- epekeina.tes.ousiasModérateur
Maroussia a écrit:le terme "lice" est utilisé par les éleveurs pour désigner leurs femelles servant à la reproduction. Il désigne effectivement également la femelle d'un chien de chasse mais pas seulement
Si vous allez sur la page d'un éleveur canin, les lices et étalons y sont parfois présentés dans les rubriques idoines.
J'ignorais que cet usage existait : merci à toi
- CasparProphète
Daphné a écrit:Dans un restaurant à Paris j'ai vu sur le menu : "ratatouille house".
Le croissant est génial mais j'ai du mal à le croire, les Anglais disent "croissant" en parlant de notre petit déjeuner.
C'est plutôt un boulanger français qui a ma utilisé son dictionnaire ou logiciel de traduction.
Il y avait un restaurant près de chez moi dont le menu étau intégralement traduit en anglais mais...n'importe comment, j'étais à deux doigts de proposer mes services gratuitement.
- scot69Modérateur
Les deux photos montrées ci-dessus ont beaucoup circulé! Je les avais reçues sur whatsapp il y a quelques semaines et largement faites tourner. Je les ai mêmes montrées à mes élèves!
- MaroussiaHabitué du forum
Fait tourner, le verbe faire est invariable quand il est suivi d'un autre verbe à l'infinitif .scot69 a écrit:Les deux photos montrées ci-dessus ont beaucoup circulé! Je les avais reçues sur whatsapp il y a quelques semaines et largement faites tourner. Je les ai mêmes montrées à mes élèves!
En toute amitié, scot69..et je suis la première à avoir des choses à apprendre.
- JayKewNiveau 9
Caspar a écrit:sookie a écrit:Donc si je vais au Royaume-Uni acheter un chien, je peux dire "bitch" sans aucune autre connotation ? Je ne connaissais pas du tout cet emploi (en même temps, il y a peu de chance que j'aille acheter un chien au RU)
Je ne connaissais pas non plus l'emploi de "lice" en français dans ce sens.
Je pense que les éleveurs, surtout avec leur clients, parlent plus de "femelle" que de "chienne" tellement ce mot est connoté (et ça pose question)
C'est juste une supposition, je n'ai jamais acheté de chien dans un pays anglophone non plus. Peut-être qu'ils préfèrent "female" effectivement. Et avec l'anthropomorphisme ambiant on parle de "dog-dad" (un propriétaire de chien), s'il y a deux animaux dans le foyer ils sont "brother" ou "sister" etc
Oui, dans les pays anglophones, les gens préfèrent dire "female dog" que "bitch", en raison de sa connotation. Sauf dans le domaine médical et professionnel (vétérinaires, etc.), où le terme est employé communément.
Voir cette source : https://vethelpdirect.com/vetblog/2020/12/30/is-it-wrong-to-call-a-female-dog-a-bitch/
In the veterinary world, ‘bitch’ is used so freely as a term for a female dog, that we usually do not register that it is a swearword as well. They may as well be two completely separate words. Some vets may be aware the term is contentious and try not to use it in front of clients anyway. Others have no such qualms and are happy to use it in front of clients, assuming the client will know they or their dog are not being insulted!
- scot69Modérateur
JayKew a écrit:
Oui, dans les pays anglophones, les gens préfèrent dire "female dog" que "bitch", en raison de sa connotation. Sauf dans le domaine médical et professionnel (vétérinaires, etc.), où le terme est employé communément.
J'avoue, quand je vais dans les pays anglophones, j'adore utiliser le mot bitch dans son sens premier et observer la réaction des gens!
He's so cute! Is it a dog or a bitch?
- zigmag17Empereur
scot69 a écrit:JayKew a écrit:
Oui, dans les pays anglophones, les gens préfèrent dire "female dog" que "bitch", en raison de sa connotation. Sauf dans le domaine médical et professionnel (vétérinaires, etc.), où le terme est employé communément.
J'avoue, quand je vais dans les pays anglophones, j'adore utiliser le mot bitch dans son sens premier et observer la réaction des gens!
He's so cute! Is it a dog or a bitch?
Ahah!!! C'est pareil en français : parfois je prends le museau de ma bouledoguette entre mes mains et je lui dis" Tu n'es qu'une chienne !" ( ce qui de fait, est vrai!). Elle répond " Mgroumpwoffff " et ça me fait bien rire!
