Comment rendre un cours de grammaire intéressant ?

V.Marchais a écrit:Syntax is gonna save us ! YEEEAAAAAAAAAAAAAH !
Syntax is my Lord !
Oh ! Yeah !

Come on sing with me !

Grammar taugh me how to analyse
O happy day
When I understood.
O yeah !

J'ai bien rien en te lisant !
et maintenant, j'ai la musique de Genesis dans la tête ! :lol!:

Beaucoup plus de profs qu'on ne pense ne font que très peu de grammaire. Vraiment très peu, d'après ce que je vois en soutien.

Ou alors une petite séance en passant au sein d'une séquence, on n'approfondit rien et surtout, on n'entretient rien, on ne réinvestit jamais d'une séquence sur l'autre et après on s'étonne que l'année suivante, ils aient tout oublié...

doctor who a écrit:Beaucoup plus de profs qu'on ne pense ne font que très peu de grammaire. Vraiment très peu, d'après ce que je vois en soutien.

je suis d'accord avec toi, surtout chez les collègues plus âgés (mais je ne veux pas stigmatiser, c'est ainsi).
Ils pensent que les élèves doivent arriver en 5ème avec leur bagage grammatical complet, et se désespèrent de voir les lacunes accumulées...

Frisouille a écrit:

doctor who a écrit:Beaucoup plus de profs qu'on ne pense ne font que très peu de grammaire. Vraiment très peu, d'après ce que je vois en soutien.

je suis d'accord avec toi, surtout chez les collègues plus âgés (mais je ne veux pas stigmatiser, c'est ainsi).
Ils pensent que les élèves doivent arriver en 5ème avec leur bagage grammatical complet, et se désespèrent de voir les lacunes accumulées...

Je ne crois pas que ça vienne des collègues âgés spécifiquement. Les jeunes collègues formatés par l'IUFM ne font pas forcément plus de grammaire.

V.Marchais a écrit:Bientôt, Chocolat et moi, on monte un numéro de grammaire...

:lol:

Frisouille a écrit:

doctor who a écrit:Beaucoup plus de profs qu'on ne pense ne font que très peu de grammaire. Vraiment très peu, d'après ce que je vois en soutien.

je suis d'accord avec toi, surtout chez les collègues plus âgés (mais je ne veux pas stigmatiser, c'est ainsi).
Ils pensent que les élèves doivent arriver en 5ème avec leur bagage grammatical complet, et se désespèrent de voir les lacunes accumulées...

Oui, je ne pensais pas au collègues les plus âgés. Je constate que beaucoup de profs, jeunes et moins jeunes, se pensent davantage prof de littérature (mais quelle littérature ?) que prof de français.

doctor who a écrit:
Oui, je ne pensais pas au collègues les plus âgés. Je constate que beaucoup de profs, jeunes et moins jeunes, se pensent davantage prof de littérature (mais quelle littérature ?) que prof de français.

La littérature évoque la souplesse, la fluidité, la création, tandis que la grammaire évoque la... rigidité.
Alors forcément...

Indépendamment de cela, j'ai des collègues ou copines qui me disent très clairement qu'elles ne se voient pas enseigner la grammaire; c'est "la séance" appréhension de la séquence.
Quand je pense que je fais régulièrement des mini-chapitres axés sur la langue, (je bataille beaucoup avec le vocabulaire, aussi) je me dis que je devrais avoir honte, mais non.
En revanche, lorsqu'on se plonge avec plaisir dans la lecture et la compréhension d'un beau roman, on oublie le reste.

Je ne sais pas, moi, faire du saupoudrage et tout mixer selon la méthode iufmesque.
A l'école, c'est comme en cuisine - on ne peut pas tout mélanger.

doctor who a écrit:

Frisouille a écrit:

doctor who a écrit:Beaucoup plus de profs qu'on ne pense ne font que très peu de grammaire. Vraiment très peu, d'après ce que je vois en soutien.

je suis d'accord avec toi, surtout chez les collègues plus âgés (mais je ne veux pas stigmatiser, c'est ainsi).
Ils pensent que les élèves doivent arriver en 5ème avec leur bagage grammatical complet, et se désespèrent de voir les lacunes accumulées...

Oui, je ne pensais pas au collègues les plus âgés. Je constate que beaucoup de profs, jeunes et moins jeunes, se pensent davantage prof de littérature (mais quelle littérature ?) que prof de français.

ça n'a rien à voir, mais pensez-vous vraiment qu'avec de telles lacunes, on peut encore faire quelque chose ?
Personnellement, j'ai eu des instits fantastiques, "vieille école", qui nous préparaient encore comme pour le certificat d'études, du BLED, j'en ai bouffé... Je suis arrivée en 6e, je savais ce qu'était un subjonctif !

