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pseudo-intello
Sage

Devenir prof à 52 ans - Page 8 Empty Re: Devenir prof à 52 ans

par pseudo-intello Jeu 19 Nov 2020 - 14:54
Elaïna a écrit:Après, comment dire... personnellement, je n'en dors pas moins la nuit. Passé le choc de la confrontation, en fait, je n'en ai plus jamais rien eu à carrer au fond de moi : c'est pas de mes gosses qu'il s'agit. Une fois que j'ai intégré cela, je fais face et ça glisse sur moi comme sur les plumes d'un canard.

No more, no less.
Balthazaard
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par Balthazaard Jeu 19 Nov 2020 - 15:14
Lefteris a écrit:
celitian a écrit:
Lefteris a écrit:
Shajar a écrit:On s'éloigne un peu du sujet, là...
C'est vrai, mais pour recentrer le sujet, la  connaissance de la réalité des métiers fait aussi partie du choix de devenir enseignant à 52 ans. A cet âge, on a connu les bacs G, déjà pas le haut du panier, qui sont devenus STMG. Il faut savoir à quoi s'attendre.
Je pense que là, tu te trompes et que tu ne juges que par rapport aux matières générales, les bacs G avaient un très bon niveau dans les matières technologiques et un niveau suffisant dans les matières générales, et ils pouvaient continuer des études, sans se planter, dans l'expertise comptable, l'enseignement, les boulots administratifs....et comme ils savaient écrire correctement (peut-être pas faire une disserte mais juste écrire), ils évoluaient dans les entreprises facilement.

Et nous ne sommes pas passés directement des G au STMG, il y a eu aussi les STT et les STG Very Happy
Certes, mon raccourci historique  est rapide, et les G de l'époque étaient sans doute plusieurs coudées au-dessus de la plupart des STMG actuels.   Je  considère en effet la chose par rapport aux filières générales, qui fut un temps étaient les principales, il n'y avait pas encore l'inflation de bacs.  Ceux qui partaient en G  avaient souvent du mal à suivre.  Ils avaient au moins été au collège, ou dans le 1er cycle des lycées avant le collège unique,  qui  n'était pas  celui de maintenant, d'où l'on peut sortir totalement illettré (j'ai pas dit analphabète) du fait du système de "passe-dégage".

je peux te dire qu'ils étaient même au dessus de beaucoup de Term S ou de leur avatar récent spé maths dans ma matière...

Un de mes excellents souvenirs de terminale est avec une classe de bac G...il y a 30 ans!!...maintenant, je ne sais pas, il y a plus de 20 ans que je n'en ai pas eu, aucun de mes collègues n'en veut sauf forcé.
Balthazaard
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par Balthazaard Jeu 19 Nov 2020 - 15:19
Lefteris a écrit:
Elaïna a écrit:

Eh bien, l'autre façon d'enseigner, je ne l'ai pas trouvée avec des élèves incultes, fainéantes, contestataires ("quoi ? vous m'avez mis 0 alors que j'ai répondu ?" bah, heu, oui, la première guerre mondiale c'est pas 39-45...), bavardes et réfractaires à tout ce qui ne concernait pas leur petite personne.
C'est triste, oui. Mais quand il y a incompatibilité d'humeur, ça ne marche pas.
Absolument, et même avec le mantra pédagogiste "enseigner autrement' (autrement par rapport à quoi, d'ailleurs ?Jamais compris...) il n'en reste pas moins que dans ces filières qui sont souvent de relégation (appelons un chat un chat), on trouve les élèves  en échec scolaire, et souvent en grande partie à cause de leur comportement : insolents, bavards, égocentriques, fermés à tout (sauf à leur smartphone, aux émissions de show-biz...), paresseux, de mauvaise foi, agressifs. Il est bon de temps en temps de rappeler ces vérités, même politiquement incorrectes.
Pour consoler ceux qui se cognent ce genre d'élèves, on peut aussi dire que les filières générales  de second choix, littéraires notamment, souffrent un peu des mêmes symptômes.
L'EN crève  aussi de ces non dits, de ce déni, de ce travestissement de la réalité quotidienne, du "oui mais", du "en même temps" . Pas de diagnostic, pas de remède. Il faut commencer à dire les choses.

Comme je viens d'écrire, je n'en ai plus mais ce que tu décris je le vis par procuration dans les récits de mon épouse qui enseigne pourtant dans une de leurs matières principales
Daphné
Daphné
Demi-dieu

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par Daphné Jeu 19 Nov 2020 - 16:23
Elaïna a écrit:
muon a écrit:Le témoignage de Lisak40 me fait mal au coeur: comment on fait pour tenir en terme de santé mentale  dans une telle situation? Quel sens trouve-t-on à son travail pour ne pas fuir le plus loin possible ou sombrer en dépression? Comment peut-on arriver à une telle dénaturation du métier?