Bon c'est pas délicat, c'est un peu HS, mais on s'amuse comme on peut!!!
- CallmeLuciferNiveau 5
Dans la série Netflix consacrée à Harry et Meghan, le prince Harry fait référence à l'avenue qui mène à Buckingham palace (the Mall): traduction "les photographes se sont alignés le long de la galerie marchande devant le palais de Buckingham". En anglais américain, a mall= un centre commercial.
- FrozNiveau 8
zigmag17 a écrit:Dans le genre traduction loufoque, pour dire à quelqu'un qui frappe à la porte "Entre! Entre!", il faut lui dire " Between! Between !". Il y a une histoire drôle comme ça mais je ne m'en souviens plus ( je sais ça tombe à plat, désolée !!!!🥴).
Mais là on est davantage dans le "Sky my husband" niveau traduction que dans l'esprit initiateur du fil!
- Spoiler:
- En version courte, c'est l'histoire des cours d'anglais à 3 euros de l'heure trouvés sur le bon coin, une véritable aubaine ! L'élève arrive sur place, il cherche en vain le numéro de porte indiqué dans l'annonce, au bout d'un moment il finit par taper à une porte au hasard et demande ; "c'est pas ici les cours d'anglais par hasard ?" "If if, between !"
- zigmag17Empereur
Froz a écrit:zigmag17 a écrit:Dans le genre traduction loufoque, pour dire à quelqu'un qui frappe à la porte "Entre! Entre!", il faut lui dire " Between! Between !". Il y a une histoire drôle comme ça mais je ne m'en souviens plus ( je sais ça tombe à plat, désolée !!!!🥴).
Mais là on est davantage dans le "Sky my husband" niveau traduction que dans l'esprit initiateur du fil!
- Spoiler:
En version courte, c'est l'histoire des cours d'anglais à 3 euros de l'heure trouvés sur le bon coin, une véritable aubaine ! L'élève arrive sur place, il cherche en vain le numéro de porte indiqué dans l'annonce, au bout d'un moment il finit par taper à une porte au hasard et demande ; "c'est pas ici les cours d'anglais par hasard ?" "If if, between !"
C'est ça Froz!! Merci!!! On me l'avait racontée mais j'avais oublié le début, intégralement c'est mieux!!
- mimiNiveau 9
Toujours entendu les anglo-saxons demander si c'est un "he" ou un "she."
Comment contourner le problème.
La blague est marrante.
Comment contourner le problème.
La blague est marrante.
- zigmag17Empereur
mimi a écrit:Toujours entendu les anglo-saxons demander si c'est un "he" ou un "she."
Comment contourner le problème.
Un peu comme Lou Reed en fait! ( "He was a she" - "Walk on the wild side"!!!)
- InvitéInvité
Beethoven a écrit un morceau pour l'inauguration d'un théâtre à Vienne, intitulé : "die Weihe des Hauses", traduit partout : "la consécration de la maison" !!
Fausse, mais très belle traduction d'une cantate de Bach (BWV 147): "Jesus bleibet meine Freude" (Jésus demeure ma joie), rendu par : "Jésus que ma joie demeure".
Une traduction cocasse entre cent de mots freudiens dans le "Vocabulaire de la psychanalyse" : "der eigene Körper" "(mon propre corps, le corps du sujet") rendu par "le corps propre". Ou encore : "die Organlust" (le plaisir auto-érotique) trdauit : le plaisir d'organe !!
Pour les Allemands, Wagner n'a pas écrit une tétralogie (l'anneau du Nibelung) mais une trilogie avec prologue : eine Trilogie mit Vorspiel.
Fausse, mais très belle traduction d'une cantate de Bach (BWV 147): "Jesus bleibet meine Freude" (Jésus demeure ma joie), rendu par : "Jésus que ma joie demeure".
Une traduction cocasse entre cent de mots freudiens dans le "Vocabulaire de la psychanalyse" : "der eigene Körper" "(mon propre corps, le corps du sujet") rendu par "le corps propre". Ou encore : "die Organlust" (le plaisir auto-érotique) trdauit : le plaisir d'organe !!
Pour les Allemands, Wagner n'a pas écrit une tétralogie (l'anneau du Nibelung) mais une trilogie avec prologue : eine Trilogie mit Vorspiel.
- DeliaEsprit éclairé
« Le corps propre », j'ai appris ça en philo, dans le sens que ici indiqué.