Aujourd'hui, je revois tous les ans le passé simple, et ce n'est jamais acquis ! Encore en 3e, certains ne savent pas conjuguer le présent de l'indicatif ! Au lycée, les plus faibles ne savent pas différencier un nom d'un verbe !
Quand je pense qu'à côté de cela, on leur apprend dès le CM2 la différence entre une comparaison et une métaphore...

Tout cela pour dire qu'en ce qui me concerne, je ne fais plus de dictée, parce que sinon, ils ont tous zéro. Si c'est pour encore plus les dégoûter du français... Même les dictées préparées en 4e, c'est trop !
J'ai même une petite peste qui a osé remettre en cause mon barème (-1 pour faute d'orthographe, -2 en grammaire, -0,5 pour ponctuation), lorsque je lui ai dit que c'était celui qui était appliqué à l'époque pour une dictée non préparée en primaire :
"Oui, mais madame, maintenant, on est en 2010 !"
ça veut quand même tout dire !

Je pense qu'il y a un grave problème, et que tant qu'on ne remettra pas les programmes en question (moi-même j'ai honte et je culpabilise : les programmes, les programmes !! Est-ce l'essentiel, finalement ?), tant qu'on s'éparpillera, tant qu'il n'y aura pas un lien plus étroit entre primaire et collège, ben on continuera à former des illettrés !

Cette année, j'ai décidé de matraquer la langue. Mes sixièmes en bouffent en long, en large et en travers, et je trouve encore que je n'en fait pas assez. Comment accéder aux textes sans la langue ? C'est une hérésie.

Eh bien moi j'aimerais remercier Emeraldia et Veronique parce que ce matin j'ai suivi leurs conseils en faisant mon animatrice en classe, les gamins ont a-do-rés, ils voulaient tous donner les réponses, ça a répété à tour de rôle puis tous ensemble, et ils étaient fiers d'eux de voir que ça rentrait dans leur caboche et qu'en plus c'était facile!!!!
Vive les mots variables, vive la grammaire!

J'ai retrouvé ce topic dont le lien a été donné ce soir. Je l'ai lu, et me voilà motivée à bloc pour la rentrée, pour me lancer dans des rappels quotidiens des bases de grammaire, à partir de phrases, de liste à dire par coeur. Il ne reste que huit semaines avant la fin, j'aurais dû commencer bien plus tôt, mais je me dit que mieux vaut tard. Je vais tester plein de choses pour mettre ça en place l'an prochain.
Merci à toutes pour votre enthousiasme et vos idées !

Bonjour à tous,
Je fais remonter ce topic parce que, vraiment, quand je l'avais lu, j'avais trouvé les idées formidables, mais, en congé mat, je n'ai pu les appliquer. Je reprends à la rentrée et je commence à voir comment faire pour appliquer le numéro de clown de Véro et Chocolat.
Mais deux questions fondamentales persistent :
- la synthèse, quand et comment la construisez-vous ? Commencez-vous par dire : "Bon, aujourd'hui, on revoit les classes grammaticales des mots variables. On les liste au tableau, fait copier la leçon, ensuite on récite en choeur, pour après, faire des exercices. Ou partez-vous plutôt d'un texte pour repérer des choses, puis récitation et synthèse à la fin ?
Quant à sa construction, vous dites qu'il faut du court, ok. Mais sont-ce les élèves qui copient, qui la construisent, ou un poplycop distribué ?
- et pour les exos, à la fin de l'heure et à la maison dites vous. OK ! Mais pour la correction ? Je trouve ça tellement rébarbatif la correction d'exos... Comment procédez-vous, vous, les clowns de service ? Vous les faites venir au tableau ou non ?

Bref, je me pose beaucoup de questions encore, merci à ceux qui voudront bien répondre à mes interrogations,

Mauvette, clown en devenir...

Tim a écrit:? J'essaye aussi les exemples à la noix, mais en fait ça les déconcentre plus que ça ne les aide à apprendre, je crois. Ou alors ça leur donne une bouffée d'air où ils ont le temps de se dire "ouuufffff !"

Je crois que cela fonctionne avec certains élèves mais pas avec tous; d'ailleurs, je me souviens encore de ceux de mon prof de quatrième!

Et moi j'ajoute une question à celles de Mauvette: comment évaluez-vous la grammaire si vous la cloisonnez? Dans l'évaluation finale de la séquence ou dans un devoir complètement à part? Avec quel coefficient?
En tout cas chapeau! Je ne savais pas que la grammaire donnait autant la pêche!

