Agressions sur les personnels de l'EN, un fil pour leur recensement.

Pas dans l'EN mais sidérant également :

"On va venir à cinq te violer": une enquête ouverte après une tentative d'attaque antisémite dans une crèche
Une personne a proféré mardi des menaces de mort et des attaques antisémites envers la directrice d'une crèche à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne)."

https://fr.yahoo.com/news/va-venir-%C3%A0-cinq-te-202324439.html

Stel6584 a écrit:Les réactions des différents rectorats sont à pleurer. Combien de drames faudra-t-il pour que la hiérarchie réagisse ?

La réaction du rectorat de Besançon est hallucinante concernant le lycée où deux armes ont été trouvées : "«Ce droit de retrait est plus guidé par l’anxiété et par l’émotion que par un réel danger grave et imminent», a réagi auprès de Libération le rectorat de l’académie de Besançon, après être revenu sur ces évènements."

Soutien et courage aux collègues !

Ces gens sont indécents... on n'a jamais entendu ça pour, par exemple, des chauffeurs de bus faisant grève parce qu'un des leurs a été agressé.

Stel6584 a écrit:Les réactions des différents rectorats sont à pleurer. Combien de drames faudra-t-il pour que la hiérarchie réagisse ?

La réaction du rectorat de Besançon est hallucinante concernant le lycée où deux armes ont été trouvées : "«Ce droit de retrait est plus guidé par l’anxiété et par l’émotion que par un réel danger grave et imminent», a réagi auprès de Libération le rectorat de l’académie de Besançon, après être revenu sur ces évènements."

Soutien et courage aux collègues !

Cette réaction vient du fait que le rectorat cherche à contester le bien-fondé (juridiquement) de ce droit de retrait. "Ben oui il y a des armes mais bon, personne ne s'en est servi, hein, donc pas de danger imminent". Ainsi, pas de droit de retrait, les cours ont lieu normalement, pas de plainte des parents, tout va bien. Encore le double effet Kiss Kool pas de vagues.

Un élève gifle son enseignant qui lui demande de cesser de perturber le cours à Marseille, et un autre a menacé de faire "une Samuel Paty" à son enseignant  

https://actu.fr/provence-alpes-cote-d-azur/marseille_13055/a-marseille-un-eleve-de-13-ans-gifle-son-professeur-en-plein-cours_60461315.html

Je me souviens de cette enseignante braquée en 2018. Un "plan d'action" avait été annoncé comme l'indique l'article. On en a vu la couleur ou c'est moi qui suis amnésique ?
https://www.charentelibre.fr/education/education-nationale/creteil-le-lyceen-qui-a-braque-sa-prof-mis-en-examen-5874551.php

@faustine62 : Depuis 2021, été créé le dispositif pHARe pour lutter contre le harcèlement / les agressions ... des élèves.

Je serais tenté de ne pas distinguer la violence entre élèves de la violence contre les enseignants.
Que chacune soit reconnue, et si possible traitée pour ce qu'elle est me paraît indispensable. Mais les opposer sous prétexte que l'une est enfin officiellement mise en lumière tandis que l'autre encore largement tue, malgré plusieurs assassinats, me paraît passer à côté du sujet.
la violence entre élèves a trop longtemps fait partie de l'ordinaire et il est très positif que le Malheur aux (élèves) vaincus soit enfin reconnu pour ce que c'est : un scandale.

Le "pas de vague" relève du même scandale, et ce fil est pertinent s'il fait sortir cette violence envers nous de son invisibilité, pas s'il l'oppose à celle entre élèves.

Baldred a écrit:Je serais tenté de ne pas distinguer la violence entre élèves de la violence contre les enseignants.
Que chacune soit reconnue, et si possible traitée pour ce qu'elle est me paraît indispensable. Mais les opposer sous prétexte que l'une est enfin officiellement mise en lumière tandis que l'autre encore largement tue, malgré plusieurs assassinats, me paraît passer à côté du sujet.
la violence entre élèves a trop longtemps fait partie de l'ordinaire et il est très positif que le Malheur aux (élèves) vaincus soit enfin reconnu pour ce que c'est : un scandale.

