Être aphone: arrêt maladie justifié ou non ?

Rien à voir mais un médecin m'a dit un jour, constatant que ma colonne vertébrale était tordue (vertèbres déplacées): allez, c'est bientôt les vacances! Et je suis ressortie avec .... un seul jour d'arrêt! :mitrailler:

lene75 a écrit:

Camille87 a écrit:Et bien j'ai dû m'excuser de fondre en larmes devant lui car il avait l'air de trouver ça inconvenant !

La fois où ça m'est arrivé chez un médecin, non seulement il m'a réconfortée (alors qu'à la base c'était un type hyper froid) mais il m'a collé une semaine d'arrêt d'office et m'a demandé si personne ne pouvait venir me chercher en voiture parce qu'il avait peur que je rentre toute seule à pieds. J'étais enceinte, ça a peut-être contribué à le faire flipper, mais quand même, quel différence avec le tien !!!

Quand j'ai débarqué en larmes dans le bureau de ma toubib7h30, j'avais fondu en larmes mon sac sur l'épaule et la clef dans la porte, en m'excusant car je me trouvais ridicule devant elle, elle m'a dit que je n'avais pas à m'excuser, que ça arrivait et que "de toute façon, vous n'allez pas aller devant les élèves comme ça ! Rentrez chez vous, reposez-vous, ça ira mieux quand vous aurez dormi". Pourtant, elle n'est pas spécialement douce, mais là, elle n'a pas cherché à me culpabiliser de quoi que ce soit

wlise a écrit:Il faut demander au généraliste de prescrire des séances chez l'orthophoniste, pour apprendre à placer sa voix et ne pas l'abimer!
Si c'est prescrit, c'est remboursé par la sécu, non?

tout à fait. je fais un suivi orthophonique et ça ne me coute que la franchise (0.5 ou 1€ par séance). ça me permet d'avoir la voix qui porte ce que je ne savais pas faire avant.

Merci pour toutes ces infos.
J'avais appris via le forum qu'il ne fallait pas donner au secrétariat du lycée la première feuille de l'arrêt-maladie (celle où est inscrit le motif d'arrêt). La semaine dernière quand j'ai été arrêtée 1 jour, j'ai donc transmis seulement les 2 feuilles suivantes. La secrétaire du proviseur m'a dit qu'il lui fallait l'ensemble, que c'était la marche à suivre, et que TOUS les profs du lycée faisaient ainsi. J'ai donc donné le tout (pas envie de me porter à faux en tant que stagiaire qui débarque !)...mais n'ai pas compris cette manœuvre ! Alors, qui a raison ? Elle m'a embobinée ? Heureusement que j'étais arrêtée pour une laryngite, et pas pour quelque chose de plus privé...

Je ne sais pas si elle t'a embobinée ou si elle se trompe de bonne fois, mais de fait, ton CDE n'a pas à connaître le motif de ton arrêt, ça relève du secret médical.

lene75 a écrit:Je ne sais pas si elle t'a embobinée ou si elle se trompe de bonne fois, mais de fait, ton CDE n'a pas à connaître le motif de ton arrêt, ça relève du secret médical.

+ 1. Il m'arrive d'être malade (infection récidivante). Ma cde et la secrétaire savent de quoi je souffre, parce que c'est un petit collège et qu'on se parle, mais je ne donne jamais la 1e page, question de principe, et on ne me la demande pas.

sans "s" à foi

lene75 a écrit:sans "s" à foi

Errare...

+1

Je ne transmets la totalité de la liasse que si ça ne me dérange pas (donc laryngite, angines et autres maux) et si c'est plus "personnel", je l'archive (parce que je crois qu'on doit pouvoir les fournir à un médecin conseil- mais je divague peut-être)

lene75 a écrit:Je ne sais pas si elle t'a embobinée ou si elle se trompe de bonne fois, mais de fait, ton CDE n'a pas à connaître le motif de ton arrêt, ça relève du secret médical.

C'est exactement ce que je pense et c'est bien ce qui est marqué en haut à droite sur les feuilles d'AM.

La secrétaire n'a pas d'influence sur la validation du stage, mais mieux vaut ne pas être en mauvais termes avec elle, donc laisser couler peut-être pour cette année!

Je me demande s'il ne faudrait pas ouvrir un fil pour avertir les jeunes collègues de ce point important: n'est-ce pas traité dans la journée d'"information administrative" (je ne sais plus la dénomination exacte)?
Certains médecins ont un cachet spécial pour le dernier feuillet, où leur spécialité n'apparait pas, ni même leur adresse me semble-t-il.

