un peu de temps pour mettre le truc en route, mais ils aiment bien. S'il y a du bruit, je m'arrête et je ne lis pas à la séance suivante.

J'aime beaucoup ça, et puis en tant que prof de français, je me réjouis toujours de savoir qu'ils ont lu 4, 5 livres. Et puis, ça crée de vraies références communes entre eux et moi.

clemiecamie a écrit:Maintenant, je fais un truc qui me plait bien: je lis en début de séance. C'est devenu mon rituel.
Je lis pendant 5 à 10 minutes, le même roman jusqu'à ce qu'il soit fini (ça prend 2 à 3 mois). Pendant ce temps, ils sortent leurs affaires, ceux qui sont en retard arrivent dans une classe calme. Ils sont assez curieux de la suite de l'intrigue.
Il faut un peu de temps pour mettre le truc en route, mais ils aiment bien. S'il y a du bruit, je m'arrête et je ne lis pas à la séance suivante.

J'aime beaucoup ça, et puis en tant que prof de français, je me réjouis toujours de savoir qu'ils ont lu 4, 5 livres. Et puis, ça crée de vraies références communes entre eux et moi.

Je ne suis pas prof de français, mais j'adore ! En tant qu'élève, je pense que j'aurais beaucoup apprécié.

C'est une bonne idée, clemiecamie ! Justement j'avais envie de lire un bouquin à mes 3e, je vais peut-être généraliser la chose.

Mise au travail immédiate avec la phrase du jour pour qu'ils se taisent pendant que je dicte en faisant l'appel.

Rappel nominatif si le bruit continu.

Si toujours trop de chuchotements/bavardages, regard ostensible sur ma montre. Je note au bout d'un moment un chiffre au tableau. Toujours un pour demander : "quand on arrive à 55, heure de colle pour la classe : je suis tellement soucieuse de votre réussite, je ne peux tolérer l'idée que vous perdiez ne serait-ce qu'une minute de mon précieux cours".
Je note sur mon carnet les minutes perdues pour cumuler éventuellement si nouvelle entrée trop bruyante.
J'ai dû effectivement coller deux fois en 10 ans. En général, ils percutent avant

Le calme doit commencer dans le couloir. Je n'ouvre pas la porte de classe tant qu'il y a du bruit.

En rang 2 par 2 pour les 6e et 5e. Pour les autres niveaux je suis plus tolérant, il faut leur faire comprendre qu'ils ne sont plus des enfants.

Je dis bonjour à TOUS les élèves, l'élève qui ne m'a pas dit bonjour ne rentre pas en classe.

Une fois les élèves en classe, tout le monde debout et je fixe longuement le moindre élève bruyant. En général j'ai le silence assez rapidement.

Et je ne quémande jamais le silence, j'évite de dire "silence", "chut", ou "taisez-vous". Je privilégie le "ça ne va pas être possible", "on va se calmer", je trouve que c'est plus efficace.

Je fais l'appel puis j'explique le déroulement de la séance.

J'affiche en grand sur le tableau le nom et prénom de l'élève qui sera interrogé.

Et ensuite au boulot !

User5899 a écrit:fût-il de guerre

Remarque futile.

Pareil, déjà, silence et ordre dans le couloir. On rentre dans le calme.
Je les laisse debout derrière leur chaise jusqu'à ce qu'il y ait le silence et le calme. Je fixe l'agité, et parfois je lui lance une remarque un peu acide. Dans mon collège ça suffit.

Quand j'étais en ZEP, il m'est déjà arrivé de les laisser debout, de m'asseoir, de sortir un livre ou un paquet de copies, et de leur dire "vous me prévenez quand vous êtes prêts, hein? Méfiez-vous, quand j'en aurai assez, vous sortirez une feuille."
Si c'est juste un élève ou deux, il m'est déjà arrivé de faire asseoir tout le monde sauf eux, de les laisser debout et de commencer à faire cours.

clemiecamie a écrit:Maintenant, je fais un truc qui me plait bien: je lis en début de séance. C'est devenu mon rituel.
Je lis pendant 5 à 10 minutes, le même roman jusqu'à ce qu'il soit fini (ça prend 2 à 3 mois). Pendant ce temps, ils sortent leurs affaires, ceux qui sont en retard arrivent dans une classe calme. Ils sont assez curieux de la suite de l'intrigue.
Il faut un peu de temps pour mettre le truc en route, mais ils aiment bien. S'il y a du bruit, je m'arrête et je ne lis pas à la séance suivante.

J'aime beaucoup ça, et puis en tant que prof de français, je me réjouis toujours de savoir qu'ils ont lu 4, 5 livres. Et puis, ça crée de vraies références communes entre eux et moi.

Passer 10mn à lire à chaque début de cours, ce serait un plaisir absolu ! Je pense que je vais adopter l'idée, même si je n'ai pas vraiment de pbl de silence (très classiquement, ils sont debout et moi aussi, j'attends le silence dans le calme, en rappelant à l'ordre les bavards par leur prénom, en 30s maxi c'est réglé, au pire que dis "le prochain qui bavarde est puni" et je le fais bien sûr).

Quels romans lisez-vous à vos élèves, ceux qui pratiquent cela?

Alex.B a écrit:

clemiecamie a écrit:Maintenant, je fais un truc qui me plait bien: je lis en début de séance. C'est devenu mon rituel.
Je lis pendant 5 à 10 minutes, le même roman jusqu'à ce qu'il soit fini (ça prend 2 à 3 mois). Pendant ce temps, ils sortent leurs affaires, ceux qui sont en retard arrivent dans une classe calme. Ils sont assez curieux de la suite de l'intrigue.
Il faut un peu de temps pour mettre le truc en route, mais ils aiment bien. S'il y a du bruit, je m'arrête et je ne lis pas à la séance suivante.