Le "pas de vague" relève du même scandale, et ce fil est pertinent s'il fait sortir cette violence envers nous de son invisibilité, pas s'il l'oppose à celle entre élèves.

Je suis d'accord avec toi pour ne pas “minimiser” la violence entre élèves : elle est inadmissible et crée un milieu dans lequel un grand nombre d'élèves soit ont peur soit “apprennent” à cogner et, dans tous les cas, cela multiplie les victimes et interdit l'essentiel, à savoir faire des études.

En revanche ne pas distinguer la violence entre élève et les violences contre les enseignants, cela me paraît faux. Pour la bonne et simple raison que lorsque des violences sont exercées sur un enseignant, cela “démontre” au grand jour que “c'est donc possible”. En d'autres termes, cela indique qu'il suffit d'agresser un prof pour le dépouiller de son autorité : et pas seulement “un” prof, mais “tout prof”. Quelque chose comme : il suffisait donc de l'agresser pour qu'il tombe de son piédestal et devienne (en termes girardiens) un “bouc émissaire”. Non seulement lorsque cela arrive, cela marque tout l'établissement, mais de plus cela incite à “en faire autant”.

Ce que je voulais dire (peut-être de façon maladroite, mais sur un ton ironique), c'est qu'il a fallu un temps incroyablement long pour répondre aux problèmes de harcèlement/agressions des élèves, pour voir apparaitre le dispositif pHARe. Et que ce temps peut, hélas, tendre vers l'infini, pour répondre à la même problématique d'agressions des enseignant.e.s. Y'a qu'à voir la réponse "formatée" de certains rectorats prompts à minimiser ces faits.

epekeina.tes.ousias a écrit:

Baldred a écrit:Je serais tenté de ne pas distinguer la violence entre élèves de la violence contre les enseignants.
Que chacune soit reconnue, et si possible traitée pour ce qu'elle est me paraît indispensable. Mais les opposer sous prétexte que l'une est enfin officiellement mise en lumière tandis que l'autre encore largement tue, malgré plusieurs assassinats, me paraît passer à côté du sujet.
la violence entre élèves a trop longtemps fait partie de l'ordinaire et il est très positif que le Malheur aux (élèves) vaincus soit enfin reconnu pour ce que c'est : un scandale.

Le "pas de vague" relève du même scandale, et ce fil est pertinent s'il fait sortir cette violence envers nous de son invisibilité, pas s'il l'oppose à celle entre élèves.

Je suis d'accord avec toi pour ne pas “minimiser” la violence entre élèves : elle est inadmissible et crée un milieu dans lequel un grand nombre d'élèves soit ont peur soit “apprennent” à cogner et, dans tous les cas, cela multiplie les victimes et interdit l'essentiel, à savoir faire des études.

En revanche ne pas distinguer la violence entre élève et les violences contre les enseignants, cela me paraît faux. Pour la bonne et simple raison que lorsque des violences sont exercées sur un enseignant, cela “démontre” au grand jour que “c'est donc possible”. En d'autres termes, cela indique qu'il suffit d'agresser un prof pour le dépouiller de son autorité : et pas seulement “un” prof, mais “tout prof”. Quelque chose comme : il suffisait donc de l'agresser pour qu'il tombe de son piédestal et devienne (en termes girardiens) un “bouc émissaire”. Non seulement lorsque cela arrive, cela marque tout l'établissement, mais de plus cela incite à “en faire autant”.

C'était bien le sens de ma deuxième phrase.
Mon propos était de ne pas les opposer, mais pas de les confondre. J'ai évoqué sur un autre fil en quoi la violence contre le "maitre", l'éducateur, le "sensei" relevait à mon sens des grands interdits et donc des grandes transgressions intra-familiales, avec tous les dégâts que l'on sait.

