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Laurent_08
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[20 minutes] Réforme des retraites : comment les profs vivent leur fin de carrière - Page 4 Empty Re: [20 minutes] Réforme des retraites : comment les profs vivent leur fin de carrière

par Laurent_08 Dim 19 Fév - 13:20
Enna a écrit:Oui, funeste décote. Entre  août 2023 et mars 2026
(  tauxplein pour moi),  environ 660 euros de différence par mois. Je reflechis encore [20 minutes] Réforme des retraites : comment les profs vivent leur fin de carrière - Page 4 1665347707 [20 minutes] Réforme des retraites : comment les profs vivent leur fin de carrière - Page 4 1665347707
Bonjour, 
Une fois de plus, les enseignants qui ont fait de longues, voire très longues études, sont pénalisés et on en a que peu parlé dans les débats sur les retraites. Il y a mécaniquement avec l'augmentation de la durée de cotisation, une baisse des pensions...  La quasi majorité des enseignants, s'ils veulent une retraite à taux plein, sont obligés de se hisser jusqu'à 67 ans. Comme il est dit plus haut dans ce fil, partir avec une décote et peser sur les épaules de mes enfants, ne m'est pas envisageable non plus.
Clecle78
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[20 minutes] Réforme des retraites : comment les profs vivent leur fin de carrière - Page 4 Empty Re: [20 minutes] Réforme des retraites : comment les profs vivent leur fin de carrière

par Clecle78 Dim 19 Fév - 13:22
Si je voulais avoir une surcote je devrais attendre au moins  trois ans après l'obtention de mon taux plein (à l'heure actuelle). Je n'y ai donc jamais pensé.même avant de décider un départ anticipé..
gnafron2004
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[20 minutes] Réforme des retraites : comment les profs vivent leur fin de carrière - Page 4 Empty Re: [20 minutes] Réforme des retraites : comment les profs vivent leur fin de carrière

par gnafron2004 Dim 19 Fév - 13:39
Mais... aller au-delà des 67 ans est-il un droit? Mon père, il y a 20 ans, aurait voulu continuer et cela lui avait été refusé... (il y avait alors "trop" de professeurs d'arts plastiques...)- à l'époque, il avait 60 ans et ses 37,5 annuités.
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par mamieprof Dim 19 Fév - 13:45
Le message de Stanislas Guerrini dans nos boites mail il y a peu de temps précisait qu'on a droit à aller jusqu'à 70 ans maintenant avec l'exemple d Eric employé territorial...
Mathador
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par Mathador Dim 19 Fév - 13:47
On peut demander une prolongation d'activité au-delà de la limite d'âge pour trimestres manquants, mais elle n'est pas de droit même si l'on est apte.
Par contre dans d'autres cas elle est de droit tant qu'on est apte.

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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
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par mathmax Dim 19 Fév - 13:56
quattro a écrit:
mathmax a écrit:

Et une fois ce fameux taux plein  atteint, tu as de la surcote. En bref, chaque année travaillée supplémentaire t’assure une pension plus élevée (dans mon cas environ 120 €), que ce soit avant ou après le taux plein. Il n’y a pas de phénomène de discontinuité lié à ce passage au taux plein.

OUI  mais avant l'age d 'annulation de la décote chaque année travaillée compte  pour 2% de retraite tandis qu'après c'est 5%
Et si tu fais 5 ans de plus tu arrives à pratiquement 95% de ton dernier salaire
Encore faut il tenir pdt 5 ans de plus .....

Non, ce n’est pas comme ça : avant l’âge d’annulation chaque année compte pour 1,8% et diminue la décote de 5%. Après cet âge chaque année compte pour 1,8% et augmente la surcote de 5%. C’est à peu près équivalent.


