Devenir prof de philosophie après avoir été ingénieur ?

Bonjour,

J'aimerais recueillir des témoignages de personnes qui auraient fait une formation en sciences, en maths, ou autres disciplines de la même catégorie avant de passer le Capes ? J'ai vu des sujets sur des personnes ayant fait des formations en Lettres ou en Langues avant, mais pas d'anciens ingénieurs ou scientifiques.

Je souhaiterais avoir l'avis de personnes qui se sont reconverties après une formation de ce type, ce par quoi elles sont passées, la façon dont elles se sont organisées etc.

Ben c'est-à-dire qu'avoir un savoir solide et une solide formation en philosophie, une certaine culture littéraire et avoir fait du latin ou du grec peut quand même être considéré comme une base avant de se présenter au concours...

Evidemment. Ca n'est pas la question que j'ai posée !

Ben moi j'ai lu "j'aimerais avoir votre avis sur le sujet" alors je le donne.

Si la question est de savoir si c'est possible d'avoir ce capes avec un parcours d'ingénieur, en un an de préparation et sans avoir étudié tout ça avant, vue la difficulté je dirais non.

Si la question est de savoir si certains ont tenté malgré tout et combien de temps ça leur a pris avant d'atteindre le niveau nécessaire alors je les laisse répondre.

Ah, le message est plus clair (il eût été bon de signaler la modification histoire de ne pas faire passer ce que j'ai lu dans le premier pour une hallucination de ma part, comme le réclament la politesse et la lisibilité du forum).

FoP, comme d'hab', tu abuses de répondre aux questions qui te sont posées. Détestable mentalité

Je souhaitais l'avis des personnes concernées, mais j'ai modifié pour que ce soit plus compréhensible ! Excusez moi pour le manque de clarté et merci de votre réponse

Les personnes concernées ne courent pas les rues. J'en connais deux ou trois, mais pour avoir des témoignages directs, ce n'est pas gagné, à mon humble avis.

Fires of Pompeii a écrit: avoir fait du latin ou du grec peut quand même être considéré comme une base avant de se présenter au concours...

Personnellement, je pense que c'est un peu exagéré d'affirmer cela. Il est indéniable que ça aide, mais je pense que lorsqu'on envisage une reconversion, c'est tout sauf un obstacle ou une priorité...

Fires of Pompeii a écrit:Ben c'est-à-dire qu'avoir un savoir solide et une solide formation en philosophie, une certaine culture littéraire et avoir fait du latin ou du grec peut quand même être considéré comme une base avant de se présenter au concours...

CCRIS, la citation est tronquée et modifie les propos de Fires of Pompeii.

Salut Lisathena. Moi je suis ingénieur et j'essaie aussi de devenir professeur de philosophie. Pour l'instant je n'ai pas encore réussi. J'ai été admissible à l'agrégation externe l'année dernière, mais cette année je n'ai été admissible ni à l'agrégation ni au CAPES.
Il faut une bonne culture philosophique générale, l'habitude de lire beaucoup de philosophie, et surtout il faut travailler dur à acquérir la méthode pour les épreuves de dissertation et d'explication de texte. Il y a une sorte de savoir-faire qui ne peut s'obtenir qu'en faisant beaucoup d'exercices d'entraînement.

Je vais dire une évidence : ce n'est bien sûr pas le fait d'être ingénieur qui est un handicap, mais le fait soit de ne pas avoir étudié la philosophie soit d'être inculte dans de nombreux domaines hors de son domaine de compétence. Ni ceci ni cela ne définit l'ingénieur, et je pense que chacun de ces handicaps est rattrapable, mais pas en trois mois!. Comptons deux ou trois ans minimum pour un sujet doué et motivé (je dis cela à la louche, je n'ai jamais été ingénieur!)

Disons qu'ingénieur ne veut pas dire grand chose. Ça dépend du profil de la personne. Il y a quelques rares OVNI qui passent l'agreg de philo en touristes sans avoir la formation adéquate et tout en faisant 50 autres choses en même temps, mais ce sont des gens particulièrement brillants et rares, souvent des majors de normale sup.

La question est aussi celle de la motivation : pourquoi prof de philo ? Question qui se divise en deux autres : pourquoi prof et pourquoi de philo ?

