Dans votre établissement, les élèves font-ils aussi des rapports mettant en cause leur prof ?

Ruthven a écrit:

doublecasquette a écrit:
Je connais un lycée où les élèves sont confrontés depuis de nombreuses années à un cas très grave et les notes moyennes au bac dans la matière concernée en sont la triste illustration. (...) Même là, il n'y a rien à faire et pourtant, les plaintes sont très sérieuses et unanimes, relayées chaque année par les parents d'élèves et la direction, et ont été prises en considération par l'académie. On ne peut rien.

La direction peut très bien ne pas lui confier de classes à examen. Le souci majeur (du point de vue du prof), c'est que l'on propose rien en terme de réorientation à l'enseignant.

Le Lycée est de trop petite taille: ils ne sont que deux à enseigner la matière et ce serait trop voyant, trop humiliant pour lui qui est déjà bien bas psychologiquement (il ne se lave pas et asphyxie les élèves en cours, vit chez lui sur un tas d'ordures). C'est vraiment triste comme histoire et d'autant plus qu'il s'agit d'un lycée humain et à taille humaine et que le prof en question est vraiment gentil et doté d'une belle intelligence.
Quand je dis qu'il pue, ce n'est pas des blagues. Aucun prof ne veut "covoiturer" avec lui pour les manifs en préfecture et chacun trouve un prétexte vaseux, amis à voir, courses à faire.
Quelle réorientation pourrait-on lui proposer qui soit viable pour lui ? C'est encore là où il est qu'il est le mieux alors, tout le monde l'assume et les élèves poussent un soupir de soulagement ou d'horreur à la remise de l'emploi du temps et de la liste de leurs professeurs. Idem pour les parents.
Mais, quand même, aucun d'entre nous ne peut lui souhaiter de se retrouver ailleurs où il souffrirait cent fois plus.

Il y a quand même un problème là !
J'en ai connu un comme ça aussi; en plus il buvait ce n'était pas possible, en tant que parent je n'aurais pas voulu qu'il soit le prof d'un de mes enfants.

Il boit aussi, bien sûr. C'est le voisin de mon neveu et il paraît que certains jours, il est tellement ivre qu'il se trompe et jette les bouteilles pleines à la place des vides.
Certains élèves l'ont tous les ans, de la Seconde à la Terminale.
La Direction pourrait quand même faire l'effort de le répartir en alternance...

Oh oui ...

En fait, en décrivant ce professeur, mon but était de montrer que les plaintes des élèves ne sont pas intéressantes à exploiter car, même en Lycée, ils se plaindront moins souvent et moins cruellement de ce professeur catastrophique pour leur avenir scolaire que de celui qui est un peu trop sévère ou un peu trop exigeant.
Il semblerait logique qu'en tant qu'élèves, on se réunisse pour réfléchir à une action de groupe, comme un boycott des cours. Mais ils organiseront plus volontiers une action de sape contre un professeur qui les sanctionne ou les note sévèrement, ou contre un jeune prof qui peine à faire régner le silence et le calme dans sa classe. Leur jugement est peu fiable.

La meilleure preuve en est que l'objectif du brave Théo de STI n'est pas fondamentalement de trouver un moyen de progresser, d'avoir un meilleur enseignant, mais de "lui faire perdre sa place" parce que celui-ci aurait commis un "abus de pouvoir" (ah bon, nous avons un pouvoir, première nouvelle !)

Ce gamin qui n'est pas majeur pense donc qu'il peut faire virer un prof, comme ça, parce qu'il a eu une prise de bec avec lui, parce qu'il a été exclu d'une heure de cours. Il pense réellement mettre fin à la carrière professionnelle d'un homme parce que celui-ci a manqué de patience avec lui.

Que les élèves puissent s'exprimer en cas de nécessité, oui.
Qu'on les leurre en les laissant penser qu'ils sont tout-puissants, non.
Mon patron m'a gueulé dessus ce matin, bof, j'appuie sur 1 et je le vire.
Ma mère m'a interdit de sortir avec Kevin Samedi soir, je lui fais un procès pour atteinte à la liberté (ah oui, mais mince, elle va pas me repasser mon caleçon si je fais ça...)

Dinaaa a écrit:
Ma mère m'a interdit de sortir avec Kevin Samedi soir, je lui fais un procès pour atteinte à la liberté (ah oui, mais mince, elle va pas me repasser mon caleçon si je fais ça...)

Ouais, ben là c'est un procès pour non respect de ses obligations maternelles. Non mais.

