On gagne moins bien que certains serveurs.

Orlanda a écrit:Oui, dans le "moins bien", il y a aussi le fait de devoir prendre la voiture pour aller acheter son pain. Dans certains coins de ma pittoresque région natale, je peux acheter une splendide maison de maître, voire un manoir bourré de charme.  Plus au Nord ici aussi. Mais, autour, le néant. Je me suis trop ennuyée adolescente dans ma campagne pour le supporter à nouveau, je crois.

Tout dépend du mode de vie et des goûts de chacun.
Pour moi l'enfer ce sont les grandes villes. Vraiment.

Daphné a écrit:

Orlanda a écrit:Oui, dans le "moins bien", il y a aussi le fait de devoir prendre la voiture pour aller acheter son pain. Dans certains coins de ma pittoresque région natale, je peux acheter une splendide maison de maître, voire un manoir bourré de charme.  Plus au Nord ici aussi. Mais, autour, le néant. Je me suis trop ennuyée adolescente dans ma campagne pour le supporter à nouveau, je crois.

Tout dépend du mode de vie et des goûts de chacun.
Pour moi l'enfer ce sont les grandes villes. Vraiment.

Bien-sûr. Mes parents sont ainsi. Ils ne supportent pas de rester trop longtemps ici, leur cheminée et leurs arbres leur manquent.

lisette83 a écrit:

DisMoiPasQueCestPasVrai a écrit:

Elaïna a écrit:

Babarette a écrit:

Dans la fonction publique d'Etat?
En tout cas, "mal payé", c'est assez relatif. 2500€ n'est pas un salaire horriblement inconfortable, ce qui est assez problématique, c'est qu'il y ait de telles disparités entre les salaires.

Oui, dans la fonction publique d'Etat
Un copain conservateur aux Manuscrits de la BnF n'a ni le même travail ni le même salaire qu'un copain directeur d'archives départementales par exemple, ni le même qu'un conservateur en BU

Personnellement en tant qu'agrégée je ne considère pas que je suis mal payée (et hors région parisienne, ce serait même globalement confortable), notamment car j'ai plus de temps pour moi que mes confrères chartistes qui sont au moins aux 35h (j'ai refusé un détachement pour bosser aux archives nationales pour cette raison : salaire pas beaucoup plus élevé mais 35h de présence minimum sur place, pas envisageable pour moi)
MAIS il se trouve que j'enseigne une matière qui est moins gourmande en préparation que d'autres, ce n'est pas la même chanson en lettres par exemple

Non, vraiment, mon temps à la maison vaut de l'or, c'est pourquoi je ne me plains pas de mon salaire (mes conditions d'enseignement, en revanche, me font beaucoup plus pester)

+1 J'étais cadre dans le privé avant l'obtention du concours et je ne regrette en rien, même si je gagne 50% de moins. J'ai une vie de famille, je m'occupe de mes enfants et ça n'a pas de prix.

50%, c'est énorme, il faut avoir un conjoint qui assure.
Même si c'est confortable pour l'instant avec le temps libre, une fois les enfants élevés, le salaire restera le même (et le travail aussi !).

Mais quand vous parlez de temps libre, c'est quoi? A temps plein, je travaille environ 45 heures par semaine. Je me suis mise à mi-temps pour pouvoir en profiter un peu, de mes enfants.

Moi aussi mais je me mettais à la place de dismoiquecest pasvrai qui semble avoir récupéré du temps...

lisette83 a écrit:Moi aussi mais je me mettais à la place de dismoiquecest pasvrai qui semble avoir récupéré du temps...

Oui, j'en ai récupéré et alors? C'est dingue quand même ce genre de réflexion pourrie.

Bah il faut savoir se limiter à l'essentiel et travailler efficacement. Je travaille environ 40h par semaine mais sur 4 jours, ce qui me laisse tout de même 3 belles journées dont je peux profiter pleinement.
Quand je vois le planing de ma collegue à 80% je ne comprends effectivement pas le but de la manœuvre : elle travaille autant de journées que moi avec des amplitudes horaires similaires. Et vu que sa matière est similaire à la mienne au niveau préparation, je ne vois pas en quoi elle profite plus de ses enfants. Elle a moins d'heures de cours et donc moins de fatigue, mais c'est bien tout.
Après quand je vois mes collègues qui font 5 ou 6 projets en même temps et ceux qui ont un système de compétences façon usine à gaz, je veux bien croire que certains ont l'impression de ne pas avoir de temps libre.