J'ai aussi rencontré au lycée la Lice et sa compagne, fable de La Fontaine.
Dans un roman traduit de l'américain, un mystérieux pudding noir ; du boudin, tout simplement !
J'ai aussi rencontré au lycée la Lice et sa compagne, fable de La Fontaine.
Dans un roman traduit de l'américain, un mystérieux pudding noir ; du boudin, tout simplement !
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- MaroussiaHabitué du forum
Bernd a écrit:
Pour les Allemands, Wagner n'a pas écrit une tétralogie (l'anneau du Nibelung) mais une trilogie avec prologue : eine Trilogie mit Vorspiel.
Apparemment, les Allemands qui ont créé et gèrent la fondation Richard- Wagner-Verband préfèrent toutefois utiliser le terme Tetralogie :
Der Ring des Nibelungen: Das Rheingold
Erster Teil von Richard Wagners Tetralogie "Der Ring des Nibelungen". Uraufführung 1869 in München.
Im Rheingold werden die grundlegenden Konflikte der Tetralogie, vor allem die Kontroverse um Macht und Liebe, dargelegt
Vierter Teil von Richard Wagners Tetralogie "Der Ring des Nibelungen". Uraufführung 1876 in Bayreuth. Handlung
fondation Richard Wagner
- MaroussiaHabitué du forum
Sur la traduction de Organlust, elle est, me semble-t-il, plus complexe que cela. IL s'agit bien chez Freud d'un néologisme (voulu) destiné à rendre plus que la simple fonction auto-érotique. Pas évident à traduire, mais il fallait assurément un terme qui ne fût pas déjà utilisé pour désigner les fonctions sexuelles. Je ne suis pas certaine que le choix de "plaisir d'organe" en traduction de Organlust soit si faux que cela, surtout que Laplanche et Pontalis en connaissaient un rayon.
Es ist also nicht so, daß man einen Sexualtrieb erkennt, der von Anfang an die Strebung nach dem Ziel der Sexualfunktion, der Vereinigung der beiden Geschlechtszellen, trägt. Sondern wir sehen eine große Anzahl von Partialtrieben, von verschiedenen Körperstellen und Regionen her, die ziemlich unabhängig von einander nach Befriedigung streben und diese Befriedigung in etwas finden, was wir Organlust heißen können. Die Genitalien sind die spätesten unter diesen erogenen Zonen, ihrer Organlust wird man den Namen: sexuelle Lust nicht mehr verweigern. Nicht alle dieser nach Lust strebenden Regungen werden in die schließliche Organisation der Sexualfunktion aufgenommen. Manche von ihnen werden als unbrauchbar beseitigt, durch Verdrängung oder anderswie, einige werden in der vorhin erwähnten, merkwürdigen Weise von ihrem Ziel abgelenkt und zur Verstärkung anderer Regungen verwendet, noch andere bleiben in Nebenrollen erhalten, dienen zur Durchführung einleitender Akte, zur Erzeugung von Vorlust. Sie haben gehört, daß sich in dieser lang hingezogenen Entwicklung mehrere Phasen einer vorläufigen Organisation erkennen lassen, auch wie sich aus dieser Geschichte der Sexualfunktion ihre Abirrungen und Verkümmerungen erklären. Die erste dieser prägenitalen Phasen heißen wir die orale, weil entsprechend der Art, wie der Säugling ernährt wird, die erogene Mundzone auch beherrscht, was man die sexuelle Tätigkeit dieser Lebensperiode heißen darf. Auf einer zweiten Stufe drängen sich die sadistischen und die analen Impulse vor, gewiß im Zusammenhang
Es ist also nicht so, daß man einen Sexualtrieb erkennt, der von Anfang an die Strebung nach dem Ziel der Sexualfunktion, der Vereinigung der beiden Geschlechtszellen, trägt. Sondern wir sehen eine große Anzahl von Partialtrieben, von verschiedenen Körperstellen und Regionen her, die ziemlich unabhängig von einander nach Befriedigung streben und diese Befriedigung in etwas finden, was wir Organlust heißen können. Die Genitalien sind die spätesten unter diesen erogenen Zonen, ihrer Organlust wird man den Namen: sexuelle Lust nicht mehr verweigern. Nicht alle dieser nach