Pour quelle(s) raison(s) est-ce que VOUS êtes contre la réforme du collège?

Parce que c'est une manipulation méprisante de l'opinion publique en plus d'être un poison pour l'école.

Ventre-Saint-Gris a écrit:Je déteste cette réforme parce qu'elle enterre mes rêves (naïfs) de voir l'école de la République reprendre enfin une direction saine. Or, elle est le triomphe d'une alliance mortifère, celle du libéralisme économique et de l'idéologie pédagogiste, l'idéologue ne voyant pas que le libéral se tient les côtes.
Cette idéologie étant faite tout à la fois de commisération hypocrite pour l'enfant du peuple, de niaiserie crasse et de petits carriérismes, elle consacre partout dans l'E.N. des rapaces, des médiocres et des pantins.

L'ascenseur social était en panne : on est en train de démolir l'escalier. Et beaucoup, même parmi ceux qui croient encore occuper une situation sociale les préservant du marasme populaire, ne le comprendront qu'au moment où ils verront quelle vie on aura préparé à leurs gosses.

Pas mieux.

Ventre-Saint-Gris a écrit:Je déteste cette réforme parce qu'elle enterre mes rêves (naïfs) de voir l'école de la République reprendre enfin une direction saine. Or, elle est le triomphe d'une alliance mortifère, celle du libéralisme économique et de l'idéologie pédagogiste, l'idéologue ne voyant pas que le libéral se tient les côtes.
Cette idéologie étant faite tout à la fois de commisération hypocrite pour l'enfant du peuple, de niaiserie crasse et de petits carriérismes, elle consacre partout dans l'E.N. des rapaces, des médiocres et des pantins.

L'ascenseur social était en panne : on est en train de démolir l'escalier. Et beaucoup, même parmi ceux qui croient encore occuper une situation sociale les préservant du marasme populaire, ne le comprendront qu'au moment où ils verront quelle vie on aura préparé à leurs gosses.

Bin voilà, c'est tout à fait ça : "Collège 2016" ou l'art de cacher la misère sous le tapis à coup de bienveillance, de compétences, de socle et de logique curriculo-spiralaire à la noix. Les enfants en difficultés seront contents : ils seront toujours en difficultés mais ça se verra moins. Les autres, moyens, bons, très bons, sombreront dans ce gloubiboulga qui ne leur apportera pas grand-chose sauf une belle claque en post-bac.
Qui s'en sortira ? Les nantis et les bienheureux qui auront la chance d'avoir accès à une éducation digne de ce nom.

Ce que je déteste le plus dans cette réforme : elle est injuste et inégalitaire. Ce truc est un vrai scandale républicain !

Ventre-Saint-Gris a écrit:Je déteste cette réforme parce qu'elle enterre mes rêves (naïfs) de voir l'école de la République reprendre enfin une direction saine. Or, elle est le triomphe d'une alliance mortifère, celle du libéralisme économique et de l'idéologie pédagogiste, l'idéologue ne voyant pas que le libéral se tient les côtes.
Cette idéologie étant faite tout à la fois de commisération hypocrite pour l'enfant du peuple, de niaiserie crasse et de petits carriérismes, elle consacre partout dans l'E.N. des rapaces, des médiocres et des pantins.

L'ascenseur social était en panne : on est en train de démolir l'escalier. Et beaucoup, même parmi ceux qui croient encore occuper une situation sociale les préservant du marasme populaire, ne le comprendront qu'au moment où ils verront quelle vie on aura préparé à leurs gosses.

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Little a écrit: Ce truc est un vrai scandale républicain !  

C'est aussi ce qu'il fallait dire, merci de l'avoir dit.

Je déteste cette réforme pour toutes les raisons invoquées, mais je dois admettre qu'à tout chose malheur est bon.

Cela m'a obligé à aller au charbon.

Là où je me serais probablement contenté de faire avec plus ou moins de sérieux mon travail, j'ai été amené à approfondir beaucoup de points qui étaient flous.

Il n'est pas certain que ce travail m'ait apporté beaucoup de sérénité, mais j'y ai gagné en professionnalisme.

Moi qui était prêt à croire à demi-mot les discours pédagogistes, je suis à présent beaucoup plus méfiant sur tout ce qui touche à l'innovation en matière d'éducation. Moi qui notait probablement trop gentiment, je suis devenu cette année plus exigeant. Exit aussi le travail de groupe, et les compétences que je pratiquaient depuis 10 ans. Moi qui faisait des dossiers sous forme de pédagogie de projets dans mon cours une ou deux semaines par an, cette année j'ai arrêté.