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« Les machines un jour pourront résoudre tous les problèmes, mais jamais aucune d'entre elles ne pourra en poser un !  »
    Albert Einstein
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[20 minutes] Réforme des retraites : comment les profs vivent leur fin de carrière - Page 4 Empty Re: [20 minutes] Réforme des retraites : comment les profs vivent leur fin de carrière

par mamieprof Dim 19 Fév - 14:01
gnafron2004 a écrit:Mais... aller au-delà des 67 ans est-il un droit? Mon père, il y a 20 ans, aurait voulu continuer et cela lui avait été refusé... (il y avait alors "trop" de professeurs d'arts plastiques...)- à l'époque, il avait 60 ans et ses 37,5 annuités.



https://www.fonction-publique.gouv.fr/files/files/Images/actualite/2023/Presentation-reforme-retraites-FP.pdf



[20 minutes] Réforme des retraites : comment les profs vivent leur fin de carrière - Page 4 2023-010
Jenny
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par Jenny Dim 19 Fév - 14:03
Quel progrès cafe
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par mathmax Dim 19 Fév - 14:10
Balthazaard a écrit:

si tu la la joue oncle Picsou (pas mal autour de moi je trouve)
c’est une autre histoire, tu peux même jouer la surcote, jusqu'au tombeau, j'en connais, hélas.

Tu trouves que faire en sorte de pouvoir s’assumer en cas de dépendance sans faire payer ses enfants c’est ”jouer oncle Picsou” ? Pour moi c’est juste ne pas être totalement inconséquent et égoïste.

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par Balthazaard Dim 19 Fév - 14:20
Qui t'a dit que je visais ceux là...? je te parle de collègues fortunés (le mot n'est pas de trop chez moi, région touristique bénie par les natifs qui ont des terrains ou de l'immobilier de famille) qui te parlent de "taux plein" comme si c'était un graal à obtenir à tout prix.
Pour le reste toutes les situations existent sans généraliser, pour le moment c'est plutôt ma fille qui est débitrice vis à vis de moi...et de beaucoup!!
Baldred
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par Baldred Dim 19 Fév - 14:28
D'ailleurs quelqu'un pourrait-il m'expliquer pourquoi le taux de la décote n'est semble-t-il jamais discuté ?
Lors de la réforme qui nous a fait perdre les 37,5, la grève "tout ou rien" nous a conduit à rejoindre logiquement le régime général au nom de l'égalité avec le privé ( mais en gardant les 6 derniers mois). J'ai fait la grève mais regretté que la négociation ne porte jamais sur les montants de la décote, en particulier pour prendre en compte la pénibilité de certains métiers, et du nôtre.
Nos années d'études nous conduisent sans doute pour une majorité à ne pas partir avant 64 ans ( simple impression de ma part, je n'ai pas de chiffres) et pour beaucoup en "sacrifiant" le taux plein ( honnêtement je n'ai jamais pensé l'avoir). Serait-il impossible de négocier plutôt sur la décote ?
mathmax
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par mathmax Dim 19 Fév - 14:33
Ok Balthazaard je me sentais visée à tort. Mais j’ai l’impression qu’il y a aussi une incompréhension de cette notion de taux plein pour beaucoup de gens qui s’imaginent que cela fait une différence énorme de partir quelques mois plus tôt, un peu comme ceux qui craignent de ”changer de tranche” d’imposition comme si cela allait les ruiner d’un seul coup.

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quattro
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par quattro Dim 19 Fév - 14:40
mathmax a écrit:
quattro a écrit:
mathmax a écrit:

Et une fois ce fameux taux plein  atteint, tu as de la surcote. En bref, chaque année travaillée supplémentaire t’assure une pension plus élevée (dans mon cas environ 120 €), que ce soit avant ou après le taux plein. Il n’y a pas de phénomène de discontinuité lié à ce passage au taux plein.

OUI  mais avant l'age d 'annulation de la décote chaque année travaillée compte  pour 2% de retraite tandis qu'après c'est 5%
Et si tu fais 5 ans de plus tu arrives à pratiquement 95% de ton dernier salaire
Encore faut il tenir pdt 5 ans de plus .....