Lust strebenden Regungen werden in die schließliche Organisation der Sexualfunktion aufgenommen. Manche von ihnen werden als unbrauchbar beseitigt, durch Verdrängung oder anderswie, einige werden in der vorhin erwähnten, merkwürdigen Weise von ihrem Ziel abgelenkt und zur Verstärkung anderer Regungen verwendet, noch andere bleiben in Nebenrollen erhalten, dienen zur Durchführung einleitender Akte, zur Erzeugung von Vorlust. Sie haben gehört, daß sich in dieser lang hingezogenen Entwicklung mehrere Phasen einer vorläufigen Organisation erkennen lassen, auch wie sich aus dieser Geschichte der Sexualfunktion ihre Abirrungen und Verkümmerungen erklären. Die erste dieser prägenitalen Phasen heißen wir die orale, weil entsprechend der Art, wie der Säugling ernährt wird, die erogene Mundzone auch beherrscht, was man die sexuelle Tätigkeit dieser Lebensperiode heißen darf. Auf einer zweiten Stufe drängen sich die sadistischen und die analen Impulse vor, gewiß im Zusammenhang
- InvitéInvité
Tétralogie ? décidément la culture se perd :
https://www.amazon.de/Die-Walkuere-Erster-Trilogie-Nibelungen/dp/375011983X
https://fr.shopping.rakuten.com/offer/buy/301822903/die-walkure-erster-tag-aus-der-trilogie-der-ring-des-nibelungen-de-richard-wagner.html
https://www.forgottenbooks.com/de/books/SiegfriedZweiterTagausderTrilogiederRingdesNibelungen_10349490
https://www.booklooker.de/B%C3%BCcher/Angebote/titel=Die+Walk%C3%BCre+-+Erster+Tag+Aus+Der+Trilogie+Der+Ring+Des+Nibelungen
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- InvitéInvité
- HélipsProphète
Bernd a écrit:
- Code:
[url=https://servimg.com/view/20431887/8][img]https://i.servimg.com/u/f78/20/43/18/87/trilog10.png[/img][/url]
[url=https://servimg.com/view/20431887/9][img]https://i.servimg.com/u/f78/20/43/18/87/trilog11.png[/img][/url]
_________________
Un jour, je serai prof, comme ça je serai toujours en vacances.
- MaroussiaHabitué du forum
Justement, des mises en scène récentes ont beaucoup fait parler d'elles en faisant le choix de la Trilogie, ce qui a donné lieu à quelques critiques et polémiques, montrant bien ainsi que le terme Tetralogie reste de mise:
Aus "Vier" mach "Drei". Aus der Tetralogie des "Rings des Nibelungen" von Richard Wagner wird eine Trilogie. Das Theater Aachen startet mit dem ersten Teil "Hagen" in die neue Spielzeit. Hans Reul traf vorab den Dirigenten Christopher Ward und sprach mit dem Aachener Generalmusikdirektor über das "Ring-Abenteuer".
https://1.brf.be/sendungen/klassikzeit/1047061/
Aus "Vier" mach "Drei". Aus der Tetralogie des "Rings des Nibelungen" von Richard Wagner wird eine Trilogie. Das Theater Aachen startet mit dem ersten Teil "Hagen" in die neue Spielzeit. Hans Reul traf vorab den Dirigenten Christopher Ward und sprach mit dem Aachener Generalmusikdirektor über das "Ring-Abenteuer".
https://1.brf.be/sendungen/klassikzeit/1047061/
- InvitéInvité
L'expression n'a aucun sens en français !Je ne suis pas certaine que le choix de "plaisir d'organe" en traduction de Organlust soit si faux que cela
Laplanche et Pontalis (philosophes mais pas germanistes) ont fait mieux : ils traduisent "Vorstellungsrepräsentanz (des Triebes) par "le représentant-représentation (de la pulsion) !! sens en français ? aucun, c'est absurde ! alors le sens ? "le substitut de la pulsion sous forme de représentation" ou "la manifestation de la pulsion sous forme de représentation" (voir : http://freudtraduction.wifeo.com/
Il y a encore tellement de néologismes absurdes ! "die Zielvorstellung" est traduit par "la représentation-but" : absurde ! sens : la représentention ciblée (sous-tendue par le but à atteindre).
Pour Wagner, on pourrait aussi renommer le reste, ou appeler "la lettre à Élise" de Beethoven "bafouille à une femme".. !