Yazilikaya a écrit:

lisette83 a écrit:

DisMoiPasQueCestPasVrai a écrit:

Elaïna a écrit:

Oui, dans la fonction publique d'Etat
Un copain conservateur aux Manuscrits de la BnF n'a ni le même travail ni le même salaire qu'un copain directeur d'archives départementales par exemple, ni le même qu'un conservateur en BU

Personnellement en tant qu'agrégée je ne considère pas que je suis mal payée (et hors région parisienne, ce serait même globalement confortable), notamment car j'ai plus de temps pour moi que mes confrères chartistes qui sont au moins aux 35h (j'ai refusé un détachement pour bosser aux archives nationales pour cette raison : salaire pas beaucoup plus élevé mais 35h de présence minimum sur place, pas envisageable pour moi)
MAIS il se trouve que j'enseigne une matière qui est moins gourmande en préparation que d'autres, ce n'est pas la même chanson en lettres par exemple

Non, vraiment, mon temps à la maison vaut de l'or, c'est pourquoi je ne me plains pas de mon salaire (mes conditions d'enseignement, en revanche, me font beaucoup plus pester)

+1 J'étais cadre dans le privé avant l'obtention du concours et je ne regrette en rien, même si je gagne 50% de moins. J'ai une vie de famille, je m'occupe de mes enfants et ça n'a pas de prix.

50%, c'est énorme, il faut avoir un conjoint qui assure.
Même si c'est confortable pour l'instant avec le temps libre, une fois les enfants élevés, le salaire restera le même (et le travail aussi !).

Mais quand vous parlez de temps libre, c'est quoi? A temps plein, je travaille environ 45 heures par semaine. Je me suis mise à mi-temps pour pouvoir en profiter un peu, de mes enfants.

+1 . Et même, si je pouvais me le permettre, je ne travaillerais pas du tout.

Orlanda a écrit:Oui, dans le "moins bien", il y a aussi le fait de devoir prendre la voiture pour aller acheter son pain. Dans certains coins de ma pittoresque région natale, je peux acheter une splendide maison de maître, voire un manoir bourré de charme.  Plus au Nord ici aussi. Mais, autour, le néant. Je me suis trop ennuyée adolescente dans ma campagne pour le supporter à nouveau, je crois.

Oui, c'est assez étonnant de voir que dans certaines campagnes on peut s'offrir des biens exceptionnels avec un budget qui passerait pour moyen ailleurs. La demande impacte le prix. C'est clair. L'éloignement de la ville, c'est plutôt un défaut à moins qu'on y trouve une compensation (par exemple, les petites villes côtières proches de Lorient sont plus chères qu'elle à cause de sa "laideur" et de la proximité immédiate de la mer).
Mais c'est d'abord le niveau de revenus des acheteurs qui déterminent les prix. Mieux vaut avoir des revenus en adéquation avec l'endroit où on aspire à vivre.
Pour revenir au titre, je me moque du salaire des serveurs ou des serruries. Les comparaisons avec le privé sont peu pertinentes car on oublie de mentionner les inconvénients (comme le chômage, la pression hiérarchique, l'usure physique). A une époque, je travaillais à l'usine et gagnais correctement ma vie (2200 à 2500 euros). Mais aurais-je pu le faire 43 ans ? Pas sûr car selon les tracts syndicaux que j'ai lus, en moyenne, le travail de nuit réduit l'espérance de vie de sept ans. Alors...
Ca n'empêche pas de dire qu'on est sous-payé par rapport aux autres fonctionnaires de notre catégorie.

DisMoiPasQueCestPasVrai a écrit:

lisette83 a écrit:Moi aussi mais je me mettais à la place de dismoiquecest pasvrai qui semble avoir récupéré du temps...

Oui, j'en ai récupéré et alors? C'est dingue quand même ce genre de réflexion pourrie.

En quoi est-ce "pourri" ? C'est très bien au contraire pour vous.

lisette83,

Au temps pour moi! Avec certains sarcasmes parfois, je deviens parano

Pas de problème

Leclochard a écrit:

Orlanda a écrit:Oui, dans le "moins bien", il y a aussi le fait de devoir prendre la voiture pour aller acheter son pain. Dans certains coins de ma pittoresque région natale, je peux acheter une splendide maison de maître, voire un manoir bourré de charme.  Plus au Nord ici aussi. Mais, autour, le néant. Je me suis trop ennuyée adolescente dans ma campagne pour le supporter à nouveau, je crois.