Enseignant menacé de mort :
https://www.bfmtv.com/paris/yvelines-un-enseignant-de-mathematiques-menace-de-mort-sur-instagram-un-eleve-en-garde-a-vue_AN-202312170346.html

Près du collège de Rennes où une élève avait menacé une enseignante d'un couteau, un homme se déplace armé d'une arme automatique. Les établissements du quartier sont confinés.

https://www.huffingtonpost.fr/faits-divers/article/a-rennes-un-lycee-et-un-college-confines-apres-le-signalement-d-un-homme-arme-ce-que-l-on-sait_227206.html

Montpellier, hier après-midi, une bagarre entre collégiens se poursuit à l’intérieur de l’établissement, où d’anciens élèves s’introduisent, menaçant élèves et personnels avec ciseaux, couteaux… le droit de retrait a été invoqué aujourd’hui par les personnels.

https://www.midilibre.fr/2023/12/20/on-ne-sent-plus-en-securite-droit-de-retrait-apres-une-intrusion-de-jeunes-armes-au-college-croix-dargent-de-montpellier-11654253.php

Enseignante empoisonnée par un élève?

https://www.lavoixdunord.fr/1411234/article/2023-12-20/yvelines-enquete-ouverte-apres-des-soupcons-d-empoisonnement-sur-une-professeure

https://www.leparisien.fr/yvelines-78/yvelines-le-collegien-a-t-il-tente-dempoisonner-sa-professeure-20-12-2023-OTNRYKKU4VFJXKCUC47ORXZABM.php

Ce fil est catastrophique

Charmants, les rares commentaires du Parisien, pour couronner le tout... C'est à vomir.

Ça ne concerne pas exactement les personnels (enfin comment peuvent-ils travailler dans un cadre pareil...) mais j'ai halluciné en lisant cet article
https://www.google.com/url?sa=t&source=web&rct=j&opi=89978449&url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/marseille/images-excrements-boites-de-conserves-preservatifs-usages-dans-une-ecole-les-enfants-victimes-de-projectiles-pendant-la-recre-2890646.html&ved=2ahUKEwjO96Pj0J6DAxVXVaQEHTnJBeUQxfQBKAB6BAgOEAI&usg=AOvVaw1uNfNGd-oEJrGIYPeZiqJV

La violence augmente également en Guyane, au seuil de nouvelles catastrophes : seul le fait que l'arme soit enrayée a empêché le pire, c'est inquiétant.

https://la1ere.francetvinfo.fr/guyane/kourou-mobilisation-du-corps-enseignant-au-lycee-elie-castor-contre-le-climat-de-violence-1451516.html

Val-d'Oise : un parent d'élève frappe à coups de poing une assistante sociale dans un collège
Un parent d'élève a agressé mercredi à coups de poing une assistante sociale dans un collège de Sarcelles (Val-d'Oise), a appris l'AFP de sources policières et du rectorat. Vers 11H30, le père d'un élève de l'établissement s'est présenté au collège Jean Lurçat et «a reproché à une assistante sociale de ne pas avoir été informé d'un signalement effectué auprès du procureur», a expliqué à l'AFP le rectorat.

https://www.lefigaro.fr/faits-divers/val-d-oise-un-parent-d-eleve-frappe-a-coups-de-poing-une-assistante-sociale-dans-un-college-20231220

Je n'arrive pas à déterminer si la violence explose ou si ces affaires tragiques sortent désormais dans la presse après avoir subi des décennies de silence.
Dans tous les cas les faits sont là et ils sont têtus: travailler dans un établissement scolaire expose au pire.

Tous ces actes sont effarants par leur récurrence.
Encore un par ici : https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/cholet-49300/a-cholet-un-collegien-de-14-ans-menace-un-professeur-de-maths-b2f30648-9f4e-11ee-bd2f-c995ab88b3c3

Sur un groupe Facebook, j'ai vu un appel à témoins lancé par Hugo Clément sur les enseignants qui "ont peur d'aller travailler" et pensent quitter l'enseignement. En réalité, je me demande s'il ne prend pas le problème à l'envers et s'il ne devrait pas faire comme ici, recenser tous les actes commis à l'encontre des personnels de l'EN et interroger sur ce qu'est devenu le métier.

zigmag17 a écrit:Je n'arrive pas à déterminer si la violence explose ou si ces affaires tragiques sortent désormais dans la presse après avoir subi des décennies de silence.
Dans tous les cas les faits sont là et ils sont têtus: travailler dans un établissement scolaire expose au pire.

