Informations sur l'enseignement privé

Bonsoir à tous,

Je travaille dans une entreprise privée depuis quelques années. Dans le cadre de mon activité j’ai eu l’occasion d’être tuteur d’apprentis et de participer à quelques animations pour de jeunes entrants dans l’entreprise. J’ai beaucoup apprécié ces missions.
Pourquoi ne pas aujourd’hui me lancer complètement dans un domaine qui m’a toujours tenu à cœur « l’enseignement ».

Je souhaiterai enseigner dans un lycée professionnel ou technique tout particulièrement dans la section Eco Gestion. Dans le cadre de ces enseignements on sensibilise je pense davantage les élèves au monde du travail ce qui me permettrait d'y apporter mon expérience professionnelle. A vrai dire, mon objectif après mes études était initialement de travailler pendant quelques années pour ensuite enseigner avec une connaissance du terrain.
Pour information, je relève de l'académie de Bordeaux. Je connais l'enseignement public car j'y ai suivi toute ma scolarité mais pourquoi ne pas opter pour l'enseignement privé.
En optant pour l'enseignement public, si je passe le concours du CAPET ou CAPLP je crains qu’il soit quasi impossible de rester ma région (mutation oblige et revenir dans ma région va me prendre à priori beaucoup d'années) d'où l'idée de passer le concours dans l'enseignement privé.
Maintenant le privé offre t'il les mêmes conditions que le public: à priori même grille indiciaire, par contre est-ce la même chose pour les indemnités versées, l'avancement d'échelon, et la garantie de l'emploi ?

Je pense aller me renseigner auprès de l'OGEC, mais pas facile compte tenu de mes horaires de travail, peut être que certains membres du forum enseignant dans le privé pourraient m’éclairer.
Par avance merci de l’attention que vous accorderez à mes questions. N’hésitez pas également à faire part de votre expérience personnelle qui m’intéresse beaucoup.

Bonsoir

En ce qui concerne le salaire, le brut est le même que dans le public mais pas le net du fait de cotisations plus élevées.
Pas de garantie d'emploi car pas fonctionnaire.

La question de la garantie de l'emploi est très théorique, au vu de la pénurie généralisée des recrutements. Le salaire brut est le même, mais le salaire net moindre dans le privé, à cause de la différence de régime. En outre, le système de retraite est moins avantageux dans le privé.

Si vous souhaitez des renseignements, le service concerné n'est pas l'OGEC (qui gère les questions financières). Il s'agit du service nommé SAAR (Service d'accueil et d'aide au recrutement). Par chez vous :

http://saar.enseignementeducation.fr/site/419.html

Quand on est titulaire du concours de l'enseignement privé, on a la sécurité de l'emploi dans le sens où en cas de suppression de postes, on reste prioritaire sur ceux qui n'ont pas le concours. Si l'établissement ferme, on est d'office envoyé dans un autre établissement. Franchement, je ne connais aucun cas de professeur titulaire du privé qui aurait été licencié suite à des suppressions de postes.

Tout d'abord merci d'avoir répondu.

Si je comprends bien, un enseignant du privé n'est pas fonctionnaire bien qu'il passe le même concours qu'un enseignant du public. Quel est son statut exactement? c'est un contractuel de droit privé comme un CDI? Ceci expliquerait le paiement de cotisations plus élevées (tels que cotisations chômage, retraite complémentaire).

Après réussite du concours j'ai lu que le lauréat devait démarcher lui même les établissements, comment cela se passe t'il? Y a t'il un risque qu'il ne soit recruté par aucun établissement? Et si c'est le cas quelle est la durée de validité de son concours?

Par rapport au public, les enseignants du privés perçoivent ils les mêmes indemnités (heures supplémentaires, ISOE, Prof ppal)?

@Pierre Henri: je vous remercie pour le lien. Je contacterai le SAAR.

Avant réussite au concours, vous faites des voeux d'affectation (un document vous est envoyé par la DDEC). Après réussite au concours, on vous envoie votre affectation de stage. À la fin de votre stage, vous faites à nouveau des voeux d'affectation (20 en tout), et vous devez envoyer un mail de motivation, avec proposition de rdv, à tous les chefs d'établissement où vous avez postulé. Il est possible que certains vous répondent et vous prennent d'office dès que votre stage sera terminé. Sinon, ça passe en commission mais on tient compte de vos voeux.
Par contre, si on vous affecte sur un temps partiel (parce qu'on n'a pas trouvé de temps complet pour vous), vous êtes payé en conséquence. Si on ne vous trouve rien du tout (mais c'est quasi impossible), vous êtes au chômage (contrairement au public où vous êtes payé même si vous n'avez pas de poste). Je ne peux pas vous dire quelle est la durée de validité du concours.