En ce qui me concerne, je n'ai pas connu les situations d'une grande violence (morale, mais quand même) que décrit Lisak40. Mais après avoir pété un câble avec ma première classe de TST2S (lors d'un rendu de copies où ces demoiselles étaient furieuses de leurs notes, j'ai fini par jeter le paquet par terre et ai quitté la salle en prévenant la vie scolaire que je ne prenais plus la classe en charge tant qu'elles ne seraient pas calmées), j'ai fini par faire "autrement", oui : des textes à trous ras les paquerettes, avec une trace écrite de niveau primaire - je ne déconne pas : il m'est arrivé de photocopier le Youpi j'ai compris de mes enfants (destiné aux moins de 10 ans quand même) pour synthétiser la vie dans les tranchées... ben oui mais là elles comprenaient, les images dans les manuels, ça ne leur allait pas, trop compliqué. Je parle de gamines de 17 18 ans qui pour certaines pensaient vraiment que la vie était en noir et blanc avant les années 50.

Le pire c'est qu'il m'est arrivé d'être, certaines années, très populaire auprès de ces élèves, car je suis toujours en jupe avec des chaussures à talon et que je me fais des chignons, suivant les classes, ça, ça leur plaît énormément. Voilà où on en est.

Après, comment dire... personnellement, je n'en dors pas moins la nuit. Passé le choc de la confrontation, en fait, je n'en ai plus jamais rien eu à carrer au fond de moi : c'est pas de mes gosses qu'il s'agit. Une fois que j'ai intégré cela, je fais face et ça glisse sur moi comme sur les plumes d'un canard.

Il le faut sinon on ne tient pas le choc !
Lisak40
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par Lisak40 Jeu 19 Nov 2020 - 20:02
Je vous rassure tous (et merci au passage à ceux qui ont exprimé leur soutien / compréhension face à ce que beaucoup de profs du pro vivent depuis plusieurs années) : je vais bien ou presque... Je rentre tous les soirs dans un état de fatigue morale indescriptible il est vrai, car vraiment certains cours sont infernaux, mais pour le moment je tiens. Comment ? Par ou pour les 5-6 élèves exemplaires et adorables que j'ai par an, parce que comme beaucoup de mes collègues, je me détache de plus en plus de mon métier que je vois comme un boulot alimentaire : j'essaie de m'impliquer de moins en moins, et de voir ça comme un boulot d'usine (quand même très) amélioré. Sauf que je n'y arrive pas vraiment : pour beaucoup de mes collègues, je suis encore trop impliquée et consciencieuse (je passe ma vie au lycée, je bosse chez moi tout le temps...) ! Ce n'est pas une critique, mais pour certains collègues qui font ce métier depuis plus longtemps que moi, le seul moyen de survivre est de s'en foutre le plus possible, de venir, faire ses cours et basta ! C'est quand même fou qu'un si beau métier soit devenu l'équivalent (moral) d'un job de caissière ou d'ouvrier à l'usine en mode Chaplin ! Un de mes amis, fils d'immigrés asiatiques sans le sou et sans éducation a toujours voulu être prof (et l'est devenu), car pour lui c'était le boulot suprême : devenir prof, fonctionnaire au service de l'Etat et faire faire partie d'un système qui l'a aidé à se sortir de sa condition de "misérable", et en faire profiter tout le monde car l'école c'est ce qu'il y a de mieux pour se sortir de sa condition originelle" a démissionné il y a peu : il n'en pouvait plus des élèves, de de la hiérarchie bors-sol, des parents, de tout ! Et je vous laisse deviner le public qu'il a eu avant de démissionner...
En ce qui me concerne, j'essaie juste de me blinder : ce ne sont pas mes gosses, et ce n'est qu'un job qui me permet (de moins en moins cependant) de faire ma vie à côté et financer (encore beaucoup moins) mes plaisirs et mes centres d'intérêt...
Oui dans certains secteurs de l'enseignement pro on en est là (et le Gvt a clairement exprimé que nos élèves, ils s'en tartinaient le coquillon, donc oui la situation va encore empirer...). Mes très bons (et souvent pas forcément adorables, mais juste "normaux") élèves en souffrent mais c'est ainsi.


Dernière édition par Lisak40 le Jeu 19 Nov 2020 - 23:10, édité 1 fois
Lefteris
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par Lefteris Jeu 19 Nov 2020 - 21:15
Balthazaard a écrit:

Comme je viens d'écrire, je n'en ai plus mais ce que tu décris je le vis par procuration dans les récits de mon épouse qui enseigne pourtant dans une de leurs matières principales
Je n'en ai pas non plus, mais j'ai le "vivier", et je fréquente par divers canaux- le syndicat entre autres- des collègues qui en ont. Je n'ai pas besoin de faire de gros efforts d'imagination. Même un collègue qui décrivait des BTS comme ça (alors là par contre ça m'a scotché).