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Mieux vaudrait consulter la nouvelle traduction intégrale et coordonnées des œuvres psychanalytiques de Freud, avec son volume d'index (aux P.U.F.), ou les traductions revues chez Gallimard, pour savoir quelles sont les nouvelles traductions, plutôt que d'aller rechercher les plus anciennes… Dans lesquelles on peut toujours trouver pire — après tout Samuel Jankélévitch traduisait Trieb assez souvent par instinct (pour éviter les répétitions paraît-il), de même, dans les traductions de Marie Bonaparte, il y a des choix douteux, et ainsi de suite.
_________________
Si tu vales valeo.
- zigmag17Empereur
Bernd a écrit:L'expression n'a aucun sens en français !Je ne suis pas certaine que le choix de "plaisir d'organe" en traduction de Organlust soit si faux que cela
Laplanche et Pontalis (philosophes mais pas germanistes) ont fait mieux : ils traduisent "Vorstellungsrepräsentanz (des Triebes) par "le représentant-représentation (de la pulsion) !! sens en français ? aucun, c'est absurde ! alors le sens ? "le substitut de la pulsion sous forme de représentation" ou "la manifestation de la pulsion sous forme de représentation" (voir : http://freudtraduction.wifeo.com/
Il y a encore tellement de néologismes absurdes ! "die Zielvorstellung" est traduit par "la représentation-but" : absurde ! sens : la représentention ciblée (sous-tendue par le but à atteindre).
Pour Wagner, on pourrait aussi renommer le reste, ou appeler "la lettre à Élise" de Beethoven "bafouille à une femme".. !
J'adore l'idée de la "Bafouille à une femme"!!! On a beaucoup perdu du fait qu'Aragon ait écrit en français, parce qu'une traduction de la "Lettre à Elsa" en "Bafouille à ma meuf", ça aurait eu du panache!!!
- MaroussiaHabitué du forum
Laplanche et Pontalis se sont exprimés à ce sujet en 1967 et ont justifié leurs choix, ce que détaille l'article du Monde du 1er mars 1967
article du Monde du 1er mars 1967
Ils précisaient notamment la nécessité de "CONNAITRE FREUD AVANT DE LE TRADUIRE"
" QUI songerait à confier la traduction de Kant à un germaniste non philosophe, à un non-spécialiste ? Certes, par rapport aux philosophes, Freud se trouve dans une position particulière : il ne se situe pas dans une tradition qui lui apporterait un appareil conceptuel et terminologique déjà constitué. Freud est un fondateur ; il emprunte aux vocabulaires les plus différents : neurophysiologie, physique, psychologie de son temps, psychologie pathologique, philosophie, mythologie. Surtout, il utilise toutes les ressources de l'allemand courant et les multiples combinaisons qu'il permet. Quand on dit que Freud est clair, on entend souvent que sa pensée s'accommode d'une terminologie peu rigoureuse, d'une expression à laquelle l'auteur lui-même n'attacherait qu'une importance secondaire : sentiment le plus souvent illusoire et auquel en tout cas le traducteur ne saurait se fier.
Freud auteur facile ?
Les premières traductions de Freud en ont pâti. Pour faire élégant, coulant, voire rendre acceptable à " nos sensibilités latines " la " lourdeur germanique ", on contourne les points obscurs, on cherche avec plus ou moins de bonheur les équivalents familiers : insensiblement, la traduction glisse alors vers la transposition. Ceci souvent dans la meilleure intention du monde. L'ennui, quand on place au-dessus de tout le souci d'écrire " en bon français ", c'est qu'on n'est bientôt plus en mesure d'apprécier le moment où l'on escamote une idée neuve."
article du Monde du 1er mars 1967
Ils précisaient notamment la nécessité de "CONNAITRE FREUD AVANT DE LE TRADUIRE"
" QUI songerait à confier la traduction de Kant à un germaniste non philosophe, à un non-spécialiste ? Certes, par rapport aux philosophes, Freud se trouve dans une position particulière : il ne se situe pas dans une tradition qui lui apporterait un appareil conceptuel et terminologique déjà constitué. Freud est un fondateur ; il emprunte aux vocabulaires les plus différents : neurophysiologie, physique, psychologie de son temps, psychologie pathologique, philosophie, mythologie. Surtout, il utilise toutes les ressources de l'allemand courant et les multiples combinaisons qu'il permet. Quand on dit que Freud est clair, on entend souvent que sa pensée s'accommode d'une terminologie peu rigoureuse, d'une expression à laquelle l'auteur lui-même n'attacherait qu'une importance secondaire : sentiment le plus souvent illusoire et auquel en tout cas le traducteur ne saurait se fier.