NB : ne faites pas comme moi, lors de la saisie de vos voeux, ne mettez pas une discipline différente de la vôtre (un moment d'inattention et une mauvaise relecture de mes voeux, qui ont failli me coûter une mutation à l'autre bout de la France ).

Pour le statut, je ne sais plus, il a changé assez récemment... Contractuel de droit public ? Je sais qu'il y a eu des évolutions, qu'on n'est pas focntionnaires mais assimilés, sans savoir ce que ça recouvre... Il faudrait demander à un syndicat.

(mais pour ce qui est du public, renseignez-vous sur les règles de mutation et les besoins par chez vous... avec priorités si vous êtes marié et avez des enfants, évidemment sans ça on peut se retrouver un peu n'importe où)

Merci pour ces informations.
Qu'en est il concernant les indemnités versées dans le privé, sont elles les même que dans le publics? Et le changement d'échelon se fait il également par l'ancienneté?

@Cactus 29: Je ne pensais pas qu'après réussite du concours on pouvait être affecté sur un temps partiel, est ce une situation courante et cela peut prendre du temps avant d'avoir un temps complet?
@Pat B: Concernant le besoins de par chez moi, je dois m'adresser au rectorat de Bordeaux?
Cela est possible d'être affecté dans sa région juste après réussite du concours selon la situation matrimoniale et la charge de famille, je pensais que ce n'était qu'après la 1ière affectation(le plus souvent en Ile de France) que l'on pouvait en faire la demande. Dans le cas où je suis affecté sur Pris cela peut prendre combien de temps pour revenir, en moyenne 5ans 10ans voir plus surtout que l'académie que je demande est Bordeaux et elle me semble la plus difficile à obtenir.

Pour le public, je ne peux pas répondre, je suis dans le privé (même si je songe à rejoindre le public). Je sais juste que l'année de stage se fait dans l'académie où on a passé le concours, normalement, ensuite on entre au mouvement mais j'imagine que, comme dans le privé, on passe peut-être "après les autres", ce qui expliquerait le risque de se retrouver je-ne-sais-où pour le premier poste ? Faudrait qu'un collège du public confirme...

Pour ce qui est du privé : même salaire brut (pas le même net parce qu'on cotise à d'autres trucs plus chers), même progression à l'ancienneté (mais on est inspecté moins souvent donc on a moins de chance d'avoir une bonne note et de pouvoir progresser "au grand choix" dans la grille des salaires... donc on risque de progresser moins vite).

Pour les besoins dans le privé, s'adresser à la direction diocésaine locale. dans le public, je pense que c'est au rectorat. Chez l'un comme chez l'autre, il peut y avoir des remplacements à faire, ça permet de tester le métier avant d'avoir le concours. Après, dans le privé, il y a une tendance récente dans certains diocèses à sélectionner leurs remplaçants avant tout sur leurs convictions religieuses...

Pat B a écrit:Pour le public, je ne peux pas répondre, je suis dans le privé (même si je songe à rejoindre le public). Je sais juste que l'année de stage se fait dans l'académie où on a passé le concours, normalement, ensuite on entre au mouvement mais j'imagine que, comme dans le privé, on passe peut-être "après les autres", ce qui expliquerait le risque de se retrouver je-ne-sais-où pour le premier poste ? Faudrait qu'un collège du public confirme...

Pour ce qui est du privé : même salaire brut (pas le même net parce qu'on cotise à d'autres trucs plus chers), même progression à l'ancienneté (mais on est inspecté moins souvent donc on a moins de chance d'avoir une bonne note et de pouvoir progresser "au grand choix" dans la grille des salaires... donc on risque de progresser moins vite).

Pour les besoins dans le privé, s'adresser à la direction diocésaine locale. dans le public, je pense que c'est au rectorat. Chez l'un comme chez l'autre, il peut y avoir des remplacements à faire, ça permet de tester le métier avant d'avoir le concours. Après, dans le privé, il y a une tendance récente dans certains diocèses à sélectionner leurs remplaçants avant tout sur leurs convictions religieuses...

Rejoindre le public quand on est dans le privé est impossible à moins de repasser le concours du privé. Pour ce qui est de la selection selon convictions religieuses ce n'est absolument pas vrai (sauf peut etre le privé hors contrat?).
Pour le reste oui,le salaire net n'est pas le même mais le primes oui. Un atout indéniable du privé est le fait qu'on choisit plus ou moins son affectation et que donc on peut rester dans son académie sans grand risque de mutations loin. Après il faut savoir qu'il y a bcp moins de places au concours et que donc les barres d'admissibilité et d'admission sont plus élevées.