Lisak40 a écrit:Je vous rassure tous (et merci au passage à ceux qui ont exprimé leur soutien / compréhension face à ce que beaucoup de profs du pro vivent depuis plusieurs années) : je vais bien ou presque... Je rentre tous les soirs dans un état de fatigue morale indescriptible il est vrai, car vraiment certains cours sont infernaux, mais pour le moment je tiens. Comment ? Par ou pour les 5-6 élèves exemplaires et adorables que j'ai par an, parce que comme beaucoup de mes collègues, je me détache de plus en plus de mon métier que je vois comme un boulot alimentaire : j'essaie de m'impliquer de moins en moins, et de voir ça comme un boulot d'usine (quand même très) amélioré. Sauf que je n'y arrive pas vraiment : pour beaucoup de mes collègues, je suis encore trop impliquée et consciencieuse (je passe ma vie au lycée, je bosse chez moi tout le temps...) ! Ce n'est pas une critique, mais pour certains collègues qui font ce métier depuis plus longtemps que moi, le seul moyen de survivre est de s'en foutre le plus possible, de venir, faire ses cours et basta ! C'est quand même fou qu'un si beau métier soit devenu l'équivalent (moral) d'un job de caissière ou d'ouvrier à l'usine en mode Chaplin ! Un de mes amis, fils d'immigrés asiatiques sans le sou et sans éducation a toujours voulu être prof (et l'est devenu), car pour lui c'était le boulot suprême : devenir prof, fonctionnaire au service de l'Etat et faire faire partie d'un système qui l'a aidé à se sortir de sa condition de "misérable", et en faire profiter tout le monde car l'école c'est ce qu'il y a de mieux pour se sortir de sa condition originelle" a démissionné il y a peu : il n'en pouvait plus des élèves, de de la hiérarchie bors-sol, des parents, de tout ! Et je vous laisse deviner le public qu'il a eu avant de démissionner...
En ce qui me concerne, j'essaie juste de me blinder : ce ne sont pas mes gosses, et ce n'est qu'un job qui me permet (de moins en moins cependant) de faire ma vie à côté et financer (encore beaucoup moins) mes plaisirs et mes centres d'intérêt...
Oui dans certains secteurs de l'enseignement pro on en est là (et le Gvt a clairement exprimé que nos élèves, ils s'en tartinaient le coquillon, donc oui la situation va encore empiré...). Mes très bons (et souvent pas forcément adorables, mais juste "normaux") élèves en souffrent mais c'est ainsi.
Pas d'autre solutions que se blinder, et se dire que plus tu t'économiseras , plus ce sera du temps de vie pour toi. Il n'y a pas de crédit de temps utilisable outre-tombe. En plus, c'est une école de modestie : on ne tient pas le monde à bout de bras, contre un système qui veut que tu lâches, dont les relais payés pour te cornaquer te reprocheront d'être exigeante, "rigide" selon le terme à la mode, et te le feront payer administrativement à la moindre occasion. Il faut effectivement savoir couper, lâcher prise, et utiliser le temps au mieux pour dépenser à bon escient les royalties que l'Etat te verse généreusement, ou t'occuper de tes propres gosses,pas des gniards malappris des autres.

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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

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par Marxou Jeu 19 Nov 2020 - 22:55
Bon, tu l'auras compris Jeancel, l'enseignement est désormais à fuir. Fruit de décennies de mépris, de dégradations salariales et des conditions de travail, avec un public de plus en plus difficile. Et une volonté plus ou moins explicite de la part des politiques de sabrer ce corps de la fonction publique. Alors que les enseignants jouissaient toujours d'une certaine estime, allez, on va dire, il y a vingt  ans encore??? Concours difficile (capes comme agreg), outil de promotion sociale pour de bons élèves issus des classes moyennes, voire modestes. C'est  désespérant et beaucoup de profs sont en souffrance. Je n'ose présager ce  que peut devenir un pays qui maltraite et méprise ainsi ses enseignants. C'est dramatique, c'est mortifère. Pour ma part, j'essaie autant que peut de me préserver et de me trouver des conditions d'enseignement acceptables. Mais je songe aussi très sérieusement à me reconvertir. A propos, quid de la reconversion dans la fonction publique territoriale? Pensez-vous que cela est possible?
Ok, la modé, pas taper...je sais que ce n'est pas le bon fil Devenir prof à 52 ans - Page 8 1482308650
Voltaire
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par Voltaire Lun 23 Nov 2020 - 14:55
Ce ne sont pas nos gosses ... mais nos gosses vivront avec eux. Que celui dont le gamin correctement éduqué n'a pas vécu l'enfer dans le collège actuel me jette la première pierre ...
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par Elaïna Lun 23 Nov 2020 - 18:55
Bah écoute j'ai vécu l'enfer dans un collège privé réputé haut de gamme alors...

Franchement en ce qui me concerne je fais le choix du bahut du coin pour mes enfants, parce qu'ils sont avec des enfants qu'ils connaissent depuis la crèche. Le jour où ça se dégrade, ils iront ailleurs.

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par Lowpow29 Lun 23 Nov 2020 - 19:08
J'allais le dire... Après 5 ans en REP+ dans une des villes les plus pauvres de France, je suis arrivée dans un collège de quartier huppé, riche etc d'une ville déjà de base très riche, et ai vécu un cauchemar avec les élèves... Devenir prof à 52 ans - Page 8 2790680366 Ah ça, oui, en théorie, les élèves étaient très bien éduqués. Ça ne les a pas empêchés d'être d'un mépris innommable et cette fois les parents étaient du côté des enfants (alors qu'en REP+ je n'ai jamais eu de problème avec les parents, qui étaient plutôt à la ramasse ou bien qui expliquaient, au moins devant moi, que l'école c'était important blabla). Bref quand je lis certains mails de parents, qu'ils m'envoient car je suis pp, pour salir le travail de collègues parce qu'ils gobent tout ce que leur enfant dit (alors que c'est leur enfant qui en fait n'en fout pas une), j'ai vraiment honte pour eux.
Bref "correctement éduqué" serait plutôt "humainement éduqué" maintenant dans mon idéal, et ça, ça n'est pas une question de milieu social.