Freud auteur facile ?
Les premières traductions de Freud en ont pâti. Pour faire élégant, coulant, voire rendre acceptable à " nos sensibilités latines " la " lourdeur germanique ", on contourne les points obscurs, on cherche avec plus ou moins de bonheur les équivalents familiers : insensiblement, la traduction glisse alors vers la transposition. Ceci souvent dans la meilleure intention du monde. L'ennui, quand on place au-dessus de tout le souci d'écrire " en bon français ", c'est qu'on n'est bientôt plus en mesure d'apprécier le moment où l'on escamote une idée neuve."
- MaroussiaHabitué du forum
Un exemple : Freud soutient, et c'est une thèse majeure, que le rêve est " accomplissement de désir" ( Wunscherfüllung). Le traducteur tombe sur la phrase qui, littéralement, s'énonce : "deux accomplissements de désir opposés viennent concourir dans une expression unique " ; il va traduire, comme s'il craignait de se voir infliger " lourd " ou " mal dit " dans la marge : " deux désirs opposés... s'accomplissent... " Nuance infime pour le profane, mais qui ne peut manquer de retenir l'attention du psychanalyste : la locution substantive à elle seule n'indique-t-elle pas ici que l'"accomplissement de désir " n'est pas seulement une fonction mais une sorte de réalité psychique (un fantasme) susceptible de se combiner avec d'autres ? Quitte à se montrer un peu rugueux, il faut bien respecter le substantif.
Vaut-il mieux alors sacrifier l'élégance et faire " technique " ?
Mais le simple emploi de majuscules (pour ne rien dire des néologismes) peut gauchir la compréhension.
C'est ainsi qu'une certaine tradition veut que les psychanalystes écrivent le Moi lorsqu'il s'agit de l'" instance " de la personnalité qu'a définie Freud. Or, dans le texte, aucune différence de graphie ne distingue un usage dit "technique" des nombreuses autres occurrences où se rencontre le terme "das Ich". Au nom de la rigueur technique, écrire tantôt moi, tantôt Moi, c'est en fait livrer la traduction à un préjugé théorique (on pourrait repérer sans conteste un usage non spécifique du terme " le moi ") et refuser au chercheur travaillant sur la traduction française, la possibilité de dégager lui-même toutes les complexités de la théorie freudienne de la personnalité.
Le préjugé de l'élégance et le préjugé de la technicité (je sais mieux que Freud) se rejoignent pour réduire les arêtes et les détours du texte. Une traduction ne mérite pas la qualification de scientifique parce qu'elle se veut technique, encore moins si elle " en remet " quant à la technicité. Toute traduction suppose une connaissance méthodique, une appropriation progressive de l'œuvre, a fortiori quand il s'agit, comme c'est le cas avec Freud (que les qualités de l'écrivain ne nous le fassent pas oublier !) d'une œuvre scientifique. Connaître ici signifie d'abord se mouvoir dans la totalité de l'œuvre comme dans un milieu naturel : il faut être en mesure d'en dégager la cohérence et d'en apprécier les remaniements pour déterminer ensuite la fonction de tel élément, pour retrouver les ébauches successives d'une idée, pour reconnaître l'émergence d'un terme d'abord banal mais qui peu à peu devient le point où se nouent les fils jusqu'alors épars de la théorie.
C'est seulement alors qu'on peut poser certains problèmes plus particuliers. Soit le cas des doublets : deux termes de la langue allemande (le plus souvent l'un d'origine germanique, l'autre d'origine latine) fonctionnent à peu près comme synonymes ; en français, un seul terme leur correspond dans la langue courante. Faut-il aller chercher un second terme insolite, ou même forger une locution ou un vocable nouveau afin de respecter une correspondance terme à terme ? C'est là un problème qui n'admet pas de solution a priori. Ses données dépendent bien sûr des résonances, des implications de chacun des termes dans l'histoire et la civilisation allemandes. Mais sa solution est avant tout fonction de la façon dont l'auteur s'est ou non glissé dans le plan de clivage que lui offrait la langue, pour l'élargir éventuellement en opposition. Ainsi les mots Realität et Wirklichkeit ; en français : réalité. Jean Hyppolite, dans son admirable traduction de la Phénoménologie de Hegel, opte à juste titre pour deux traductions différentes : " réalité ", et " réalité effective " (ou " effectivité "). Chez Freud, une enquête soigneuse révèle à l'inverse que les deux mots sont pratiquement interchangeables. Nous traduirons donc, ici par un seul terme en français : réalité. Sans pour autant être fiers de notre " exploit " : nous savons combien Realität et Wirklichkeit résonnent différemment à l'oreille germanique. Entre deux maux (réduire à rien une nuance de la langue - imposer au lecteur français une fausse opposition conceptuelle) on choisit le moindre.