J'ai voulu continuer d'étudier la philosophie après la terminale. La matière me passionnait. Les questionnements que j'ai eu, les remises en question, les révélations parfois, je voulais les transmettre à d'autres. Mais mes parents ont refusé que je suive cette voie (ils n'auraient pas financé mes études). J'aurais pu me débrouiller autrement financièrement, mais j'avais encore trop besoin de leur approbation.
Aujourd'hui, je n'ai plus de contraintes. A côté d'un emploi j'ai du temps pour étudier. J'ai conscience que j'ai beaucoup de connaissances à acquérir. Je me suis remise à l'étude de la philo assez assidument depuis quelques mois et je compte me faire accompagner dans mes études l'an prochain. Un an de remise à niveau seule, puis deux ans (ou 1? ou 3? a voir en fonction de mon évolution) accompagnée à côté, pour passer une première tentative du CAPES en 2020. Je ne suis pas pressée je veux me donner les moyens d'y arriver et je sais que ça demandera du temps et du travail. Mais voir les statistiques me font douter de moi, c'est pourquoi je voulais des témoignages de reconversions comme la mienne.
A coeur vaillant rien d'impossible ?

Levincent a écrit:Salut Lisathena. Moi je suis ingénieur et j'essaie aussi de devenir professeur de philosophie. Pour l'instant je n'ai pas encore réussi. J'ai été admissible à l'agrégation externe l'année dernière, mais cette année je n'ai été admissible ni à l'agrégation ni au CAPES.
Il faut une bonne culture philosophique générale, l'habitude de lire beaucoup de philosophie, et surtout il faut travailler dur à acquérir la méthode pour les épreuves de dissertation et d'explication de texte. Il y a une sorte de savoir-faire qui ne peut s'obtenir qu'en faisant beaucoup d'exercices d'entraînement.

Merci pour ta réponse ! Quelle a été ta préparation ? Sur combien de temps ? Tu as travaillé seul ?

Lisathena a écrit:J'ai voulu continuer d'étudier la philosophie après la terminale. La matière me passionnait. Les questionnements que j'ai eu, les remises en question, les révélations parfois, je voulais les transmettre à d'autres. Mais mes parents ont refusé que je suive cette voie (ils n'auraient pas financé mes études). J'aurais pu me débrouiller autrement financièrement, mais j'avais encore trop besoin de leur approbation.
Aujourd'hui, je n'ai plus de contraintes. A côté d'un emploi j'ai du temps pour étudier. J'ai conscience que j'ai beaucoup de connaissances à acquérir. Je me suis remise à l'étude de la philo assez assidument depuis quelques mois et je compte me faire accompagner dans mes études l'an prochain. Un an de remise à niveau seule, puis deux ans (ou 1? ou 3? a voir en fonction de mon évolution) accompagnée à côté, pour passer une première tentative du CAPES en 2020. Je ne suis pas pressée je veux me donner les moyens d'y arriver et je sais que ça demandera du temps et du travail. Mais voir les statistiques me font douter de moi, c'est pourquoi je voulais des témoignages de reconversions comme la mienne.
A coeur vaillant rien d'impossible ?

Je peux dire deux choses sans prendre de risques.
La première est que tu t'exprimes très bien et sans faute d'orthographe. Non, cela ne va pas de soi, même pour un ingénieur motivé.
La seconde est que c'est très souvent qu'un professeur de philosophie commence son métier quelques années seulement après avoir découvert la philosophie (donc en n'ayant pas fini d'apprendre!). En ce qui me concerne, je crois être dans la norme, il s'est écoulé six ans seulement entre ma réussite au bac et celle au capes, et je n'ai pas fait que de la philo (et heureusement) pendant ces six années (sans compter qu'en terminale hélas je n'ai eu droit qu'à trois heures de philo par semaine). Donc, dès lors que tu es consciente qu'il ne suffit pas de dire "j'ai envie" en claquant des doigts il n'y a pas de raison d'être défaitiste. A vrai dire, la moitié au moins de ce que j'ai appris avant d'enseigner l'a été durant l'année de capes, et pratiquement tout seul (à quatre heures d'un bon enseignement pendant six mois près). Bon courage!

Ce qui est certain, c'est que tu n'as rien à perdre (à part les jours des épreuves) à te présenter au Capes avant 2020 même si tu ne te sens pas prête.