J'ai aussi beaucoup travaillé sur les textes juridiques qui encadrent notre métier. Je suis à présent très bien armé pour les discussions d'organisation des établissements, tout en restant courtois.

Pour ma discipline, le virage de la médiocrité étant pris, j'ai fait un gros travail de recherches historiques sur les 60 dernières années, et sur les méthodes d'enseignement dans les pays qui restent exigeants (qui ont de bons résultats). ça m'a pris beaucoup de temps, mais j'ai fait des découvertes remarquables. Là aussi, j'ai beaucoup gagné en arguments.

Je plussoie tout à fait tes propos, Paille. Avec cependant une question : savoir (ou pouvoir) argumenter, est-ce une bonne chose ?
Je m'explique : si tu (dé)montres à quelqu'un qu'il se trompe et que malgré cela il préfère s'obstiner, à quoi cela aura-t-il servi d'avoir eu raison ? :|

Dans la plupart des cas, si tu as des arguments, sur le long terme, ça change tout.

Il y a quand même à mon avis 5 conditions :
- laisser aux idées le temps de cheminer
- avoir de solides arguments
- rester courtois et respectueux
- ne pas avoir affaire à des intégristes du pédagogisme
- être dans un endroit où les conditions d'enseignement ne sont pas trop dégradées

En tout cas chez moi ça fonctionne et on va dans la bonne direction (à contre courant des consignes officielles).

En tout cas je me serais bien passé d'être obligé de faire ce travail en plus d'enseigner.
J'aurais préféré me laisser porter par le navire sans devoir influer sur le cap.

pailleauquebec a écrit:Je déteste cette réforme pour toutes les raisons invoquées, mais je dois admettre qu'à tout chose malheur est bon.

Cela m'a obligé à aller au charbon.

Là où je me serais probablement contenté de faire avec plus ou moins de sérieux mon travail, j'ai été amené à approfondir beaucoup de points qui étaient flous.

Il n'est pas certain que ce travail m'ait apporté beaucoup de sérénité, mais j'y ai gagné en professionnalisme.

Moi qui était prêt à croire à demi-mot les discours pédagogistes, je suis à présent beaucoup plus méfiant sur tout ce qui touche à l'innovation en matière d'éducation. Moi qui notait probablement trop gentiment, je suis devenu cette année plus exigeant. Exit aussi le travail de groupe, et les compétences que je pratiquaient depuis 10 ans. Moi qui faisait des dossiers sous forme de pédagogie de projets dans mon cours une ou deux semaines par an, cette année j'ai arrêté.

J'ai aussi beaucoup travaillé sur les textes juridiques qui encadrent notre métier. Je suis à présent très bien armé pour les discussions d'organisation des établissements, tout en restant courtois.

Pour ma discipline, le virage de la médiocrité étant pris, j'ai fait un gros travail de recherches historiques sur les 60 dernières années, et sur les méthodes d'enseignement dans les pays qui restent exigeants (qui ont de bons résultats). ça m'a pris beaucoup de temps, mais j'ai fait des découvertes remarquables. Là aussi, j'ai beaucoup gagné en arguments.

Ce serait bien je crois de faire partager ce travail de recherche auprès des autres néos notamment les plus jeunes qui sont parfois démunis face au discours officiel (mais peut être l'as-tu fait sur un site à part)

C'est chouette ce que tu racontes paille. Pourrais tu faire un récapitulatif de ce que tu as découvert ?

Ventre-Saint-Gris a écrit: Or, elle est le triomphe d'une alliance mortifère, celle du libéralisme économique et de l'idéologie pédagogiste, l'idéologue ne voyant pas que le libéral se tient les côtes.

J'adhère a ce message, mais je mets un bémol à ce qui est en gras. Il y a certes des idiots utiles, mais beaucoup de pédagogistes voient très bien que tout cela est de la manipulation. Mais il y ont de nombreux intérêts personnels (postes, pouvoir, diplômes sur mesure...) et c'est bien la raison pour laquelle on les retrouve impliqués dans tous, les gouvernements, tous les cabinets.
Tous ceux qui ont un peu de mémoire se souviennent comment Châtel faisait son beurre d'un dogme pédago classique et rabâché ad nauseam tel que "ce n'est pas le nombre d'heures de cours qui compte".

gauvain31 a écrit:Ce serait bien je crois de faire partager ce travail de recherche auprès des autres néos notamment les plus jeunes qui sont parfois démunis face au discours officiel (mais peut être l'as-tu fait sur un site à part)

J'y pense, mais c'est compliqué à cause des droits d'auteurs.
Nous avons des dizaines d'ouvrages qui ne sont pas libres de droits (à la fois dans le passé des années 60 à nos jours et provenant d'autres pays).
Nous les avons étudiés, mais comment partager ce travail ?