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La vie est courte, l'art est long, l'occasion fugitive, l'expérience trompeuse, le jugement difficile. Hippocrate Devenir prof à 52 ans - Page 8 2289946511
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par Nita Lun 23 Nov 2020 - 19:12
Voltaire a écrit:Ce ne sont pas nos gosses ... mais nos gosses vivront avec eux. Que celui dont le gamin correctement éduqué n'a pas vécu l'enfer dans le collège actuel me jette la première pierre ...

L'enfer ? Non.
Il n'existe pas, LE collège actuel.

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Cléopatra2
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par Cléopatra2 Lun 23 Nov 2020 - 19:25
Fuir fuir fuir, je n'ai pas eu de STMG depuis un moment, je croise les doigts pour que ça ne retombe pas sur moi l'an prochain. Le seul point positif c'est la longueur des copies. On a gagné 3 classes de 2de depuis que je suis arrivée dans ce bahut (il y a 6 ans). Les STMG étaient alors à 24 et c'était déjà compliqué. Là ils sont 35, et on ramasse donc les élèves supplémentaires qui n'ont rien à faire en lycée général (ne savent ni lire, ni écrire), mais qu'on ne peut mettre ailleurs car ils n'ont aucun projet. Ils viennent majoritairement du REP+ du coin (où j'ai enseigné longtemps aussi). Il y en a qui sont là volontairement et pour les bonnes raisons, mais les autres sont là parce qu'il faut bien les mettre quelque part. Ils ne bossent que dans les matières technologiques et un peu en français (mais ont de mauvaises notes) et font vivre la misère aux autres matières. Chaque année c'est de pire en pire. Un de mes collègues en fait une dépression (et c'est plutôt le genre superprof qui fait des pédagogies alternatives et que tous les élèves adorent, je pense à raison) tellement il n'arrive à rien avec eux.
Défendre des élèves mal élevés en disant qu'ils sont "cash", ben franchement...
Donc bref, pour en revenir au sujet, à plus de 50 ans, devoir se cogner des heures pareilles semaine après semaine, devoir préparer des cours pour ces énergumènes et cie... je ne ruinerais pas ma santé à la place du j'espère-ex-futur-collègue.
Lisak40
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Expert

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par Lisak40 Lun 23 Nov 2020 - 20:03
Cléopatra2 a écrit:Fuir fuir fuir, je n'ai pas eu de STMG depuis un moment, je croise les doigts pour que ça ne retombe pas sur moi l'an prochain. Le seul point positif c'est la longueur des copies. On a gagné 3 classes de 2de depuis que je suis arrivée dans ce bahut (il y a 6 ans). Les STMG étaient alors à 24 et c'était déjà compliqué. Là ils sont 35, et on ramasse donc les élèves supplémentaires qui n'ont rien à faire en lycée général (ne savent ni lire, ni écrire), mais qu'on ne peut mettre ailleurs car ils n'ont aucun projet. Ils viennent majoritairement du REP+ du coin (où j'ai enseigné longtemps aussi). Il y en a qui sont là volontairement et pour les bonnes raisons, mais les autres sont là parce qu'il faut bien les mettre quelque part. Ils ne bossent que dans les matières technologiques et un peu en français (mais ont de mauvaises notes) et font vivre la misère aux autres matières. Chaque année c'est de pire en pire. Un de mes collègues en fait une dépression (et c'est plutôt le genre superprof qui fait des pédagogies alternatives et que tous les élèves adorent, je pense à raison) tellement il n'arrive à rien avec eux.
Défendre des élèves mal élevés en disant qu'ils sont "cash", ben franchement...
Donc bref, pour en revenir au sujet, à plus de 50 ans, devoir se cogner des heures pareilles semaine après semaine, devoir préparer des cours pour ces énergumènes et cie... je ne ruinerais pas ma santé à la place du j'espère-ex-futur-collègue.

+1000 ! Et je le répète : cela semble inimaginable, mais oui c'est encore pire en pro, en tous les cas en général... Dans mon post de l'autre jour, je suis vraiment loin d'avoir écrit tout ce que j'ai / nous (les collègues du pro et moi) subissons quotidiennement, à tel point que des choses qui feraient hurler n'importe quel prof du général aguerri et au courant de comment les élèves peuvent être certains élèves tombent parfois des nues quand on leur raconte ce qu'on se prend dans la tronche... Mais sinon, oui, j'ai qd même plusieurs élèves très bien !
zigmag17
zigmag17
Guide spirituel

Devenir prof à 52 ans - Page 8 Empty Re: Devenir prof à 52 ans

par zigmag17 Lun 23 Nov 2020 - 20:09
C'est sûr: un autre monde Devenir prof à 52 ans - Page 8 1482308650
Dadoo33
Dadoo33
Grand sage

Devenir prof à 52 ans - Page 8 Empty Re: Devenir prof à 52 ans

par Dadoo33 Lun 23 Nov 2020 - 21:10
ritta68 a écrit:J’ai eu des Stmg, ils sont plus attachants que les généraux. Ils sont plus cashs, donc plus natures.
Je les ai préféré.
Il ne faut pas les déconsidérer.