Je fais de temps en temps un devoir de grammaire pur pour ma part coeff 1, le contrôle de fin de séquence type questions sur texte étant coeff 2.

Mauvette a écrit:Bonjour à tous,
- la synthèse, quand et comment la construisez-vous ?
Alors là, en grammaire, je ne suis pas du tout constructiviste. Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, et inversement : chaque terme de la leçon est pesé pour une explication optimale. Je ne laisse pas les élèves broder. Je donne une leçon, une vraie, faite avec mes petites mains. Il y a bien une démarche inductive, la plupart du temps (et encore, pas toujours : je ne fais pas réinventer la poudre à chaque heure : les marques du pluriel ou les terminaisons de l'imparfait, les élèves les connaissent, ils ont eu une scolarité avant le collège : je leur fais juste rappeler), à partir d'une phase d'observation d'un corpus ou petit paragraphe et de quelques questions pour enclencher une réflexion. À partir de là, j'essaie de faire le tour de la notion à l'oral avec les élèves, d'aller au bout des conclusions que nous pouvons tirer de nos observations. Mais tout ça, c'est de l'oral. La leçon, à la fin, c'est moi qui la donne, soigneusement rédigée.
Commencez-vous par dire : "Bon, aujourd'hui, on revoit les classes grammaticales des mots variables. On les liste au tableau, fait copier la leçon, ensuite on récite en choeur, pour après, faire des exercices. Ou partez-vous plutôt d'un texte pour repérer des choses, puis récitation et synthèse à la fin ?
Pour la démarche, j'ai mis un exemple sur un autre fil grammaire 6e. Je le retrouve et je te le mets en lien. On rappelle ou on observe et on déduit, mais rapidement - ça ne doit pas tourner à l'usine à gaz avec travaux de groupes et hypothèses foireuses. Parfois, je ne donne pas tout de suite le titre de la leçon pour ne pas réactiver de mauvais réflexe (le COD est après le verbe...) avant même que nous ayons pu observer quoi que ce soit. Observation, discussion, reformulation, leçon écrite, répétition, exercices. Tout ça à un rythme aussi alerte que possible.
Quant à sa construction, vous dites qu'il faut du court, ok. Mais sont-ce les élèves qui copient, qui la construisent, ou un poplycop distribué ?
Jusque là, je distribuais des photocopies de mes cours et nous soulignions en relisant les points importants. On peut aussi demander d'ajouter des exemples. Maintenant que je vais avoir les leçons dans le manuel des élèves, je suis assez vacharde pour leur demander de la copier dans le cahier à la maison. Mais je ne trouve pas utile de perdre du temps à tout copier. Régulièrement, fiche de révision sous forme de fiche à trous, reprenant les points essentiels de plusieurs leçons.
- et pour les exos, à la fin de l'heure et à la maison dites vous. OK ! Mais pour la correction ? Je trouve ça tellement rébarbatif la correction d'exos... Comment procédez-vous, vous, les clowns de service ? Vous les faites venir au tableau ou non ?
Tout dépend. En général, pas de correction au tableau, ou on y passe l'heure. Sauf pour les conjugaisons. J'en envoie six ou huit au tableau en même temps (sans leur cahier :twisted) et tout le monde corrige en même temps, puis on vérifie collectivement cette correction et basta.
C'est un domaine ou je pense qu'il faut s'accorder de la souplesse : quand je vérifie les exercices, si je vois que l'un d'eux est bien réussi, je peux ne pas le corriger et juste demander s'il y a des questions ou quelques réponses ponctuelles à vérifier. À l'inverse, si un exercice a posé problème, c'est très formateur d'interrompre la correction (alors très détaillée) à mi-route et de demander de reprendre la suite pour la fois suivante. D'une manière générale, les corrections, c'est à l'oral, et chacun suit et vérifie sa réponse sur son cahier.

Bref, je me pose beaucoup de questions encore, merci à ceux qui voudront bien répondre à mes interrogations,

Mauvette, clown en devenir...

Mésange a écrit:Et moi j'ajoute une question à celles de Mauvette: comment évaluez-vous la grammaire si vous la cloisonnez? Dans l'évaluation finale de la séquence ou dans un devoir complètement à part? Avec quel coefficient?
En tout cas chapeau! Je ne savais pas que la grammaire donnait autant la pêche!

Contrôle de grammaire qui porte sur le chapitre en cours + ce qu'on a fait auparavant, sans cesse remobilisé - non mais !

Il peut y avoir une question de grammaire dans une étude de texte si et seulement si cette question permet une meilleure compréhension ou interprétation du texte. Les objectifs des deux devoirs sont différents.