Lisathena a écrit:

Levincent a écrit:Salut Lisathena. Moi je suis ingénieur et j'essaie aussi de devenir professeur de philosophie. Pour l'instant je n'ai pas encore réussi. J'ai été admissible à l'agrégation externe l'année dernière, mais cette année je n'ai été admissible ni à l'agrégation ni au CAPES.
Il faut une bonne culture philosophique générale, l'habitude de lire beaucoup de philosophie, et surtout il faut travailler dur à acquérir la méthode pour les épreuves de dissertation et d'explication de texte. Il y a une sorte de savoir-faire qui ne peut s'obtenir qu'en faisant beaucoup d'exercices d'entraînement.

Merci pour ta réponse ! Quelle a été ta préparation ? Sur combien de temps ? Tu as travaillé seul ?

Tu trouveras plus de détails sur mon parcours dans ce fil que j'ai ouvert :
https://www.neoprofs.org/t84232-devenir-prof-de-philo-sans-formation-specifique

La première année où j'ai tenté l'agreg, je me suis inscrit au CNED, en essayant de maîtriser le programme le mieux possible compte tenu de mes contraintes.
La deuxième année, j'ai pu m'inscrire à la préparation de Nanterre (grâce à mes résultats de l'agrégation), et je suis resté inscrit au CNED.
Cette année, je prends un congé sabbatique pour préparer le concours à fond. Je me suis inscrit à Nanterre encore, et si c'est financièrement possible je resterai aussi inscrit au CNED.

Levincent, j'admire ta ténacité et t'adresse tous mes vœux de réussite pour la prochaine session.

Personnellement j'ai pris la décision de ne pas préparer la session 2018. Au moins pour l'agrégation.

Voilà un bon fil sur lequel je peux partager un brin d'expérience.
Je suis ingénieur et j'ai été admissible 2 fois au CAPES de philo dont cette année. J'ai bien fait d'aller écouter la "confession" pour les admissibles recalés. Il m'a été dit que je pouvais être 100 fois admissible, je ne serai jamais admis parce que je n'ai pas fait d'études universitaires de philosophie. Ils l'ont senti à travers mon enthousiasme et à travers certaines originalités à l'occasion des questions du jury après la leçon et l'explication. Ils m'ont admis préférer recruter un futur prof barbant, espérant qu'il se détende à l'avenir face aux élèves mais qui fasse preuve de grande humilité et rampe devant le jury plutôt que quelqu'un radicalement tourné vers les élèves mais bien peu vers l'institution (ô combien prétentieuse institution que celle des profs de philo qui se prennent pour une race supérieure au milieu de leurs autres collègues de L'Ed Nat).
J'ose espérer que Socrate maudisse cette caste de gardiens du temple de là où il se trouve.

Le jury vous a dit "nous préférons recruter un prof barbant qui rampe devant le jury" en employant ces mots ?
Quelle naïveté rafraichissante.

J'avais un professeur en philosophie des sciences qui était professeur de mathématiques initialement. Mais il avait refait un parcours universitaire de philosophie, licence, maîtrise, dea et thèse avant d'enseigner la philosophie.
(Bon, il enseignait à la fac.)

Ergo, oui il m'a été demandé explicitement d'user les bancs de la fac avant de réapparaître devant eux.

RogerMartin, il m'a été dit à nouveau explicitement qu'ils savaient qu'ils recrutaient de "futurs enseignants qui auraient besoin de se détendre face aux élèves". Ceci m'ayant été dit évidemment en opposition à ma propre prestation. Concernant le fait de ramper, je le déduis cdu fait que l'on m'a fortement recommandé de m'exprimer au conditionnel, signe de prudence dans mon discours qui serait alors une somme de propositions et non d'affirmations argumentées et démontrées. Je ne pense pas qu'il faille parler au conditionnel exclusivement en commentant un texte face à des élèves. Je crois à l'engagement intellectuel. Mais le jury ne me suggère le conditionnel que pour lui et non pour les élèves. Auquel cas, qu'ont donc inventé nos pédagogues ?

À tout hasard, peut-être le jury a-t-il estimé que vous manquiez de connaissances en philosophie.

Oui, vous n'identifiez pas les euphémismes, et du coup vous interprétez mal ce qu'on vous a dit, semble-t-il.