+1
Je partage ton avis. J’adore les stmg.
Néanmoins il faut quand même avouer que dans beaucoup de lycée ce ne sont pas des anges.
issoire
issoire
Niveau 9

Devenir prof à 52 ans - Page 8 Empty Re: Devenir prof à 52 ans

par issoire Lun 23 Nov 2020 - 21:55
J’ai débuté avec des terminales G3 époque chanson de Michel Sardou ( la classe dépotoir) les élèves n’avaient pas un bon niveau mais étaient gentils, j’ai eu la chance ensuite d’avoir des BTS, je dirais comme beaucoup que le niveau baisse , mails il n’y a pas de problème de comportement. Il y a 3 ans j’ai demandé ma mutation en province, en arrivant j’ai hérité de la classe terminale STMG mercatique ( de bonne guerre). Je me prenais pour une bonne prof: cela a été terrible, je n’avais aucune autorité, ils ėtaient insupportables , franchement si j’avais pu je démissionnais. Par contre ce qui m’a sauvée c’est la classe STMG ressources humaines, ils étaient sympathiques. De cette expérience il ressort que maintenant je n’ai plus de certitude en ce qui concerne ce que c’est d’ être » un bon prof, et que cela dépend principalement du public que l’on a fasse a soi. Donc commencer a plus de 50 ans en STMG il faut y croire.
berzeko
berzeko
Niveau 8

Devenir prof à 52 ans - Page 8 Empty Re: Devenir prof à 52 ans

par berzeko Mar 24 Nov 2020 - 6:49
Balthazaard a écrit:
Catalunya a écrit:Puisque vous envisagez d'enseigner l'éco-gestion, alors vous aurez face à vous des STMG. Donc des élèves majoritairement en difficulté, et très probablement turbulents. A vous de voir si vous être prêt à ça.

Et dont 9 sur 10 n'ont absolument rien, mais rien à faire de ce que vous racontez, la seule chose qui les intéresse (hors netflix), et encore, c'est d'avoir le diplôme, sachant que si ils le ratent tout sera de votre faute et qu'administration, parents et inspection seront bien là pour vous le reprocher.

(nb 9 sur 10 c'est bien sur une expression, cela voudrait dire 3 sur 30 intéressés, c'est déjà un quota élevé en stmg)
.


Pour apporter ma toute petite pierre en enseignant contractuel dans un lycée REP en STMG effectivement ce sont des élèves en grande difficulté. Je dirais que pour 34 élèves d'une classe, 3 ont peut-être une chance. J'arrive à les faire bosser en étant derrière eux, mais à quel prix. Et puis il faut innover sans cesse pour de maigres résultats. à contrario j'ai une classe en général, aucun souci, c'est presque trop facile même. Il y a un monde entre les filières qui est juste assez dingue à voir. Après, si personne n'acceptait de leur enseigner à eux, qu'est-ce qu'ils feraient ? On les foutrait en apprentissage ? Vu leur mauvaise foi, leur manque de discernement et leur maturité ridicule, je vos pas quel patron accepterait ça. Même les profs de STMG sont stigmatisés, une élève de général veut absolument faire un BTS spécifique et m'a demandé conseil. Je lui ai décrit les matières et l'ambiance, sachant que le marketing pourrait l'aider et son prof principal de français lui a formellement déconseillé d'aller en STG vu le niveau pitoyable (sous-entendu on sert à rien aussi).

Si tu prends en compte TOUT ça alors peut-être ça te plaira oui qui sait quand on est vraiment motivé on y arrive, moi je nuancerai un peu plus, mais attention oubliez l'ambiance d'une entreprise et votre pouvoir disciplinaire qui ici n'aura aucun effet.
berzeko
berzeko
Niveau 8

Devenir prof à 52 ans - Page 8 Empty Re: Devenir prof à 52 ans

par berzeko Mar 24 Nov 2020 - 7:05
Balthazaard a écrit:De toute façon l'épanouissement dans l'enseignement est un leurre à 99%, l'esprit humain est ce qu'il est et on aura toujours des gens qui raconteront que "c'est génial, c'est toujours nouveau...on voit des yeux qui pétillent et autres fadaises..." mais la réalité est ailleurs j'ai trois amis/ connaissances, l'un prof d'équitation, je peux te dire que les cours de débutants où il faut expliquer 100 fois comment tenir les rênes, qu'il  ne faut pas tirer sur la bouche, éviter les coups de talons...etc...etc il en a soupé et il faut subir parce que sinon les parents retirent les mômes et à la fin du mois les factures sont encore là....si il n'y avait que du haut niveau ce serait bien pour sur. L'autre fonctionnaire reconverti en moniteur de vol libre, là aussi génial au début, sauf que quand tu dois enchainer les stages de débutants, les blagues de début des "clients" (parce que c'est comme ça qu'on appelle les stagiaires) il commence vraiment à en avoir marre, du reste il n'a jamais aussi peu volé que depuis qu'il enseigne. Le dernier, prof de piano, la c'est le pire, je crois, devoir subir les gosses qui ne travaillent pas leurs morceaux avec la pression des parents derrière ou les adultes qui ont "leurs" idées et ne veulent rien entendre d'autre en ne comprenant pas pourquoi ils n'avancent pas..

Ne serait-ce pas la société et les gens devenus incroyablement égoïste et pourri gâté ? Tout leur est dû de suite et ils n'acceptent pas ce qu'on leur explique, même en payant ils pensent avoir raison. Finalement les élèves qu'on voit c'est exactement le reflet de la société de demain, c'est peut-être ça qui fait aussi peur.