Non, ce n’est pas comme ça : avant l’âge d’annulation chaque année compte pour 1,8% et diminue la décote de 5%. Après cet âge chaque année compte pour 1,8% et augmente la surcote de 5%. C’est à peu près équivalent.


4. Le calcul de la pension avec surcote

Une majoration de la pension appelée « surcote » existe depuis 2004. Pour y avoir droit, il faut avoir l’âge légal (62 ans si né à partir de 1955), ce qui exclut les retraites anticipées. Il faut aussi une durée totale d’assurance supérieure au nombre de trimestres nécessaires pour obtenir la pension à taux plein, mais attention les bonifications et majorations de trimestres sont exclues, sauf celles pour enfant.

Pour chaque trimestre cotisé personnellement depuis janvier 2009, le taux majoration de la retraite est égal à 1,25 % par trimestre (soit 5 % par an).
(Rappel : pour chaque trimestre accompli de janvier 2004 à fin décembre 2008, le taux de majoration était de 0,75 % par trimestre (3 % par an)).

Attention, seul un trimestre entier (90 jours de services) est pris en compte (89 jours = 0 trimestre).

Depuis 2009, la formule de calcul de la pension majorée par une surcote est la suivante :
Montant de la pension X [1+(coefficient de majoration applicable X nombre de trimestres supplémentaires)]
Mathador
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par Mathador Dim 19 Fév - 14:42
Baldred a écrit:D'ailleurs quelqu'un pourrait-il m'expliquer pourquoi le taux de la décote n'est semble-t-il jamais discuté ?
Parce que l'« équité avec le privé », voyons… comme pour la diminution de nos traitements effectifs l'alignement du taux de retenue pour pension civile sur celui du privé.
En réalité, la deuxième décote n'a pas vraiment lieu d'être dans la mesure où l'on est déjà pénalisé sur le taux de remplacement si l'on n'a pas toutes ses annuités liquidables.

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par gnafron2004 Dim 19 Fév - 15:02
Je suis désolée d'être ignare, mais qu'est-ce que le taux de remplacement?
quattro
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[20 minutes] Réforme des retraites : comment les profs vivent leur fin de carrière - Page 4 Empty Re: [20 minutes] Réforme des retraites : comment les profs vivent leur fin de carrière

par quattro Dim 19 Fév - 15:04
gnafron2004 a écrit:Mais... aller au-delà des 67 ans est-il un droit? Mon père, il y a 20 ans, aurait voulu continuer et cela lui avait été refusé... (il y avait alors "trop" de professeurs d'arts plastiques...)- à l'époque, il avait 60 ans et ses 37,5 annuités.

67ans c'est l'age limite actuellement sauf cas particuliers ; logiquement il devrait être repoussé à 69 ans si la réforme est adoptée
En ce qui concerne votre père l'age limite était de 65 ans et aurait pu continuer à exercer ( le motif de trop de profs de la discipline ne tient pas ; j 'ai connu des profs qui sont allés à 65 ans )
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par Mathador Dim 19 Fév - 15:08
gnafron2004 a écrit:Je suis désolée d'être ignare, mais qu'est-ce que le taux de remplacement?
Le pourcentage du dernier traitement que l'on prend en compte pour ta retraite.
Si tu fais 43 ans à temps plein en tant que fonctionnaire il est de 75% mais sinon il peut être plus bas: pour prendre un exemple simple, si tu fais 21 ans et demi à temps plein, ou 43 ans à mi-temps, il devient de 37,5%.
Et cette réduction se cumule à la décote calculée selon les règles du privé et qui intervient après.