Faire un résumé de livre ce n'est pas contrevenir au droit d'auteur, il me semble.

Oui, mais ce que j'aurais aimé c'est laisser à chacun se forger sa propre opinion.

Je voudrais proposer un voyage dans les manuels :
- dans le temps de 1960 à nos jours
- dans l'espace

almuixe a écrit:Faire un résumé de livre ce n'est pas contrevenir au droit d'auteur, il me semble.

Oui, je l'ai fait pour le livre de Terrail. Je serais ravie d'avor des CR d'autres ouvrages sur l'éducation, n'ayant pas le temps d'en lire autant que je le voudrais.

Pour répondre à la question du titre:
Parce que c'est une réforme réactionnaire qui va augmenter les inégalités et les effets du déterminisme social, qui va avoir en réalité l'effet exactement contraire de celui qu'elle prétend avoir.

Je ne trouve pas d'intérêt pédagogique à la réforme 2016, juste des arguments économiques qu'on n'a pas le courage d'assumer.
J'attends (en vain) le ministre de l'éducation nationale qui sera assez couillu pour reconnaître que le Collège unique est une vaste connerie. Accepter les dons de chacun et arrêter de vouloir tout uniformiser en nivelant par le bas, voilà qui serait une vraie réforme!
À l'inverse, je refuse d'ailleurs d'appliquer certains points de la réforme qui sont une insulte à l'intelligence de mes élèves, comme de leur faire juste apprendre la 3e personne d'une conjugaison, comme si apprendre les six était insurmontable. Ce ne sont pas des handicapés et il est hors de question que je les assiste.

Pour toutes ces raisons.
Et aussi:
- parce que penser le " ludique" comme le but ultime à atteindre ne correspond pas à mes principes, c'est un des moyens, pas une fin en soi.
- parce que je ne Suis pas favorable, dès le départ, à un travail par compétences soclees et que la réforme renforce ce système inepte issu du monde du travail.
- parce que la multiplication du travail interdisciplinaire, au delà d'obliger à travailler en équipe nombre d'individus ayant choisi ce métier pour travailler seuls , parviendra à fondre les matières entre elles et à faire de nous des PE bis.
Si c'est ça, il fallait le dire tout de suite, on aurait passé le CRPE.

Qu'est-ce que le CRPE ?
Par ailleurs, je suis d'accord avec ce qui précède.

ipomee a écrit:Qu'est-ce que le CRPE ?
Par ailleurs, je suis d'accord avec ce qui précède.

C'est le concours pour être instit.

Merci.

et on n'a pas le droit d'être POUR ?

Non, pas dans ce topic. Au revoir.

On est en train de fabriquer de futurs psychopathes! Au sens premier du terme. Quelle sera la réaction d'un grand nombre d'élèves quand ils passeront de notre Institution pernicieuse au monde du travail où ils seront pressurisés, paupérisés et considérés comme de la marchandise?
Le choc des mondes...Je ne prétends pas que l'Ecole doit ressembler à l'entreprise, mais elle doit apprendre la rigueur et l'épanouissement dans l'accès aux connaissances. Elle doit récompenser les élèves qui se donnent les moyens d'y arriver. Force est de constater que notre système (qui récompense même les fumistes en interdisant le redoublement ou en faisant la promotion du travail en groupe comme étant la nouvelle méthode révolutionnaire qui permettra de faire monter le niveau...) devient dangereux car il ment aux enfants et aux familles.

Tout a déjà été dit, j'ajouterai le manque d'ambition de ces programmes pour les élèves et l'empressement avec lequel on nous somme de mettre en oeuvre cette réforme. En 25 ans de carrière j'ai vu plusieurs réformes se succéder, j'ai vu le niveau des élèves baisser et nos conditions de travail se détériorer, cette réforme ne fera qu'aggraver cette situation.

pwofesseur a écrit:et on n'a pas le droit d'être POUR ?

Si, on a le droit : ça s'appelle du suicide. Bon courage.