Ton post est vraiment intéressant en tout cas.

désolé pour le doublon !
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Ramanujan974
Érudit

Devenir prof à 52 ans - Page 8 Empty Re: Devenir prof à 52 ans

par Ramanujan974 Mar 24 Nov 2020 - 7:06
berzeko a écrit:une élève de général veut absolument faire un BTS spécifique et m'a demandé conseil. Je lui ai décrit les matières et l'ambiance, sachant que le marketing pourrait l'aider et son prof principal de français lui a formellement déconseillé d'aller en STG vu le niveau pitoyable (sous-entendu on sert à rien aussi).

Attention quand même aux quotas.
Pour les BTS, il y a d'abord les bacs pro, puis les bacs techno et enfin les bacs généraux, s'il reste des places.

Déconseiller une filière techno à quelqu'un qui veut faire un BTS me semble hasardeux.
Ajonc35
Ajonc35
Sage

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par Ajonc35 Mar 24 Nov 2020 - 9:20
berzeko a écrit:
Balthazaard a écrit:De toute façon l'épanouissement dans l'enseignement est un leurre à 99%, l'esprit humain est ce qu'il est et on aura toujours des gens qui raconteront que "c'est génial, c'est toujours nouveau...on voit des yeux qui pétillent et autres fadaises..." mais la réalité est ailleurs j'ai trois amis/ connaissances, l'un prof d'équitation, je peux te dire que les cours de débutants où il faut expliquer 100 fois comment tenir les rênes, qu'il  ne faut pas tirer sur la bouche, éviter les coups de talons...etc...etc il en a soupé et il faut subir parce que sinon les parents retirent les mômes et à la fin du mois les factures sont encore là....si il n'y avait que du haut niveau ce serait bien pour sur. L'autre fonctionnaire reconverti en moniteur de vol libre, là aussi génial au début, sauf que quand tu dois enchainer les stages de débutants, les blagues de début des "clients" (parce que c'est comme ça qu'on appelle les stagiaires) il commence vraiment à en avoir marre, du reste il n'a jamais aussi peu volé que depuis qu'il enseigne. Le dernier, prof de piano, la c'est le pire, je crois, devoir subir les gosses qui ne travaillent pas leurs morceaux avec la pression des parents derrière ou les adultes qui ont "leurs" idées et ne veulent rien entendre d'autre en ne comprenant pas pourquoi ils n'avancent pas..

Ne serait-ce pas la société et les gens devenus incroyablement égoïste et pourri gâté ? Tout leur est dû de suite et ils n'acceptent pas ce qu'on leur explique, même en payant ils pensent avoir raison. Finalement les élèves qu'on voit c'est exactement le reflet de la société de demain, c'est peut-être ça qui fait aussi peur.

Ton post est vraiment intéressant en tout cas.

désolé pour le doublon !
Oui enseigner quel que soit le domaine devient une gageure. Dans ma famille un moniteur auto-ecole depuis 30 ans. Des élèves il en a vus. Une érosion des exigences aussi et malgré cela les jeunes ont plus de mal à  obtenir leur code car ils ne ne viennent pas en cours ou si peu, n'étudient pas, y compris via les liens et par ces liens il réussit à savoir s'ils ont travaillé, car le système lui permet de voir les résultats obtenus, ce qu'ils ont réussi ou pas.
Et les remarques des parents... Aujourd'hui cela ne lui fait plus rien, car par ailleurs à la conduite il a de bons résultats,  mais là aussi il doit se battre. Les jeunes savent à peine tenir le volant et appuyer sur le frein qu'il faut les présenter et bien les préparer lui demande de plus en plus de temps car ils n'écoutent pas, n'appliquent pas. Même pour le permis de conduire qui représente un coût,  les jeunes ne font pas tous les efforts, ils n'en ont pas l' habitude. Ca le rend parfois encore, fou car il a une boîte à faire tourner et être dénigré par certaines familles qui pensent qu'il en profite, le fait hurler. Il a de la chance, on se bouscule pour s'inscrire chez lui.
EdithW
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Sage

Devenir prof à 52 ans - Page 8 Empty Re: Devenir prof à 52 ans

par EdithW Mar 24 Nov 2020 - 9:37
Ramanujan974 a écrit:
berzeko a écrit:une élève de général veut absolument faire un BTS spécifique et m'a demandé conseil. Je lui ai décrit les matières et l'ambiance, sachant que le marketing pourrait l'aider et son prof principal de français lui a formellement déconseillé d'aller en STG vu le niveau pitoyable (sous-entendu on sert à rien aussi).

Attention quand même aux quotas.
Pour les BTS, il y a d'abord les bacs pro, puis les bacs techno et enfin les bacs généraux, s'il reste des places.

Déconseiller une filière techno à quelqu'un qui veut faire un BTS me semble hasardeux.

Tout à fait, certaines STMG sont bien, selon les options et les lycées. Quand j'ai commencé (il y a 18 ans), j'étais dans un bahut avec STG. Les élèves qui choisissaient (et avaient le niveau pour) CFE (compta-finance) étaient des bêtes de travail, se destinant à la compta pointue. Jamais un problème avec eux (beaucoup d'élèves d'origine chinoise, se préparant à travailler dans une entreprise familiale). ça a probablement changé depuis, je n'ai plus trop de visibilité, à part dans les CC du lycée de ma fille, où les profs se désolent que les quelques excellents élèves soient freinés par le comportement de ceux qui sont là par défaut, voire par hasard. Les élèves qui y sont par choix avec un niveau correct et l'envie de travailler peuvent vraiment s'y plaire et réussir leurs études. Je pense que ces filières (comme toutes d'ailleurs) sont plombées par les élèves qui ne devraient pas être là. Si on pousse le raisonnement plus loin, c'est pareil en collège.