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par gnafron2004 Dim 19 Fév - 15:11
Mathador a écrit:
gnafron2004 a écrit:Je suis désolée d'être ignare, mais qu'est-ce que le taux de remplacement?
Le pourcentage du dernier traitement que l'on prend en compte pour ta retraite.
Si tu fais 43 ans à temps plein en tant que fonctionnaire il est de 75% mais sinon il peut être plus bas: pour prendre un exemple simple, si tu fais 21 ans et demi à temps plein, ou 43 ans à mi-temps, il devient de 37,5%.
Et cette réduction se cumule à la décote calculée selon les règles du privé et qui intervient après.

merci!
Pontorson50
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par Pontorson50 Dim 19 Fév - 15:28
Baldred a écrit:D'ailleurs quelqu'un pourrait-il m'expliquer pourquoi le taux de la décote n'est semble-t-il jamais discuté ?
Lors de la réforme qui nous a fait perdre les 37,5, la grève "tout ou rien" nous a conduit à rejoindre logiquement le régime général au nom de l'égalité avec le privé ( mais en gardant les 6 derniers mois). J'ai fait la grève mais regretté que la négociation ne porte jamais sur les montants de la décote, en particulier pour prendre en compte la pénibilité de certains métiers, et du nôtre.
Nos années d'études nous conduisent sans doute pour une majorité à ne pas partir avant 64 ans ( simple impression de ma part, je n'ai pas de chiffres) et pour beaucoup en "sacrifiant" le taux plein ( honnêtement je n'ai jamais pensé l'avoir). Serait-il impossible de négocier plutôt sur la décote ?
 C'est impossible, pour la même raison que nous n'avons vu aucune personnalité syndicale ou politique de gauche, en situation de le faire, revenir sur la mère de la réforme faisant des retraités une charge (1993, Balladur crée la décote) : la culture ouvriériste des syndicats considère que les études sont une caractéristique majeure de la bourgeoisie. Derrière leurs apparences de modernistes, Berger et la CFDT sont en fait très archaïques de ce point de vue.
Nous ne pouvons bien entendu pas évoquer ni la décote ni les années de cotisation en plus pour les travailleurs ayant étudié entre autres : le seul bon retraité, pour nos syndicats et nos politiques, est celui qui a souffert physiquement au travail et a travaillé tôt.

C'est bien pourquoi le report de l'âge est le casus belli unitaire et seulement lui : il spolie moins les "bourgeois" que la décote, car de toutes façons, nous le lisons bien ici, la plupart des ex-étudiants n'auront pas une retraite pleine avant 64 ans, et nous sommes déjà nombreux à avoir signalé que nous n'avons une retraite complète qu'à 67 ans, je suis du club aussi (prof à 25 ans plus une année de dispo).
Mais c'est aussi pour cela que Martinez n'accorde aucune importance à cette décote. Cela ne concerne que les bourgeois ayant eu la chance de faire des études. Ce postulat est un des très rares points communs entre des syndicats courant derrière l'unité d'action des Trente Glorieuses, celles où il suffisait de se partager les bénéfices de la croissance.

Cette vision des études marqueur de richesse est partagée par l'actuel gouvernement comme par une bonne part de son opposition. Pas étonnant que la tentative de Borne de sortir du conflit ait été d'échanger 64 ans contre une cotisation plus longue : ce troc tapait essentiellement sur les profs et les ex étudiants non cadres, de plus en plus nombreux. Les cadres sups, eux, peuvent parfaitement avoir une décote, peu leur importe on l'a dit c'est la valeur absolue de la retraite qui importe à partir d'une certaine somme. Mais moins de professeurs âgés qui ont perdu près de 1000 euros par mois sur la paie à partir de laquelle est calculée leur pension : la décote devient périlleuse, elle l'était moins en 1993, début de décrochage des traitements de la hausse des prix ou des salaires.