Véronique, tu es une mine (d'or, j'entends) !!! Merci beaucoup pour tous ces conseils...

Mésange a écrit:Et moi j'ajoute une question à celles de Mauvette: comment évaluez-vous la grammaire si vous la cloisonnez? Dans l'évaluation finale de la séquence ou dans un devoir complètement à part? Avec quel coefficient?
En tout cas chapeau! Je ne savais pas que la grammaire donnait autant la pêche!

Quand j'ai fini un cours de grammaire, je prévois un contrôle qui reprend le même type d'exercices que ceux travaillés en cours. Tous mes devoirs sur table (sauf interros surprise) sont coefficient 2, le reste, coefficient 1.

Je relirai les pages avec intérêt plus tard. Juste une petite remarque : je veux et j'exige qu'ils connaissent les définitions par cœur et qu'ils me les restituent au contrôle.
Ils sont bien sensés connaître les définitions de math !

En fait, je ne sais même plus si c'est bien utile quand je retrouve en 3è les élèves que j'ai eus en 6è.

Réflexion un peu désabusée d'une prof blanchie sous le harnois et qui, pour cause de rhumatisme cérébral imminent, n'a plus envie de faire le clown. Quoique...

je remonte le post car suite à une intervention de BellaCiao, je me replonge dans ma manière d'enseigner la grammaire!

Je fais actuellement des synthèses pour chacun de mes niveaux mais Bellaciao propose quelque chose qui me semble assez pertinent :faire une fiche pour le collège entier, permettant aux élèves de percevoir où ils sont censés être rendus. D'une cela me fera moins de travail en doublon (triplon pour trois niveaux? ) et de deux, je me dis que cela peut faire sens pour les élèves.

Certaines notions que je revois en 3e me paraissent fastidieuses à réaliser avec les élèves alors qu'elles sont assez simples (degrés de l'adjectif par exemple). Je les trouve passifs, ils disent comprendre, et paf, sur des exercices très bêtes, ça y est c'est la cata! En fait, je suis un peu désemparé devant l'ampleur des lacunes de certains et je ne vois pas comment travailler la grammaire sans que cela ne devienne fastidieux.

Véronique et d'autres proposent des choses très attractives mais est-ce possible pour toutes les notions?

Bon je me rends compte que je lance un peu une bouteille à la mer mais qui sait, peut-être cela fera-t-il émerger de nouvelles idées!!

iphigénie a écrit:pourquoi en lycée je n'ai jamais d'élèves qui sortent de vos classes?.....
pour eux la grammaire c'est "on n'y comprend rien" "ça sert à rien" "de toute façon j'ai toujours été nul" ...
et même les latinistes:leur tête,c'est de la bouillie bien mixée:
le mode du verbe?
c'est DE l'imparfait.
Le Mode j'ai dit:ah oui,c'est le DU passif....
Mais enfin (le ton monte)c'est quoi le MODE?
cod


Bon ,ne nous énervons pas,on va reprendre.....
reprise du cours de Véronique....Mais c'est trop tard:non seulement ils ne savent pas,mais tout est monté à l'envers dans leur tête:impossible d'effacer le disque dur.

Oui,oui,je sais,je suis en phase déprime de fin de trimestre.

Eh oui, c'est assez déprimant de devoir faire des cours de français en latin... alors qu'on est censé avoir justement ceux qui ont tout compris (bien obligé, si on veut faire une langue à déclinaison) en face de nous !
Et pendant ce temps, on n'enseigne pas le latin...

doctor who a écrit:Beaucoup plus de profs qu'on ne pense ne font que très peu de grammaire. Vraiment très peu, d'après ce que je vois en soutien.

En effet, et moi compris - c'est ma première année en collège, je trouve que pour l'instant je me débrouille très mal, pourtant ce n'est pas l'envie qui me manque, mais entre ce qu'il faudrait leur apprendre en grammaire et le programme de littérature, avec 4h par semaine, je n'y arrive pas...
Et à côté de ça il fau(drai)t faire rédactions, dictées...
J'ai hâte d'être l'an prochain - puisqu'avec les deux mois quelques semaines de respiration, j'aurai bien sûr le temps de planifier dans le détail une année parfaite... :Descartes:

Bon, juste un grand merci à Véronique (pour changer de 50 % des posts de ce topic ), je n'ai pas encore appliqué puisque je découvre à l'instant mais ça correspond tout à fait à ce que je rêve de faire (sauf que élèves peu sympathiques pour la moitié + prof sans fiche de grammaire dont elle doit satisfaite... j'ai des progrès à faire), et ça donne une motivation d'enfer de vous lire !