Leïla Slimani a obtenu le prix Goncourt

Faut pas déconner, je ne "spoile" en rien l'intrigue, Audrey non plus, après sur un fil qui parle du Goncourt, il y a des chances qu'on lise des choses sur le Goncourt.

Ce n'est pas un reproche adressé à qui que ce soit nominativement, mais une lecture de l'ensemble des contributions qui m'a conduit à proposer cela.

Sinon, pourquoi ce post dans la rubrique "politique"?

Ah ça, bonne question !...

Bonne remarque, sujet déplacé.

Je l'ai mis exprès dans la rubrique politique car l'article que j'ai cité à ce propos avait une forte orientation politique.

Serait-ce un roman engagé ?

J'ai lu ce roman avant qu'il reçoive le prix et ce fut mon coup de coeur de cette rentrée littéraire.

Il est construit comme un thriller (un crime qu'on nous révèle dès le début, à élucider au fil de la lecture), l'écriture est serrée et efficace. Je l'ai presque lu d'une traite.

D'autre part, l'auteur dépeint très bien le milieu social social des personnages, sans caricature.
Les personnages eux-mêmes échappent aux clichés. Je trouve qu'elle parle bien de la solitude des jeunes mères, de leur tiraillement entre le rôle que la société leur assigne et leur désir d'émancipation et d'épanouissement personnel, des rapports homme/femme.

Enfin, la violence dans les relations entre les classes sociales, représentées par la nourrice et les parents, est aussi très bien vue.

Je ne sais pas si elle mérite le Goncourt, mais c'est vraiment un bon roman.

Et puis, il y a la force

Bon, introuvable aujourd'hui dans ma petite ville. J'ai pris Laetitia du coup.

roxanne a écrit:Bon, introuvable aujourd'hui dans ma petite ville. J'ai pris Laetitia du coup.

Que de livres guillerets en cette rentrée littéraire !

Hestia a écrit:J'ai lu toute la sélection du Goncourt des Lycéens. J'ai beaucoup aimé Slimani mais aussi Faye, Dubois et surtout Karine Tuil, L'insouciance. Une merveille à mon sens.
Laetitia est très intéressant même si pour moi ce n'est pas un roman. Continuer de Mauvignier est aussi prenant.
Metin Arditi écrit un livre d'une grande douceur autour d'un enfant autiste sur une île grecque.
Dans cette sélection, j'ai moins aimé Slocombe, Gros, et surtout Reza, que je n'ai pas trouvé du tout à la hauteur.
Regis Jauffret écrit dans un style admirable les 30 premières pages mais on s'en lasse au-delà.

Dernièrement, j'ai lu aussi Ecoutez nos défaites de Gaudé, qui m'a beaucoup déçue.

Je n'aime pas du tout, du tout Gaudé ; mais il faut reconnaître qu'il sait choisir ses titres.

Je l'ai commandé ainsi que le Cusset (que j'avais vu chez Ruquier). 
Je commanderai Laetitia le mois prochain.

Je viens d'aller lire le début de Laetitia sur Amazon : entre ça et le début du L. Slimani, je risque la dépression. Ce n'est pas possible pour moi.  

Quelqu'un a-t-il lu Charlotte Delbo : La vie retrouvée de G. Dunant qui a reçu le Femina de l'essai? Non que le sujet soit plus gai, mais ce sera en lien avec la littérature et des textes qui m'ont beaucoup marquée.

Non dsl . Par contre dans la série dépressive il y a aussi la succession de Dubois...

Non plus. 
Mais, il me tente. 
Ainsi que California girl. 
Pfffff je vais encore me ruiner en livres moi.

Je te conseille California Girls, et, sur le même sujet mais complètement différent, The girls d'Emma Cline.

The girls est vraiment bien? J'en ai lu des critiques négatives, surtout en comparaison avec le Libérati.

Mes yeux saignent. Des majuscules, des titres d'œuvres en italiques, est-ce trop demander sur un forum de profs ?

Oui, le style d'écriture est vraiment différent, plus lyrique et "impressionniste". On suit le point de vue d'une ado qui est fascinée par la secte et qui décrit les événements de l'extérieur.
Le Liberati décrit les choses de manière plus directe, plus détaillée, plus crue aussi. Le mec s'est beaucoup documenté sur le sujet.

Thalia de G a écrit:Mes yeux saignent. Des majuscules, des titres d'œuvres en italiques, est-ce trop demander sur un forum de profs ?

Depuis un téléphone, c'est souvent trop demander même si je fais un effort pour les majuscules.


J'ai beaucoup aimé The Girls, je pense que le Liberati vire davantage au trashouille pour une histoire qui n'a plus besoin de ça.

Je remonte ce sujet, car j'ai été particulièrement chamboulée par la lecture de Chanson douce.

Le titre ne me disait rien, il me semblait bien banal, mais comme on m'a offert le livre, je n'ai pas hésité à me lancer dedans.
Effectivement, cette histoire plonge le lecteur dans un sentiment de malaise ténu mais constant. C'est du glauque, mais comme on l'aime. J'ai apprécié le personnage du "monstre", si étrange et si familier à la fois, qu'on ne comprend pas mais que l'on excuserait presque.
La relation inégale entre la mère et le père est à peine évoquée, mais on la ressent sans cesse : elle semble être à la base de toute la détérioration des relations. Et c'est ce qui donne au roman un certain goût amer, savoir qu'aujourd'hui beaucoup de couples délèguent encore la parentalité aux mères vous ferait presque renoncer à avoir des enfants.
Finalement, ce roman m'a fait penser au sublime film We need to talk about Brian, si vous ne l'avez pas déjà vu et que vous avez apprécié le Slimani...

Pour finir, il serait agréable, dans un forum tel que celui-ci, que l'on évite de faire preuve d'une misogynie et d'un racisme de bas étage (cf introduction du sujet).

Je viens de le terminer! Et j'ai adoré ce roman.
Je crois que c'est la première fois que je lis un Goncourt. Et je ne suis pas déçue du tout.
La relation entre la mère et la nounou est tellement poignante. On sent toutes les tensions qui peuvent se jouer dans la famille suite à l'arriver d'une "pièce rapportée" qui libère le temps et en même temps qui s'impose au delà des limites.
On connait le sort de la nounou dès le début de l'histoire alors forcément on la trouve horrible. Et puis, au fil des pages on se rend compte qu'on l'excuserait presque... On la sent dévier de plus en plus.
Ce livre m'a vraiment perturbée. Il provoque une vraie sensation de malaise dès que l'on comprend que la nounou dérape et que la mère ne voit rien.
Bref, un très bon roman qui a été primé à juste raison.

Et qu'on aime ou pas, je ne vois pas l'intérêt de polémiquer sur les soit-disant dessous cachés, politiques, malfaisants des prix. Et de parler en négatif d'un livre sans l'avoir lu, je trouve ça limite franchement...