Evidemment il faut garder et archiver le premier feuillet au cas où il y aurait plus tard une demande de vérification de la part du service médical.

Oudemia a écrit:Il faut voir un ORL qui jugera de l'étendue des dégâts et donnera le traitement adapté, sachant qu'il faut avant tout un repos vocal total; je confirme que chuchoter fait vibrer davantage les cordes malades et aggrave la situation; j'ai eu à deux reprises un virus qui s'accrochait, malgré la cortisone; bon courage!

Ceci est une situation tout à fait différente du stress ou du manque d'expérience, auxquels on peut remédier par des exercices et de petits moyens.

Bon conseil...et petit rappel: :lecteur: les cordes vocales sont des replis jointifs constitués de "ligaments" et pouvant être assimilé à un muscle. Un échauffement est souvent de bonne augure (juste faire la sirène dans la voiture...fenêtre fermée bien sur...sinon ça peut être drôle!).
A la moindre fatigue vocale, il faut économiser la voix. Parler trop bas est un leurre, car ça met quand même les cordes en vibration et en plus dans une mauvaise tessiture (on parle souvent plus grave qu'on ne devrait). Or, parler plus grave ou plus aigu abîme aussi la voix (y'a qu'à écouter les espagnoles !!!).
La voix doit être au repos total (téléphone compris!) en cas de laryngite comme ça afin de récupérer au mieux. C'est effectivement quasi-impossible avec les élèves d'aujourd'hui et surtout sans matériel adapté (pas de projecteur comme tu le signalais) de faire cours sans voix. Mais elle pourra être fragilisée si la guérison est mauvaise.
Quand un sportif est blessé, il fait une pause...
Alors malheureusement, même en pleine forme, il faut la faire. Et sauf si tu es attaché à ton médecin pour une raison X ou Y, envisage l'option "il n'y comprend peut-être rien à mon métier" comme ça arrive parfois...et change!
Un RDV avec un ORL est à envisager, et lui pourrait aussi te conseiller sur la nécessite de prendre quelques cours. Il y a parfois au PAF ce genre de modules proposés. C'est un peu tard maintenant, mais à voir pour l'an prochain...
Bon courage.

Bonjour,
Je me permets de faire remonter ce topic car je ne sais pas trop quoi faire. Je suis depuis hier totalement aphone. J'ai pris froid en oubliant mon écharpe l'autre jour, et comme mes élèves sont très pénibles en ce moment je me suis usée la voix à les faire taire hier.
Bref... j'ai 4 heures de cours demain matin, je ne sais pas quoi faire : par ailleurs, je suis plutôt en forme, seulement au maximum je peux chuchoter, pas plus. Dois-je aller voir le médecin pour demander un arrêt ?

Hilde a écrit:Bonjour,
Je me permets de faire remonter ce topic car je ne sais pas trop quoi faire. Je suis depuis hier totalement aphone.  J'ai pris froid en oubliant mon écharpe l'autre jour, et comme mes élèves sont très pénibles en ce moment je me suis usée la voix à les faire taire hier.
Bref... j'ai 4 heures de cours demain matin, je ne sais pas quoi faire : par ailleurs, je suis plutôt en forme, seulement au maximum je peux chuchoter, pas plus. Dois-je aller voir le médecin pour demander un arrêt ?

Sans voix du tout, comment est-il possible de cadrer une classe ? Je pensais à l'option devoir sur table, puisque tu ne peux faire cours.
A ta place, j'irais voir le médecin.

Oui, il ne faut pas forcer, ça peut occasionner des soucis plus sérieux.
Va chez le médecin.

On voit à quel degré de culpabilité nous sommes parvenus à force de subir des discours de mépris pour qu'un fil portant un tel titre puisse perdurer en dépit de tout ce qui y a été rappelé concernant les risques de handicap permanent pour toute personne forçant sa voix dans notre métier. J'ai eu deux laryngites sans atteindre le stade d'aphone au cours de ma carrière, et les deux fois des médecins qui, non seulement, m'ont arrêté et m'ont expliqué le risque que je prenais à continuer, mais m'ont arrêté une semaine complète en précisant que je ne pourrais reprendre qu'à condition de m'être tu pendant ce temps là le plus possible, même dans des conversations de famille.