Il y a quelques réponse dans ce fil :
https://www.neoprofs.org/t89667p20-comment-passer-du-prive-au-public

Lyonel33,
En fait, on est affecté selon les postes disponibles. Donc si vous avez le concours mais qu'il n'y a aucun poste pour vous sur toute la France, vous l'avez dans le c**. C'est extrêmement rare (et puis ça doit dépendre des disciplines aussi). Si vraiment il ne reste que des temps partiels, on vous met sur un temps partiel. Après, à vous de voir à la DDEC pour avoir un temps plein, ce sont eux qui font les affectations.
Quand vous faites vos voeux, on vous demande de choisir dans votre académie, mais aussi quelles académies vous désirez s'il n'y a pas de place dans la vôtre. Ensuite, on vous demande si vous souhaitez privilégier une des académies choisies, au détriment d'un temps plein, ou si vous préférez un temps plein, quelle que soit l'académie où on vous envoie (certains préfèrent un temps partiel et rester chez eux, d'où leur question). En tous les cas, s'il n'y a aucun poste dans les académies que vous avez choisies, votre dossier remonte au CNA (Paris) et on vous affecte là où il y a de la place dans toute la France. Bien sûr, en tant que certifié, vous êtes prioritaire sur les contractuels. Donc en général, on vous trouve un temps plein. Mais là encore, tout dépend de votre discipline (est-elle en manque de profs, etc).
Bon courage

Et cela dépend aussi de la capacité des chefs à cacher des heures ou pas ...

Spoiler:

Mais au final, pour quelle(s) matière(s) ?

@Méréthide: J'hésite encore mais j'opterai soit pour la matière Eco gestion en Lycée pro ou technique 'option commerce vente ou marketing) ou alors la matière Sciences éco en lycée général.

@Cactus 29: Ouala le privé c'est pas si simple que ça. Le concours en poche ne signifie pas forcement situation stable. Après à titre indicatif quel est le salaire que peut espérer un enseignant tjrs du privé du lycée pro ou techno à temps complet jeune lauréat, je tablais avec les indemnités sur 1800€ voir 2000€/mois (net). Ca parait plausible?

Je suis stagiaire privé, et j'ai touché 1293 euros en septembre.

Haha ... Échelon 5 : 1742€ et des poussières.
J'ai fait mon stage la dernière année où l'on démarrait échelon 3 et mon ancienneté m'a permis de passer rapidement échelon 5.

Comme tu n'es pas un jeune étudiant, il y a peut être possibilité que ton ancienneté soit valorisé par un gain d'échelon au démarrage (une fois le concours en poche).

@Méréthide: comment ça "cacher des heures ou pas" ?

Pour les salaires, il y a un comparatif ici :
salaires de profs

Pour cacher des emplois, c'est une pratique bien établie pour les directions qui veulent "diviser pour mieux regner".
Par exemple une matière dotée de 36h pour l'établissement.

Plutôt que d'avoir 2 fois 18h en heures-poste (recherché par les agents en Contrat Définitif),  la direction propose au Rectorat 2 fois 15 HP + 3 HSA.

Au final le rectorat est satisfait car les 36h d'Eco Gestion (par exemple) sont bien là  mais les 2 profs ont 15 heures-poste + 3 HSA chacun.

Des temps incomplets, cela veut souvent dire : suppléants ou autres agents précaires.

Et oui, il n'y que dans les établissements privés sous contrat que les HSA (heures supp.) peuvent être payées sans temps complet ... (à la demande des syndicats de directeurs, de la Cfdt, du Spelc).

Pour le reclassement après concours vous avez des éléments ici :
reclassement

Bonsoir,
@Unsa: Merci pour les liens. Quand "la direction propose au Rectorat 2 fois 15 HP + 3 HSA" cela signifie qu'il ne peut être titulaire de son poste et tous les ans il doit donc à nouveau démarcher les établissements?
Est ce une pratique courante dans le Privé.

Un enseignant, dans un établissement privé sous contrat n'est pas titulaire de ses heures. Il est 'titulaire' d'un contrat (definitif, provisoire, ...). Le contrat est signé pour un établissement donné par le Recteur. La nuance est d'importance.

Il peut être titulaire d'un contrat définitif, s'il y a au moins un mi-temps dans sa matière.
D'une année sur l'autre la quotité horaire peut bouger (ouverture/fermeture de classe, ventilation des HSA, ouverture/fermeture d'option, ...). Si l'enseignant n'a plus le mi-temps dans sa matière alors le contrat disparaît.

Les pertes de contrat sont rares (rarissimes ?) mais cela peut arriver. Etant donné la pénurie d'enseignants en général, il y a de la place ailleurs.

Attention toutefois aux matières impactées par les réformes LP et LT comme l'Eco-gestion, la ST2S, ...

L'éco gestion étant une matière "à option" il vaut mieux bien viser et se renseigner. Sauf dans les LP qui n'attirent pas grand monde ?