Devenir enseignant aujourd'hui

So', peux-tu d'ailleurs te présenter dans la rubrique prévue à cet effet ("Présentation") ? J'aimerais bien en savoir plus sur ton parcours, moi....
Et pour ce qui est du débat public/privé, cela dépend largement des conditions d'exercice dans les deux cas (un collège très difficile avec 4 heures supp imposées à 100 km de son domicile ne pèse pas lourd face à certains postes dans le privé assez tranquilles avec 35h les RTT et les chèques restaurant (il en existe encore je crois, il faut juste les trouver!) ; à l'inverse, un poste de prof tranquille avec des classes et des cours que l'on maîtrise, sans trop de temps de transport, avec une bonne équipe et une bonne administration sera bien sûr préférable à un poste d'exploité dans le privé où l'on demande de ne rentrer chez soi à 21 heures tous les soirs sans être payé pour ses heures supp., avec une ambiance de m... où la menace du licencement plane en permanence, les collègues se tirent dans les pattes et le chef passse sa journée sur votre dos à vous harceler.
Bref, tout dépend.... !
Mais il ne faut pas prendre pour toi les marques d'énervement de certains posts, So' ! Reviens plutôt nous en dire + sur ton expérience, moi ça m'intéresse....

So' a écrit:Bon,bon, j'aurais préféré que l'on me souhaite la bienvenue dans un monde meilleurs...
Tant pis, je viendrais faire un tour et je pourrais me faire une idée en connaissance de cause cette fois-ci, désolée de vous avoir offensé, je croyais en un idéal de solidarité face aux difficultés dans notre belle éducation nationale, mais en fin il est vrai que ça ressemble de plus en plus à l'entreprise si on se tire dans les pates

"Belle"?????

So', à part ça, bonjour quand même.

So, mieux vaut fuir ce post !....

Il est trop déprimant, et en plus ils voudraient tous nous embarquer dans leur galère....

Non, non...tous les profs ne sont pas aigris, en tout cas, juste une chose, à ceux qui veulent partir: j'espère que vous trouverez vite quelque chose, car effectivement être prof sans conviction , ça doit être difficile à vivre au quotidien (pour tout le monde ...)

Pour témoigner, je vais vous citer le dialogue et la réflexion d'un de mes 3èmes qui m'a dit ceci vendredi.
"Je trouve que pour être prof, il faut vraiment être courageux. Parce qu'il faut pouvoir supporter des élèves qui en ont rien à faire, qui sont insolents et bêtes. En plus, il faut faire plein d'études et être capable de répondre à tout alors que c'est le métier qu'on critique le plus. Moi, je ne ferai jamais prof, parce que je suis pas patient et je m'énerve vite!"

Ça m'a touchée et choquée qu'il me dise ça.
Moi, à son âge, je savais que je serai prof. Et 6 ans plus tard, j'avais le CAPES. J'ai toujours su que ce serait difficile et on m'a à maintes reprises déconseillé de faire ce métier... Pourtant, j'y ai cru et j'ai tenu bon.
Je constate juste qu'aujourd'hui, je n'ai pas le même train de vie que mes copains (on a pourtant le même niveau d'études, bac+5), ils se font entre 500 et 800€ de plus que moi par mois... Je craque 1/3 de mon salaire dans mon loyer, 1/3 en train pour rejoindre mon chéri laissé à 600km...
Ils se moquent de mes 18h de travail sans savoir que je bosse tous les jours jusqu'à 23h parce que je suis maniaque et que je déteste faire les choses à moitié.
Mes vacances toutes les 6 semaines les font rêver... ouais, ok... mais quand on n'a pas le budget pour partir, on reste chez soi à travailler.
J'aime mon métier mais des fois, il me terrifie. Quand on se fait malmener par des élèves ou l'administration...
Pourtant, j'y crois à fond et je ne me verrai pas faire autre chose de ma vie.

génial ton avatar Marcelle!