Merci pour vos réponses !
En fait j'ai déjà fait usé de l'option "devoir sur table" hier ; je n'ai eu qu'un cours normal, pendant lequel j'ai pas mal parlé et recadré la la classe (pénible). Cette unique heure a suffit pour éteindre le petit filet de voix qu'il me restait.
Deuxième question du coup, si je vais voir le doc : je verrais s'il lui est possible de m'arrêter pour demain, mais je dois normalement aller aussi au lycée samedi matin pour un forum de l'orientation qui constitue notre demi-journée de solidarité.  Sans pouvoir parler je ne vois pas bien à quoi je vais pouvoir servir, mais je connais mal le fonctionnement de ces jours de solidarité... Est-ce qu'un arrêt maladie fonctionne pour pouvoir ne pas y aller ?

Chuchoter n'est pas recommandé non plus à haute dose.

Un arrêt t’arrête. Il suffit qu’il couvre le jour en question. De toute façon, si tu es aphone, ça ne va pas s’arranger si tu te remets à parler tout de suite ! Vu tout ce qui est en jeu (notre outil de travail), un médecin sérieux t’arrête au moins pour trois jours, si ce n’est la semaine.

Nina68 a écrit:
Sans voix du tout, comment est-il possible de cadrer une classe ? Je pensais à l'option devoir sur table, puisque tu ne peux faire cours.

J'appelle cela un exercice de style. Quelles astuces quand un événement perturbateur empêche de fonctionner sur les automatismes ?
Cela m'est déjà arrivé. On annonce la couleur, cours avec l'image, mais sans le son. La sévérité comme règle, un coin de tableau, avec le nom des élèves qui posent soucis avec des croix qui s'accumulent. etc ...

On a besoin de notre voix pour travailler. Ça ne me semble pas raisonnable d’y aller dans cet état y compris en faisant des devoirs ramassés. Ce n’est pas une option qui peut durer longtemps et avec une classe pénible, ça me semble être le meilleur moyen pour au final, forcer sur sa voix.

Jenny a écrit:On a besoin de notre voix pour travailler. Ça ne me semble pas raisonnable d’y aller dans cet état y compris en faisant des devoirs ramassés. Ce n’est pas une option qui peut durer longtemps et avec une classe pénible, ça me semble être le meilleur moyen pour au final, forcer sur sa voix.

Bien d'accord avec ces remarques

PrCosinus a écrit:

Nina68 a écrit:
Sans voix du tout, comment est-il possible de cadrer une classe ? Je pensais à l'option devoir sur table, puisque tu ne peux faire cours.

J'appelle cela un exercice de style. Quelles astuces quand un événement perturbateur empêche de fonctionner sur les automatismes ?
Cela m'est déjà arrivé. On annonce la couleur, cours avec l'image, mais sans le son. La sévérité comme règle, un coin de tableau, avec le nom des élèves qui posent soucis avec des croix qui s'accumulent. etc ...

Avec certaines classes ça peut fonctionner. Avec d'autres, non...
On a un personnel administratif qui a eu un gros problème de ce type, et elle ne voulait pas s'arrêter. Résultats, elle a fini par être absente plusieurs semaines pour se remettre. Plus d'un mois.

Jenny a écrit:On a besoin de notre voix pour travailler. Ça ne me semble pas raisonnable d’y aller dans cet état y compris en faisant des devoirs ramassés. Ce n’est pas une option qui peut durer longtemps et avec une classe pénible, ça me semble être le meilleur moyen pour au final, forcer sur sa voix.

Et puis Zut  alors: tu es malade et tu te coltines des devoirs  en plus pour arranger la situation  alors que tu ne devrais même pas être présente !

Si on prend du recul c'est quand même fou de se demander si on va voir un médecin quand on est malade et si on va aller au travail... La culpabilisation à bas bruit mais constante est délétère...

Une amie à moi vient de démissionner de l'éduc Nat. à cause de ses problèmes de voix (ulcères et compagnie). Il ne faut pas le prendre à la légère ! Elle avait parfois besoin d'être arrêtée quinze jours au début puis mi-temps thérapeutique pour finalement devoir arrêter ce travail pour sauver sa voix. Il faut aller chez un ORL rapidement, s'arrêter une journée par ci par là ou les remèdes de grands-mères ne marchent pas pour tout le monde et ça dépend vraiment de la gravité du truc.
Elle a demandé une rupture conventionnelle après 11 ans de loyaux services, lors de l'entretien, ils se sont montrés INFECTS. La santé d'abord, l'éducation nationale après vu le mépris et l'indifférence.

Justement je ne me sens pas malade, d'où mon sentiment de culpabilité. Enfin, ma voix est clairement malade, mais le reste ça va.
Vous avez raison bien sûr, je vais aller chez le médecin. C'est idiot de forcer sur mon principal outil de travail alors qu'il est déjà hors-service.