J'aime beaucoup ça, et puis en tant que prof de français, je me réjouis toujours de savoir qu'ils ont lu 4, 5 livres. Et puis, ça crée de vraies références communes entre eux et moi.

Je ne suis pas prof de français, mais j'adore ! En tant qu'élève, je pense que j'aurais beaucoup apprécié.

+1 (ça me fait penser à Pennac )
Pourrais-tu nous donner des exemples de romans que tu as déjà lus de cette façon, et avec quels niveaux ?

Je coupe le son.

Pas de souci pour avoir le silence, en revanche ce qui m'énerve, c'est que certains 6e ne sortent jamais leurs affaires si je ne leur dis pas et attendent tranquillement que qqc se passe.

Ce qui marche en 6° pour moi ( bahut dans lequel les élèves ont leur classe, les profs voyagent ) : j'entre en saluant, j'attends le silence, leur dis de s'asseoir et de sortir le matériel, je fais l'appel, je démarre.
Quand il reste du bruit, je me mets au tableau, face à eux, sans rien dire, et je fixe les bavards, ou ceux qui n'ont rien sorti jusqu'à ce que...ensuite, grand sourire et je démarre.
J'ai une variante en 4°, en gros, je me tais et me poste à un endroit stratégique jusqu'à ce qu'ils comprennent. Je fais ça depuis peu de temps, avant je criais, m'énervais, punissais, pour un résultat assez peu satisfaisant, je finissais sans voix, crevée et énervée pour le reste de la journée.
Dans certains cas extrêmes, je me mets au bureau et je fais mine de ne pas les voir, en lisant ou en écrivant sur mon cahier, en jetant parfois un oeil sur eux, comme pour chercher leur nom.

Je chronomètre et récupère le temps perdu en mangeant la récré ou en rajoutant un cours supplémentaire dans l'année (il suffit de le faire une fois pour les calmer).

Un jour j'ai décidé de ne pas négocier avec moi-même. J'ai décidé qu'il y aurait le silence. Si vous vous décidez vraiment, vous trouverez les moyens. Le plus gros problème, ce qui empêche d'obtenir le silence, c'est d'envisager de ne pas l'obtenir. Le brouhaha ne doit pas être envisageable, même pas en rêve.
Ce que je viens d'énoncer est VRAIMENT le principe de base, même si j'ai mis du temps à m'en rendre compte.
Une des conséquences, comme l'ont expliqué certains, c'est qu'il faut faire travailler immédiatement.

Avec un marteau

isabe a écrit:Pas de souci pour avoir le silence, en revanche ce qui m'énerve, c'est que certains 6e ne sortent jamais leurs affaires si je ne leur dis pas et attendent tranquillement que qqc se passe.

J'ai le même problème. Mais en BTS ...

Sinon pour le silence j'ai un moyen efficace : avec le vidéo projecteur, 10 exercices de calcul mental en début de chaque séance.

Bon j'avais un système qui marchait bien jusqu'à présent : on part de 10/20 à l'oral, je retire un point à chaque perturbation, +1 par séance pour une intervention positive.
Dans mon nouvel établissement, le système n'a pas l'air de les perturber. Donc j'ai fait un contrat de classe à faire signer par l'élève et les parents. Je crois que je vais en plus utiliser l'idée du chrono et afficher les minutes perdues et les cumuler jusqu'à 55 min pour les rattraper.

Vous allez me trouver bizarre, mais depuis qu'on fait l'appel en ligne, je suis gênée à l'idée de demander le silence aux élèves en début de cours : le temps que l'ordi s'aaaaaaa-lllllllllll-uuuuuuu-mmmmm-eeeeee, que je rentre mon 1er mot de passe, que ma session se ch-aaaaa-rrrrr-geeeeee, que je me coooooooooo-nnnnnnnnn-eeeeeee-cccccccc-ttttttt-eeeeee à internet pour aller sur l'ent, que la page d'accueil s'aaaaaaa-ffffff-iiiiiiii-cccccchhhhhheeeeee, que je rentre mon mot de passe, qui m'amène à la page d'accueil, que je reclique pour aller sur le logiciel d'absences, qu'il se chaaaaaa-geeeeee, que je sélectionne la classe et qu'enfin... ça bugue et qu'il faille recommencer à 0... Bref, vous l'aurez compris, ça prend beaucoup de temps en début de cours (je change en général de salle à chaque heure) et je suis embêtée de demander aux élèves d'attendre en silence pendant ce temps alors qu'on ne fait rien. Je n'arrive pas à faire mon cours en même temps (j'ai déjà essayé, sans succès : je m'embrouille dans ce que je dis et fais des pauses dans mon discours qui gênent la compréhension) et ma matière ne me permet pas d'interrompre mon cours une fois qu'il est commencé pour faire ça.

Dans les classes générales, ça passe, mais dans les classes technos, jusqu'à présent, ma technique consistait à NE PAS faire l'appel en ligne (donc à le fait sur papier) quand je sentais qu'il fallait commencer tout de suite le cours (c'est-à-dire presque tout le temps), mais la vie scolaire n'accepte plus.

C'est tout con : je fais comme s'il était normal de se calmer avant d'entrer dans la salle. Puis nous nous saluons en étant debout et je lance le travail dans la foulée. Je fais l'appel après en donnant la possibilité à ceux qui choisissent de se la jouer touristes d'appeler leurs parents respectifs pour qu'ils viennent les chercher (ça, je l'ai fait deux fois ; depuis, j'ai la paix mais je suis prête à recommencer si nécessaire).

Je crois qu'il faut être très clair sur cette question : les conditions de travail doivent être fixées en début d'année scolaire et ce peu importe le public. Avec des aménagements mis en place pour les cas lourds.