Demandez à un prof de 4è ou 3è, il vous désignera une poignée d'élèves qui ne sont là que par obligation, ne font rien et dérangent tout le monde (parfois pour des raisons valables : famille dysfonctionnelle, pas de lunettes, trop de lacunes non détectées ou non comblées...). Le déclic est souvent une absence de l'un de ces élèves qui allège soudain l'ambiance de la classe. Je ne dis pas qu'on doit les exclure et les laisser végéter sur leur canapé, mais que l'école ne fait (ne peut) souvent pas grand-chose pour des gamins inadaptés au système pour diverses raisons. Quand ils ont une famille avec des moyens intellectuels et/ou financiers, on peut toujours tenter de les mettre dans des écoles alternatives ou les déscolariser avec suivi CNED ou autre, quand c'est une famille "moyenne" voire "faiblarde" en matière d'éducation, c'est plus compliqué. La question est souvent le nombre de ces élèves, un ou deux, ça peut se gérer, quand il y en a 6 sur une classe de 28, c'est déjà plus compliqué. Et les profs ne sont ni AS, ni psychomot, passer la moitié du cours à demander à Léo ou Alicia de s'asseoir, c'est usant et désolant pour ceux qui voudraient avancer.

On en revient toujours au même problème d'hétérogénéité. Les bons élèves s'en sortent, les faibles "qui en veulent" pourraient s'en sortir avec un peu plus d'aide que les enseignants sont parfois en incapacité de leur donner car leur énergie est consumée par l'attention portée à ceux qui font le bazar.
tango
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Expert spécialisé

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par tango Mar 24 Nov 2020 - 9:53
Si un élève souhaite faire un BTS, il est très fortement conseillé de passer un bac techno et non général, effectivement en raison des quotas. De plus, les bacs techno y préparent mieux, les BTS étant la suite logique.

Et avec un vrai bon public, les contenus technologiques du bac STMG peuvent être très intéressants et pointus ! Une étude de cas en management ou la résolution d'un cas juridique, ça demande de la rigueur et un bon esprit analytique.

Un peu marre des collègues qui dénigrent la filière et entretiennent eux aussi les préjugés. Surtout qu'ils renforcent par ces discours le recrutement raté en y envoyant des élèves "par défaut" au lieu des motivés.
Balthazaard
Balthazaard
Vénérable

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par Balthazaard Mar 24 Nov 2020 - 9:55
EdithW a écrit:
On en revient toujours au même problème d'hétérogénéité. Les bons élèves s'en sortent, les faibles "qui en veulent" pourraient s'en sortir avec un peu plus d'aide que les enseignants sont parfois en incapacité de leur donner car leur énergie est consumée par l'attention portée à ceux qui font le bazar.

Absolument...et hélas pas que dans les sections techno. Mais comme il ressort des messages, la raison est plus politique que strictement éducative.

Comme pour le covid, nous continuons à enseigner pas pour des raisons éducatives mis pour des raisons sociales
EdithW
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Sage

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par EdithW Mar 24 Nov 2020 - 10:01
tango a écrit:Si un élève souhaite faire un BTS, il est très fortement conseillé de passer un bac techno et non général, effectivement en raison des quotas. De plus, les bacs techno y préparent mieux, les BTS étant la suite logique.

Et avec un vrai bon public, les contenus technologiques du bac STMG peuvent être très intéressants et pointus ! Une étude de cas en management ou la résolution d'un cas juridique, ça demande de la rigueur et un bon esprit analytique.

Un peu marre des collègues qui dénigrent la filière et entretiennent eux aussi les préjugés. Surtout qu'ils renforcent par ces discours le recrutement raté en y envoyant des élèves "par défaut" au lieu des motivés.

C'est sûr que ça permet de tester des matières non étudiées en filière générale : droit, marketing, RH... et les contenus d'enseignement général sont aussi relativement solides. Le retour du résumé en première est une bonne chose par exemple, car ça prépare à la vie pro dans le tertiaire et aux synthèses qu'on devra forcément y faire. STMG devrait être une filière d'excellence pour futurs employés RH, marketing, communication, compta, gestion, pas une voie de garage pour élèves trop mauvais pour aller en général et pas assez courageux pour aller en pro comme c'est (assez/trop) souvent le cas.
berzeko
berzeko
Niveau 8

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par berzeko Mar 24 Nov 2020 - 10:29
EdithW a écrit:
Ramanujan974 a écrit:
berzeko a écrit:une élève de général veut absolument faire un BTS spécifique et m'a demandé conseil. Je lui ai décrit les matières et l'ambiance, sachant que le marketing pourrait l'aider et son prof principal de français lui a formellement déconseillé d'aller en STG vu le niveau pitoyable (sous-entendu on sert à rien aussi).

Attention quand même aux quotas.
Pour les BTS, il y a d'abord les bacs pro, puis les bacs techno et enfin les bacs généraux, s'il reste des places.