Pour ma part, nombre de mes copains bacheliers sont partis sur le marché du travail parce qu'alors (1982), il n'était pas encore nécessaire de faire des études longues pour gagner correctement sa vie. Ils ont fait un choix rarement nécessaire, mais ils voulaient s'affirmer en se montrant capables de gagner de l'argent, et beaucoup me disaient que c'est par manque de courage qu'ils ne faisaient pas d'études. Prétendre comme tous les dirigeants de gauche comme de droite, Balladur inclus, que le travail précoce n'a été qu'une contrainte, présenter comme des spoliés par les cotisations des gens qui ont été tout simplement payés des années de plus que moi et la plupart de mes collègues et dont certains sont parvenus par promotion interne à des salaires bien mérités par ailleurs, cela commence à bien faire. Mes parents ont payé mes années d'étude, en me laissant chez eux et en me nourrissant, c'est cela la vérité. Ceux qui ont eu le mérite de travailler en étudiant ont rarement réussi à tout faire, en Histoire il fallait tout simplement du temps pour assimiler la masse des lectures, c'était l'essentiel du travail efficace à l'examen, et ce manque de temps de lecture était une cause massive d'échec des étudiants qui devaient travailler en même temps. 

La seule chose qui me mettait mal à l'aise c'est que oui, j'ai eu des gens dans les facs qui se laissaient vivre, prenaient une inscription pour la carte d'étudiant, point. Ceux-là nous ont très certainement fait du tort auprès des dirigeants syndicaux et politiques. Mais je fatigue qu'à chaque fois on s'appuie sur les profiteurs d'un système pour mettre en cause le système. On a droit à ça sur les impôts aussi, sur les arrêts de travail (et ça nous a valu le délai de carence, contre lequel aucun syndicat n'a jugé bon de lancer une grève massive alors que les trois-quarts au moins des absences de profs au travail ne sont désormais plus payées, et nous coûtent autant qu'une journée de grève - Ah la valeur travail!, vu le nombre de maux de gorges, de gastro, et de céphalées, typiquement pour 24 ou 48 heures, qu'on attrape dans ce métier public avec des salles pleines et des couloirs trop ou pas assez ventilés).

Le problème récent, c'est que la massification des études interdit de considérer a priori les étudiants comme des oisifs au pire et des veinards au mieux, rattrapant par la suite grâce à de meilleures paies, les années consacrées à se former gratuitement.  La déqualification a mené de nombreux diplômés bac + 3 ou plus à des salaires sans rapport avec les sacrifices de plusieurs années de paie au jeune âge. Pour cette génération là, c'est bien la décote et non l'âge de sortie qui est le souci s'ils veulent s'arrêter.  Les 64 ans ne sont pas pour eux l'essentiel, mais chacun a trop attendu le retour d'une unité syndicale pour ne pas se contenter de se satisfaire de ce seul refus de report de l'âge.

Sans un rattrapage massif des traitements des enseignants, la retraite les fuira avant 65 ans pour la plupart, sauf ceux disposant d'un conjoint fiable et argenté ou d'un héritage (de plus en plus tardif d'ailleurs). La décote associée à un décrochage de l'inflation est la pire des réformes contre la retraite dans ce métier. Comme beaucoup ici, j'ai du mal à conseiller désormais des études post bacs à des élèves...


Dernière édition par Pontorson50 le Dim 19 Fév - 15:50, édité 1 fois
mathmax
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par mathmax Dim 19 Fév - 15:43
quattro a écrit:
mathmax a écrit:
quattro a écrit:
mathmax a écrit:

Et une fois ce fameux taux plein  atteint, tu as de la surcote. En bref, chaque année travaillée supplémentaire t’assure une pension plus élevée (dans mon cas environ 120 €), que ce soit avant ou après le taux plein. Il n’y a pas de phénomène de discontinuité lié à ce passage au taux plein.

OUI  mais avant l'age d 'annulation de la décote chaque année travaillée compte  pour 2% de retraite tandis qu'après c'est 5%
Et si tu fais 5 ans de plus tu arrives à pratiquement 95% de ton dernier salaire
Encore faut il tenir pdt 5 ans de plus .....

Non, ce n’est pas comme ça : avant l’âge d’annulation chaque année compte pour 1,8% et diminue la décote de 5%. Après cet âge chaque année compte pour 1,8% et augmente la surcote de 5%. C’est à peu près équivalent.


4. Le calcul de la pension avec surcote

Une majoration de la pension appelée « surcote » existe depuis 2004. Pour y avoir droit, il faut avoir l’âge légal (62 ans si né à partir de 1955), ce qui exclut les retraites anticipées. Il faut aussi une durée totale d’assurance supérieure au nombre de trimestres nécessaires pour obtenir la pension à taux plein, mais attention les bonifications et majorations de trimestres sont exclues, sauf celles pour enfant.

Pour chaque trimestre cotisé personnellement depuis janvier 2009, le taux majoration de la retraite est égal à 1,25 % par trimestre (soit 5 % par an).
(Rappel : pour chaque trimestre accompli de janvier 2004 à fin décembre 2008, le taux de majoration était de 0,75 % par trimestre (3 % par an)).

Attention, seul un trimestre entier (90 jours de services) est pris en compte (89 jours = 0 trimestre).

Depuis 2009, la formule de calcul de la pension majorée par une surcote est la suivante :
Montant de la pension X [1+(coefficient de majoration applicable X nombre de trimestres supplémentaires)]

Oui, c’est ce que je dis, 5% de surcote par an. Et avant le taux plein, 5% de décote par an. J’avais compris que tu disais qu’avant l’âge du taux plein chaque année n’augmentait la pension que de 2%.

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[20 minutes] Réforme des retraites : comment les profs vivent leur fin de carrière - Page 4 Empty Re: [20 minutes] Réforme des retraites : comment les profs vivent leur fin de carrière

par quattro Dim 19 Fév - 15:54
Pontorson50 a écrit:

Comme beaucoup ici, j'ai du mal à conseiller désormais des études post bacs à des élèves...

Pourtant un master obtenu 5-6 ans après le bac (vers 23-24 ans ) permet de prendre sa retraite actuellement à 66- 67 ans au taux plein
Baldred
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[20 minutes] Réforme des retraites : comment les profs vivent leur fin de carrière - Page 4 Empty Re: [20 minutes] Réforme des retraites : comment les profs vivent leur fin de carrière

par Baldred Dim 19 Fév - 16:05
Pontorson50 a écrit:
Baldred a écrit:D'ailleurs quelqu'un pourrait-il m'expliquer pourquoi le taux de la décote n'est semble-t-il jamais discuté ?
Lors de la réforme qui nous a fait perdre les 37,5, la grève "tout ou rien" nous a conduit à rejoindre logiquement le régime général au nom de l'égalité avec le privé ( mais en gardant les 6 derniers mois). J'ai fait la grève mais regretté que la négociation ne porte jamais sur les montants de la décote, en particulier pour prendre en compte la pénibilité de certains métiers, et du nôtre.
Nos années d'études nous conduisent sans doute pour une majorité à ne pas partir avant 64 ans ( simple impression de ma part, je n'ai pas de chiffres) et pour beaucoup en "sacrifiant" le taux plein ( honnêtement je n'ai jamais pensé l'avoir). Serait-il impossible de négocier plutôt sur la décote ?
 C'est impossible, pour la même raison que nous n'avons vu aucune personnalité syndicale ou politique de gauche, en situation de le faire, revenir sur la mère de la réforme faisant des retraités une charge (1993, Balladur crée la décote) : la culture ouvriériste des syndicats considère que les études sont une caractéristique majeure de la bourgeoisie. Derrière leurs apparences de modernistes, Berger et la CFDT sont en fait très archaïques de ce point de vue.
Nous ne pouvons bien entendu pas évoquer ni la décote ni les années de cotisation en plus pour les travailleurs ayant étudié entre autres : le seul bon retraité, pour nos syndicats et nos politiques, est celui qui a souffert physiquement au travail et a travaillé tôt.

C'est bien pourquoi le report de l'âge est le casus belli unitaire et seulement lui : il spolie moins les "bourgeois" que la décote, car de toutes façons, nous le lisons bien ici, la plupart des ex-étudiants n'auront pas une retraite pleine avant 64 ans, et nous sommes déjà nombreux à avoir signalé que nous n'avons une retraite complète qu'à 67 ans, je suis du club aussi (prof à 25 ans plus une année de dispo).
Mais c'est aussi pour cela que Martinez n'accorde aucune importance à cette décote. Cela ne concerne que les bourgeois ayant eu la chance de faire des études. Ce postulat est un des très rares points communs entre des syndicats courant derrière l'unité d'action des Trente Glorieuses, celles où il suffisait de se partager les bénéfices de la croissance.

Cette vision des études marqueur de richesse est partagée par l'actuel gouvernement comme par une bonne part de son opposition. Pas étonnant que la tentative de Borne de sortir du conflit ait été d'échanger 64 ans contre une cotisation plus longue : ce troc tapait essentiellement sur les profs et les ex étudiants non cadres, de plus en plus nombreux. Les cadres sups, eux, peuvent parfaitement avoir une décote, peu leur importe on l'a dit c'est la valeur absolue de la retraite qui importe à partir d'une certaine somme. Mais moins de professeurs âgés qui ont perdu près de 1000 euros par mois sur la paie à partir de laquelle est calculée leur pension : la décote devient périlleuse, elle l'était moins en 1993, début de décrochage des traitements de la hausse des prix ou des salaires.

Pour ma part, nombre de mes copains bacheliers sont partis sur le marché du travail parce qu'alors (1982), il n'était pas encore nécessaire de faire des études longues pour gagner correctement sa vie. Ils ont fait un choix rarement nécessaire, mais ils voulaient s'affirmer en se montrant capables de gagner de l'argent, et beaucoup me disaient que c'est par manque de courage qu'ils ne faisaient pas d'études. Prétendre comme tous les dirigeants de gauche comme de droite, Balladur inclus, que le travail précoce n'a été qu'une contrainte, présenter comme des spoliés par les cotisations des gens qui ont été tout simplement payés des années de plus que moi et la plupart de mes collègues et dont certains sont parvenus par promotion interne à des salaires bien mérités par ailleurs, cela commence à bien faire. Mes parents ont payé mes années d'étude, en me laissant chez eux et en me nourrissant, c'est cela la vérité. Ceux qui ont eu le mérite de travailler en étudiant ont rarement réussi à tout faire, en Histoire il fallait tout simplement du temps pour assimiler la masse des lectures, c'était l'essentiel du travail efficace à l'examen, et ce manque de temps de lecture était une cause massive d'échec des étudiants qui devaient travailler en même temps. 

La seule chose qui me mettait mal à l'aise c'est que oui, j'ai eu des gens dans les facs qui se laissaient vivre, prenaient une inscription pour la carte d'étudiant, point. Ceux-là nous ont très certainement fait du tort auprès des dirigeants syndicaux et politiques. Mais je fatigue qu'à chaque fois on s'appuie sur les profiteurs d'un système pour mettre en cause le système. On a droit à ça sur les impôts aussi, sur les arrêts de travail (et ça nous a valu le délai de carence, contre lequel aucun syndicat n'a jugé bon de lancer une grève massive alors que les trois-quarts au moins des absences de profs au travail ne sont désormais plus payées, et nous coûtent autant qu'une journée de grève - Ah la valeur travail!, vu le nombre de maux de gorges, de gastro, et de céphalées, typiquement pour 24 ou 48 heures, qu'on attrape dans ce métier public avec des salles pleines et des couloirs trop ou pas assez ventilés).

Le problème récent, c'est que la massification des études interdit de considérer a priori les étudiants comme des oisifs au pire et des veinards au mieux, rattrapant par la suite grâce à de meilleures paies, les années consacrées à se former gratuitement.  La déqualification a mené de nombreux diplômés bac + 3 ou plus à des salaires sans rapport avec les sacrifices de plusieurs années de paie au jeune âge. Pour cette génération là, c'est bien la décote et non l'âge de sortie qui est le souci s'ils veulent s'arrêter.  Les 64 ans ne sont pas pour eux l'essentiel, mais chacun a trop attendu le retour d'une unité syndicale pour ne pas se contenter de se satisfaire de ce seul refus de report de l'âge.

Sans un rattrapage massif des traitements des enseignants, la retraite les fuira avant 65 ans pour la plupart, sauf ceux disposant d'un conjoint fiable et argenté ou d'un héritage (de plus en plus tardif d'ailleurs). La décote associée à un décrochage de l'inflation est la pire des réformes contre la retraite dans ce métier. Comme beaucoup ici, j'ai du mal à conseiller désormais des études post bacs à des élèves...

Merci pour cette réponse détaillée, c'est donc une position purement idéologique de ne pas négocier la décote et non technique comme je le supposais ?
Je comprends pour la CGT, mais pourquoi nos syndicats maison ( oui je sais, c'est large) n'en parlent pas non plus?
Pontorson50
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par Pontorson50 Dim 19 Fév - 16:10
quattro a écrit:
Pontorson50 a écrit:

Comme beaucoup ici, j'ai du mal à conseiller désormais des études post bacs à des élèves...

Pourtant un master obtenu 5-6 ans après le bac (vers 23-24 ans ) permet de prendre sa retraite actuellement à  66- 67 ans au taux plein
1)Actuellement. En effet ; vu le rythme des réformes depuis 1993, cela ne rassure guère en dessous de 55 ans...
2)J'ai cru comprendre qu'une large majorité de profs sur ce forum et ailleurs ne souhaitaient pas du tout aller aux 64 ans de l'actuel projet, je doute que ce soit les mêmes qui souhaitent aller à 66/67 ans.
3) En 1982, on appelait "études longues" bac +3 ou 4, les DESS qui tenaient lieu des actuels masters étaient rares. J'admets qu'un étudiant de ma génération qui réussit toutes ses années d'études passait certifié à 22 ans et agrégé à 23, mais avoir tous ses exams et tous ses concours du premier coup était loin d'être le cas dominant, plus les hésitations (j'ai attendu 25 ans parce que j'ai mené deux fers au feu hésitant sur quel métier choisir, ce qui m'a pris deux ans de plus). Que les masterisés aient en moyenne 23/24 ans, possible, qu'une large majorité d'entre eux aient cet âge, à voir.
Prezbo
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par Prezbo Dim 19 Fév - 16:20
Pontorson50 a écrit:
Sans un rattrapage massif des traitements des enseignants, la retraite les fuira avant 65 ans pour la plupart, sauf ceux disposant d'un conjoint fiable et argenté ou d'un héritage (de plus en plus tardif d'ailleurs). La décote associée à un décrochage de l'inflation est la pire des réformes contre la retraite dans ce métier. Comme beaucoup ici, j'ai du mal à conseiller désormais des études post bacs à des élèves...

Je ne suis pas sûr que les gens (EN ou ailleurs) continueront massivement de travailler après 64 ans. Ils accepteront de s'arrêter avec une décote dès que l'avenir de leurs enfants sera assuré, et pour ceux qui le peuvent investiront pendant leur période d'activité pour compenser une pension réduite. Il est difficile d'améliorer le taux d'emploi des personnes les plus âgées, surtout si les employeurs refusent toutes contrainte en la matière. En définitive le discours sur la nécessité d'allonger les carrières servira surtout de prétexte à baisser en moyenne les pensions.
Balthazaard
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Vénérable

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par Balthazaard Dim 19 Fév - 16:21
Quasi sûr....
mathmax
mathmax
Expert spécialisé

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par mathmax Dim 19 Fév - 16:25
Deux remarques. Pour la CFDT c’est encore pire, je crois que Berger était partisan d’une augmentation du nombre d’annuités nécessaires. En ce qui concerne la décote, elle n’est que de 3,6% pour les allemands qu’on nous cite souvent en exemple, et ils peuvent partir avec décote à 63 ans, bien que leur âge légal soit de 67 ans. Il est donc parfaitement mensonger de comparer cer âge avec les 64 ans prévus par la réforme Macron puisqu’il est question d’interdire, sauf cas particuliers, tout départ avant cet âge.

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