Vaut-il mieux alors sacrifier l'élégance et faire " technique " ?
Mais le simple emploi de majuscules (pour ne rien dire des néologismes) peut gauchir la compréhension.
C'est ainsi qu'une certaine tradition veut que les psychanalystes écrivent le Moi lorsqu'il s'agit de l'" instance " de la personnalité qu'a définie Freud. Or, dans le texte, aucune différence de graphie ne distingue un usage dit "technique" des nombreuses autres occurrences où se rencontre le terme "das Ich". Au nom de la rigueur technique, écrire tantôt moi, tantôt Moi, c'est en fait livrer la traduction à un préjugé théorique (on pourrait repérer sans conteste un usage non spécifique du terme " le moi ") et refuser au chercheur travaillant sur la traduction française, la possibilité de dégager lui-même toutes les complexités de la théorie freudienne de la personnalité.
Le préjugé de l'élégance et le préjugé de la technicité (je sais mieux que Freud) se rejoignent pour réduire les arêtes et les détours du texte. Une traduction ne mérite pas la qualification de scientifique parce qu'elle se veut technique, encore moins si elle " en remet " quant à la technicité. Toute traduction suppose une connaissance méthodique, une appropriation progressive de l'œuvre, a fortiori quand il s'agit, comme c'est le cas avec Freud (que les qualités de l'écrivain ne nous le fassent pas oublier !) d'une œuvre scientifique. Connaître ici signifie d'abord se mouvoir dans la totalité de l'œuvre comme dans un milieu naturel : il faut être en mesure d'en dégager la cohérence et d'en apprécier les remaniements pour déterminer ensuite la fonction de tel élément, pour retrouver les ébauches successives d'une idée, pour reconnaître l'émergence d'un terme d'abord banal mais qui peu à peu devient le point où se nouent les fils jusqu'alors épars de la théorie.
C'est seulement alors qu'on peut poser certains problèmes plus particuliers. Soit le cas des doublets : deux termes de la langue allemande (le plus souvent l'un d'origine germanique, l'autre d'origine latine) fonctionnent à peu près comme synonymes ; en français, un seul terme leur correspond dans la langue courante. Faut-il aller chercher un second terme insolite, ou même forger une locution ou un vocable nouveau afin de respecter une correspondance terme à terme ? C'est là un problème qui n'admet pas de solution a priori. Ses données dépendent bien sûr des résonances, des implications de chacun des termes dans l'histoire et la civilisation allemandes. Mais sa solution est avant tout fonction de la façon dont l'auteur s'est ou non glissé dans le plan de clivage que lui offrait la langue, pour l'élargir éventuellement en opposition. Ainsi les mots Realität et Wirklichkeit ; en français : réalité. Jean Hyppolite, dans son admirable traduction de la Phénoménologie de Hegel, opte à juste titre pour deux traductions différentes : " réalité ", et " réalité effective " (ou " effectivité "). Chez Freud, une enquête soigneuse révèle à l'inverse que les deux mots sont pratiquement interchangeables. Nous traduirons donc, ici par un seul terme en français : réalité. Sans pour autant être fiers de notre " exploit " : nous savons combien Realität et Wirklichkeit résonnent différemment à l'oreille germanique. Entre deux maux (réduire à rien une nuance de la langue - imposer au lecteur français une fausse opposition conceptuelle) on choisit le moindre.
- CasparProphète
CallmeLucifer a écrit:Dans la série Netflix consacrée à Harry et Meghan, le prince Harry fait référence à l'avenue qui mène à Buckingham palace (the Mall): traduction "les photographes se sont alignés le long de la galerie marchande devant le palais de Buckingham". En anglais américain, a mall= un centre commercial.
Et en plus the Mall ne se prononce pas du tout comme the mall.
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