A part ça, on a tous connu des profs plus que limites, suite à des problèmes perso.
Si un proviseur veut vraiment écarter un prof dans ce cas, il le peut, je l'ai déjà vu faire. Après, soit le prof admet qu'il a un problème et consent à se faire soigner, soit non et là ça peut mal finir.

doublecasquette a écrit:
Le Lycée est de trop petite taille: ils ne sont que deux à enseigner la matière et ce serait trop voyant, trop humiliant pour lui qui est déjà bien bas psychologiquement (il ne se lave pas et asphyxie les élèves en cours, vit chez lui sur un tas d'ordures). C'est vraiment triste comme histoire et d'autant plus qu'il s'agit d'un lycée humain et à taille humaine et que le prof en question est vraiment gentil et doté d'une belle intelligence.
Quand je dis qu'il pue, ce n'est pas des blagues. Aucun prof ne veut "covoiturer" avec lui pour les manifs en préfecture et chacun trouve un prétexte vaseux, amis à voir, courses à faire.
Quelle réorientation pourrait-on lui proposer qui soit viable pour lui ? C'est encore là où il est qu'il est le mieux alors, tout le monde l'assume et les élèves poussent un soupir de soulagement ou d'horreur à la remise de l'emploi du temps et de la liste de leurs professeurs. Idem pour les parents.
Mais, quand même, aucun d'entre nous ne peut lui souhaiter de se retrouver ailleurs où il souffrirait cent fois plus.

Mince, j'ai eu le même prof en seconde en français... C'était l'horreur. Un homme brillant qui a eu sa famille décimée dans un accident et qui a pété un plomb.

J'ai discuté du sujet avec mes collègues et nous allons faire front pour que cette pratique ne se répande pas dans l'établissement. Il y a bel et bien eu il y a quelques années une collègue pour laquelle deux élèves -encouragés par les parents et le Principal- ont rédigé un rapport. Une pétition avait aussi circulé, apparemment à l'instigation d'une surveillante ! A l'époque, l'ambiance était délétère, le Principal avait réussi à diviser pour mieux régner et les coups bas n'étaient pas rares. Mais je ne comprends pas que cette pratique (ou velléité de pratique) perdure alors que nous avons changé de Principal. Le simple fait que les élèves puissent penser qu'ils ont le pouvoir de nous nuire en rédigeant un rapport contre nous, c'est déjà trop, à mon sens.
J'ai un collègue qui a travaillé en LP et il m'a raconté que la pratique y était courante, encouragée par l'administration, et parfois même par des collègues ! Eh bé ! ça fait peur d'entendre des trucs pareils...

Ah, en LP, j'ai un témoignage en ce sens…
Avec un petit côté "gay bashing" en prime, à la fois de la part des élèves et de la part de l'administration (Pendariès, John).
Nous vivons une époque formidable.

De tous côtés on s'evertue à nous faire comprendre qu'on ne vaut pas grand-chose.

Pas de rapport chez nous mais le directeur reçoit les doléances!

lafilledelair a écrit:
J'ai un collègue qui a travaillé en LP et il m'a raconté que la pratique y était courante, encouragée par l'administration, et parfois même par des collègues ! Eh bé ! ça fait peur d'entendre des trucs pareils...

Ça c'est rare, car franchement, l'ambiance y est meilleure qu'en collège, les profs sont plus solidaires et moins manipulables...j'en connais un qui peine à s'y faire...

Le titre du post vient de faire monter en flèche ma tension...mais en réfléchissant bien je me souviens du tollé d'un doc de CPE qui devait faire le point avec une classe avant le conseil,et dans lequel on interrogeait les élèves sur la qualité de leur relation avec les profs.

Herrelis a écrit:hé bé... Ca me rappelle ce super site où les élèves pouvaient noter les profs, et les commentaires qui allaient avec...

Tu peux malheureusement toujours en parler au présent, ce site est toujours en activité à l'heure d'aujourd'hui.

Je viens d'aller sur ce site!! je croyais qu'il avait été interdit, mais non, juste déplacé au Brésil ... Par contre je n'arrive pas à comprendre comment voir les professeurs notés... je suis un peu neuneu...

il faut que tu t'inscrives en tant qu'élève ou professeur de l'établissement où tu es affectée.
Il n'y a bien sûr aucune vérification: je suis une collègienne de 34 ans.

et quoi encore?!!!
NON

Et il y a d'autres sites du même tonneau pour noter les profs.

Tout cela est bien une politique d'établissement : je savais qu'a priori , je serais soutenue par mon principal dans cette histoire de mot de parents .Aurait-ce été le cas partout?

Et si les élèves nous notent et font figurer nos noms sur un site, il faut porter plainte.

valval a écrit:Et si les élèves nous notent et font figurer nos noms sur un site, il faut porter plainte.

C'est ce que je ferai en tout cas.
J'ai reçu un mail hier justement du site me proposant de participer à un tirage au sort pour gagner un voyage