À mon avis, les deux. Il semble — je dis bien “semble” — que les agressions sur les personnes augmentent (même si ce n'est pas une explosion, jusqu'à preuve du contraire) depuis 3/5 ans. Et le Figaro, en particulier, a décidé de toujours publier. Mais cela fait aussi des années que les agressions sur tout ce qui, de près ou de loin, ressemble à des services publics (hôpitaux, pompiers, mairie, écoles, etc.), sont devenus un phénomène récurrent.

C'est très juste.

epekeina.tes.ousias a écrit:

zigmag17 a écrit:Je n'arrive pas à déterminer si la violence explose ou si ces affaires tragiques sortent désormais dans la presse après avoir subi des décennies de silence.
Dans tous les cas les faits sont là et ils sont têtus: travailler dans un établissement scolaire expose au pire.

À mon avis, les deux. Il semble — je dis bien “semble” — que les agressions sur les personnes augmentent (même si ce n'est pas une explosion, jusqu'à preuve du contraire) depuis 3/5 ans. Et le Figaro, en particulier, a décidé de toujours publier. Mais cela fait aussi des années que les agressions sur tout ce qui, de près ou de loin, ressemble à des services publics (hôpitaux, pompiers, mairie, écoles, etc.), sont devenus un phénomène récurrent.

Vous avez vu cette campagne douteuse "Il faut être malade pour agresser un personnel soignant!" sortie il y a quelques jours? Elle est catastrophique en terme de communication mais très symptomatique de notre époque.

Je ne l'avais pas vue passer… Mais il me semble que les… olibrius de “communicants” qui ne trouvent rien de mieux que de pondre des slogans publicitaires en guise d'action publique devraient être mis à la porte, ne serait-ce que parce qu'on n'aurait jamais dû faire appel à eux. On dirait qu'ils pensent qu'en faisant rigoler les gens, ils vont changer la situation. Mais ni dans le métier de comique ni dans celui de la sécurité publique ils n'ont (donc) strictement rien à faire. En revanche, si c'est pour aggraver la situation, c'est bien vu.

Marcelle Duchamp a écrit:

epekeina.tes.ousias a écrit:

zigmag17 a écrit:Je n'arrive pas à déterminer si la violence explose ou si ces affaires tragiques sortent désormais dans la presse après avoir subi des décennies de silence.
Dans tous les cas les faits sont là et ils sont têtus: travailler dans un établissement scolaire expose au pire.

À mon avis, les deux. Il semble — je dis bien “semble” — que les agressions sur les personnes augmentent (même si ce n'est pas une explosion, jusqu'à preuve du contraire) depuis 3/5 ans. Et le Figaro, en particulier, a décidé de toujours publier. Mais cela fait aussi des années que les agressions sur tout ce qui, de près ou de loin, ressemble à des services publics (hôpitaux, pompiers, mairie, écoles, etc.), sont devenus un phénomène récurrent.

Vous avez vu cette campagne douteuse "Il faut être malade pour agresser un personnel soignant!" sortie il y a quelques jours? Elle est catastrophique en terme de communication mais très symptomatique de notre époque.

J'ai un sentiment mitigé concernant ce fil.
Je le trouve à la fois légitime et biaisé.
Légitime parce qu'il n'y aucune raison de ne pas rapporter ces faits de violence qui nous concernent. Des profs ont été assassinés, des armes entrent dans les établissements scolaires, cela fait un moment que la possibilité de voir sortir un couteau en classe fait partie des "risques" du métier, et les coups, et les menaces...
Biaisé précisement à cause de l'effet Figaro, qui ne rapporte pas ces faits de violence par pure conscience journalistique.
Même si notre veille était au point et rendait compte de tout ce qui est publié en fait d'agression contre les profs, tout est-il publié ? Les 2 agressions physiques contre des profs dont j'ai eu directement connaissance n'ont pas été mentionnés dans la presse, même locale alors que l'issue aurait pu être tragique. Vu de mon hublot, je connais même plus de cas d'agressions physiques de profs contre les élèves que l'inverse (4) et je me garderais bien d'en tirer une conclusion.
La seule source faible serait notre ministère. Communique-t-il les chiffres ? Les a-t-il, lui qui ne savait pas exactement il y a quelques années combien il employait d'agents ? S'ils existent ne seraient-ils pas plus éclairants que ce recensement sans doute incomplet ?
J'apprécie d'être informé, je n'aime pas l'être de manière anxiogène.