Mes amis sont à mille lieux de comprendre mon métier. Parce que déjà, eux, ils n'y consacrent pas toute leur vie comme moi... (Etant loin de ma famille, de mes amis et de mon chéri, je n'ai que ça à faire!)
Mes parents sont profession libéral donc je sais combien le privé est difficile et je les vois trimer. Je ne vise pas un train de vie dément mais pour notre niveau d'études, il faut reconnaitre qu'on est pas bien payé.

C'est vrai qu'il faut arrêter d'idéaliser le privé (je dirais bien, comme pour ceux qui croient que prof est une sinécure : "si c'est si bien, pourquoi n'y vas-tu pas?")

Les seules personnes diplômées (je parle de ma génération) avec un bon salaire que je connaisse sortent des écoles de commerce. Les autres, ben... ce n'est pas joyeux.

Maintenant, effectivement, c'est très difficile de parler des difficultés du métier de prof à des non-profs et ce, que ce soit à des gens du public comme du privé. (Oui, parce que si vous croyez qu'il y a de la solidarité entre "fonctionnaires", vous vous mettez le doigt dans l'oeil! Ils ont autant de clichés que les autres).

So' a écrit:Ah! Dommage, mais puisque je n'en ai pas trouvé dans le privée je suis déjà habituée ce sera au moins ça...
Pitié n'essayez pas de me décourager!

Mais non, ce n'est pas le but.

Quand je vois les conditions de travail des mes amis dans le privé, je trouve qu'ils sont souvent un peu mieux payés mais par contre je n'ai pas l'impression qu'ils travaillent moins que moi.
Je travaille souvent jusqu'à minuit - une heure en ce moment parce que je débute et je suis un peu lente, mais je sors souvent de mon travail à 13h ou 14 ou alors je commence à 11h (j'ai un bon emploi du temps, mais je suis TZR ça ne durera pas ).
Du coup, j'ai quand même la liberté d'organiser ma journée, d'aller faire mes courses quand il n'y a personne, d'aller faire des tâches administratives, etc...
Alors que mes amis dans le privé sortent très rarement du travail avant 19h voire 21h très régulièrement pour une de mes amies.
Je sais qu'ils craignent souvent leur hiérarchie. Moi mon chef m'énerve parfois mais dire qu'il me fait peur... pas vraiment, peu de chance qu'il puisse me mettre à la porte.

Donc voilà, il n'y a pas à jalouser le privé, et je trouve que beaucoup de gens sont conscients que notre métier est de plus en plus compliqué.

So' a écrit:Pitié n'essayez pas de me décourager!

C'est pas le but, mais vu ton post de départ = "j'ai bossé dans le privé alors prof à côté de ça ça va être le pérou", tu vas au-devant de grosses déconvenues.

Sinon prof, malgré tout les côtés négatifs ignorés de la plupart des gens, c'est un chouette métier quand même, surtout quand on commence à pouvoir avoir des we (bon OK je suis à 80%).

Moi je dis qu'il faut encourager so' à réaliser sa reconversion et nous en rediscuterons après. Cela peut être un retour d'expérience très intéressant.

Edit : en même temps si c'est pour faire prof de dessin... bof.

Bon courage So pour ta reconversion. Ce n'est pas évident. Autrement, pour moi public/privé maintenant, c'est même combat: des relations humaines de plus en plus tendues, du rendement, bcp de rendement, du pressage de citron, de la pression voire du harcèlement. Et du toujours plus avec des crétins qui vont se jeter sur le boulot sans même s'en rendre compte.

Une seule chose ne change pas: la paye.

Je suis sans illusion, il n'y a pas de métier idéal, peut-être du moins pire, c'est tout.

So' a écrit:merci merci please help me ! c'est pour ça que je viens vous voir sur néo

je peux rajouter en disant que les années où l'on n'a pas de problème de discipline (ni de collègues ou de hiérarchie pour vous pourrir la vie) enseigner un vrai bonheur ! L'oeil des élèves qui s'allume, les voir venir en cours avec le sourire et rester scotchés au cours, quand ils ne veulent même pas en perdre une miette... c'est bien aussi...