Déconseiller une filière techno à quelqu'un qui veut faire un BTS me semble hasardeux.

Tout à fait, certaines STMG sont bien, selon les options et les lycées. Quand j'ai commencé (il y a 18 ans), j'étais dans un bahut avec STG. Les élèves qui choisissaient (et avaient le niveau pour) CFE (compta-finance) étaient des bêtes de travail, se destinant à la compta pointue. Jamais un problème avec eux (beaucoup d'élèves d'origine chinoise, se préparant à travailler dans une entreprise familiale). ça a probablement changé depuis, je n'ai plus trop de visibilité, à part dans les CC du lycée de ma fille, où les profs se désolent que les quelques excellents élèves soient freinés par le comportement de ceux qui sont là par défaut, voire par hasard. Les élèves qui y sont par choix avec un niveau correct et l'envie de travailler peuvent vraiment s'y plaire et réussir leurs études. Je pense que ces filières (comme toutes d'ailleurs) sont plombées par les élèves qui ne devraient pas être là. Si on pousse le raisonnement plus loin, c'est pareil en collège.

Demandez à un prof de 4è ou 3è, il vous désignera une poignée d'élèves qui ne sont là que par obligation, ne font rien et dérangent tout le monde (parfois pour des raisons valables : famille dysfonctionnelle, pas de lunettes, trop de lacunes non détectées ou non comblées...). Le déclic est souvent une absence de l'un de ces élèves qui allège soudain l'ambiance de la classe. Je ne dis pas qu'on doit les exclure et les laisser végéter sur leur canapé, mais que l'école ne fait (ne peut) souvent pas grand-chose pour des gamins inadaptés au système pour diverses raisons. Quand ils ont une famille avec des moyens intellectuels et/ou financiers, on peut toujours tenter de les mettre dans des écoles alternatives ou les déscolariser avec suivi CNED ou autre, quand c'est une famille "moyenne" voire "faiblarde" en matière d'éducation, c'est plus compliqué. La question est souvent le nombre de ces élèves, un ou deux, ça peut se gérer, quand il y en a 6 sur une classe de 28, c'est déjà plus compliqué. Et les profs ne sont ni AS, ni psychomot, passer la moitié du cours à demander à Léo ou Alicia de s'asseoir, c'est usant et désolant pour ceux qui voudraient avancer.

On en revient toujours au même problème d'hétérogénéité. Les bons élèves s'en sortent, les faibles "qui en veulent" pourraient s'en sortir avec un peu plus d'aide que les enseignants sont parfois en incapacité de leur donner car leur énergie est consumée par l'attention portée à ceux qui font le bazar.

Entièrement d'accord, j'ai un élève violent et très instable, quand il n'est pas là je me surprends à être beaucoup plus serein. Il suffit de 5-6 perturbateurs réguliers et toute la classe les suivent, là avec le COVID et les demi-groupes étonnamment nous avançons bien plus alors que c'était pourtant évident. Je ne comprends pas qu'on continue à insister avec des classes entières de 35 élèves qui ne servent qu'à perdre du temps. Je confirme que la section gestion finance est sûrement la plus dure, vu qu'ils ne veulent pas faire de math avec de bonnes études en BTS et licence possibles par la suite. Il me semble que le niveau a aussi grandement baissé dans cette option à confirmer, mais de ce que j'ai vu...
Sphinx
Sphinx
Prophète

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par Sphinx Mar 24 Nov 2020 - 11:06
On n'envoie pas du tout les plus mauvais en STMG. Pour prétendre à une filière techno il faut déjà avoir fait une seconde GT et pour aller en seconde GT, ben, encore faut-il que ça passe au niveau des bulletins de troisième. Que ça passe ric-rac, soit, et les commissions d'appel sont trèèèèès coulantes, mais enfin c'est quand même loin d'être le plus mauvais du tas. En huit ans de conseils de 3e, et ayant généralement une bonne partie des classes voire toutes les classes (merci le latin), je n'ai JAMAIS vu envoyer en seconde GT un élève qui n'ait pas au moins 1) un niveau suffisamment passable pour survivre vaille que vaille à l'année de seconde avec un peu de travail et 2) un projet précis pour une première techno. STMG, en tout cas dans mon coin, c'est déjà le résultat d'un écrémage.

Les mauvais des mauvais, on travaille avec eux un projet d'orientation qui n'inclut pas trop d'école (parce que oui, un bac techno, avec potentiellement BTS derrière, quand on est en refus ou en incapacité de travailler, ce sont encore des études trop longues) et s'ils sont un minimum motivés, c'est la pro. Et les mauvais des mauvais qui n'ont aucun projet, ne s'intéressent à rien, ne veulent même pas se poser la question, ne veulent rien faire nulle part si ce n'est ficher des classes en l'air, qui refusent de travailler un projet et dont les parents ne se déplacent jamais, ne répondent pas aux appels et se désintéressent de l'orientation de leurs enfants, ben on finit par inscrire sur la fiche (avec vaguement leur accord, parce qu'ils sont quand même conscients que ça va être ça ou le redoublement) une formation où ils sont susceptibles d'être pris, non pas parce que leur profil est intéressant mais parce que personne ne veut faire ça et donc il y aura forcément de la place. Pendant un temps dans mon coin ça a été CAP chaudronnerie...

Mais on s'éloigne considérablement du sujet.

_________________
An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."


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