Oui, c'est assez étonnant de voir que dans certaines campagnes on peut s'offrir des biens exceptionnels avec un budget qui passerait pour moyen ailleurs. La demande impacte le prix. C'est clair. L'éloignement de la ville, c'est plutôt un défaut à moins qu'on y trouve une compensation (par exemple, les petites villes côtières proches de Lorient sont plus chères qu'elle à cause de sa "laideur" et de la proximité immédiate de la mer).
Mais c'est d'abord le niveau de revenus des acheteurs qui déterminent les prix. Mieux vaut avoir des revenus en adéquation avec l'endroit où on aspire à vivre.
Pour revenir au titre, je me moque du salaire des serveurs ou des serruries.  Les comparaisons avec le privé sont peu pertinentes car on oublie de mentionner les inconvénients (comme le chômage, la pression hiérarchique, l'usure physique). A une époque, je travaillais à l'usine et gagnais correctement ma vie (2200 à 2500 euros). Mais aurais-je pu le faire 43 ans ? Pas sûr car selon les tracts syndicaux que j'ai lus, en moyenne, le travail de nuit réduit l'espérance de vie de sept ans. Alors...
Ca n'empêche pas de dire qu'on est sous-payé par rapport aux autres fonctionnaires de notre catégorie.

C'est effectivement plutôt au salaire des autres fonctionnaires qu'il faut comparer celui des professeurs. Comparons ce qui est comparable. Que des personnes sans diplôme gagnent bien leur vie, tant mieux. Et encorel, "sans diplôme", c'est vite dit, certains sortent du lycée hôtelier et d'écoles. Sans parler des personnes diplômées dans d'autres domaines qui se reconvertissent, parce que ce n'est pas leur diplôme initial qui fait vraiment leur plus-valu dans la restauration.

Yazilikaya a écrit:


Mais quand vous parlez de temps libre, c'est quoi? A temps plein, je travaille environ 45 heures par semaine. Je me suis mise à mi-temps pour pouvoir en profiter un peu, de mes enfants.

Pour moi temps libre ne voulait pas forcément dire temps de repos, mais temps que je pouvais gérer à ma guise.
Et c'est bien le dernier avantage qui nous reste.
Oui je pouvais aller chez le coiffeur une après-midi de libre, récupérer les enfants à l'école à 17h, aller à la gym, faire mes courses en semaine pour éviter trop de monde, faire des démarches administratives type Centre des impôts URSAFF MGEN...que mon mari ne pouvait pas faire vu ses horaires, etc etc...
Mais bien entendu on travaille le soir, le WE, on gère ça comme on le souhaite.
Je corrigeais beaucoup le WE quand monsieur s'occupait des enfants : c'est tout cela que j'appelais du temps libre.

Babarette a écrit:

C'est effectivement plutôt au salaire des autres fonctionnaires qu'il faut comparer celui des professeurs. Comparons ce qui est comparable. Que des personnes sans diplôme gagnent bien leur vie, tant mieux. Et encorel, "sans diplôme", c'est vite dit, certains sortent du lycée hôtelier et d'écoles. Sans parler des personnes diplômées dans d'autres domaines qui se reconvertissent, parce que ce n'est pas leur diplôme initial qui fait vraiment leur plus-valu dans la restauration.

Effectivement.
Jusqu'à présent ma femme, cat. B dans la territoriale avec 4 ans de moins dans la FP gagnait juste un poil moins que moi avant mon passage à l'échelon 7 (le régime indemnitaire ainsi qu'un quasi 13ème mois dopant ses revenus). Là elle change de poste et passe à l'équivalent de notre 10 ème échelon, comme quoi on peut faire plein de trucs avec des primes et indemnités...
Et vous n'imaginez pas le nombre de catégories A qui gravitent à 3/4 k€ sans pour autant avoir des responsabilités démentes...

Leclochard a écrit:
Ca n'empêche pas de dire qu'on est sous-payé par rapport aux autres fonctionnaires de notre catégorie.

Voilà, c'est le seul paramètre objectif (même comparer avecles pays étrangers n'amène à rien, sans prendre en compte les prélèvements, le niveau de vie, les obligations, le type de recrutement, etc.). Les catégories de la FP ont d'ailleurs été créées pour ça, pour établir des niveaux hiérarchiques donnant droit à telle ou telle carrière, avec des grilles indiciaires. Les paramètres variables restent les primes et indemnités. Et là ça se discute au cas par cas. Mais on s'aperçoit de plus en plus que les grilles elles-mêmes explosent de manière détournée, en permettant à certains d'aller plus ou moins vite, de sortir des dites grilles pour des "emplois" fonctionnels etc.

Il y a quand même certaines responsabilités importantes à des postes de cadre: diriger une équipe, gérer un budget, un bâtiment... Ce n'est pas rien.

Je ne vous dis pas votre responsabilité si en tant que professeur, il se passe quelque chose de grave pour un élève dans un cours, lors d'une sortie...

Je suis la première à déplorer les inconvénients et le peu de rémunération (et de reconnaissance) dans notre métier.
Mais qui d'entre nous y renoncerait vraiment pour devenir serveur ?

lisette83 a écrit:Je ne vous dis pas votre responsabilité si en tant que professeur, il se passe quelque chose de grave pour un élève dans un cours, lors d'une sortie...

Le boulot de conservateur de bibliothèques, par exemple, est plus proche de celui de chef d'établissement que de professeur.

Il ne se passe pas tous les jours quelque chose de grave dans une classe, c'est même particulièrement rare. Gérer un budget, quand on dirige un établissement, c'est tout les jours. Et dans la fonction publique territorial, il faut travailler avec les élus.

Zazk a écrit:Je suis la première à déplorer les inconvénients et le peu de rémunération (et de reconnaissance) dans notre métier.  
Mais qui d'entre nous y renoncerait vraiment pour devenir serveur ?

Si je devais retrouver du boulot en urgence en ayant échoué à toutes mes tentatives, entre serveuse et prof, je ferai serveuse.

Babarette a écrit:

Zazk a écrit:Je suis la première à déplorer les inconvénients et le peu de rémunération (et de reconnaissance) dans notre métier.  
Mais qui d'entre nous y renoncerait vraiment pour devenir serveur ?

Si je devais retrouver du boulot en urgence en ayant échoué à toutes mes tentatives, entre serveuse et prof, je ferai serveuse.

Oui, mais tu reconnais que ce n'est qu'en dernier recours... Tout dépend des circonstances et de la façon de supporter le métier de prof dans ces circonstances.

Voilà, pour moi le temps libre, c'est la possibilité de m'organiser comme je veux pendant certaines plages horaires : là par exemple cette année je travaille essentiellement l'après-midi, c'est super relou pour les enfants qui se tapent la garderie 4 jours par semaine, mais j'ai trois demi-journées de libre, pendant lesquelles je peux corriger (dans mon plumard), lire, faire du sport, des paperasses, etc
J'essaie de ne pas dépasser les 30h de boulot par semaine (en limitant les préparations, les corrections etc) : bon cette année étant PP sansl'avoir demandé, c'est un peu plus dur mais dans l'ensemble j'y arrive

Mon mari n'a pas cette possibilité, sauf pour son jour de télétravail où il n'est pas obligé d'aller prendre le RER et de faire péter le costume-cravate, et encore, pendant son télétravail, il doit être disponible et ne peut pas dire "bon bah allez je fais 5 copies et j'me fais un p'tit café-chocolat" en avançant mon bouquin

Nous réagissons comme ceux qui nous envient : ils sont d'accord pour nous envier, pas d'accord finalement pour travailler comme nous !

Babarette a écrit:

lisette83 a écrit:Je ne vous dis pas votre responsabilité si en tant que professeur, il se passe quelque chose de grave pour un élève dans un cours, lors d'une sortie...

Le boulot de conservateur de bibliothèques, par exemple, est plus proche de celui de chef d'établissement que de professeur.

Il ne se passe pas tous les jours quelque chose de grave dans une classe, c'est même particulièrement rare. Gérer un budget, quand on dirige un établissement, c'est tout les jours. Et dans la fonction publique territorial, il faut travailler avec les élus.

S'il ne se passe rien de grave, c'est justement dû à la gestion de la classe et des intercours.
Je trouve que le poids de la responsabilité est de plus en plus lourd et je pense en particulier aux collègues qui organisent des sorties voire des voyages.

Zazk a écrit:Nous réagissons comme ceux qui nous envient : ils sont d'accord pour nous envier, pas d'accord finalement pour travailler comme nous !

Plus personne ne nous envie !

Zazk a écrit:

Babarette a écrit:

Zazk a écrit:Je suis la première à déplorer les inconvénients et le peu de rémunération (et de reconnaissance) dans notre métier.  
Mais qui d'entre nous y renoncerait vraiment pour devenir serveur ?

Si je devais retrouver du boulot en urgence en ayant échoué à toutes mes tentatives, entre serveuse et prof, je ferai serveuse.

Oui, mais tu reconnais que ce n'est qu'en dernier recours... Tout dépend des circonstances et de la façon de supporter le métier de prof dans ces circonstances.

En effet, c'est en dernier recours. Mais ce métier plait à d'autres.

Cela dit, on ne peut pas du tout comparer professeur et serveur. Quand on devient l'un, on envie rarement l'autre.