J'aimerai bien apporter ma petite pierre à la réflexion. Pour préciser les choses, je suis titulaire d'un DEA de lettres modernes, 7 ans de surveillance en collèges et lycées, de multiples petits boulots (fast-food, hotesse de caisse...) et une expérience qui s'allonge en tant que vendeuse en librairie.
Ayant passé beaucoup de temps à chercher du travail, ce que je constate, c'est qu'il existe peu de professions rémunérées à leur juste valeur, c'est plutôt une question d'avantages pour le salarié que de rémunération pure. Aujourd'hui seules les compétences très techniques (comptable par ex...) ou des diplômes très précis (secrétariat, assistant ressources humaines, serveur...) sont recherchés par les employeurs.
Les concours sont un peu notre seule alternative, ceux qui ont des diplômes de fac en sciences humaines notamment.
A bac +5 das le privé et à mi-temps, je gagne le smic tout juste. Mon employeur compense autrement (heures libérées, repas pris en charge...)
Je crois très honnêtement que maintenant, et c'est bien dommage, le choix se fait entre une profession qui nous plaît (et cela ne veut pas dire forcément simple tous les jours mais dans laquelle on y trouve un intérêt personnel) et une profession où seul le salaire motive.
A chacun de faire un choix en fonction de ses attentes et de ses envies. Et puis je crois qu'aujourd'hui, on est de plus en plus amener à changer de carrière, de métiers, d'univers. Cela peut être très perturbant et flippant mais ça a du bon aussi ! Bon courage So' pour ta reconversion. Ce qui compte c'est ton envie. Les difficultés sont partout, aucun métier n'est idéal et sans points négatifs, comme le dit Dulcinea.

So', merci pour tes remerciements (si je puis dire, je ne trouve pas mieux là, suis crevée...)
Pour revenir au débat, j'avoue avoir moi-même l'impression que je pourrais trouver mieux ailleurs... J'ai l'impression que le stress n'est pas le même et j'ai du mal à croire que tous les chefs sont des sadiques et tous les collègues des arrivistes obtus. Mais je n'ai qu'un exemple de parcours dans le privé épanoui et qui me fasse envie (les autres sont épanouis mais chez eux à 20h30 tous les soirs...) et c'est au Mexique ! :elephant2:
Mais là par exemple je rentre d'une journée de cours où je me suis pris la tête avec mes 3 classes de la journée (l'une pq leur note ne leur a pas plu, l'autre pq ils n'apprécient pas les remarques faites par l'équipe lors du conseil de 1e semestre, la 3e pq ils contestent avoir triché au BTS blanc...).
Résultat mon T-shirt est trempé tellement j'ai transpiré (désolée pour les détails peu ragoûtants !), j'ai hyper mal au dos et à la nuque, et je suis incapable de jeter un oeil sur les 50 copies qui m'attendent encore - avec la perspective d'essayer de m'y mettre plus tard si je ne m'endors pas avant...
Et l'étincelle dans l'oeil des élèves, ben... cette année je ne l'ai pas vue...
Ceci dit je fais partie des non-convaincues, donc je suis sans doute un mauvais exemple....
Mais mon copain n'arrête pas de me rappeler la chance que j'ai, lui qui a la même expérience que celle décrite dans mon précédent post de ce fil (dans la version négative du privé, sauf que lui c'est même dans le public mais pas prof)... Et moi je trouve que c'est lui qui a de la chance (sauf au niveau du salaire mais je me contente généralement de peu... enfin pas trop quand même...). C'est même le sujet qui fâche n° 2 entre nous (non non, je ne révélerai pas les n° 1 et 3, petits curieux !)
Moi je rêve d'un boulot tranquille dans mon coin, où on sort à 18-19 h tout en étant payé quand même 1500-1700 € pour être précis (avis aux offrants !)
:acc: